Interview réalisée par Mika au Boxon à Marignane le 10 Août 2002, extraite du Fanzine CUSTOMCORE n°1

Après de nombreux concerts, 2 démos qui en ont surpris plus d'un, ETHS revient en beauté pour la rentrée avec la sortie nationale de " Samantha ".
L'occasion rêvée pour en discuter avec le groupe, seul Staif manquait à l'appel.


" Samantha " semble être l'album de la maturité, l'évolution a-t-elle été naturelle ?
Eths: Les chansons viennent spontanément. Par rapport à " Autopsie ", " Samantha " montre notre propre style. On veut exploiter nos capacités à 100% avant d'évoluer.

D'où vous est venu l'idée d'inviter K-lee (chanteur de Tripod) sur Encore ?
Candice : On a trouvé que c'était une bonne chose, et comme on vit ensemble, ça a été le clin d'œil. Ca c'est fait assez rapidement.
Guillaume : On voulait une version différente du morceau car la première fois que nous l'avons enregistré c'était juste parce qu'il fallait enregistrer quelque chose.

Candice, où trouves-tu tes sources d'inspiration pour l'écriture des textes, à part les faits divers ?
Candice : C'est tout ce qui est en rapport avec le monde dans lequel j'évolue. Ca peut être moi, ce que je vis, les personnes que je fréquente,... c'est en fait tout ce qui me touche.

Pouvez-vous commenter le clip (samantha, inclus sur l'album) ? Qu'évoque-t-il pour chacun de vous, sachant que vous n'êtes pas pour le fait de montrer les groupes dans les clips ?
Guillaume : On n’est pas contre, mais la plupart des clips de métal/rock, c'est forcement des mecs en train de jouer, avec une mise en situation. Je ne pense pas avoir vu un clip de métal, hormis TOOL, où il y a vraiment une histoire, une mise en scène sans voir les groupes jouer. La plupart du temps c'est basé sur l'énergie du groupe sur scène, en live. Je ne suis pas contre, mais personnellement je vois plus la musique d'Eths se développer sur l'image et moins sur nos gueules.
Candie : On est tous d'accord avec ça !
Greg : En fait, on ne voit pas trop l'intérêt de mettre dans un clip le groupe en live, il y a les concerts pour ça ! Comme l'a dit Guillaume, il est plus intéressant de développer une histoire autour de la chanson.
Guillaume : Par contre, on est très content du travail de Manu (Emmanuel Juan : réalisateur du clip), il a fait du bon boulot en seulement deux jours et avec très peu de prises. Le résultat est satisfaisant, mais avec plus de moyen il aurait mieux à faire.

Samantha devait sortir en Mai, que c'est-il réellement passé ?
Greg : À la base, " Samantha " devait sortir en Mars. Mais on a été retardé par l'absentéisme aigu de quelqu'un dont on ne citera pas le nom (rire). On a traîné pour rien. Je pense que le CD aurait du être fait en un mois et demi. Disons qu'on aurait dû travailler 8 h par jour, ce qui est pour moi le minimum de travail à fournir en studio, mais ça a traîné pour x raisons.


Groupe de Scène :

Après de nombreux concerts cette année, quel bilan faites-vous ?
Roswell : Ben, le bilan, c'est que les concerts nous ont forgé à être plus professionnel sur scène et hors scène, à avoir plus d'expérience, de rencontrer des gens... Les heures de route te forge aussi !
Guillaume : La seule vraie expérience c'est la scène !!!
Greg : Ca nous permet de savoir ce que l'on doit améliorer. C'est sur scène que l'on voit si les chansons plaisent.

Pour vous, quel serait le concert idéal ?
Guillaume : C'est le concert que l'on doit normalement faire avec le collectif *. Ca va être le cœur !!!
Roswell : C'est clair !!! Ca va vraiment être l'ambiance Coriace. Comme on sera avec nos potes, ce sera plus une grande fête qu'un concert.
Candice : On délire plus !!!
Guillaume : Dernièrement, on a fait un concert avec Tripod...
Roswell : Ouais, à Agen. C'est une autre ambiance quand on est avec les groupes du collectif. Dans les loges, il y a une meilleure entente, y a plus de délire.

Avez-vous pensé à créer un visuel sur scène ?
Guillaume : C'est la prochaine étape. On est entrain de réfléchir à comment on pourrait retranscrire l'univers Eths sur scène. Pour le moment, on ne sait pas trop.
Roswell : Un concert ce n'est pas juste le fait de jouer. Il faut faire un show.
Guillaume : Dans le groupe, on est tous d'accord pour dire qu'un concert ce n'est pas simplement le fait de jouer de la musique.
Roswell : Le truc c'est de raconter une histoire pendant tout le concert, un peu comme un clip.
Guillaume : Dans l'ensemble je pense que les morceaux, on les ressent tous à peu prés pareils. Les morceaux sont basés sur la haine, la tristesse, la mélancolie... quand on ressent ce genre de sentiments, il faut le montrer, ne pas le garder en nous. Si on fait de la musique, c'est un peu pour ça. Actuellement, les concerts sont basés sur l'énergie, on va essayer d'y apporter un visuel.


Le métal à la française :

Que pensez-vous de la scène métal française ?
Candice : Ben, il y a plein de groupes en ce moment qui sont entrain de sortir.
Roswell : C'est bien, parce que ça montre que la France se bouge le cul. Ca peut ouvrir des portes. Mais ça peut être négatif car à force d'avoir tous ces groupes, il va forcement y avoir un phénomène de mode et les maisons de disques vont penser qu'au fric.
Guillaume : Ca risque de faire comme il y a 10 ans. Le métal marchait bien. Metallica et compagnie avaient amené plein de groupes dans le style et à force de pulluler, le métal est mort. Là on a une émergence néo, et j'ai l'impression qu'il y a beaucoup d'opportunistes. Je n'ai rien contre eux, ils font ce qu'ils veulent, mais c'est dommage de suffir la musique à quelques accords et à des jumps, ça risque de la tuer. Espérons qu'il y ait un style plus riche que le néo.
Roswell : Ouais, parce qu'avec le néo, en France, les groupes se ressemblent tous. C'est clair que ça bouge, mais faudrait changer certaines mentalités. Faudrait qu'il y ait, en France, des mecs plus " underground " qui s'intéressent réellement à la musique et pas qu'au pognon !
Guillaume : C'est des groupes où derrière la musique y a rien qui fait vendre.
Roswell : Ouais, c'est parce qu'en France on pense comme ça, mais ça va évoluer.
Greg : Il y a aussi un problème d'identité. Actuellement le métal français a plus tendance à plagier les groupes américains au lieu de forger sa propre identité. Les groupes se vendent car ils veulent vivre de leur musique, c'est un rêve pour eux. Mais parfois ils y sacrifient la nouveauté. Je pense qu'en France le métal doit plus se différencier du métal américain et européen pour qu'il ait son propre style.
Roswell : En France, il y a seulement Lofofora qui a su apporter au métal la touche française.
Greg : Même Watcha a été influencé. Leur premier album a une identité, un son. Le deuxième album me plait moins car justement ils ont perdu cette hargne ; enfin ça reste un exemple…

Pour vous, chanter en français c'est important où c'est juste pour appartenir à la scène française ? Vous ne pensez pas qu'en chantant en anglais plus de porte pourrait s’ouvrir ?
Candice : Il faut bien savoir parler anglais.
Roswell : Ca n'ouvre pas tellement de portes ?! Regarde Rammstein.
Guillaume : Ca ouvre des portes, mais uniquement si tu te bas pour imposer ton image, comme Rammstein... Je pense que c'est plus un problème de maison de disque, c'est pour cette raison que les groupes français ne marchent pas à l'extérieur. On a 2 ou 3 disques qui circulent à l'extérieur de l'Europe, et les retombées sont positives. Les paroles ne gênent pas, je préfère mettre des traductions dans un livret, plutôt que de changer les textes et d'arriver dans un pays avec un morceau complètement dénaturer.
Roswell : La langue française est plus riche que l'anglais, et avec elle on peut jouer sur les mots.
Guillaume : C'est beaucoup plus facile de faire un texte en anglais qu'en français. C'est clair, musicalement les mots anglais sonnent bien. Après il faut s'attarder sur le français pour trouver les mots qui correspondent à la musique, à l'ambiance. Là ça devient plus difficile, mais chaque mot est compris d'office sur scène. Chanter en Français peut passer, il suffit de s'imposer !!!


Ho mon bateau hooooo (|o|) !!!

Alors, la question bateau, quelles sont vos influences ?
Guillaume : Pour les bases, on est à peu prés tous pareil, c'est les standards tels que Metallica, Sepultura,... Je suis peut-être celui qui écoute le plus de truc " commercial ". Ca peut passer par du gros métal, à un truc du genre Farmeur, Puddle of mudd. J'aime beaucoup Slipknot aussi. Sinon après ce qui change des autres, c'est la pop, la variété, le jazz old school. Enfin tout ce qui peut me plaire, tout ce que je peux chanter sous la douche !!! (rire) Candice : Moi, ce serait plutôt pop. Ma principale influence est et reste Hole, mais j'aime beaucoup le dernier Muse.
Roswell : Ce que l'on essaye de faire dans Eths c'est d'amener toutes nos influences. Pour moi, ça passe du Gros Métal au Funk. En fait, on essaye de retranscrire toutes nos influences en Gros Métal, en gros son bien noir, parce qu'on aime tous jouer de cette musique. Greg : Je suis d'accord avec Roswell. C'est clair que nos influences sont diverses. Personnellement, je suis bien à fond dans le Jazz/Funk du début des années 70. D'ailleurs, j'ai vu Marcus Miller au palais longchamps (Marseille), c'était terrible, il m'a mit une gifle. Sinon au niveau Métal je pense que Meshuggah a amener quelque chose au groupe. Il y a aussi Slayer, qui sont des Démons !!! et qui, je pense, font aussi partis des influences qui touchent Eths. Eths : Merci a toi.


Merci à Eths pour cette interview dont les questions ont été écrites la veille à 2 h du matin.
Photos réalisées par Mike (jesus-christ-sperstar@caramail.com) le 04/12/02 à Marseille.