MASS HYSTERIA - Maniac:
MASS HYSTERIA avait passé un cap sur le dernier album " Matière Noire ". Une pochette sombre, un disque lourd, empreint du deuil des parents de Mouss et un disque " Charlie " avec le titre " L’enfer des dieux ". Il était évident que MASS HYSTERIA avait été loin dans la noirceur mais ils nous laissaient penser qu’ils pouvaient revenir à un peu de clarté, un peu de " métal dancefloor ". Cela n’est absolument pas le cas, malgré ce que laisserait croire le premier titre " Reprendre mes esprits ", le refrain syncopé comme une crise d’épilepsie avec un Mouss " ça va aller, ça va aller… " une sorte de méthode Coué frénétique dans une époque sombre.
Le disque est dense et âpre, il nécessite deux écoutes pour bien être appréhendé, mais une fois dedans, l’auditeur est comme dans une jungle dans laquelle il avance mais dont la végétation se referme derrière lui ; pris au piège, sorte de syndrome de Stockholm. Sur " Ma niaque ", Mouss répond aux riffs de Yann et Fred. Ce titre est à la base d’un quiproquo sur le titre de l’album mais qui rend aussi la pochette d’Eric Canto encore plus accrocheuse. Ces cinq lettres, MANIAC homonyme presque parfait de " Ma niaque " a permis au groupe un teaser assez intéressant sur les réseaux sociaux.  Cette pochette fait écho à des tatouages que Yann a découverts et a fait partager au groupe, inconsciemment elle fait écho à leur disque " Contraddiction " qui est une des références du groupe. Mais ce disque n’a pas qu’un visuel excellent, la musique est cohérente avec la pochette. MASS HYSTERIA n’a jamais été aussi lourd dans ses riffs et dans ses parties de batteries. La production de Fred met en valeur les influences dark de ces deux-là.
Mouss se fait lumineux sur " Partager nos ombres ", seul petit rayon de soleil avec la chanson « derrière la foudre » dont le refrain est inspiré d’une phrase de Diderot. Sur " Chaman Acide ", Mouss se fait politique et cela sera l’unique incartade à la promesse que Mouss s’était faite de ne pas aborder ce sujet ; pour lui avec les politiques, nous sommes cocus et en plus nous payons la chambre d’hôtel… cette phrase issue de discussions que Mouss a captées au café du commerce a ici bien sa place dans ce qui est un des meilleurs disques de métal de l’année 2018.
Sur " Nerf de bœuf ", Yann et Fred se tirent la bourre sur un riff amené par Jamie le nouveau bassiste, MASS HYSTERIA nous prend dans une joute à la hauteur de ce que sait faire SLAYER et nous sommes presque étonnés de voir Mouss partir en français tellement la production nous laisserait croire à un disque d’un des géants américains. Le dernier titre " We came to hold up your mind " est assez déroutant mais c’est le retour aux sources technoïdes du groupe, comme pour contrebalancer le reste de l’album qui est " bien plus que du métal ".
MASS HYSTERIA livre ici un digne successeur à " Matière Noire " et nous lui souhaitons le même succès que " Contraddiction ". Personnellement j’aime MASS HYSTERIA depuis 1997 et je ne pense pas que cela soit avec cet album que cela s’arrête, tant le quintet a livré ici un album parfait. Une vraie raison de les revoir en live.

(Chronique réalisée par Djaycee)


Date de sortie: 26 Octobre 2018
Label/Distributeur: Verycords
Site Web: www.facebook.com/masshysteriaofficiel/
Mass Hysteria

1. Reprendre mes esprits
2. Ma niaque
3. Partager nos ombres
4. L’antre ciel ether
5. Chaman Acide
6. Se brûler sûrement
7. Nerf de bœuf
8. Arômes complexes
9. Derrière la foudre
10. We came to hold up your mind