Bruit


Interview réalisée par Djaycee par mail en Octobre 2018.


JC : Salut BRUIT, pouvez-vous présenter le groupe ? Vous parlez de naissance sur les cendres de certains groupes, elles semblent encore incandescentes ? La fin a été douloureuse ?
BRUIT : Salut Nawakposse, nous sommes un quatuor français de musique instrumentale originaire de Toulouse. Le groupe est né du désir de développer une musique progressive et sans concessions. Les membres fondateurs du projet (Théophile et Clément) faisaient partie du groupe de pop progressive KID WISE qui s’est mis en pause depuis janvier. Ce n’est jamais facile de mettre un point d’orgue à une telle aventure, mais parfois ça permet aussi d’écrire de nouvelles histoires.
JC : j’ai l’impression que vous aimez bien brouiller les pistes ; vous vous appelez " BRUIT " alors que les morceaux sont tous sauf du bruit et vous avez intitulez votre EP " Monolith " alors que l’EP traverse tous les styles sur des titres dépassant les 8 minutes. 2 titres et 23 minutes, ce n’est pas vraiment ce que j’appelle un " Monolith ".
Bruit : A vrai dire nous devrions nous appeler BRUIT ROSE, car nous avons une fascination pour ce son. Le Bruit rose est le son ou toutes les fréquences audibles sont ressenties de manière égale par l’oreille humaine. On peut trouver beaucoup de sons qui en sont très proche dans la nature, depuis le délicat murmure du vent jusqu’au vacarme d’une cascade d’eau. Le bruit est toujours là comme une entité qui se vit et s’éprouve. C’est une idée qui nous inspire et nous anime. L’aspect Monolithique est, quant à lui, une évocation poétique de ces constructions ancestrales dont on ne connait pas vraiment l’origine ni le sens. Ces grands blocs de pierre questionnent sur le passé de nos civilisations et sur le temps qui passe. Deux sujets qui sont au centre de nos propos.


JC : Toulouse est une scène musicale à part qui semble être particulièrement vivace ces derniers temps ; il y a SIDILARSEN, AFTER MARIANNE, UPON US ALL et BIG FLO et OLI. D’après vous il y a une exception toulousaine ?
BRUIT : Je pense qu’il y a des gens doués de sensibilités et d’idées, et Toulouse voit effectivement naître de beaux projets. Après ce n’est pas à nous de juger de son caractère exceptionnel, d’après nous ça n’a pas vraiment de sens ni d’importance.
JC : en parlant de BIG FLO et OLI, vous avez dans votre line-up leur violoncelliste ce n’est pas un risque pour le groupe pour les tournées ? D’ailleurs y aura-t-il une tournée de prévue ?
BRUIT : Ça ne facilite clairement pas les choses, mais Luc est l’un des musiciens toulousains les plus inspirant que nous ayons rencontré et avec BRUIT nous mettons la préoccupation artistique au centre de nos décisions. La tournée de BIGFLO & OLI a été énorme cette année mais elle ne sera pas infinie. Ce serait donc notre rêve le plus cher de pouvoir partir en tournée avec ce projet courant 2019.

JC : parlez-moi de votre label, quand je les ai contactés j’ai eu le droit à un " sorry, I don’t speak french, I’ve forwarded your email to Bruit ". Une volonté d’exil, de ne pas reproduire ce que vous avez fait avec vos anciens groupes ?
BRUIT : Nous avons contacté ce label il y a plus d’un an, car il accompagne des groupes comme SILENT WHALE BECOMES A DREAM, GLASIR, TRNA ou AU REVOIR, qui sont des projets que nous admirons et qui nous inspirent. Nous leur avions envoyé une maquette et leur réponse a été une analyse critique détaillé de nos qualités et défauts. Ça allait de questions sur l’arrangement jusqu’à des critiques sur le " release de la compression caisse claire ". Au départ il n’était pas du tout question de nous signer, mais nous avions trouvé des interlocuteurs passionnés et exigeants qui sont devenu des amis. Ils nous donnaient leur avis d’audiophiles sur nos compositions et nos mixes et nous poussaient donc toujours à aller plus loin. Puis, le lendemain du mastering de cet EP, ils nous ont proposé de rejoindre leur rooster. Dans cette collaboration nous sommes heureux d’avoir trouvé une famille musicale aussi soudée, et sans frontières. Et d’avoir les conseils de personnes aussi exigeantes et passionnées de musique que nous. Nous pensons que ça devrait être la première mission d’un label.


JC : pouvez-vous nous parler de votre processus de composition, votre line-up a certainement dû vous obliger à vous éloigner des méthodes traditionnelles ?
BRUIT : Le line up a beaucoup évolué dans la genèse du projet, et même au moment de la composition de cet EP. Il n’y pas de méthode préconçue pour la composition, mais cela part souvent d’idées que Théo et Clément pré-poduisent en home studio et qui sont les racines de jams qui développent de nouvelles idées qui seront ensuite ré-arrangées, pour être encore jouées et modifiées. C’est donc souvent un allé retour entre des méthodes de créations intellectuelles et d’autres plus spontanées. On essaye de trouver un équilibre entre ces 2 angles de créations qui sont d’après nous indissociables et complémentaires.

JC : Le mot de la fin ?
BRUIT : Ce n'est que le début.