UNFOLD n’est plus à présenter, tant leur discographie contient de nombreux enregistrements (" Pure " et plusieurs splits), ce qui explique qu’aujourd’hui, " Aeon Aony " était pour certains très attendu. Le groupe nous livre un album, que dis-je ? de l’émotion allié à un hxc noir, où la voix amène cette atmosphère torturée, qui est complétée par les riffs malsains des guitares.
Des morceaux comme: " Medusa-Euryale-Sthenyo " vont changer votre vie, vous plongeant dans vos souvenirs et dans vos douleurs, assis dans le coin d’une pièce, méditant sur vos problèmes. 7ms50s pour réfléchir à votre vie et à ce que ces suisses vous font subir, avec des passages chuchotés et cette batterie légère, ces riffs magiques...on est déjà entré dans la musique, et ce n’est que le premier morceau. Un titre oppressant comme " I Miss my Dallas " vous rendra hystérique, stressé...UNFOLD réussi là ou d’autres ont échoué et bien plus que de simples notes, qu’une simple musique (digne de BREACH), qu’un simple disque, la musique du groupe se vit et se ressent tant elle sert d’échanges, entre nous et les notes de musique, ce qui fait que l’on oublie le reste et quand on redescend sur terre, on s’aperçoit que l’on écoute seulement le deuxième morceau !
Poussant plus loin l’émotion, " Baron Rouge " nous bouleverse, nous surprend même: une entrée au piano des plus sublimes (et le mot est faible) qui nous replonge dans notre solitude, la tête baisée, puis les riffs sonnent, un bruit de cymbales se fait entendre et soudain, une atmosphère étrange vient submerger la pièce: ça y est ! Comme un nuage au-dessus de notre tête, le chant hurlé résonne dans notre tête, à droite à gauche, on imagine un spectre au plafond, mais il n’en est rien. " Baron Rouge " nous soulève et pousse notre imagination à travailler…puis le piano retentit de nouveau: la vision est partie, la pièce se vide de tous ses éléments surnaturelles, on se relève pour oublier ce que l’ on a vu et on se confronte à nouveau à la réalité.
" Superman Diabolico " réussi encore a nous touché. 7ms pour bien nous faire prendre conscience que l’on détient là un objet avec la plus belle chose que l’on peut demander à la musique: celle de nous comprendre, de partager quelque chose que l’on explique pas, quelque chose qui se vit entre elle et nous, quelque chose d’unique. Un larsen et " We Remenber the King ", nous scotche: la basse est imposante, la musique enivrante, que dire de plus, comment décrire cela ? les mots me manquent, la perfection serait-elle là ? " Aeon Aony " serait-il ce que tout auditeur cherche ? un disque rempli de vie ? un petit bijou musical à ne pas mettre entre toutes les oreilles, tant le son peut être dangereux pour les âmes sensibles. Des notes qui touchent, qui blessent, qui nous parlent...
L’aventure UNFOLD continuera pour moi encore de nombreuses minutes, mais uniquement entre elle et moi, " Enter Sinus " nous replongera dans la tourmente, et nous prouvera que même avec un simple interlude UNFOLD parvient à nous mettre sans dessus-dessous.
Bref, " Aeon Aony " m’a littéralement séduit (avec ces 10 titres) et ne m’a pas laissé indemne, et comme après un orgasme, on se sent bien, mais dubitatif car l’on cherche encore à comprendre ce qui a fait que l’on a éprouvé cette joie... Une réussite totale qui pourrait bien, pour la première fois, remplacer l’amour d’un être tant ce disque est remplit d’émotions.

(Chronique réalisée par Mika)


Date de sortie: Avril 2003
Labels/Distributeur: Division Records/Next Music
Site web: www.divisionrecords.com

1. Medusa-Euryale-Sthenyo
2. I Miss my Dallas
3. Baron Rouge
4. Superman Diabolico
5. We Remember the King
6. Sabres Silas
7. Enter Sinus
8. Phantom Structures
9. Rhythm, Slayer, Olé
10. The Templar’s Lamina