Inteview et Photos réalisées à Paris le 23/02/04 au Trabendo par Guyom avec Arno et Poun.


3 ans après Human Bomb, comment avez vous préparé l'entrée en studio pour ce nouvel opus ?
Arno: Ca a été rapide et intensif.
Poun: L'entrée s'est fait subitement en fait. On a pas mal tourné pendant 2 ans avec " Human Bomb " et de toute cette tournée, on est sorti fatigué. On a pris 2-3 mois de repos jusqu'a l'été 2003 où on a travaillé les nouvelles compos pendant 1 mois jusqu'au moment où on nous a dit: " Au mois d'octobre vous enregistrez l'album pour qu'il sorte en février. " Et donc il nous restait un mois et on a bossé pendant ce mois ci sur les compos.
Et c'est vrai que ça c'est fait super rapidement une fois qu'on était en studio c'était parti.

Et Arno tu as rejoint le groupe pendant la tournée Human Bomb ?
Arno: J'ai rejoint le groupe sur la dernière partie de la tournée " Human Bomb ". J'ai intégré le groupe vers la fin de l'année 2003, vers Noël, c'était mon cadeau de Noël (rire) et ça s'est fait tout doucement.
Et ça c'est bien passé ?
Arno: Ouais ouais carrément ben on se connaissait déjà depuis quelques temps...
Avec NO FLAG ?
Arno: Ouais voila et il y avait un côté humain qui passait et l'intégration s'est faite plutôt bien oui.

On sent que le style a été retravaillé par rapport à ta voix sur le dernier album.
Arno: C'est clair ouais. Ben je ne pense pas qu'il était utile de faire du sous Jag, j'ai mon style propre et voila.
Et pareil pour Hervé qui vous avait rejoint auparavant ?
Arno: Un an avant moi je crois.
Poun: Oui un an avant toi, ça fait 2 ans maintenant.
Et ça c'est bien passé ?
Poun: Ben oui pareil, ça s'est fait super vite aussi. C'était environ 2 semaines avant la tournée du Sriracha tour 3 et c'est là où on a changé le line-up avec le batteur. On a demandé à Hervé qui lui était super intéressé et puis en une semaine il a appris les morceaux.
Oui j'avais entendu comme quoi il avait appris les morceaux des 2 précédents albums très rapidement.
Poun: Oui ben voila une semaine avant la tournée du Sriracha tour 3 on a fait une résidence et il a appris les morceaux et après c'est parti pour la tournée pendant un mois à jouer tous les soirs non-stop donc ouais c'était balaise et c'est tout a son honneur.

Pour l'enregistrement, toujours chez Stéphane Buriez. Ca c'est bien passé, toujours dans une ambiance familiale ?
Arno: Ben ouais on se connait très bien donc ça va. Il y a le côté humain qui passe et puis ben voila c'est pour ça que ça c'est bien passé. Mais il n'y a pas que Stéphane, c'est un tout, il y a aussi François Jamin qui est un de ses associés, il y a Gre qui est notre ingé-son en concert.
Poun: Et qui s'est aussi occupé de l'editing sur le dernier album.
Arno: Celui qui a fait tout le travail de fourmi en fait on va dire.

Par contre vous n'êtes pas allé chez Stéphane Kraemer pour le mixage.
Arno: Non parce que c'était faisable au LB Lab et puis c'était dans la continuité de l'enregistrement. On était bien à la maison pour les prises, on était bien à la maison pour le mixage. Ca nous convenait comme ça en fait. Et puis le son de l'album était parfait là bas.
Poun: Ouais et puis on avait envie de confier vraiment le projet de cet album là de A à Z à Stéphane, François et Gre. Donc c'est vrai qu'on lui a dit qu'on était là jusqu'au bout, jusqu'au mixage. Et puis on lui a fait confiance comme lui nous fait confiance aussi.

Et vous n'êtes pas mécontent du résultat !
Arno: Non non on est super content du résultat !! Il y a vraiment un bon son...
Poun: Ben l'avantage c'est qu'on a enregistré " Straight In The Vein " et " Human Bomb " donc il nous connaît super bien musicalement donc c'est apréçiable. C'est le septième membre du groupe d'un certain côté. C'est quelqu'un qui connaît ta musique et qui a vu ton évolution et qui a travaillé sur tes albums depuis le début...
Arno: Quelqu'un qui est impliqué dans le projet quand même ! S’il a travaillé sur les 3 albums c'est qu'il y a une raison en fait. Donc son implication elle y est pour beaucoup quand même.

Et vous avez connu Hervé par l'intermédiaire de Stéphane ?
Poun: Non c'était plus par l'intermédiaire d'une personne dans le groupe qui le connaissait bien, nous on s'était croisé quelques fois et Mario le connaissait vraiment très bien et il l'a contacté et il a accepté et voila.

Pour revenir à l'album, on entend pas mal le changement par rapport à Human Bomb. C'est beaucoup plus mélodique...
Poun: Ah ouais carrément !
Et comment s’est fait ce changement ?
Arno: Ben c'est pas un changement, c'est une évolution je pense. C'est une autre façon de voir la musique de BLACK BOMB A sur cet album là précis. Mais il n'y a pas que de la mélodie en fait. Il y a de la mélodie parce qu'on s'est dit: "On va faire de la mélodie et on va la faire à fond"...
Et même dans les guitares ça s'entend pas mal... Arno: Oui voila mais bon on s'est pas dit on va faire de la mélodie, un album avec bien de lamélodie etc., c'est pas du tout ça! C'est sorti comme ça et puis voila.
Poun: Nan et puis c'était une envie aussi pour moi. J'avais envie de chanter des trucs plus mélodiques, un peu moins véner que sur l'album d'avant, j'avais envie d'essayer des choses. Maintenant que ça plaise ou que ça ne plaise pas, moi je suis fier de ce qu'on a fait.
Mais c'était pas justement dû au fait qu'Arno arrive avec une grosse voix grave que t'avais envie de te calmer...
Arno: Nan je ne pense pas parce que ça a été tellement intensif dans la composition qu'on a créé des morceaux et puis ça nous allait et puis voila. On ne se posait pas la question de remanier les morceaux et de se dire: "On va faire un peu plus de mélodie là parce que ya moyen ".
Non ça a coulé tout seul. Mais après les parties mélodiques elles sont là, mais les parties brutos elles sont bien brutos aussi. On s'est dit qu'il fallait qu'on aille au bout de ce qu'on voulait en fait. Aussi bien dans les mélodies que dans les parties brutos.
Parce que dès Double, sur le premier riff de guitare, on ne s'attend pas trop à ça de la part de BLACK BOMB A par rapport aux albums précédents, on est un peu...
Poun & Arno: Surpris ?
Oui voila...
Arno: C'est le but aussi.
Poun: Ouais voilà c'est un peu le but aussi, de pas tout le temps tomber dans le même schéma...
D'où l'évolution...
Arno: Oui exactement voila...
Poun: C'est ce qu'on avait envie de faire aussi sur cet album, on n'avait pas envie de retomber dans les mêmes schémas de structure tout le temps, comme on a fait sur " Human Bomb " par rapport à " Straight In The Vein " . " Straight In The Vein " ça a été quand même pas mal des chansons où on avait pleins d'idées. Ce qui était normal quand on commence quelque chose, tu fais des chansons qui durent 5-6 minutes avec pleins de break et tout.
" Human Bomb " ça commence à se calmer et à changer. Cet album là c'est autre chose. On a voulu aller droit au but. Quand on a voulu faire des plans mélodiques, c'était des plans vraiment mélodiques et si c'était des plans bien rentre-dedans, genre des plans sur des morceaux comme " Fine Talkers " ou " Legalize Me " ou même dans les autres morceaux, les morceaux mid-tempos, il y a des trucs qui bastonnent parce qu’on a vraiment voulu contraster.
Mais que ça aille d'un extrême à l'autre. Quand c'est mélodique, c'est mélodique et quand c'est véner, c'est véner.

Par rapport à un des morceaux, " Mary ", vous parlez de la légalisation du cannabis.
C'est pourtant un sujet qu'on a l'habitude d'entendre dans des styles plus calme alors d'où vous est venu l'idée de faire un morceau tel que celui là ?
Arno: Ben on fume de la weed c'est tout! On est 6 dans le groupe et il y a 4 gros consommateurs de weed. Il se trouve que nous 2 (Poun et Arno) on consomme et on aime bien ça...
Ca va bien avec BLACK BOMB A en plus...
Arno: Oui voila aussi.
Poun: Ben c'est parti un peu de là aussi. BLACK BOMB A-BlackBombay ça tournait toujours autour de ça. On ne s'en est jamais vraiment caché de toute façon.
Mais pourquoi maintenant et pas avant ?
Poun: Parce que justement on l'avait jamais fait et cet album c'est " Speach Of Freedom ", c'est Discours De Liberté et c'est une liberté d'expression et on avait envie de dire tout ce qu'on avait pas dit auparavant.
Mais vous en aviez déjà dit pas mal...
Poun: Ouais mais pour moi c'était nouveau, j'avais jamais écrit de textes...
(Soudain le guitariste de L'ESPRIT DU CLAN finit de rouler un joint énorme! Et c'est le rire général...)
Arno: Voilà je crois que tout est dit dans ce joint ! On est des bons consommateurs de weed ! En France il se passe un truc c'est qu'on a plus de facilité à chopper des médicaments pour être dépressifs ou à picoler que de pouvoir fumer des joints...
Poun: On n'est pas des fervents défenseurs non plus...
Arno: Nan nan mais bon on veut aller contre cette hypocrisie qui est en France... Et qui s'aggrave !
Arno: Et qui s'aggrave en plus parce que bon avec Sarkozy je pense pas que ça va s'améliorer. Mais bon voilà, je pense que tous dans le groupe on a envie de faire les choses comme bon nous semblait et qu'on mettait un doigt sur la marijuana comme il y a d'autres sujets qui sont abordés dans l'album. Pour nous c'est un sujet où il y avait matière à parler.

Mais vous avez déjà dénoncé pas mal de trucs, vous avez encore des choses à dire ?
Poun: Ouais ouais il y aura toujours des choses à dire. Et même après tu peux revenir sur ce que tu as dit. Tu peux toujours changer, t'es pas obtus, tu peux voir les choses autrement. Enfin en tout cas moi ça à été super nouveau, pour les textes en tout cas sur cet album, je n'avais jamais écrit de textes à part avant un titre sur " Human Bomb " et c'est vrai que là sur le dernier ça a été une super expérience. J'avais aussi certaines choses à dire et bon ça a été une première expérience et ça c'est bien passé mais bon je pense que ça ira de mieux en mieux au fur et à mesure des choses.

Vous pensez garder ce line up longtemps ?
(rire général)
Arno
: Ben je ne sais pas...
Poun: Il a encore un petit mois ou deux Arno...
Arno: Je suis encore en CDD là. Je vais voir ça dépend si on vend plus de 500 000 albums je pense que je vais rester mais bon si on vend moins de 500 000 albums je pense que je vais partir.
Mais comme Hervé a repris avec LOUDBLAST ça va pas poser problème ?
Arno: Non je pense que les 2 tourneurs sont en lien et vont s'arranger. Moi c'est pareil je joue avec NO FLAG et ya moyen de s'arranger. C'est juste qu'il faut communiquer correctement entre tourneurs c'est tout.
Pourquoi pas une date LOUDBLAST-BLACK BOMB A-NO FLAG ?
Arno: Il y a eu un NO FLAG-BLACK BOMB A l'année dernière et normalement il va y avoir un LOUDBLAST-BLACK BOMB A bientôt. Mais moi je pense pas que je referais ça en fait.
C'est chaud à gérer ?
Arno: C'est super chaud à gérer ! Surtout quand c'est du brutos dans les 2 groupes !
Poun: Même de toute façon que ce soit un set tout calme ou pas je pense que tu te donnes complètement donc 2 sets c'est dur !
Arno: Tu te vides en fait. Moi quand je sors de scène je suis vidé de toutes les merdes que j'ai en moi et les mauvaises sensations et comme dit Poun de temps en temps c'est une thérapie, ça permet d'évacuer toutes les mauvaises choses que tu as en toi. Après t'es vidé, tu peux repartir à zéro. Donc faire 2 sets où tu te vides comme un guedin c'est vraiment éprouvant.

Et sinon pourquoi avoir quitté la Sriracha pour Enragés Prod ?
Arno: Parce qu’à un moment il y a des chemins qui se croisent et puis il y a des routes qui se séparent.
Poun: Oui voilà après il y a plusieurs chemins pour arriver à ce que toi tu as envie et tu passes forcément parfois par les mêmes routes mais il y a d'autres chemins après qui bifurquent et là ben SRIRACHA ça a été super pendant plusieurs années. On a vraiment bien bossé avec eux. Ils nous ont mis les pieds à l'étrier pour pas mal de dates. Ca a été quand même un bon point pour nous. Ca nous a vraiment bien lancé.
Mais bon voilà tout dépend après de l'évolution que tu souhaites et puis quand tu sens que tu stagnes chez quelqu'un, tu as envie de faire autre chose et puis voila. C'est sans critique, c'est pas méchant. Mais c'est juste parce que tu as envie même si pour certaines personnes nous ont dit que Enragés c'était moins bien que Sriracha...
Voilà justement pourquoi Enragés ?
Poun: Tout simplement parce qu'on les connaissait déjà et il y a un feeling qui est passé et puis aussi on est en train de travailler avec Enragés pour qu'ils nous travaillent à l'étranger. C'est un souhait qu'on aimerait réaliser parce que déjà on chante en anglais et puis on continuera toujours de chanter en anglais de toute façon, jusqu'à présent ça a toujours été comme ça. Et puis voila on a envie de s'exporter. Je pense que c'est ce que chaque groupe a envie de faire, exporter sa musique au plus loin.
Arno: C'est légitime.
L'Angleterre ?
Arno: Oui pourquoi pas, ou alors l'Allemagne et les pays de l'Est. Moi je kifferait grave de faire une tournée dans les pays de l'Est. Moi je connais pas mal de groupes qui ont été jouer là bas et ils m'ont dit que c'était des oufs !

Jjustement sur scène comment ça ce passe avec le nouveau line up?
Est-ce que ça a été quelque chose de nouveau malgré le fait que Hervé et Arno ayez pas mal d'expérience?

Arno: Oui bien sur ça a été nouveau. On se connaissait juste à la base et puis voila. Après le fait de faire de la musique ensemble et de partager des trucs qui vont au-delà de faire la teuf c'est nouveau aussi. Et ça s'est fait plutôt cool. Les concerts ça se passe bien, il y a l'énergie qu'il y a entre nous, il y a un truc qui passe.
Et ce soir vous le sentez comment ?
Arno: Ben ce soir ça va être la guerre comme les autres dates ça a été la guerre.
Poun: Ouais en plus c'est chez nous !
Arno: Ouais moi je suis content parce que je ne connaissais pas le Trabendo et là je me rends compte que l'endroit il est propice à se défouler. Il y a un contact direct avec le public.
Poun: Moi je la trouve bien aussi cette salle !
Arno: Ouais je le sens plutôt pas mal !! (rires)

Ben merci bien les gars !
Arno: De rien.
Poun: Merci à toi.