Charcoal


Interview réalisée par Virgile avec Cyrille (chant/basse) et Stéphane (guitare/choeurs)
le 30 juin 2024 au Hellfest.


Vous pouvez me parler de la genèse de CHARCOAL ?
Stéphane, c'est un peu la musique que t'aimes bien faire venir à L’Empreinte de Savigny, à savoir BACKYARD BABIES, SKID ROW… ? Et pour toi Cyrille, que je t’ai déjà vu chanter avec l’ancien bassiste de MEGADETH David Ellefson, ça te change des FENÊTRES SALES (DIRTY WINDOW) ?

Cyrille : Bravo pour les FENÊTRES SALES. Virgile.
Stéphane : Tu as été cherché loin…
Cyrille : C'est vrai, tu me l’avais déjà dit quand on se croisait que ça changeait des FENÊTRES SALES ??
Alors pour ce qui est de la genèse… Le groupe est né après la fin du projet ELEVENZ que Stéphane avait fait il y a quelques années de ça avec un batteur qui s'appelait Sylvain Roggia, batteur de très grande qualité. Ils avaient sorti deux albums et avaient envie de remettre le couvert après au moins une dizaine d'années d'absence. Donc ils m'ont appelé pour faire de la basse. C'était un trio avec Stéphane au chant et à la guitare, moi à la basse et Sylvain à la batterie. On a remonté le projet, joué ensemble pendant quasiment un an mais notre batteur a dû arrêter suite à des soucis d'organisation et de distance. Toutefois, on ne voulait pas arrêter et donc CHARCOAL est né sur la table de son salon, on a posé sur papier toutes nos influences, tous nos titres phares, tous nos albums phares et c’est là qu’on s'est dit que c’était ça qu’il fallait et qu’on voulait faire.
Stéphane : Du Hard Rock entre KISS et MÖTÖRHEAD pour être clair. On voulait un truc regroupant toutes nos influences Hard Rock, des groupes de rock des années 80 comme AC/DC, ROSE TATTOO et toute l’époque Glam, du Grunge ainsi que toute la vague suédoise qui est arrivée derrière. Tu connais mon amour pour les BACKYARD BABIES par exemple et donc on a décidé de partir là-dessus, on a appelé des copains et voilà où en est…
Tu pourrais peut-être ouvrir un jour à L’empreinte pour BACKYARD BABIES…
Stéphane : J'aimerais beaucoup ouvrir pour eux mais j'adorerais encore plus le faire ailleurs qu’à l’Empreinte, au Ferrailleur pourquoi pas ce serait la bonne occaz. On a fait deux dates à l'Empreinte dont la Lodex Party. Loic nous avait demandé si on voulait le faire, je me disais que c’était un peu tôt mais on la fait quand même et de fil en aiguille, on est parti jouer deux semaines plus tard à la Rochelle au Crossraod pour jouer avec KORITNI et au moment d’enregistrer son EP, on a rencontré Nico des LOCOMUERTE, on a sympathisé et quand ils ont été programmés à la Boule Noire, ils nous ont appelé pour faire leur première partie…
Cyrille : En urgence puisque qu'on a été prévenu le lundi pendant qu’on répétait qu’on devrait jouer le jeudi.
Stéphane : Ca nous a ouvert d'autres portes encore puisqu'il y avait pas mal de presse qui étaient là et les gens étaient incroyables d'une bienveillance de dingue. On s'est vraiment marré et puis c'est parti quoi. L’EP est ensuite sorti le 3 Mai, le single avec le clip le 5 Avril, on est maintenant là pour le défendre c’est pour ça qu’on à fait le OFF.
Cyrille : On a aussi surtout fait une belle release party le soir du 3 Mai à la MJC de Savigny-sur-Orge.
Stéphane : On a du bol car toutes les dates ont été ultra cool. Je voudrais en profiter pour faire une petite mise au point. L'empreinte, c'est fini on n'y jouera plus, je ne veux pas tout mélanger, je change de casquette et je ne veux pas mélanger. Je ne veux pas que les gens se disent " Ah, les putains d'opportunistes " et qu’ils pensent que moi, Stéphane Lebas, je suis un putain d'opportuniste parce que je connais du monde, c'est plus facile pour moi de programmer mon groupe. Ça fait 30 ans maintenant que je fais mon métier et je veux vraiment faire le distinguo entre ma vie perso, mon boulot de directeur de salle à l’Empreinte et celui de gratteux dans CHARCOAL.

Du coup, ça s’est passé comment au OFF ?
Stéphane : Incroyable.
Cyrille : Chaudement, on a eu un super accueil du public malgré le cagnard intense, il devait y avoir près de 600 personnes sur place disséminées un peu partout car les gens cherchaient l’ombre. On a eu de super retours…
Stéphane : Il y avait pas mal de médias présents et qui qui voulaient nous voir. C'est assez incroyable. Il y avait des gens venus d'Ile-de-France, certains ont fait l'aller/retour dans la journée. C'est assez fou, certains ont pris un jour de congé supplémentaire pour être là, ils étaient là à 17H avec leur t-shirt CHARCOAL. On a été un peu dépassés par autant de bienveillance, c'était parfait, tous les gens ont participé à nos conneries sur scène, franchement, c'est un super moment…
Cyrille : On a travaillé dur pour et on avait un backliner de luxe qui nous a donné un très grand coup de main, je t'embrasse, Nico LOCOMUERTE. Moustache Gracias à toi car t'as fait un job derrière dans le back et en pyrotechnie fabuleux !

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Vous avez sorti l’EP en Mai. Vous pouvez me parler de « One Night of Rock’n’Roll » et du clip ? Pour la petite anecdote, votre batteur est également dans le Fernando Rock Show.
Stéphane : Alors avant que Fabrice ne rejoigne le groupe, je lui avais fait écouter des maquettes. Je connaissais Fabrice par rapport à son travail dans le Fernando Rock Show et je savais aussi qu'il était batteur. On a joué ensemble dans les THAT’S MY JAM, le collectif qu'il a monté. Je lui fais donc écouter le morceau en lui expliquant que ce sera notre single et que j'adorerais faire un clip avec les Muppets, faire un clip très second degré qui mettrait en avant les gens qu’on ne voit jamais, à savoir les roadies, les backliners, les techos…
Au départ, il m’a dit qu’il ne savait pas trop mais quelque temps plus tard, notre premier batteur Ephrem est obligé de nous quitter pour des questions d’emploi du temps, de logistique, de disponibilité et je rappelle Fabrice pour lui demander des contacts via That’s My Jam puisqu’il est en contact avec des batteurs régulièrement et il se trouve qu’il me répond en me disant : " j’auditionne " et pour moi, ça été comme une évidence qu’il nous rejoigne ??
Concernant le clip, son équipe a beaucoup bossé sur le synopsis, le scénario, plus de 90 saynètes ont été filmées et crées, certaines n’apparaissent que de 2/3 secondes. Et puis à la fin, les marionnettes vont faire une thérapie avec notre pote Laurent Karila, ça a été magnifique pour nous cette apparition. Big up à lui !
Dans le clip, vous avez mis tous les clichés du genre à savoir Sex, drug and rock'n'roll…
Stéphane : Oui nos avatars sont de gros connards qu’on n’arrive pas à gérer, c’est tout ce qu’on déteste, leur attitude… mais on trouve ça génial, de se servir de tous ces codes, clichés, pour les détourner et se moquer un peu de tout ça au final. D’façon, est-ce c’est sérieux de faire du Hard Rock en 2024 ? Est-ce bien raisonnable finalement ? J'en sais foutre rien, nous, en tout cas, on le fait au mieux, on essaye d’être le plus sincère, on a tellement baigné dans cette culture là qu’on trouvait ça marrant d’en rigoler et de jouer avec ça. Sur le prochain clip, on devrait rester là-dedans et jouer encore avec les clichés du genre…
Les groupes comme KISS, ça te parle beaucoup, c’est ta génération…
Stéphane : Grave ! " Appetite for Destruction " sortait quand j’avais 15 ans, mon groupe culte c’est FASTER PUSSYCAT que j’ai fait venir aussi d’ailleurs, tous ces groupes-là, KISS et j’en passe, c’est notre culture. Pour Fabrice qui a quelques années de plus, c’est la même chose, même Damien qui est plus jeune (il a 26 ans) adore ce style, il adore le Hard Rock, il en écoute tout le temps, son gratteux préféré c’est Slash, on l’appelle Slosh pour la petite histoire parce que ça nous coûte moins cher, bref, on est tous biberonné par ces groupes-là, cette époque-là…

Vous pouvez me parler du titre " Thin Lady Lazy " avec son refrain qui reste bien en tête…
Cyrille : " Thin Lady Lazy " c'est une chanson d'amour tout simplement, une chanson qui parle de la relation que j'ai avec ma femme, de notre histoire sur plus de 20 ans, avec la naissance de notre enfant, le fait que, même après 20 ans, on peut toujours être complètement fou de sa femme et " Thin Lady Lizzy " (ma femme donc) c’est un mix entre THIS LAZY un de mes groupes phares et ma femme, Lisa, que j’appelle aussi Lady ou My Lady d’où le nom du morceau " Thin Lady Lizzy ".

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Au niveau de la composition, ça se passe comment du coup ?
Cyrille : 90 % du temps, c’est mon éminence grise à côté de moi qui ramène une idée de chanson avec toute une structure ou un squelette. Du moins, on appelle ça un squelette de chansons où il y a déjà une intro, un couplet, un refrain, etc. Après on vient broder autour de ça et on va tout arranger à quatre, restructurer le squelette, lui rajouter des petits os, etc. Et après moi, j'interviens sur le processus d'écriture des paroles.

Quelle sera votre actualité après cette année ?
Cyrille : Cet été, on va tourner le prochain clip et on va essayer aussi de monter un autre clip pour essayer d'en avoir deux à proposer assez rapidement.
Le 31 Août, on joue au Fertois Metal Fest et là on embrasse Yoann Moret, big up à toi mec, on y jouera en headliner juste avant PRINCESS LEYA sur la même scène. D'ailleurs, je crois que je viens de les voir passer au moment de commencer l’interview. Après, on va partir à Vouziers Festival et en fin d'année, on va organiser notre premier festival au Chaudron au Mée-sur-Seine.
Il a réouvert le Chaudron, c’est bon ?
Cyrille : C’est bon, on l’a rallumé, donc ce sera la Charcoal Party numéro 1 le samedi 30 Novembre, on a invité des copains, des groupes locaux, il y aura LONEWOLF CORP, HARSH, SLEAZYZ et nous.
Stéphane : Il oublie juste 3 petits détails. On va maquetter 8 titres cet été, ce qui n’est pas rien car on prépare un album qu’on aimerait sortir en Octobre 2025. On maquette pas mal et on espère faire les pré-prod à la fin de l’année/début 2025 et ensuite entrer en studio vers Avril/Mai. On rentre en studio en septembre parce qu'on va enregistrer un single de Noël qui s'appellera " Merry Rockin Fucking Christmas " qu’on sortira début Décembre accompagné d’une émission spécial Noël avec le Fernando Rock Show où on va faire plein de choses à la con… Cyrille : La dinde, les marrons en mode variétoche année 70, Maiti et Gilbert Carpentier, on invite Sardou, on déterre Claude François, on invite Eddy Mitchell
Stéphane : Pour 2025, on a des dates qui commencent à se booker. Le gros enjeu pour nous, ça va être de faire vivre cet EP en attendant de sortir l’album et donc de tourner à droite à gauche et y’a pas mal de choses qui se profilent pour ça. Des trucs chouettes et en tout cas, on va essayer d’aller partout où on pourra, parce que le live c’est le plus important pour nous tout en continuant le travail d’écriture du nouvel album qu’on espère sortir fin 2025. Ce qui est sûr c’est qu’on continuera à bosser avec M&O quoiqu’il arrive car on adore leur taf !

Sur ce, je vous laisse le mot de la fin…
Cyrille : Merci Virgile.
Stéphane : Merci infiniment et continuez à faire ce que vous faites. Parce que le boulot que vous faites permet à des groupes comme le nôtre d'être identifié et d'avoir une chance d'émerger et de rencontrer un public. Voilà, sans vous, on ne serait rien...
Cyrille : Et que vous faites ça par passion et vous le faites bien.
Merci à vous. Un mot pour les fans ?
Cyrille : Rock'n’roll et je suis toujours touché de l'accueil qu'on peut avoir. Big Up aux fans ! Comme Steph le disait tout à l’heure, y’a des personnes qui ont fait 800 km aller/retour juste pour venir nous voir jouer au OFF et repartir, ça n'a pas de prix ! Voilà des personnes qui nous suivent depuis le début dont toi également…
Stéphane : La campagne Ulule nous a dépassé. On avait mis un objectif de 1000 euros et on a eu quasiment 4000, on a lancé la CHARCOAL Armada. On a déjà une 60aine d'adhérents déjà, c'est fou ! Et je vais me répéter mais sans nos fans, on ne serait rien. Ce sont eux qui font vivre la musique, qui vont aux spectacles vivants, qui suivent des groupes comme nous, c'est eux qui font tout…
Cyrille : Nous on vient, on joue…
Stéphane : Sans vous, on ne serait rien, on n'existerait même pas au final. C'est ce qui nous motive aussi !

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