Jirfiya


Interview réalisée par mail par Virgile avec Jérôme (guitare) en Janvier 2021.


Bonjour, pouvez-vous vous présenter ainsi que le groupe ?
Je suis Jérôme, je suis le guitariste et je m’occupe des voix hurlées dans JIRFIYA, un jeune groupe de la région parisienne. On vient de sortir notre premier album " Still Waiting " qui fait suite à un EP " Wait For Dawn " sorti il y a une grosse année. On qualifie souvent notre style de métal mélodique ou progressif.

Quels sont les fondements du groupe et ce qui vous a poussé à collaborer ?
On s’est rencontré avec Ingrid suite à une annonce de notre précèdent groupe (à Pascal et moi) visant à le faire évoluer et faire de nouvelles collaborations. J’ai tout de suite senti une alchimie entre nous mais pour diverses raisons notre groupe de l’époque s’est arrêté et du coup on a créé JIRFIYA.

Que signifie le nom du groupe ?
JIRFIYA est un dérivé d’un fragment de météorite martienne tombé sur Terre.

Parlez-moi du processus et du contexte de création de l'album ?
On a commencé à composer et à échanger sur des morceaux vers octobre 2019 mais le plus gros a été écrit et composé pendant le premier confinement.

Comment composez-vous ?
Je crois que c’est à peu près toujours de la même façon : je prends ma guitare et je me laisse porter. Assez rapidement si je trouve un riff qui me plait, j’ajoute une programmation de batterie et une voix pour voir ce que ça donnerait et si ça pourrait devenir une ébauche de morceau. Quand ça ressemble presque à quelque chose, je le fais écouter aux autres.

Jirfiya

De quelle manière vous partagez-vous les parties de chant ?
J’envoie des maquettes à Ingrid, elle pose sa voix dessus et ensuite on décide si on ajoute ou pas des voix hurlées si on pense que cela peut apporter quelque chose à un morceau ou un passage. L’idée n’est pas de faire des duos sur tous les morceaux ou d’en faire une recette si ça n’apporte rien. Pour " Silently " et " The farewell ", il nous semblait que c’était percutant aux vues des riffs de guitare de commencer les morceaux sur des growls .

Le fait d'avoir repris certains titres de BORN FROM LIE a-t-il accéléré le processus de composition ?
Je ne sais pas si cela a accéléré le processus de composition, mais ça a permis de " gonfler " un peu notre répertoire. On a commencé le groupe avec les compostions de notre premier EP, les reprise sont venues plus tard quand on cherchait à avoir de la " matière " pour avoir de l’actualité et exister sur les réseaux sociaux.
En fait, on reprend ces morceaux car je pense que ce sont de bons morceaux qui n’ont pas eu à la base un son correct, une voix à la hauteur de celle d’Ingrid et, que personne n’a jamais entendu. Les rejouer leur permet d’avoir une seconde chance. Peut-être continuerons nous à en reprendre encore quelques-uns à l’avenir mais l’idée n’est pas non plus de reprendre tout le répertoire de BORN FROM LIE. " This Is My Home ", présent sur l’album, est le premier morceau qu’Ingrid a chanté lors de notre essai ! Je me suis dit que ce serait un bon clin d’œil de la réenregistrer.

Quelles sont les thématiques de l'album ?
Les thématiques sont assez variées et aléatoires. Les morceaux sont des histoires autour de sujet qui nous touchent où nous révoltent. " Silently " traite du sort des femmes au Salvador, là-bas, l’avortement est interdit et passible d’une très lourde peine de prison. Pour une simple suspicion de fausse couche, des femmes risquent 30 ans de prison même sans réelle preuve. " The right side of the Border " et " The Hill Of Shame " traitent du sort que nos pays réservent aux migrants. " The Farewell " est une dystopie qui nous permet de parler d’écologie. " House of poison " traite des sectes qui utilisent la foi de personnes affaiblies pour les détruire. " We’ll spill some blood " et " Live with that voice " traitent des guerres engendrées par l’ego de leaders politiques. " This is my home " est une histoire autours des vices du système banquier.

Comment s'est passé l'enregistrement au Hybreed Studio ?
Extrêmement bien ! On y avait déjà enregistré notre premier EP, et on n’aurait changé pour rien au monde ! Andrew Guillotin, l’ingénieur du son, a trouvé exactement le son qu’il nous faut et, c’est la première fois que j’en suis pleinement satisfait dans mes différents projets ! Je peux facilement dire qu’il a largement contribué à la réussite de cet album.

Jirfiya

Que vouliez-vous raconter avec la cover de l'album ?
Cette cover est une invitation à entrer dans notre univers, entrer dans notre " cercle ".
C’est un album très intime avec des textes très personnels, on y a tous mis beaucoup de nous.

Parlez-moi du clip de « House of poison » ? Où a été tourné le clip ?
Le clip a été tourné à la fin de moins d’aout dans le Loiret. L’idée était, pour illustrer les paroles, de mettre en scène quelqu’un ayant une double personnalité, (il y a 2 Ingrid dans le clip) perdue et qui appel à l’aide.

Comment sont les retours de l'album ?
Je dois dire plutôt très bons pour le moment !
Vous attendiez vous à ce résultat ?
Pas vraiment, bon je m’étais quand même dit que ceux qui avaient aimé notre EP ne pourraient pas totalement détester l’album. Je compose dans un coin de mon salon en jouant au casque la plupart du temps, c’est un processus tellement personnel alors j’ai du mal à imaginer ce que vont en penser les gens une fois le produit fini ! Mais ce qui est certain, c’est que je suis très fier du résultat alors si je ne suis pas le seul de cet avis tant mieux !

Quelles sont vos influences d’une manière générale ?
Mes influences principales sont MEGADETH, IRON MAIDEN, RAINBOW SAVATAGE, PINK FLOYD, AEROSMITH, DEEP PURPLE, QUEEN, BLACK SABBATH, NIGHTWISH, LED ZEP, ARCH ENEMY, THE GATHERING, THE WHO, KING CRIMSON, NEVERRMORE, LES GUNS parmi tant d’autres !

Où peut-on se procurer l'album ?
L’album est disponible sur toutes les plateformes de streaming et sur notre page Bandcamp. Nous n’avons pas sorti de version physique car très peu de monde achète encore des CD’s et ce serait un investissement de plus que l’on ne peut pas se permettre.

La question que vous auriez aimé que je vous pose ?
Je ne sais pas du tout, c’était très intéressant de pouvoir discuter du processus de composition ! Disons que si on me branche sur le sujet de la guitare, savoir avec quel matériel j’ai enregistré (ce qui n’intéresse sans doute que moi)...
Et la réponse ?
Essentiellement avec une Dean Dave Mustaine signature, une Charvel, une ESP Viper et une Caparison C2.

Merci pour l'interview je vous laisse le mot de la fin...
Merci à vous et aux médias qui prennent de leur temps pour aider les jeunes artistes comme nous !
Aux auditeurs : n’oubliez pas que cette période est très difficile pour les groupes et la culture en général. Les tournées sont la principale source de revenus des groupes, le streaming ne rapport presque rien alors si vous aimez un groupe, pensez à le soutenir.