Fuzz Theory


Interview réalisée par Djaycee par mail avec le groupe au mois de décembre 2020.


Salut, j’espère que tu vas bien dans le contexte actuel, comment s’est passé ton confinement/déconfinement/reconfinement ? A priori, cela été chargé avec la préparation de la sortie de ce premier album ? Mais pas de répétition du coup avec : " une magnifique cave de 6 m² et sans fenêtre " pas facile d’aérer et de maintenir les 4 m² par personne ?
Oui ça va super merci !
Le premier confinement a été consacré au mix de l’album " Track&Eat ", on a fait le master et on a commencé à chercher des dates pour la sortie pendant le déconfinement. Ensuite reconfinement avec la sortie de l’album, la release party reportée puis annulée (comme les autres dates d’ailleurs) mais qui nous a finalement permis de consacrer beaucoup de temps à la communication autour de la sortie !
Les répètes ont repris depuis mi-novembre (mais chut c’est interdit). D’abord pour enregistrer des drums, puis à 3, en installant du papier tue mouche entre le batteur et les autres on a recommencé gentiment (masqués bien sûr)!

Peux-tu nous présenter le groupe qui pour ceux ne vous connaissent pas encore (line-up, précédentes formations, influences, etc. ?) ?
Formation du groupe avec Antoine et Nico à la batterie en 2016, transformée en trio avec la rencontre de Louis en 2016, suite à un concert de SPEED JESUS pendant lequel Louis s’est présenté comme le sosie de Dave Grohl Orléanais :)). 4 mois après on faisait notre premier concert à Orléans.
La formation : Sardis (Antoine) à la basse, Loulou (Louis) à la batterie et Nicolai Caballero (Nico) à la guitare et au chant lead. Sard avait joué dans un groupe de HxC MISMEASURE OF MAN, Loulou dans PALETTE EUROPE (Pop Rock), et Caballero jouait dans GRAVITY SLAVES et BROKKEN ROSES (punk HxC).
Nos influences sont nombreuses et variées : DEATH FROM ABOVE, THEM CROOKED VULTURE, ROYAL BLOOD, RATM, QOTSA, FOO FIGHTERS, GRAUSS BOUTIQUE, LOVE COMPUTERS, BURNING HEADS, AT THE DRIVE IN, UNSANE, TOOL etc… globalement toute la scène noise, punk rock, HxC, stoner, grunge, fusion, métal des 90’s.

D’où vient le nom de la formation ? Votre bio vous décrit comme " créateur d’acouphènes à basses fréquences FUZZ THEORY navigue entre Noise, Stoner et Punk et est en finalité le résultat d’une passion commune, saupoudrée de conneries et d’humour douteux " comment cela se retranscrit dans les compos ?
Pour le nom du groupe, on a pas mal cherché, et puis on avait de la Fuzz dans la guitare, dans la basse, dans le chant et dans le cerveau de Loulou. Du coup, FUZZ s’est imposé ; pour THEORY, Sard étant le beau-frère de Caballero, il l’a pas mal enfumé de théories complotistes douteuses (nous sachons !) lors de soirée familiales trop arrosées et l’ensemble était devenu complètement inévitable : FUZZ THEORY !
Tu noteras aussi la subtilité dans le titre de l’album " Track & Eat ", après l’EP " Sin Use It "… notre meilleur pote s’appelle Doctissimo !
Pour les compos, il n’y a jamais trop eu d’étude de marché, ça vient comme ça vient, mais en général chacun trouve sa place et on galère pas à travailler ensemble, on est vraiment en phase tous les 3, tout en diversifiant nos morceaux ; c’est le plus souvent issu de Nico, le soir après le boulot sur la gratte sèche avec une bière à la main. Mais du coup sur les compos on travaille plutôt sérieusement, parce que passionnés, mais sans se prendre trop au sérieux ! L’intérêt pour nous c’est d’abord de se faire plaisir.

Fuzz Theory

En parlant d’humour douteux : " Maniac " en fait parti ? La reprise est méconnaissable !
C’est tout simplement la passion des nuques longues, et des guêtres en moumoute ! On a un projet de clip sur ce morceau avec les tenues et les pas de danses mais on n’assume pas encore les premières images de nos corps en body pour finaliser et diffuser tout ça !
C’est toujours particulier de sortir un disque dans ce contexte car la musique a vocation à être jouée sur scène pour rencontrer son public, ça titille un peu de présenter les titres en live ? Le concert à l’Astro avait pu se tenir ? Si oui (je n’avais pas pu y être étant pourtant dans les parages orléanais) quel a été le retour du public ?
Vu comme se profilait depuis le départ la sortie de cet album, l’arrivée du covid et ses conséquences pour les artistes ne nous ont même pas surpris. C’est tellement le parcourt du combattent que de sortir un album dans l’indépendant, qu’une fois le tout terminé, enregistré, mixé, masterisé, on ne pouvait pas imaginer laisser ça au fond d’un tiroir, a attendre le bon moment, au risque que ça ne sorte jamais. On a bien sûr hâte de pouvoir présenter notre travail en live, on attend que ça. Le concert de l’Astro avec 7WEEKS et ESPRIT D’ESCALIER était vraiment énorme pour nous, un bon concert avec une salle complète, des copains, de la sueur, des postillons, des microbes… le rêve ! Et on nous en a dit que bien, et tout ça 15 jours avant le confinement ! On a eu la chance d’être filmé pendant ce concert et du coup on a profité du confinement pour diffuser régulièrement des vidéos et essayer de se rappeler et rappeler à tous ceux qui nous suivent sur les réseaux sociaux quel bonheur c’était.

Sortir un premier disque sur Opposite quand on vient d’Orléans cela doit faire quelque chose d’être avec les patrons français (même si vous n’êtes pas non plus des perdreaux de l’année) ?
On ne dira pas de mal de nos bosses ici, on les adore ils sont géniaux :)
On est vraiment fier ! Ça fait forcément quelque chose de te retrouver sur une page promo à côté de BH, YOUNG HART, LANE, THE ETERNAL YOUTH !
On a la chance de baigner dans ce milieu depuis des dizaines d’années, et avec l’aide de Boris notamment - et son asso PP&M - qui nous a vachement accompagné via Opposite dans la sortie de " Track&Eat ".

Un mastering par Jean-Pierre Bouquet cela rappelle des souvenirs – presque d’un autre siècle… Comment s’est passé le mastering et avant cela l’enregistrement avec Stéphane Marchew ?
Avec Stéphane, la rencontre était imprévue. Nous devions enregistrer cet album avec un autre collègue (embouteillage avec l’enregistrement des BURNING HEADS) mais finalement suite à diverses aventures nous avons intégré le studio Emergence de Stéphane du jour au lendemain (avec un accordage de batterie jusqu’à 2h30 du matin). Nico a réalisé qu’il le connaissait, il avait organisé un live de PORTOBELLO BONES avec SIX PACK et GRAVITY SLAVES (dans un autre siècle). Ça nous a pris du temps avec Stéphane, beaucoup de temps (on est très exigeants) mais finalement le résultat est là et le mix nous plaisait vraiment beaucoup. En réalité il a eu des gros problèmes de santés qui n’ont rien arrangé au planning (c’est la vie mon chéwi).
Pour le master c’est encore une autre aventure, nous avons sollicité plusieurs ingés son mais finalement Jean Pierre a était l’homme de la situation (l’expérience sans aucun doute). Du travail de pro !

Fort des expériences de vos groupes respectifs, que doit-on attendre des compos de cette nouvelle formation (du moins de son premier LP), le groupe étant formé depuis 2016) ?
Nos expériences musicales précédentes jouent forcément et transpirent dans notre music et nos sons, mais on a surtout la sensation que c’est un projet avec une vraie identité. On fait attention de pas se cloisonner dans un style (trop pop, trop métal, trop hardcore) pour pas retomber dans ce qu’on faisait avant. Mais chassez le naturelle et il revient au galop, donc le punk-rock n’est jamais loin.

Fuzz Theory

Parlez-nous un peu de l’artwork. Pouvez-vous nous parler de Yann " Yzi " Zicker qui a fait la pochette ? Il avait le champ libre ou vous lui avez défini un cadre ?
Yann est un pote de Nico à la base, il était manager de GRAVITY SLAVES et un fan de la première heure des BURNING HEADS. Il a évolué dans son art sous le nom d’Yzi Art à peu près en même temps qu’on a commencé à composer nos premiers morceaux. Il avait bien flairé le côté science fiction de notre approche du stoner, et il nous a vite proposé quelque chose qui nous plaisait. D’ailleurs la pochette était prête avant tout le reste !
On voulait une pochette qui soit la suite de ce qu’on avait fait pour la pochette de l’EP (quoi tu vois pas comment c’est ? Fonce l’acheter mec !). La pochette de " Sin Use It ", c’était comme un décollage de Fusée. FUZZ THEORY devait prendre son envole. Dans la pochette de cet album, on voulait déjà être dans l’espace, dans des galaxies lointaines. On trouve aussi que sa façon de dessiner colle parfaitement à l’état d’esprit de ce que l’on fait et à notre univers, le souci du détail, la finesse du trait, la perfection des courbes, des soucoupes volantes… :)

La question que je ne t’ai pas posée et la réponse à celle-ci ?
Est-ce que t’es roux ?
Oui mais que du cul ;)

Le mot de la fin pour nos lecteurs ? (On vous attend avec vos " conneries et d’humour douteux " ne nous décevez pas).
Caballero : Si vous entendez ce message, vous êtes la résistance (John Connor).
Loulou : fuzzicalement vôtre, zoubi.
Sardis (c’est pas drôle mais fallait le rappeler) : 15 euros, le prix du bonheur !
https://fuzztheory.bandcamp.com/album/track-eat