BRUIT - Monolith:
BRUIT est un quatuor français de musique instrumentale originaire de Toulouse " ; quand la biographie indique cela, cela pique notre curiosité car rien n’y est décrit, tout reste à explorer. Le nom de l’EP est aussi décontenançant " Monolith ", leur son ne serait qu’un bruit monolithique et instrumental ? Reste alors à se référer au nom du groupe et à son logo, " BRUIT " écrit en runes celtiques. N’oublions pas que les runes signifient " secret, mystère, incantation ", ici l’incantation sera donc instrumentale. C’est peut-être la seule chose que nous pouvons tirer du nom ou de la description du groupe.
Né des cendres de KID WISE, il apparait évident que le groupe veut s’éloigner de la pop et de son côté accessible ; la musique est sur le disque lourde et sombre comme chez TOOL ; sombre mais cérébrale et viscérale. Alors que leur précédant groupe était signé sur une major, BRUIT signe avec Elusive Sound un label indépendant, underground et loin de la hype française. Nous sommes donc en mode table rase du passé, un passé dont ils ont fait le vide par les flammes et dont les dernières braises restent incandescentes. Le groupe est composé du le line-up suivant :  Clément Libes (basse, violon), Damien Gouzou (batterie) et Théophile Antolinos (guitare) et Luc Blanchot (violoncelle). La composition de l’équipe nous éloigne du simple rejeton français de MOGWAI que pouvait laisser présager la biographie.
Nous sommes plus ici dans ce qu’avait fait par le passé MYGUK, mélangeant, les instruments classiques (et le rock noisy. En effet, nous sommes dans un rock instrumental et expérimental, post rock diraient certains, mais limiter cet EP à cela ne serait pas rendre hommage à BRUIT. " Monolith " s’étend sur 23 minutes avec seulement deux titres.
Le premier " Bloom " s’étend sur plus de 8 minutes et ce qui parait un temps déconstruit et déstructuré s’avère en réalité être une fine alchimie millimétrée. Le violon nous interpelle comme le son d’un pop-up avant d’être accompagné par d’autres cordes et des larsens, ce premier son de violon est alors noyé dans une mer de sons et après nous avoir interpellé seul, il est fondu dans une ritournelle et a réussi à nous emporter. Une autre référence qui vient à l’esprit est le " How to measure a planet ? " de THE GATHERING ; à la fois l’album entier, mais également ce titre instrumental qui clôture de deuxième disque de ce magnifique album.
Une fois passés par l’intronisation de " Bloom " nous rentrons dans le vif du sujet de " The fall " et ses 14 minutes de furies où les six cordes se mêlent aux violons et violoncelle avec une section rythmique proche de l’apocalypse. La seule présence de voix est un sample de Bernie Sanders au parlement, savamment distillé dans une zone calme. Le reste du morceau nous entraine sur la lune, dans un paysage aride où l’auditeur pourrait y croiser Méliès.
Cet EP est bien loin du " Monolith " dont il porte le nom, BRUIT aime brouiller les pistes et c’est une réussite

(Chronique réalisée par Djaycee)


Date de sortie: 7 Octobre 2018
Label/Distributeur: Elusive Sound
Site Web: https://www.facebook.com/bruitofficial
Bruit

1. Bloom
2. The Fall