| PARLOR - Tears for Everything : Ce troisième album de PARLOR est une œuvre fiévreuse et sincère. On y retrouve cette manière très particulière qu’a le groupe à canaliser sa colère sans jamais la rendre aveugle. Ici, tout est pensé pour viser et frapper juste. La production de Francis Caste, dense mais claire, met en valeur un groupe qu’on sent soudé, conscient de ce qu’il sait faire et surtout de la manière de le faire. Rien n’est laissé au hasard, et pourtant tout paraît instinctif. Le disque dégage une intensité émotionnelle rare. Les guitares s’entrechoquent, la batterie cogne avec précision, et la voix, toujours au bord de la rupture, agit comme le fil conducteur de l’album entre lucidité et épuisement. On sent une urgence à dire, à expulser, sans chercher à séduire. “ Tears for Everything“ fonctionne comme un bloc : un souffle continu où la rage et la vulnérabilité cohabitent sans s’annuler. “ Bind ” et “ Glind ” ouvrent l’album de manière sèche et nerveuse, comme un avertissement. À partir de là, la tension ne retombera jamais vraiment. La force du disque tient dans cette cohérence émotionnelle quasi continue. Chaque titre prolonge le précédent, tout en dévoilant une nuance différente. “ Juvenile ” et “ Cement Diktat ” traduisent le désarroi d’une génération connectée mais isolée, tandis que “ In Charge ” expose la lassitude et la pression d’un monde en roue libre. On pense parfois à BIRDS IN ROW ou MODERN LIFE IS WAR pour ce mélange d’introspection et de frontalité, mais PARLOR garde sa propre identité : un son plus rugueux, une écriture plus directe, une émotion brute qui refuse le calcul. Là où d’autres cèdent à la démonstration, le groupe reste dans le vrai. La violence qui en ressort n’est jamais gratuite ; elle sert toujours une intention, une émotion ou un propos. Les moments plus calmes ne sont pas des respirations, mais des points de tension différents, comme sur “ Solace ”. Plus loin, “ Abyss ”, ouvre une brèche presque mystique avant la déflagration finale formée par “The Drop ” et “ Tunnel ”, où tout se délite dans une forme d’abandon total. Cette fin, lourde et désespérée, agit comme un miroir de notre époque : lucide, épuisée, mais encore debout malgré tout. Au final, “ Tears for Everything “ s’apparente à un cri collectif, une traversée intérieure dans un monde saturé. PARLOR signe ainsi un album sincère, intense et cohérent, fait avec les tripes. Dix morceaux comme un tout brut, parfois déstabilisant voire inconfortable, mais toujours maîtrisé et sincère en tout cas. Le genre de d’album qu’on n’écoute pas à moitié et qui demande un minimum d’attention et d’effort pour l’appréhender comme il se doit. (Chronique réalisée par JT) Date de sortie: 24 octobre 2025 Label/Distributeur: Source Atone Records Site Web: https://linktr.ee/Parlornoise |
![]() 1. Bind 2. Glind 3. Juvenile 4. Cement diktat 5. In charge 6. Conqueror 7. Solace 8. Abyss feat. Paul Void 9. The drop 10. Tunnel |
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