7 WEEKS


Interview réalisée par Virgile par mail au mois de Mai 2021.


Bonjour merci pour l'interview pouvez-vous vous présentez ainsi que le groupe ?
Salut Nawak ! On s’appelle TREMOR AMA et on est basé dans le Sud de l’Oise. On a monté ce groupe en 2017, sur les cendres d’une ancienne formation plus rock’n’roll dont faisaient partie Remitche (guitare), Keuhv (basse) et Raph (chant). On a eu ensuite cette envie de travailler différemment, avec une approche un peu plus progressive et approfondie. Et c’est vraiment en intégrant la deuxième guitare de Sy et Maxime à la batterie, qu’on a commencé à avoir une tout autre couleur. C'est là que l’aventure TREMOR AMA est née.

Vous allez sortir votre premier album ” Beneath ” le 11 juin. Comment sont les premiers retours et parlez-moi du processus de création de l'album ?
Remitche (guitare) : Plutôt bon jusqu’ici, wait & see !
Raph (chant) : On a commencé à composer certaines de ces tracks en 2017 lorsqu’on était en train d’enregistrer notre premier opus.
Initialement, on partait sur un second EP. Et puis quand a commencé l’enregistrement de l’album en 2019, au vu de notre investissement, on a décidé que “ Beneath ” serait notre premier album.

De quelle manière composez-vous ?
Raph : Ca commence souvent par l’un d’entre nous qui apporte un riff qui lui parle. Et c’est lorsque l’ajout d’un second instrument apporte une autre couleur qu’on se dit s’il y a quelque chose à faire sur cette base. Si on butte trop et qu’on cherche absolument à caler quelque chose qui ne vient pas assez naturellement, on passe souvent à autre chose. Remitche : On compose, on débat (haha), on retouche (repeat).
Sy (guitare) : Et parfois même on improvise, et ça débouche sur une boucle comme dit Remitche.


Parlez moi de la thématique de l’album.
Remitche : Je ne crois pas qu'il y ait une thématique particulière sur cet album, autre que la nature et l’introspection.
Raph : Dans chacun de ces morceaux, il y a souvent la volonté d’aller au-delà (au-delà des apparences, de nos connaissances, ou encore de nos propres limites). Et nous développons un certain univers onirique et tellurique pour le groupe. C’est pourquoi on a décidé d’appeler cet album “ Beneath ”, même s’il n’a pas de thématique initiale.

Tremor Ama

Je trouve que ce premier album a quelque chose de beaucoup plus aérien, planant que votre premier EP éponyme qui était plus stoner plus terre à terre, cet album correspond-t-il plus à votre identité actuelle, vous sentez-vous plus affirmés ?
Remitche : Cet album correspond clairement plus à notre identité actuelle. On a évolué depuis l'EP, et pu intégrer de nouvelles choses. On a une direction artistique plus claire. Sy : On a essayé de mélanger un peu plus nos influences. Cela dit, je n’irai pas dire plus “ affirmés ”, parce que je pense qu’en disant ça, on ne se laisse plus d’espace libre pour créer et développer “ notre ” patte par la suite.

De quelle manière l'avez-vous enregistré ? Je trouve qu'il y a un côté hyper organique live dans l'enregistrement.
Max : Pour ce skeud, on est parti sur du re-recording, instru par instru. En termes de budget, c’était ce qu’il nous fallait. La seule partie studio du record s’est faite pour la drum. On l’a enregistré chez un ami, Jonathan, qui tient avec son frère le Yellow Room Studio, au sud de Paname, à Thignonville (45). Il nous a mis si bien Jonathan... du fromage, des bières faites maison… Probablement le rec le plus cool que j’ai fait ! On a fait tout le reste avec nos propres moyens, en mode home studio, soit chez Remitche, soit chez moi. Ça me fait plaisir que tu parles d’un côté organique. Tout l’enregistrement a reposé là-dessus. Le principe qu’on s’était fixé, c’était d’avoir un rendu, certes studio, mais qui sonne aussi naturel.
Remitche : DIY MOFO ! Le côté organique c'est que Maxime a fait les bons choix techniques tout au long du record, ça correspond à ce qu'on voulait avoir comme couleur de son.
Sy : Bravo à Remitche et Max qui ont bossé comme des dingues et ont réussi à faire ressortir ce qu’on voulait. En effet, le côté “ live ” vient aussi du fait qu’on nous a dit qu’un gap se ressentait entre nos concerts, et l’approche plus “ studio ” du premier EP. Du coup, l’idée était de se rapprocher du ressenti “ live ”.

Quelles étaient vos attentes pour le mix et le mastering, avec qui avez vous travaillé ?
Remitche : De la souffrance, haha ! On n’a pas été déçus ! Mais ça valait vraiment le coup quand on voit le résultat final. C’est Max qui nous a porté, et on a 2-3 proches qui nous ont donné des conseils/prêté du matos pour que ça se fasse bien.
Sy : Well Played Max !
Max : Ça faisait bien longtemps que je n’avais pas mixé. Le projet était bien gros, et ça a été un réel plaisir de remettre les mains dans le cambouis… Enfin ce sont les oreilles qui ont écouté le cambouis hahaha ! J’ai eu, comme l’a dit Remitche auparavant, l’aide de précieux amis qui bossent aussi le son : Olsak, Laurent et Koinkoin (notre sondier live), qui m’aidaient à sortir la tête de l’eau quand il le fallait.
J’adore avoir des retours sur mon travail, surtout quand ils sont négatifs ! Ça fait avancer de fou ! Encore merci à tous ceux qui ont mangé les pré-mixs dans les dents, je ne sais combien de fois.
Raph : Et pour ce qui est du mastering, on a fait appel à Thomas De Fraguier, qui a vraiment su faire ressortir nos intentions de mixage. Et on est très content du résultat !

Tremor Ama

Parlez moi du titre " Green Fire " ? J'aime beaucoup la progression du titre…
Sy : C’est un " morceau-histoire ", ferme les yeux et imagine ce que tu veux en l’écoutant, un peu comme avec une progression post-rock mais avec un peu plus de bouleversements entre les " évolutions ".
Remitche : J'aime bien quand la zik évolue selon une narration, c'est un bon exemple du genre de développement musical qu'on a travaillé sur cet album.
Raph : Quand tu es perdu et que tout fout le camp, on a souvent tendance à essayer de s’accrocher à certaines choses pour continuer d’avancer. On peut alors voir le bonheur comme quelque chose d’éphémère, qui ne dure pas indéfiniment. Je trouvais intéressant d’exploiter la métaphore d’une étoile filante qui vogue au sein d’une aurore boréale, et dont la course à travers l'atmosphère ne s'arrêterait jamais.

Vous avez fait une session live à la Brasserie D'Orville sans public je suppose, comment c'était ? Chapeau pour l'ambiance que dégage ce titre…
Remitche : C'était grave cool ! On a fédéré un paquet de nos potes pour nous aider, et on a eu un résultat au-delà de nos attentes. Raph : Un vrai bonheur de jouer au milieu des cuves de cette brasserie, qui plus est locale et familiale ! T’imagines pas la reverb naturelle qu’il y avait… Pas de public malheureusement, mais on espère réitérer ce genre d’expérience. Plusieurs initiatives naissent d’ailleurs en ce moment, comme les Smoky Van Sessions par exemple, et ça fait plaisir !

Parlez moi de la cover de l'album réalisé par Monkey et Marie Rouprich. Que vouliez-vous raconter ? Ça me fait penser au halo que font les ovnis quand ils atterrissent et cette personne au premier plan qui est flouté qui est-ce ?
Max : Mec… C’est Dora l’exploratrice !!!
Raph : C'est marrant que tu y vois une réf aux crop circles ! Ici on serait plutôt sur un puits de lumière provenant du sol, comme un passage souterrain vers une autre dimension. C'est, en quelque sorte, une interprétation fictive du concept d'introspection. Mais ce serait sûrement plus intéressant que chacun fasse sa propre analyse !

Tremor Ama

Où peut t'on se procurer l'album ?
Remitche : Tout est sur notre Bandcamp.
Raph : Et les pré-commandes sont ouvertes ! On a prévu une série de CDs en digipack, et une édition limitée de vinyles colorés… Tout est justement en cours de production. Nous avançons pour le moment sans label, grâce à notre propre structure : Salade Tomate Orion.

Quels sont vos inspirations actuelles ? Certaines choses me font penser à du A PERFECT CIRCLE…
Max : J’adore ce groupe !!! À chaque fois que je l’écoute, je me laisse aller dans leur poésie… Sinon GOJIRA, encore et tout le temps, ça reste un sacré pilier dans ce que j’écoute. C’est marrant, car mes deux guides pour cet album ont été GOJIRA… et PRODIGY ! Ca n’a rien à voir, mais voilà. Quelle tristesse de savoir que PRODIGY, c’est fini...
Sy : A PERFECT CIRCLE… J’ai dû voir une recommandation sur Youtube sans spécialement écouter. Sinon, en ce moment, j’écoute du THIS TOWN NEEDS GUNS, AMERICAN FOOTBALL, et je fais aussi des cures de silence, c’est bien aussi.
Raph : J'ai pas mal poncé KILLING JOKE ces dernières années, c'est géant ce qu'ils ont construit. Il y a aussi ELEPHANT TREE, LA JUNGLE et les français de SLIFT m'ont mis des grosses baffes dernièrement... Et je me suis un peu plongé dans THE OCEAN récemment, je ne suis pas déçu !
Remitche : Pendant la production de l'album, j’ai beaucoup écouté l’album “ Nest ” de BRUTUS. Après en ce moment, ça va de Masayoshi Takanaka à PORTAL, donc bon, pas grand chose à voir avec ce qu’on fait haha.

Quels sont vos plans pour cette année ? Pas simple, cette année pour se produire avec le Covid. Pensez-vous faire un livestream pour la sortie de l'album ?
Remitche : Un livestream ? Hum je ne suis pas fan perso, je pense qu'on va juste continuer à faire de la zik.
Sy : Continuer à composer et à (se) débattre, sinon un livestream why not, mais pas obligatoire.

La question que tu aurais aimé que je te pose ?
Remitche : Aucune idée.
Sy : Celle-là.
Max : Je décède face à cette question...
Et la réponse ?
Remitche : " Il faut 48 nains pour creuser en 2 jours un tunnel de 28 mètres dans du granite."
Sy : Celle-là.
Max : RIP Raph : “ On a un homme à terre ! ”.

Merci pour l'interview, je vous laisse le mot de la fin pour nos lecteurs.
Remitche : Les amplis à lampes c’est beaucoup trop lourd.
Sy : Zou-bi.
Max : MERCI !!!
Raph : A bientôt la famille.