DEPORTIVO + FERVENTS Paris le 29/03/25 (L'Olympia) ![]() DEPORTIVO à l’Olympia… Si j’avais dit cela à Jérôme il y a 20 ans dans les backstages du plateau du Fair pour la fête de la musique, nous aurions certainement tous les deux bien rigolé… mais après le Trianon, c’est bien cette salle mythique que DEPORTIVO souhaite dépoussiérer… Mais avant cela il fallait une première partie prête à chauffer la salle à blanc… et pourquoi pas un groupe qui vient de sortir son EP " Plastic Snake Factory " pour ouvrir pour le groupe qui sort son album " Reptile " … Le vent du sud-est de la Belgique souffle fort ce soir à l’Olympia, et il a un nom : FERVENTS. Originaire de Liège, ce trio punk a littéralement retourné la salle en assurant une première partie explosive. Si leur nom ne vous dit rien encore, retenez-le bien : ces gars-là sont en train de se tailler une solide réputation, et pas seulement dans le plat pays. Dès le titre " Big ", l’ambiance est posée. Guitare saturée, rythmique sèche, tension palpable : pas besoin de fioritures, FERVENTS sait frapper juste. « Faith » enchaîne sans laisser de répit, avec un chant hurlé à trois voix qui vient briser le silence comme une lame. Il y a chez eux une sincérité brute, une urgence rare, celle des groupes qui ne trichent pas. " Personal Ghost " ralentit un peu le tempo, mais alourdit l’atmosphère. C’est sombre et terriblement efficace. On sent l’influence du grunge et du punk hardcore américain, dans la veine de Title Fight ou Meat Wave, mais sans jamais tomber dans le pastiche. Et je ne boude pas mon plaisir, je suis seul dans le pit, a priori pour l’intégralité de leur set… Un Olympia et un super groupe belge privatisé… quel début de soirée. Vient ensuite " Set Us Free ", porté par une basse grondante et un refrain en forme d’appel à la libération. " A Letter " puis " Let Go " (déflagration qui ouvre leur nouvel EP) montrent deux visages complémentaires du trio. Mais toujours cette énergie vive, ce feu dans les tripes qui ne faiblit pas. " Broken Home ", morceau coup de poing, évoque sans détour la violence des non-dits familiaux. Et quand retentit " PSF ", court et abrasif, le public comprend que le show touche à sa fin… avant l’apothéose finale : " Bullet Train ", véritable déflagration sonore qui vient clore un set sans faute. FERVENTS ne fait pas dans la dentelle, mais dans l’honnêteté brute. Leur punk, sombre et mélodique, convoque les fantômes du grunge et l’urgence du hardcore, pour mieux parler de nous — de nos doutes, nos luttes, nos espoirs. Bref, la première partie idéale pour ce soir. Fans de IDLES, FLAT WORMS ou MEAT WAVE, précipitez-vous. Vous risquez fort de devenir… FERVENTS. Petit point sympathique, le chanteur de FERVENTS a gravé " à l’ancienne " des CD de leur EP disponibles au merch, que j’ai troqué contre des photos sur les réseaux sociaux. Merci au groupe pour ce troc assez sympathique. Set-list : 1. Big 2. Faith 3. Personal ghost 4. Set us free 5. A letter 6. Let go 7. Broken home 8. Psf 9. Bullet train Vingt ans après leur premier album, DÉPORTIVO a rempli l’Olympia d’une ferveur électrique, entre nostalgie collective et joie brute de rejouer ensemble. Ce concert parisien, tant attendu, avait des allures de retrouvailles fiévreuses. Un public multigénérationnel scandait chaque mot, bras levés et cœurs ouverts, face à un quintet en grande forme, porté par la rage douce d’un rock franc, fidèle à lui-même. Dès l’ouverture avec " Reptile ", l'ambiance est posée : tension électrique, voix rauque de Jérôme Coudanne, et une fosse déjà en fusion. Le groupe Cédric Le Roux à la guitare, Alexandre Maillard aux claviers enchaîne sans relâche " Parmi eux ", " La brise ", morceaux emblématiques d’une discographie aussi viscérale qu’introspective. Et c’est déjà la fin de ma privatisation du pit. Hop ; envoyé dehors puis escorté manu militari (au sens propre, je suis empoigné par le bras…) jusqu’au vestiaire pour laisser mon matos photo en consigne… A priori Jérôme les avait bien chauffés sur les réseaux sociaux en prévoyant un bordel monstre, car la sécu est sur les dents… Je perds certainement un ou deux morceaux dans la bataille le temps de suivre la procédure d’entrée/sortie… Je me cale au fond de la salle, en plein centre n’ayant pas vraiment de raison d’aller me colter aux pogos n’ayant (en théorie) plus d’appreil photo. Les ballons gonflés en loosdés et pourtant proscrits dans cette salle flottent au-dessus du public, créant un joyeux bordel. " (L)égo " et " Ivres et débutants " réveillent l’adolescent en chacun de nous, tandis que " Intrépide " et " J'aurais dû t'en parler " démontrent à quel point DÉPORTIVO maîtrise les nuances, capables d’aller du murmure au cri sans jamais sonner faux. Sur " Fiasco " et " La salade ", l'énergie punk reprend ses droits, avec une section rythmique incisive portée par Julien derrière les fûts depuis toujours et Clément Fonio à la basse, pendant que " Révolution Benco " galvanise l’Olympia, véritable hymne générationnel chanté à l’unisson issu du dernier album du DEPORTIVO tout cracher " je fomantais des révolutions dans mon benco ", du punk propre qui parle bien. " I Might Be Late " et " Alloués " offrent un moment d’accalmie, toujours chargé d’émotion. Les titres se succèdent sans que l’intensité ne faiblisse : " Domino ", " L'immobilité ", " Perdu ! ", puis " À l'avance ", sublimé par la présence d’Arnaud Fournier à la trompette (HINT), qui donne au morceau une nouvelle profondeur. Jérôme le plante avec une reprise de Souchon au milieu... Arnaud ne sait pas quand reprendre mais cela ne dépareille pas avec le côté bordélique du groupe… Puis vient " 1000 moi-même ", rageur, avant une belle surprise : une reprise bouleversante de MIOSSEC, " Les bières aujourd’hui s’ouvrent manuellement ", qui suspend le temps. DEPORTIVO a certainement livré une des plus belles reprises et sa version passe toujours comme étant une chanson de son répertoire. Et pour clôturer le set principal : " Suicide Sunday (Part I) ", noir et intense, comme un uppercut émotionnel. Le rappel est généreux, en cinq temps. " Traînards ", d’abord, qui réveille les corps fatigués, puis un clin d’œil malicieux avec un extrait de " Rubikscube ", qui déstabilise et amuse. Viennent ensuite " Toutes les choses " et " Wait a Little While ", toujours aussi puissantes, avant un final cathartique sur " Paratonnerre ", hurlé, pleuré, exorcisé par tout l’Olympia. DÉPORTIVO prouve ce soir qu’il n’a rien perdu de sa pertinence ni de sa sincérité. Ce concert, entre retour triomphal et communion intime, restera longtemps gravé dans les mémoires. Un orage d’émotions maîtrisé par des artisans du rock, lucides, fiers, et toujours libres. Set-list : 1. Reptile 2. Parmi eux 3. La brise 4. Roma 5. (L)égo 6. Ivres et débutants 7. Intrépide 8. J'aurais dû t'en parler 9. Fiasco 10. La salade 11. Révolution Benco 12. I Might Be Late 13. Alloués 14. Domino 15. L'immobilité 16. Perdu ! 17. À l'avance (with Arnaud Fournier on trumpet) 18. 1000 moi-même 19. Les bières aujourd'hui s'ouvrent manuellement (Miossec cover) 20. Suicide Sunday (Part I) Encore : 21. Traînards 22. Rubikscube (Snippet) 23. Toutes les choses 24. Wait a Little While 25. Paratonnerre Merci Arnaud, Jérôme, la bise à Caroline et sa petite famille. Et ceux qui m’avait manqué quelques jours plus tôt à la Cigale étaient bien là, un big up à Shanka et Poppy que j’ai croisé dans le public (Review et photos réalisées par Djaycee) <<< Retour >>> |