ENGLEMAKER - EP:
Entre pochette loupée et logo à la CAVALERA CONSPIRACY, on ne peut que partir méfiant et douter de l'intérêt de ce qui sera destiné aux esgourdes. C'est vrai ça : tous ces groupes de Néo avec des logos d'entreprises spécialisées en plomberie, c'est inquiétant et kitsch. C'est comme si CHIMAIRA vendait des vérandas, ou pire, comme si SLIPKNOT avait conçu son " S " en vue d'être le tatouage le plus dégueulasse que peut arborer un redneck qu'aurait hésité entre le tribal, le scorpion, le " S " ou les étoiles bicolores.
Mais le disque vient d'Oslo alors soyons un hôte auditif attentionné et ayons l'oreille attentive. Et la surprise est de taille. Mais de petite taille. De dix minutes pour être précis. Ce sont quelques minutes de Hardcore aux percussions très Punk, acharné de long en large. Cinq morceaux qui auraient pu en être qu'un seul tant l'impact est colossal, global et sans répit.
Le chant est sans retenu, gueulé sur toute la continuité du disque, et blindé pour s'encanailler au rythme effréné des briques Hardcore expédiées par les comparses. On se surprend à ne pas comprendre ce qu'il dit malgré une prod imparable, d'ailleurs axée sur la propreté du son. Le mec pourrait gémir des onomatopées, ça aurait le même rendu, mais un rendu qui le fait quoi qu'il en soit. C'est le genre de groupe typiquement exutoire, tu t'en fou du message, tu kiffes la déculottée.
En revanche, si la puissance du combo est sans faille, la courte durée du disque est compréhensible : les compositions ne sont pas faites pour durer, elles sont faites pour que la gâchette soit tirée, la balle projetée, la cible touchée et basta.
En gros, pas un seul solo, pas de lenteurs, d'interludes, de répit, de relâchement. Courte durée compréhensible donc, mais obligatoire surtout puisqu'en dix minutes l'assaut est tel que l'on peut en avoir ras la casquette d'une telle déferlante. C’est comme utiliser des expressions des années 80 telles que ras la casquette, c’est chouette mais pas sur le long terme. Idéal à écouter 2 ou 3 fois de suite tant ça passe vite, et ça n'aura toujours pas la durée d'un disque ordinaire, il faut veiller à ne pas aller au-delà car la saturation va se pointer pour sûr. La faute à la batterie un peu trop remontée de temps à autre qui m'a l'air de toujours vouloir se faire entendre, à coup de blasts, d'interventions exubérantes même lorsque cela ne paraît pas nécessaire ou judicieux. Je pense à " Byråkrat #1 " qui ne doit pourtant pas vouloir dire "tas de purée", où alors c'est une insulte envers un batteur qui manifeste son mécontentement. Bref, à part ce batteur qui tartine souvent un peu trop et la redondance de leurs morceaux en un laps de temps si court, aucun bât ne blesse et dans leur discipline, ils se révèlent être à la hauteur de mes espérances, soit les attentes du gars chiant qui exige l'irréprochable de n'importe quel groupe. Et ça c'est une belle performance.
Entre le Punk acharné de CONVERGE et la verve de KRUGER, ENGLEMAKER est une des solutions pour passer un bel été en famille, en bord de plage avec des petites enceintes portatives ne craignant pas le sable.
Promis, vos voisins de serviette vont venir sympathiser avec vous tellement ils vont adorer !

(Chronique réalisée par Ben)


Date de sortie: Courant 2013
Label/Distributeur: Disciplin Media
Site Web: http://englemaker.bandcamp.com
Englemaker

1. Disciplin
2. Selvdestruktiv
3. Byrakrat#1
4. Byrakrat#2
5. Redd