AmartiA


Interview réalisée par Djyacee par mail avec le groupe au mois d'avril 2021.


Salut, j’espère que vous allez bien dans le contexte actuel, comment s’est passé votre confinement/déconfinement/reconfinement ?
Cyril : Pas trop mal. C'est difficile d'admettre qu'on restreigne nos libertés. J'ai conscience que les efforts qu'on nous demande sont fait pour l’intérêt commun mais j’espère qu'une fois la crise passée, on récupérera tous nos droits... Vigilance ! De manière plus personnelle, le fait d'avoir des projets comme " Daylight Beauty " pendant cette période permet de garder un rapport au temps presque normal.
Vincent : Je suis d’accord avec Cyril et je trouve que toute cette histoire divise énormément les gens... Mais nous n’allons pas rentrer dans le débat, nous sommes là pour parler de notre nouvel album qui nous a pris deux ans de travail pour arriver au résultat que vous pouvez entendre aujourd’hui : un album très progressif, qui je l’espère, permettra aux gens de s’évader pendant une heure.
Sébastien : La période se vit avec des hauts et des bas, comme tout le monde j’imagine. Mais le rapport à la création permet de garder le cap. J’ai hâte qu’on puisse refouler les planches et partager quelques moments festifs !
Quentin : On fait ce qu’il est demandé de faire (ou plutôt de ne pas faire) et j’ai personnellement fini par mettre mon cerveau sur off car nous n’avons malheureusement aucun contrôle, ni sur la situation, ni sur la façon dont les mesures sont décidées et imposées. Mais comme dans toute contrainte il se cache généralement un bénéfice, c’est l’occasion d’avoir du temps pour mieux se retrouver face à soi-même, réfléchir à l’épanouissement futur, au sens que l’on souhaite donner à sa vie, à ses choix et projets futurs.
Amandine : Lors du premier confinement, l’heure était à la création et aux collaborations musicales variées, et ce fut très enrichissant. Il me tarde tout de même de retrouver des moments de partage musical moins virtuels, et davantage de liberté !

Pouvez-vous présenter le groupe à celles et ceux qui ne vous connaissent pas encore (line-up, discographie, influences, etc.) ?
Cyril : Je suis le claviériste, vous savez les touches noires et blanches... Mes influences les plus prégnantes sont le rock progressif (MARILLION, SPOCK'S BEARD, GENESIS, YES, PORCUPINE TREE, STEVEN WILSON...) mais je m'intéresse aussi au jazz, à la soul etc. Tant que la musique est bonne et pas trop mercantile ;)
Vincent : Je suis guitariste et membre fondateur du groupe, mes influences sont très diverses, j’ai grandi avec le Hard Rock des années 80, je suis un grand fan de IRON MAIDEN, les premiers QUEENSRYCHE etc. Et j’ai évolué avec les différents styles qui sont apparus par la suite. J’ai été très influencé par la scène Gothic/atmo de la fin des années 90 avec des groupes comme THE GATHERING, MOONSPELL ou TIAMAT. C’est à cette époque que j’ai fondé AMARTIA d’ailleurs. Depuis, nous avons sorti 6 albums : " Maieutics " (2002), " Marionette " (2006), " Delicately " (2009), " In a Quiet Place " (2011), " The Beast Within " (2017) et le petit dernier, " Daylight Beauty " (2021) et nous avons eu la chance de partager la scène avec des groupes comme PENDRAGON, THE GATHERING, KLONE, THE OLD DEAD TREE entre autres.
Quentin : Alors moi je suis batteur au sein d‘AmartiA depuis 2017. Mes influences sont très diverses. Au quotidien j’écoute beaucoup de pop et chanson française : Jeanne Cherhal, Ben Mazué, toute la famille Chedid, les Brigitte... pour le côté plus rap : Orelsan et les Casseurs Flowteurs… et un bon GOJIRA de temps en temps. On est loin du rock prog ! Je pars du principe que les styles peuvent se nourrir les uns les autres sans limite et j’adore la musique d’AmartiA. Je compose également (mais pas pour le groupe) et joue dans divers groupes de rock, electro, funk...
Amandine : J’ai rejoint AmartiA en 2014, en tant que chanteuse. J’ai eu un véritable coup de cœur à l’écoute des précédents albums. Bien que je me sois toujours intéressée à de nombreux genres musicaux, le métal progressif et le rock (néo-)progressif représentaient encore des terres inconnues (ou tout au moins, peu connues) pour moi, à mon arrivée dans le groupe. J’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir des groupes tels que MYRATH, ANATHEMA, IQ, THE GATHERING ou encore KLONE.
Sébastien : Pour ma part, je tiens la basse dans le groupe depuis 2016 et je tâte en parallèle à d’autres instruments (guitare, claviers, percussions, contrebasse …). Musicalement c’est le grand écart stylistique. Je peux passer de MEGADETH à ALAIN BASHUNG, des FOO FIGHTERS à INCOGNITO, JAMIROQUAI ou OTIS REDDING en passant par ANTONIO CARLOS JOBIM, CAPTAIN BEEFHEART et HAWKSLEY WORKMAN. Côté prog, j’ai été bercé au son de PINK FLOYD et j’adhère beaucoup aux univers de STEVEN WILSON, PORCUPINE TREE, OPETH, TOOL, HAKEN... Indépendamment du spectre assez large de nos influences musicales, nous arrivons assez naturellement à converger vers un même point d’horizon.

AmartiA

D’où vient le nom de l’album ?
Sébastien : Nous avions l’idée de deux albums différents et complémentaires, de par leur contenu et de fait, par leur contenant. Le nom " Daylight Beauty " est apparu assez naturellement en réponse à l’album précédent " The Beast Within ". Après avoir laissé émerger quelques tréfonds d’âme et une certaine noirceur, nous souhaitions afficher la part lumineuse, comme la lumière au bout du tunnel.

Vous avez fait le choix de faire un album en plein Covid, cela n’est pas un peu risqué ?
Cyril : Tu sais, le virus ne se transmet pas par les CD (rires).
Sébastien : La période est à une certaine forme de réclusion, c’est justement une période essentielle pour une sortie d’album. A défaut de pouvoir sortir avec des amis, ou aller voir des concerts ou autres évènements culturels, il nous apparait nécessaire de partager et offrir cette possibilité d’évasion.
Vincent : Et vu que les protocoles changent constamment, à ce rythme-là, l’album ne serait sorti qu’en 2022 ! Et encore, nous ne savons pas comment cela va évoluer ! Il y a un an, nous pensions tous que la situation allait revenir à la normale en avril 2021, et nous sommes encore dans la merde à l’heure actuelle...
Quentin : Le plus frustrant c’est de ne pas avoir pu jouer l’intégralité de ce bel album en live devant les gens venus le découvrir lors d’une release party. J’espère que ça n’est que partie remise ! Si ça traîne vraiment trop, on aura 2 ou 3 albums à présenter le même soir !
Amandine : Encore un peu de patience, ce sera d’autant plus fort ! En attendant, il vous suffit de vous installer dans votre canapé, de mettre un bon casque sur vos oreilles et d’apprécier les merveilleux pouvoirs de la musique (en espérant que notre album vous permettra d’y accéder…).

Parlez-nous un peu de l’artwork de l’album, qui a réalisé la pochette ?
Sébastien : C’est moi ! Au-delà de mon rôle de bassiste dans le groupe, je me suis occupé du concept graphique des deux derniers albums. L’idée était de garder le lien entre les deux opus, comme deux faces d’une même pièce. Ici, la bête prend un nouveau visage, plus apaisé, et nous offre une vue intérieure sur ce qui nous guide dans nos actes et nos choix, cœur et cerveau. Les branches se mêlent aux barbelés, protection des fragilités face aux agressions extérieures et/ou jeunes pousses du mal-être qui fait partie de la bête. Autant que dans les liens musicaux, avec cet artwork, j’ai essayé de garder possible une lecture à double sens. L’auditeur a le choix d’y voir le cycle comme il le souhaite, de la paix à la colère, de la colère à la paix.

AmartiA

Avez-vous une visibilité pour une éventuelle tournée ? Les groupes nous parlent du premier semestre 2022, c’est le cas pour vous ?
Amandine : Nous avons eu quelques propositions de tournées depuis 2017 et plus récemment pour une tournée d’envergure européenne. Hélas, les frais à engager sont souvent exorbitants et constituent un réel frein pour concrétiser ce projet.
Vincent : Si concert il y a, ça sera des dates dans des festivals, comme c’est le cas le 23 octobre prochain au " Prog en Beauce " avec ARENA (On croise les doigts pour que la date soit maintenue), ou des concerts dans des clubs avec d’autres groupes de notre style ou autre... C’est un peu difficile de se projeter actuellement mais nous sommes ouverts à tout, alors n’hésitez pas à nous contacter via notre page Facebook www.facebook.com/amartiaband
Quentin : Tout ce que l’on sait, c’est que l’on ne sait rien.

Un message à passer à Roselyne Bachelot ?
Cyril : Coucou !
Vincent : Ça te dit un " Wall of death " quand tu seras guérie ?
Sébastien : Bon courage pour la gestion de crise !
Quentin : Rétablies-toi vite… et rends la culture au peuple !

La question que je ne vous ai pas posée et la réponse à celle-ci ?
Quentin : Un Schtroumpf vert !
Amandine : Vert, ça me paraît bien aussi. Bon, plus sérieusement, si tu nous avais demandé " Un nouveau clip en ligne prochainement ? ", la réponse est : " Oui ! Le 17 avril précisément. Il a été réalisé par Stéphane Aguilera et Ludovic Sonrier, que nous remercions chaleureusement pour leur fidélité au poste. Chers lecteurs, nous comptons sur vous pour être en ligne ce jour-là ! "

Le mot de la fin pour nos lecteurs ?
Cyril : Rendez-vous dès que possible sur scène et autour d'un verre.
Vincent : N’hésitez pas à jeter une oreille à notre album, il s’écoute d’une traite et vous fera voyager très très loin ! L’écoute au casque est obligatoire ? Pour se procurer " Daylight Beauty ", faite un saut sur notre site www.amartia.fr
Sébastien : Bonne écoute !
Quentin : Hâte de vous retrouver, en chair et en os !
Amandine : Merci de nous avoir lus, et à très bientôt !