SILMARILS - Apocalypto :
Difficile de réaliser une chronique de ce nouvel album tant SILMARILS est un groupe qui me tient à cœur à plusieurs titres. Dans un premier temps, SILMARILS a été ma porte d’entrée vers le métal et la fusion : trois CD balancés sur une table de lycée, l’album éponyme orange, un album de LOFOFORA, également éponyme et un dernier dans ce triptyque fondateur : le premier album de NO ONE IS INNOCENT. Quasiment 30 ans plus tard, SILMARILS me tient toujours à cœur par cette confiance réciproque qui est, depuis, née avec le groupe ; depuis le concert au Bataclan et le fait d’avoir été embarqué avec eux sur plusieurs dates de ce retour en 2023.
Alors, oui, il faut lire cette chronique avec ce prisme mais toi qui écoute du rock depuis 30 ans ne vas pas échapper au retour de SILMARILS. Et cela peut avoir plusieurs raisons : la curiosité malsaine : les mecs reviennent mais sont-ils toujours au top ? Une madeleine de Proust ! “ Tiens, j’écoutais ce son au bahut ” et une volonté d’en découdre en live car oui ils reviennent aussi pour mettre le feu dans les salles de France.
Les mecs de SILMARILS reviennent chargés de ce passé rock/fusion “ Cours vite ” mais aussi mainstream “ Va y avoir du Sport ”, comme ils le scandent en live : “ nous avons fait ce single pour plaire à tout le monde… donc à n’importe qui ”.
Passons sur le passé pour vivre le présent : 2024. Les gars ont passé l’épreuve de la scène : un Bataclan puis le Hellfest, les vieilles charrues ou encore le plus confidentiel festival Paris Paradis.Le groupe sort ce disque en indé, en mode DIY et s’est rapproché de Live Nation pour le live.
2024 : le groupe revient fort de plusieurs singles avant-coureurs efficaces, “ Welcome to america ” et “ Au Paradis ” qui étaient là pour jauger le public, reprendre l’histoire là où elle avait été arrêtée. La reprendre avec le même casting : des potes de lycée qui n’avaient finalement jamais splitté ni la volonté d’arrêter. Les deux singles ont permis de rappeler que SILMARILS n’était pas de retour pour faire de la figuration. Le troisième single “ No pain No gain ” avec un featuring de luxe : B-Real de CYPRESS HILL fait raisonner les guitares et la fusion hip-hop/métal tout en faisant la place belle à DJ Swift qui a fait de la Californie sa terre d’adoption.
SILMARILS 2024 n’a pas pris une ride comme le bon rhum vieilli en fut de chêne, il y a une sorte de maturité ; l’apparition d’orchestration moins rentre-dedans ou de guitares acoustiques qui ne sont certainement pas étranger au fait que Côme, le bassiste, a pendant les temps morts du groupe réalisé de nombreuses BO de films. Le groupe sait trouver les temps morts nécessaires comme “ Au commencement ”, tout en samples, mais c’est pour mieux mettre en lumière les textes fatalistes mais pas défaitistes de David. SILMARILS n’a rien perdu de sa colonne vertébrale, riff incendiaires, samples et flows implacables.
Nous parlions de la pochette colorée des débuts, cette fois-ci c’est Robert Combas qui s’y colle avec une illustration tout en couleurs. Rappelons que Robert Combas est le seul français à figurer dans le top 500 des artistes contemporains en termes de cotation et qu’il est surtout amateur de vinyles. Un bel écrin donc pour un bel album.
SILMARILS chante “ Welcome to America ”, on chante “ Welcome back ” et dans “ Au paradis ” : “ On ira tous au Paradis, on sera dans le carré VIP, on chantera la même mélodie ”. Il y a, en effet, de fortes probabilités que nous reprenions tous leurs refrains lors de la tournée à venir.

(Chronique réalisée par Djaycee)


Date de sortie: 27 septembre 2024
Label/Distributeur: Run Fast Music/PIAS
Site Web: www.facebook.com/SilmarilsOfficiel
Silmarils

1. Welcome to America
2. Tu nous mérites pas
3. Au Commencement
4. Mortel
5. Au Paradis
6. Me Demande pas
7. Oublie-moi
8. Mytho
9. C’est dur mais c’est bon
10. No Pain No Gain
11. No Pain No Gain feat. B-Real (CYPRESS HILL) (single version)