AqME - Epithète, Dominion, Epitaphe:
Il est enfin là, entre mes mains, il va bientôt pouvoir caresser mes oreilles et entrer dans mon esprit, je l'espère définitivement à l'instar de leurs précédents CDs. De qui suis-je en train de parler ? Mais du nouvel album d'AqME évidemment !
 " Epithète, Dominion, Epitaphe " enregistré l'an dernier avec Magnus Lindberg (CULT OF LUNA), dont j'ai d'ailleurs récemment parlé à propos du mastering du nouvel album de MEMORIES OF A DEAD MAN qui a été enregistré par nul autre que... le batteur d'AqME Etienne Sarthou, comme quoi le monde est petit. On retrouve bien sûr Charlotte Poiget à la basse, à la guitare Julien Hekking présent depuis " En L'Honneur De Jupiter " et au chant, moment d'émotion, les " adieux " de Thomas Thirrion qui a annoncé il y a peu son départ du groupe, Vincent Peignart-Mancini (NOSWAD, THE BUTCHER'S RODEO) le remplaçant désormais dans cette fonction.
On va donc découvrir dès à présent ce que nous réserve ce sixième album studio de l'un des groupes phares de la scène, non pas métal, ni même rock, mais tout simplement de la scène musicale française !
L'intro de la première piste, " Idiologie ", sonne très AqME, je suis au courant que c'est bateau comme phrase et habituellement je trouve même cela carrément idiot, mais il n'y a pas à tortiller, ce son nous rappelle tant de temps passé à écouter leurs précédents CDs. En revanche, on n'a clairement pas à faire à une vieille resucée et ça on le comprend immédiatement ! Un premier titre dont le refrain accroche déjà l'auditoire, sans aucun doute un passage qui sera repris en choeur par un public se secouant de haut en bas. Suite à " Quel Que Soit Le Prométhéen (Ou Le Nihiliste) ", on remarque que les hurlements ont pour le moment fait la part belle au chant clair, mais ce dernier prendra de l'importance sur " Epithète, Dominion, Epitaphe ". Le final, assez ambiant, oppresse par sa musique couvrant les hurlements, on pourrait même dire les cris de supplice de Thomas, qui aura tout de même les honneurs de conclure par un " Je sais pourquoi " à l'agonie, ce qui reflète idéalement la conclusion du nom de cette chanson.
Grosse rafale également avec " Luxe Assassin ", suivi par " L'Empire Des Jours Semblables " dont la calme et ambiante intro procure quelques instants de répit, après tant de violence ce passage est le bienvenu. Mais attention, car après le calme vient la tempête, de bonnes grosses bourrasques même, qui laisseront la place à de légères brises sur un mode en alternance. Véloce et incisif, " Adieu ! " ne perd pas une seconde pour nous en mettre plein la vue, juste une petite retombée avant de se lâcher à nouveau dans sa conclusion.
On a eu le calme avant la tempête, voici le délicat avant la je-ne-sais-quoi de puissance, à tel point que je n'ai pas trouvé de mot pour la décrire sur " My English Is Pretty Bad ". Morceau clairement en deux parties et accueillant d'ailleurs deux invités : Stéphane Buriez de LOUDBLAST et Junior de DARKNESS DYNAMITE.
" Marketing Armageddon " bénéficie d'une intéressante structure, sa première minute semblant plutôt la dernière d'un titre très violent et d'ailleurs le terme de ces soixante premières secondes paraît tout simplement être la conclusion d'une chanson avec ses " Chaque détail " lancés et relancés pour arriver à une totale explosion des instrus et un grognement en guise de vocaux. Finalement tout revient en douceur, aussi bien la musique, que le chant, puis la machine s'emballe et envoie une décharge de haute volée, ou d'un haut voltage c'est selon les préférences, dans son final.
L'un des titres où les textes passeront le plus facilement sera " Plus Tard Vs Trop Tard ", le chant clair très présent et même à la limite du parlé sur certains passages, permettra comme sur les précédents albums d'AqME d'être pris aux tripes non seulement par leur musique, mais également par leurs paroles. En revanche, on ne saisira pas chaque mot lors de la première écoute de " La Dialectique Des Possédés ". Ce dernier décape, mais alors quelque chose de violentissime ! D'ailleurs, Etienne me confiait lors de l'article " En Traque " à propos de ce nouvel album et donc sur ce titre en particulier, qu'il s'agissait de son premier " blast " de batterie dans AqME et qu'il en était un peu ému. Il peut même en être fier !
Pour la conclusion de cet album, " 110.587 " s'avère être une sorte de combo de tout ce qu'est AqME. Entre passages délicats et captivants saupoudrés d'un chant clair et des moments de gros sons partant tout défourailler sur leur route en compagnie d'hurlements prenants. On pense même être arrivé au bout, lorsqu'une légère mélodie prend le pas sur l'action et c'est finalement d'une relance à pleine puissance que l'on terminera ce voyage, une fin typiquement AqME, on ne s'y attend pas et l'on s'en prend plein la face !
Ce nouvel effort plus sombre et violent que jamais nous révèle en plein jour une face d'AqME qu'on ne connaissait jusque-là qu'en partie. Un nouveau virage pris ? Bien entendu sans en oublier les fondamentaux, la violence ne faisant pas tout, le groupe sait toujours capter notre attention et nous procurer de riches émotions par leur mélodies et leurs textes fignolés.
En tout cas,  " Epithète, Dominion, Epitaphe " qui faisait partie de cette mini-liste de sorties que j'attendais impatiemment et qui se trouvaient toutes regroupées en avril, fait plus que confirmer mes attentes et se pose déjà comme l'un des " produits " culturels essentiels de cette année.

(Chronique réalisée par Blytch)


Date de sortie: 10 Avril 2012
Label/Distributeur: At(H)ome
Site Web: www.facebook.com/aqmeofficiel
AqME

1. Idiologie
2. Quel Que Soit Le Prométhéen (Ou Le Nihiliste)
3. Epithète, Dominion, Epitaphe
4. Luxe Assassin
5. L'Empire Des Jours Semblables
6. Adieu !
7. My English Is Pretty Bad
8. Marketing Armageddon
9. Plus Tard Vs Trop Tard
10. La Dialectique Des Possédés
11. 110.587