Nova Twins


Interview réalisée le 12 février par Hicks avec Amy (chant/guitare) et Georgia (basse) à Paris au Hellfest Corner.


La dernière fois que je vous ai vu c'était au Hellfest, vous avez ensuite joué en première partie de PROPHETS OF RAGE. Comment s'est terminée votre année 2019 assez occupée avec la préparation du nouvel album ?
Georgia : 2019 a été vraiment une très bonne année, on a joué dans des festivals que l'on a toujours voulu faire comme le Hellfest ou le Download et puis la tournée avec PROPHETS OF RAGE était folle.
Amy : l'année dernière a été une très bonne année, on a exploré de nouveaux endroits pour y donner des concerts, composé un nouvel album, ça a été une année bien créative.

Vous êtes ici pour présenter votre premier album " Who Are The Girls? " qui le 28 février. Le procédé d'écriture de l'album a-t-il été différent de vos précédents EP ?
Amy : Non ça n'a pas été très différent. Habituellement, nous écrivons dans une pièce et dans des villes différentes, mais cette fois, ça s'est fait au même endroit, dans une pièce avec un ordinateur portable et des enceintes. Nous y avons enregistré nos idées...

Quand s'est passé l'enregistrement ?
Amy : Quand nous avons enregistré cet album avec le producteur Jim Abbis, l'album était complètement écrit, il nous a envoyé un mail en nous disant qu'il aimait notre musique et demandé ce qu'on faisait à ce moment là. On lui a répondu qu'on venait juste de finir l'écriture. Il nous a répondu de venir chez lui pour en discuté. On est allé chez lui, on a écrit une nouvelle chanson ensemble, ça c'est super bien passé et donc on a décidé de faire le reste avec lui. Fabio nous a aidé aussi en studio. C'était une très bonne façon de faire surtout que c'était la première fois qu'on allait dans un studio comme celui-ci.
Georgia : Il a été énorme avec nous, il a enregistré ARCTIC MONKEYS, ADÈLE, KASABIAN, c'est un gros producteur et c'était la première fois qu'on allait dans ce genre d'endroit avec une telle personne...
Amy : il a été super avec nous.


Pouvez-vous m'en dire plus sur les thèmes abordés ?
Amy : Ca parle de politique sociale, de la vie de tous les jours en tant que femmes dans l'industrie et de 2 femmes en général. Nous pouvons parler de tout, sur ce qui se passe dans notre quartier, dans notre pays, du harcèlement sexuel, ce n'est pas du tout un concept-album. Nous avons écrit ce que nous ressentions, les messages que nous voulons transmettre à travers nos chansons. Nous espérons juste que ça concernera les gens.

Le titre " Bullet " parle de harcèlement dans la rue et de harcèlement sexuel...
Amy : Je sais ce que les femmes endurent tous les jours, beaucoup de pression, il n'y a pas que le harcèlement sexuel, il y a aussi la façon dont on les étiquette, leur couleur, leur poids..., les femmes sont constamment surveillées, tout le temps sous pression.
Georgia : Nous avons choisi " Bullet " car nous voulions un titre puissant pour que les femmes ne se sentent plus seules, qu'elles se sentent soutenues et qu'elles aient la force de se battre...
Amy : Même si je parle à un mec dans un bar, ça ne veut pas dire que c'est une invitation à coucher...

Le titre " Ivory Tower ", c'est nouveau dans l'histoire des NOVA TWINS avec ces tonalités jazzy...
Georgia : Nous voulions montré une autre facette de nous, que nous pouvons aussi être délicate. J'ai fait la basse en quelques prises, je l'ai envoyé à Amy et elle est revenue avec les paroles. Nous l'avons enregistré à la maison et c'était dans la boîte, nous n'aurions pas pu recréer ça en studio, c'est la version démo d'origine qui est sur l'album. Jim nous a dit qu'il ne pourrait recréer l'ambiance et l'énergie intimiste en studio...
Amy : C'était un moment de vulnérabilité je pense, je me suis sentie prête à dévoiler cette partie de nous et je trouve ça bien, car on peut être aussi bien énergique qu'intimiste, c'est un joli contraste et ça amène une bouffé d'air frais sur l'album...


Quel genre de pédales d'effet utilisez-vous ?
Georgia : C'est un secret...
Ok, mais quand vous composez, comment les effets vous viennent-ils ?
Georgia : On essaie juste des réglages quand on répète et on les garde si ça sonne bien...
Amy : On teste plein de trucs jusqu'à trouver la bonne combinaison...
Georgia : Jusqu'à ce qu'on trouve le bon son, un truc nouveau qui irait bien avec la chanson... Il y a pas mal de sons similaires sur cet album, pour le prochain on en trouvera de nouveaux.

Vous avez une grosse tournée prévue le mois prochain où vous serez tête d'affiche, comment vous l'appréhendez ?
Georgia : C'est excitant car c'est notre première tournée en tête d'affiche et la tournée pour la sortie de notre premier album. Nous sommes un peu nerveuses car nous n'avons pas encore joué les chansons de l'album en live. Ce sera une première.

Quelles sont vos aspirations pour cet album ?
Amy : On voudrait montrer qu'il est possible de réussir tout en étant différentes. Si tu es une femme ou une personne de couleur, c'est dur de percer dans le Rock, donc on aimerait arriver à changer cela, ouvrir des portes ou des brèches pour d'autres, le rendre aussi plus diversifié, plus ouvert et plus fédérateur...


Qu'avez-vous avez écouté en grandissant ?
Georgia : J'ai écouté du Hip-Hop, de la musique électronique comme les productions de Timbaland, j'aime écouté du Dub Step, un peu de pop. Quand j'étais plus jeune, pas mal de musique synthétique lourde, je ne voulais pas jouer du synthé, mais faire de la basse et créer ce type d'effets avec cet instrument....
Amy : En grandissant, tu n'écoutes pas qu'un type de musique. Ma famille écoutait beaucoup de soul Toni Braxton, Whitney Houston et des artistes de ce genre. Après, j'ai écouté du glam, du rock comme DEEP PURPLE, KISS, THE NEW YORK DOLLS. Puis la scène Grime est arrivée, je me rappelle m'en être inspiré car ils étaient indépendants, ils faisaient ce qu'ils voulaient en mode DIY, on s'en est pas mal inspiré dans la manière d'être et de faire, d'être le plus indépendantes possible.
Nous écoutons tellement de musique différente en fait, j'aime une artiste comme Melody Gardot...
Georgia : Grégory Porter...
Amy : Il n'y a pas de limite, ça dépend aussi de l'état d'esprit du moment...

J'ai vu que vous étiez proches de vos fans via Facebook et Instagram. Que voulez-vous leur dire pour finir ?
Georgia : Merci à eux de nous soutenir, on espère qu'ils vont aimer l'album, que ça va les aider à se sentir bien, nous l'avons écrit pour nous-mêmes mais si ça peut aider les gens...


Photos réalisées par Julia de NobodyProd.