Corrput


Interview réalisée par Djaycee au Francofolies de La Rochette le 16 juillet 2022.


Alors que nous faisions l’impasse sur la quasi-totalité de la programmation de la Scène Jean-Louis Foulquier, ORELSAN mis à part, nous avions décidé de faire de la salle de la Sirène notre camp de retranchement avec des interview validées par la prod de MARS RED SKY, HANGMAN’S CHAIR et CARPENTER BRUT.
Un message rapide au bassiste de CORRUPT qui ouvrait cette soirée des " Nuits Collectives " sans même être présent sur le site du Fest pour savoir si le groupe souhait faire une interview autour de leur dernier EP. Florian a répondu rapidement et c’est tout le groupe que nous avons rencontré. L’occasion de se faire un shooting promo pour accompagner cet échange.


Merci de nous accorder cette interview.
CORRUPT : Merci de nous interviewer.

Je commence toujours avec cette question : on sort de deux ans de pandémie.
Est-ce que vous en avez profité pour composer ou au contraire, ça a été une période de repli sur soi ?

Renaud (guitariste) : Je suis souvent à l'origine des compositions. Comme je travaillais dans le médicosocial, ça n'a pas changé grand-chose pour moi. Je n'ai pas plus composé que d'habitude et cette période n'a pas été très productive, en tout cas pour nous. L'éloignement géographique a fait qu'on ne pouvait pas se retrouver.
Florian (basse) : Nous n'habitons pas tous dans la même ville.

On est d'accord que vous êtes les locaux de l'étape, on va dire. Avant de parler peut-être de l'EP. Vous avez fait le HELLFEST et cela a donné une " Une " de la Gazette locale. Alors comment cela s'est-il passé sur la Hellstage ?
Greg (chant) : C'était cool. Il y a eu un bon accueil, il y avait des gens qui étaient un peu là pour nous. Qui dit Hellstage, dit également passage de personnes vers le Hellmarket ou qui marchent en direction des grosses scènes mais cela a été bonne ambiance.
Florian : Non cela a été un bon accueil. C'était la première fois qu'on faisait une scène aussi grosse, aussi distante du public aussi. C'était une expérience assez particulière.
Il y avait la scène de catch ? C'était le deuxième week-end ?
Florian : Oui, Il n'y avait pas la scène de catch mais il y avait quand même un écart devant la scène et elle est assez surélevée. Il y a le côté open aussi que nous n'avions jamais fait auparavant.
Greg : Des premiers rangs hyper actifs. Pas parce que c’étaient seulement des potes, mais des gens qui étaient venus.
Renaud : Il y avait des fans de métal qui aimaient faire bouger leurs cheveux, mais pas que. Il y avait aussi des gens qui ont pas mal kiffé. Puis c'est loin de ce qu'on a l'habitude de vivre quand tu vas jouer dans des petits bars ou des petites salles.
Ça permet aussi de brasser un nouveau public.
Florian : C'était l'occasion de jouer devant des gens qui ne nous auraient jamais vu dans un autre contexte. Et c'était marrant de voir aussi des gens qui viennent au rendez-vous avec quelques potes. Cependant, il y a des gens aussi qui nous avaient déjà vus. Ils sont revenus nous voir au Hellfest. Des mecs qui criaient qu'ils nous avaient déjà vus dans telle ou telle salle. C’était improbable mais assez cool.
Greg : Puis même quand on crache sur les gens, on a des bons retours.
Florian : 2 h après le concert, on s'est retrouvé dans un gros goulot d'étranglement pour aller récupérer le matos. On s'est retrouvé au milieu de la foule, on a perdu le batteur en cours de route. Et là, je tombe nez à nez avec un type collé contre moi qui me regarde avec un smile énorme et qui fait " génial votre concert. Tu m'as craché dessus ".
Ça fait des souvenirs ce type de rencontres...

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Revenons à votre EP. Le second est tout récent et avec une belle pochette, une sculpture ?
Renaud : C'est une sculpture. En fait, c'est un site qui s'appelle les Lapidiales de Port d'Envaux qui regroupe des sculpteurs qui viennent sculpter à même la roche, c'est le site en plus décoré. On avait bien aimé la sculpture, on a contacté l'auteur de ce méfait et il a été hyper cool et a fait " Allez-y, elle est là pour vous, utilisez-la comme vous voulez ".
Je pensais que c'était plutôt un truc antique. Ça fait un peu antique avec la barbe...
Renaud : Ça ressemble plus à un gros vomi en fait.
Florian : Mais avec la vue en contre plongée, c'est vrai qu'on dirait un peu que c’est de la barbe. Mais oui, c'est vrai, si tu regardes de l'arrière du disque c'est une sorte de vomi. Et comme l’EP s'appelle " Discuss " on est raccord avec le thème.
On a recontacté l’artiste depuis la sortie de l'EP et il nous a demandé quand est-ce qu'on venait boire des coups chez lui. µ
Renaud : Quand je l'avais au téléphone, avant de raccrocher il m'a dit " vive la révolution ! ".
Florian : On est fait pour s'entendre.

Sur " Disgust ", vous avez convié un invité de marque, à savoir Stéphane Buriez. Comment s'est faite la rencontre et comment il a accepté ?
Florian : En fait, ça va rebondir sur ce que tu disais tout à l'heure. Tu parlais de la Gazette locale, on avait déjà eu un article, on est déjà paru à la Une du Littoral, donc la Gazette du coin. Et en fait, c'est Christophe Pinault qui bossait à La Poudrière, à Rochefort, en tant que programmateur qui nous contacte et nous dit " La Poudrière n'existe plus. On a un nouveau projet de salle de concert avec la communauté d'agglo de Rochefort ". Il va y avoir une nouvelle salle de concerts avec une bonne acoustique qui est en train de se construire dans un tiers lieu avec le bar associatif. Donc, il nous contacte et nous dit " Moi, je vous propose de vous accompagner pour un clip, à condition qu'on tourne le clip sur place ". Et il nous dit " Ce serait pas mal qu'on puisse avoir un Guest et j'ai peut-être une petite idée ", il a contacté son vieux pote de 98. Et c'est comme ça qu'on s'est retrouvé avec Buriez et dans les quelques échanges qu'on a eu, de ce que j'avais compris, c'est qu'il était plutôt content de faire autre chose que du métal, pour une fois. On a pris un morceau, on lui a laissé de la place pour qu'il puisse mettre ses voix par-dessus. Ouais, et puis on l'a rencontré le jour du tournage du clip.
Greg : Il a fait le feat avec nous quand il a posé ses voix et après, on a fait le clip avec lui sur un morceau préexistant. Et sa voix rend super bien comme c'est le plus long morceau de l'EP, il avait de la place et ça apporte un peu de variation d'avoir une deuxième voix.
Florian : Puis c'était rigolo parce que le gars avec qui on a enregistré l'EP, c'est le gars chez qui les batteries du dernier LOUDBLAST ont été enregistrées. C’est Fabien Guilloteau, du Nomad Audio.



Si vous deviez décrire votre style pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, qui ne vous verrons pas ce soir et qui ne vous ont pas vus sur la Hellstage ?
Florian : Les huîtres, de l'ostréicore.
Renaud : C'est vrai que même nous, on a un petit peu de mal à nous définir. La plupart des gens qu'on croise après les concerts citent plein de genres différents.
Florian : Après, c'était tes influences.
CORRUPT : Ça reste quand même du punk hardcore métal, du gros rock qui tâche, y’a aussi le jeu hyper groovy de Pablo qui apporte vraiment une touche.
Florian : Un mélange de riffs assez efficaces rythmiquement, avec beaucoup de dissonances et un batteur de rock. Et du coup, ça donne ce mélange assez particulier. Et pendant très longtemps, on a été catalogué avec l'étiquette hardcore. Et quand on partage des dates avec plein de groupes de hardcore qui sont vraiment des groupes de hardcore, ça ne parle pas forcément au public. Alors que finalement, malgré cette étiquette hardcore, ça parle plus au public de métal quand on fait dates métal.
Renaud : Pour résumer : du hardcore pour métalleux.
Ca me parle plus que ostréicore.
Greg : Globalement c'est assez influence des 90’s.
Renaud : Tu retrouves un petit peu des sonorités de DILLINGER ESCAPE PLAN, mais sans le côté Vvrtuose parce que je suis trop punk. Tu peux retrouver aussi un peu de NOSTROMO, de NAPALM, de Mr BUNGLE ou de FANTOMAS.

Je n’ai pas énormément révisé comme l'interview s'est faite au pied levé. Je termine toujours avec une dernière question. Quelle question je ne vous ai pas posée et quelle est la réponse à celle-ci ?
Renaud : Putain la colle... Bonne question.
Greg : Mais là, c'est simple, on n'est pas habitué à ça. Peut-être " Quand sortez-vous un album ? " et bien l'année prochaine.
Florian : On a commencé le processus d'enregistrement. Et l'idée, c'est d'avoir un truc à la fois plus gros que l'EP et plus crade en même temps. Le premier EP que le groupe avait déjà sorti en 2017 était très propre, très produit, très grosse prod ricaine. Et le deuxième qu'on avait enregistré en 2020 avec une sortie en 2022, celui avec le featuring avec Buriez, c'est l'exact inverse. On a fait des prises live.
Pour l'album, on veut un mix des deux. Et l'idée, c'est de garder notre côté crade. On n'est pas des zicos parfaits. On a un son qui est particulièrement sale et du coup, essayer de le garder et de le mettre plus en avant plutôt que de se cacher derrière quelque chose qui n'est pas nous.
Renaud : Il y a peu de choses qu'on reprend, on a un côté punk, on ne reprend pas quand c'est crade. Ça a toujours été plus ou moins à l'arrache. Et ça marche comme ça. Même quand on essaye d'être plus préparé, carré, t'as toujours le côté garage qui nous rattrape.

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Vous jouez combien de temps ce soir ?
Renaud : 35 minutes.
Greg : C'est un peu la même chose que sur la Hellstage, 45 minutes. Un peu plus court et du coup un peu plus énergique.
Florian : On a sorti deux EP de douze minutes et l'album qui va arriver fera à peine 45 min. Mais surtout, comme c'est une musique qui est hyper condensée, avec beaucoup d'idées dans tous les sens, ça va tout le temps assez vite. Il faut rester sur une durée assez courte parce qu'il n'y a pas de passage fait pour se reposer.
Greg : Après, il y aura quand même deux ou trois morceaux peu plus softs dans un album pour que ça respire un peu.

Merci à vous pour cette interview improvisée.
CORRUPT : Merci à toi.

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