TAGADA JONES + DARCY
Paris le 18/12/21
(Le Trianon)


Tagada Jones + Darcy

Dire que toute la communauté punk métal alternative française attendait ces concerts dans la capitale parisienne est un doux euphémisme. Beaucoup de connaissances ont croisé les doigts pour que ces concerts aient lieu dans le contexte particulièrement tendu et incertain lié à l’épidémie de la Covid-19. Et certains ont dû se faire des entorses puisque leurs vœux ont été exaucés, avec gerbes de feu et de sang, sourires et larmes d’émotions pures !

SOIR 2 (18/12/2021) : Le chant de la colère !

DARCY :
Annonçons la couleur d’emblée, votre fidèle serviteur est éreinté au démarrage de cette nouvelle soirée et ne connait rien à cette première partie qui ouvre la seconde soirée parisienne de TAGADA JONES. Toutes les raisons étaient bonnes pour patienter tranquillement au bar du Trianon sans courir aucun risque. C’était sans compter quelques sirènes aux reflets rougeoyants qui nous laissent entendre que le premier groupe vaut le détour. Le temps d’une connexion synaptique et nous voilà au milieu de la fosse pour assister au triomphe parisien de DARCY. Leur punk rock envoie sec et son chanteur Irvin parcourt la scène en scandant la foule, soutenu par de grands riffs de guitare et une section rythmique implacable.
" La Marine " nous rappelle malheureusement la permanence du fascisme français près de 80 ans après le régime de Vichy, et là ça fait mal au cœur. Les gobelets de bière volent au milieu du public le temps de " La bière " et d’une joyeuse gigue punk. La colère monte au gré des morceaux, le public veut en découdre et honore la venue de ces joyeux Rennais, qui n’en démordent pas. Les braises sont chaudes et rouges pour le retour des TAGADA JONES.

TAGADA JONES :
Dernier round d’un grand chelem homérique, le groupe à l’honneur depuis deux jours arrive clairement en terrain conquis. TAGADA JONES a démontré la veille sa pugnacité et sa générosité. La capitale est déjà prise. La formation grand format est alignée. Guitares, basse, batterie, violons, percussions. On a vu ce que ça donne en live et on en redemande. Assurément. L’exécution est aussi propre qu’un coup de surin au fond d’une ruelle lugubre. Ou plutôt d’une grosse taloche dans la tronche un soir de manifestation avec les CRS aux trousses. " Mort aux cons " prend une nouvelle dimension avec une ouverture a capella bienvenue, avant que les guitares et les percussions ne grondent à nouveau. " Cayenne " clôt définitivement les débats, devant un public exténué, empli de rage et de bonheur.

Durant ces deux soirées mémorables, TAGADA JONES a défendu fièrement son dernier album " A feu et à sang " qui assure allègrement le passage du live. Mais surtout, le défenseur du punk métal français à textes engagés a rappelé deux soirs durant l’importance de la musique live debout et échevelée. Cette forme de culture méprisée est vitale à la culture et à la société. Alors que tombent les nouvelles mesures gouvernementales interdisant les rassemblements populaires et festifs sous couvert de précautions sanitaires, nous gardons un souvenir ému de ces deux soirées, faites de sueur et de larmes, de passion pure et intacte. Nous aurions rêvé voir TAGADA JONES laisser le mot de la fin aux acolytes de MASS HYSTERIA : " N’oublions pas que nous faisons partie de ceux qui bouffent la vie ! ".
Merci les TAGADA, on en a bouffé et on en reveut encore. A demain sur les routes de France et de Navarre, la passion sera toujours intacte. Le punk n’est pas mort, vive le punk quand même !


(Review réalisée par Kévin)


Le choix était compliqué entre les deux soirées du Trianon. Il devait donc se faire sur la première partie. Revoir ou découvrir le magnifique punk indus’ de PUNISH YOURSELF ou le " viens chercher pogo " de DARCY, ou se faire le grand chelem. Faire les trois.
Ne pouvant comme Kevin faire les 2 soirées, le choix s’est plus naturellement porté sur le 18 avec DARCY en première partie non pas pour la cohérence de la soirée mais parce que DARCY c’est " la famille ". Vu en première partie de MERZHIN au Club 22, il me tardait de les revoir.
C’est en caisse avec JC que nous nous rendons sur place en écoutant les nouveaux titres et en espérant que le feat avec Niko des TAGA JONES aura lieu sur les planches du Trianon. Ce ne sera pas le cas tout comme un feat espéré avec Kmar ce seront les deux seuls bémols de la soirée.

DARCY :
Pour leur dernière date de l’année et certainement avant la sortie de l’album en février, DARCY a mis les petits plats dans les grands avec une setlist garnie du prochain album, un titre de " Tigre ", un de " Fangio " et le titre " La Marine " était sorti en single à l’époque. Le groupe ne se laisse pas intimider ni par le lieu ni par le fait que le public ne les connait pas (encore) forcément. Mais il faut à peine deux titres pour que les fans hardcore de TAGADA quittent le bar pour « aller chercher pogo » et remplir au fur et à mesure la fosse dans un mouvement bien loin de la distanciation sociale à l’extérieure…
" La Force ", DARCY la possède en effet. Une force qui permet d’avoir une musique directe des paroles incendiaires tout en étant " à la ville " des mecs supers et cela se ressent entre les chansons. Ils ont réellement un plaisir de jouer ce soir et c’est perceptible, le public ne s’y trompe pas et est chauffé à blanc.

Set-list :
Intro
Cuidado
Notre Hymne
Rediaboliser
Machine de Guerre
Viens Chercher Pogo
L’étincelle au Brasier
La Bière
La Solution
Bile Jaune
La Marine
La Force
Fangio



TAGADA JONES :
C’est au tour de TAGADA JONES de monter sur scène pour " mettre le feu aux poudres " mais DARCY a déjà préparé la mèche et les allumettes. Les TAGADA nous surprennent sur ce set avec LES BARILS DE L’AN FER déjà présents sur un de leur clip, Elise au clavier sur certains titres et un quatuor à cordes. Le groupe a réussi le pari de mêler ces cordes classiques et cordes punks sur scène tout en présentant une bonne partie de son nouvel album et en revisite ses classiques au bonheur des slammers et des circle pitters.
Sur le final, le duo aura finalement lieu, Irvin de DARCY empoigne un micro pour poser les chœurs sur un " Cayenne " d'anthologie, reprise de PARABELLUM pour clôturant ainsi cette belle soirée elle-même clôturant les concerts de 2021.
On ressort de cette soirée tous gonflés pour les fêtes avec la joie d’avoir profité au maximum de ses moments de communions impies qui semblent nous être encore pour un temps refusés en 2022.

Set-list :
A Feu Et A Sang
Je Suis Démocratie
De L’amour & Du Sang
Le Dernier Baril
Les 4 Eléments
Combien de Temps
Vendredi 13
Zéro de Conduite
Elle Ne Voulait Pas
Tout Va Bien
Cargo
De Rires & De Larmes
Nation To Nation
Le Feu Aux Poudres
Mort Aux Cons
Nous Avons La Rage
Karim & Juliette
Cayenne




(Review réalisée par Lionel et Djaycee, photos réalisées par Djaycee)

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