Interview réalisée par Djaycee par mail au mois d'Avril 2021.
Salut, j’espère que vous allez bien dans le contexte actuel, comment s’est passé votre confinement/déconfinement/reconfinement ?
Salut à tous. Concernant notre groupe, nous avons pu continuer à travailler l’album à distance grâce aux moyens technologiques. Il est vraiment possible de faire de la musique ainsi aujourd’hui, même si c’est frustrant humainement. Ce n’est pas l’idée que je me fais des relations sociales, et j’espère que la jeune génération ne va pas s’enfermer dans cette habitude autiste. Nous sommes déjà tous devenus des dindons de la farce avec les smartphones… Rendez-vous compte. A un abris de bus, tout le monde est tête baissée, comme soumis, prêt à une exécution, résignés (comme le diraient mes amis d’ATARAXIE). L’être humain est un être social et n’a pas vocation à être enfermé, comme dans un zoo. Les animaux non plus d’ailleurs.
Ceci étant dit, les pouvoirs publics sont coincés, et je ne suis pas sûr qu’un autre bord politique aurait fait mieux. Je pense que l’histoire nous révélera quelques ignominies dans le monde de l’industrie pharmaceutique, et que notre seule solution est visiblement de se vacciner.
Pouvez-vous nous présenter le groupe qui ne vous connaissent pas encore (line-up, discographie, influences, etc.) ?
NO TERROR IN THE BANG est né de la rencontre de votre serviteur, Alexis Damien avec la chanteuse Sofia Bortoluzzi. Je suis batteur et compositeur. J’ai fait partie de plusieurs groupes de la scène metal (PIN-UP WENT DOWN, VOID PARADIGM, WORMFOOD, CARNIVAL IN COAL - en live, etc…).
Au clavier, nous avons Romain Greffe, qui pour l’anecdote a eu un césar en 2019, Clement Bernard et Etienne Cochin à la guitare, et Brice Bouchard à la basse / contrebasse. Ce sont tous de supers musiciens rouennais, une ville très riche culturellement.
Eclosion " est notre premier album, mais effectivement ne sonne pas comme un album de jeunots car l’équipe est déjà expérimentée.
Les influences du groupe sont très larges d’un point de vue Metal, je dirais même intergénérationnelle. Nous avons écouté tellement de groupes de LED ZEP à BLACK SABBATH, en passant par la scène 90’s, les SYSTEM OF A DOWN, PANTERA, DEVIN TOWNSEND, et toute la scène Rock 2000’s comme RADIOHEAD, MUSE, ARCTIC MONKEYS, jusqu’à la scène actuelle comme GHOTMANE, POPPY, JINJER, INFECTED RAIN…
Pour ma part, j’écoute beaucoup de musiques de films aussi, et nous avons donc décidé de créer un concept de dualité : du metal cinématographique. C’est donc du Métal, dans lequel vous trouverez à certains moments des plages sans les grosses guitares, sans la batterie, mais avec de belles atmosphères immersives. Je pense que le résultat est intéressant et très addictif.
D’où vient le nom de l’album ?
" Eclosion " c’est ce qui nous est venu naturellement à la vision de l’œuvre de Louise Dumont que l’on a choisi pour la pochette. Cette pochette est magnifique, avec des nuances de bleu fabuleuses. Cela représente d’après elle : " un symbole de vie, et par la forme ovale qui suggère l'infini, et la symbolique de la couleur bleue avec l’immortalité ".
De plus, le mot en lui-même s’écrit à l’identique en anglais et en français.
C’est un concept simple qui évidemment fait référence à la primauté, et qui peut renvoyer aux paroles de Sofia qui évoquent une quête intérieure.
Vous avez fait le choix de choisir un album en plein Covid, cela n’est pas un peu risqué ?
Aujourd’hui vous savez, démarrer un projet Métal est de toute façon une démarche artistique avant tout, la notion de risque est donc une question subsidiaire. Pour un groupe émergent, il faut d’abord se faire connaitre, et je ne me voyais pas attendre la fin d’une crise qui, de toute façon va encore durer. La crise n’empêche pas les gens d’écouter de la musique, voir de commander des albums, heureusement.
Parlez-nous un peu de l’artwork de l’album. Qui a réalisé la pochette ?
C’est Louise Dumont, une artiste, photographe, dont le travail nous a parlé immédiatement. Elle a un univers dérangeant, plutôt sombre. Beaucoup de ses clichés dévoilent des corps dans leur beauté et leur laideur, leur géométrie comme leurs artefacts. Elle aime le mélange des corps, et les jeux de lumières qui les déforment.
Avez-vous une visibilité pour une éventuelle tournée ? Les groupes nous parlent du premier semestre 2022, c’est le cas pour vous ?
Nous avons des ébauches de dates pour cette automne, mais pour le moment tout est à l’arrêt.
Un message à passer à Roselyne Bachelot ?
Sachant qu’elle a attrapé le virus, je lui souhaite un bon rétablissement, car je ne souhaite à personne d’attraper cette chose. Je n’ai pas envie de répondre politiquement car la vérité est toujours plus complexe que les apparences et les bruits de comptoir. J’ignore si son action sera satisfaisante, je sais qu’elle a ses détracteurs et ses partisans, c’est devenu le sport national en France et cela me fatigue. Je pense qu’elle a tout à fait conscience que l’art en général est fragilisé voir fossilisé, et que cela crée de réels problèmes aux gens concernés dont c’est vraiment le gagne-pain. Le reste c’est du commentaire. Ce qui m’inquiète, c’est encore une fois les nouvelles générations. Je refuse que la culture devienne pour eux regarder uniquement Tik-Tok ou the Voice…
La culture, c’est aussi le confidentiel, l’inattendu, le saugrenu, le non-commercial, voir l’abscon, le bizarre... Ou au contraire, le spectacle pour enfants, le compte, le rêve, la lecture, la différence. Ce n’est pas le mass-media.
En France, la culture a pris une place fondamentale dans l’idée même de la vie durant ces cinquante dernières années – jusqu’à l’étudier en études supérieures, à en faire des domaines subventionnés d’Etat parfois. Je refuse donc que cette crise brise cela – et à vrai dire, je pense que ce ne sera pas le cas, car le monde artistique est courageux et va réagir. L’être humain ne sera jamais une machine, il a besoin de cette excentricité, de ce « demens » pour s’extraire et attendre le bonheur.
La question que je ne vous ai pas posée et la réponse à celle-ci ?
On n’a pas parlé de notre musique, alors : " quel titre conseille-tu à mes lecteurs d’écouter en premier ? "
Et bien, cher lecteur, si tu as 5 minutes, écoute les deux premiers titres de notre album : " Saule Pleureur " enchainé avec " Another Kind of Violence ". Si tu apprécies cet enchaînement, je suis sûr que tu auras envie d’entendre la suite. Si tu écoutes les 3 premiers morceaux, je te promets que tu te laisseras guider jusqu’à la fin, et tu découvriras des parfums auditifs subtiles et envoutants.
C’est un peu comme le sucré-salé, ça passe ou ça casse !
Le mot de la fin pour nos lecteurs ?
Un immense merci d’avance à tous les lecteurs. Notre premier clip sort Samedi 3 avril. Venez jeter un œil sur notre site www.noterrorinthebang.com
Et si d’aventure des programmateurs sont intéressés pour nous faire jouer, c’est le moment de nous écrire.