Interview réalisée par mail courant Juillet avec Akira (basse) et Milka (chant) par Laety


Est-ce que vous pouvez me faire une rapide présentation du groupe ? Line-up, petite bio, groupes parallèles...
Akira: Le line-up s’est stabilisé en 2002 avec l’arrivée de Jouch (de NAÏVE) à la guitare, qui a donc rejoint MiLKa (PSYKUP) au chant, PiM (ex-NERVOUS BREAKDOWN) à la batterie et Moi (SEASIDE) à la basse.
Le premier album " Une Histoire De Chair " est sorti très peu de temps après, en juin 2002. Le second, " Altitude Zéro ", vient de paraître, et l’on vient d’en finir la tournée.

Vous venez donc plus ou moins de groupes différents, que vous apporte AGORA, par rapport à ces autres groupes ?
Akira: AGORA FIDELIO nous permet de faire une musique différente de celle que l’on pratique dans nos autres groupes. On vient tous plus ou moins du milieu " métal ", mais on a tous, une partie de notre culture musicale composée de musiques plus calmes, de la pop, de la lo-fi…
AGORA FIDELIO nous permet ainsi de jouer une musique plus " rock " ou " pop-rock ", plus simple et plus directe émotionnellement parlant. C’est aussi le moyen de faire une des choses que l’on aime le plus (composer, jouer de la musique) entre personnes qui s’apprécient humainement, tout simplement !

Question inévitable, d'ou vient le nom du groupe, qu'elle est sa signification ?
Akira: Il n’y a pas grand chose à élucider dans la signification du nom ! " Fidelio " est seulement le mot de passe de la soirée orgiaque dans " Eyes Wide Shut " de Stanley Kubrik. Ce côté colle, ceci dit assez bien, avec l’univers intimiste et charnel que l’on cherche à poser.


Vous venez de signer votre deuxième album sur le label « Jerkov » (MARY SLUT, DELICATESSEN, MANIMAL), comment s´est passée la signature du groupe, sachant que ce label est un label Antistaticien et que certains y sont déjà impliqués (mais pas à travers le groupe) ?
Akira: Jerkov est un label indépendant qui, si il a été fondé par des membres d’ANTISTATIC, n’en reste pas moins une aventure autonome. Le but est de proposer les services d’un label et d’un tourneur à des groupes qui nous plaisaient et, par la même occasion, de signer les groupes dont nous faisons partie pour bénéficier ainsi d’une liberté totale, tant au niveau artistique qu’en terme de développement, de rythme, d’image. Que des groupes d’ANTISTATIC fassent partie de ces groupes vient simplement du fait que leur musique nous plaît, et qu’il y en plus de cela un rapport humain excellent.

" Altitude Zéro " est sorti il y a maintenant à peu près 2 mois, êtes-vous étonné de la réaction quasi unanime du public face à ce 2ème album ?
Akira: Nous avons de très bons retours publiques et critiques de l’album et des concerts et ça nous fait énormément plaisir ! Les réactions sont même plus enthousiastes encore que ce que l’on pouvait imaginer, surtout après les concerts. La simplicité et la spontanéité que l’on cherche à préserver dans nos façons de composer donnent des morceaux où l’on " se met à nu", y compris au niveau des textes, dans lesquels les gens peuvent se retrouver, et cette proximité est accrue sur scène, on le vit vraiment à fond. Des gens semblent touchés par ceci, c’est en tout cas ce que certains nous disent parfois après les concerts. Ça fait plaisir car on n’a pas forcément le recul nécessaire pour appréhender l’album objectivement, même si on en est très content et qu’on avait confiance en ce que l’on y enregistrait.

Pouvez vous me parler un peu de l'enregistrement et de l'élaboration de cet album ?
Akira: Il a été produit par Yannick Tournier, qui, en plus de ses compétences dans le domaine, est quelqu’un de proche, un ami. Il a su rendre sur l’album, l’atmosphère aérienne, éthérée que l’on souhaitait.
" Une Histoire de Chair " a été produit très rapidement, en une petite semaine d’enregistrement avec peu de moyens, et après seulement quelques mois sous ce line-up, ce qui a donné un album très spontané, où l’on a fixé les premiers pas du groupe. Sur " Altitude Zéro ", la plupart des morceaux ont eu le temps d’être mûris sur scène pendant plusieurs mois, on a affiné notre style du fait qu’on se connaît mieux artistiquement, et on a pris plus de temps et mis plus de moyens dans la prod, pour aboutir à quelque chose de plus travaillé, de plus ciselé. Le défi était néanmoins de préserver la fraîcheur, de ne pas l’aseptiser, et Yannick a été formidable là-dessus.

Si je regarde le digipack ou le site Internet, on peut voir qu´il gravite un univers autour d´Altitude Zéro, pouvez-vous m´en parler ? Pourquoi avoir choisi un aéroport ?
Akira: Toute la partie graphique d’AGORA FIDELIO est réalisée par Jouch, le guitariste.
C’est un moyen pour nous d’être maître de la cohérence artistique de notre projet. Pendant la préparation de l’album, on s’est rendu compte que la plupart des textes traitaient de la distance, de l’éloignement. L’eau est aussi un élément récurrent dans les titres de l’album…
Le dernier morceau composé pour cet album a été " Altitude Zéro " et on trouvait qu’il représentait bien tout le reste, l’altitude, le côté aérien, l’éloignement, mais avec " zéro , ça nous ramène au niveau de la mer, à l’eau. A partir de là, Jouch a travaillé sur ces bases là et on est arrivé sur ces photos qu’il avait prises dans un aéroport vide qui donne sur la mer, dans des tons froids… l’espace, la distance, l’eau, la dimension aérienne… tout est là.

L'image a donc une place importante (de part la qualité graphique du site et du digipack), vous avez même poussé jusqu'à placer une vidéo d'"Altitude Zéro", (qui tourne d'ailleurs toujours sur le même thème), pourquoi avoir choisi cette chanson?
Akira: Encore une fois, il s’agit d’un clip réalisé par Jouch, à partir d’images glanées ici et là, qui retranscrivaient bien les émotions que l’on voulait faire passer dans cette chanson.
Comment s'est passée l'élaboration du scénario ?
Akira: Il n’y en a pas a proprement parlé, il s’agit plus d’images qui, esthétiquement, collaient au projet. C’est plus une illustration qu’un réel clip au sens " promotionnel " du terme… c’est l’évolution de notre volonté de lier toujours l’aspect musical et l’aspect visuel.


Quelle chanson appréciez-vous le plus de jouer le soir d´un concert ?
Akira: Pour ma part, il s’agit sans doute de " La Frontière est Dépassée ", sans savoir trop pourquoi cette chanson me transporte plus que les autres. " Altitude Zéro " est aussi un moment que l’on attend beaucoup sur scène, tout comme la fin de " Si Tu Savais comme…" dont l’interprétation est plus exutoire que sur l’album…

Vous avez fait quelques dates maintenant, avec comme compagnons de route MARY SLUT, quel est votre meilleur souvenir de tournée ?
Akira: Pas de souvenirs précis, mais tout un tas de bons moments, où l’on se sent bien, accompagné de gens que l’on aime, pour faire ensemble des choses que l’on aime. Ça a été à chaque date une grande escapade pleine de rapports humains forts, de discussions, d’échanges, mais aussi de bêtises, de fous rires.
Et puis, c’était un réel plaisir de jouer avec MARY SLUT, qui pratiquent une musique vraiment originale, avec cœur et énergie chaque soir, et tellement d’humilité, de simplicité… des gens essentiels. Que de bons souvenirs.

Quels sont les groupes qui vous ont le plus marqué ? (De façon positive, ou négative, et avec qui vous avez ou non pu partager l´affiche)
Milka: Philippe PROHOM est quelqu'un de très bien, et ses musiciens aussi. Il apporte quelque chose humainement à ce qu'il se faut aujourd'hui en France. KAOLIN est aussi un groupe qu'on respecte beaucoup et avec qui nous n'avons pas encore eu la chance de jouer.
Sinon, nos "parrains toulousains" de DELICATESSEN, nos papas à nous, quoi, (on a commencé en faisant des premières parties de DELICATESSEN) continuent à nous surprendre et à nous émouvoir, ils préparent un gros deuxième album, ça fait plaisir.


On ne peut " malheureusement " pas finir une interview (chez Nawakposse) sans poser quelques petites questions dites "débiles" qui n'ont aucun lien direct avec le groupe.
Celle-ci n'est pas " débile ", mais j'aimerais savoir ce que vous pensez de la réaction du public face à SLIPKNOT au Fury Fest (jets de bouteilles pleines d'eau, voir même de pisse, insultes....)

Milka: On nous a raconté. Personnellement, je trouve ça très positif que SLIPKNOT se retrouve confronté à ce genre d'accueil. Leur violence et leur philosophie ne sont que pacotilles et nihilisme. Lors d'une soirée, une foule leur a prouvé que toutes les foules ne sont pas des moutons qu'on peut moutonniser. C'est bien. On ne sème pas la haine sans conséquence.

Je vais vous donnez des mots qui n'ont aucuns liens entre eux, à vous de me répondre par ce qui vous passe par la tête....
-Euro 2004:

Milka: Je n'ai pas aimé le jeu sclérosé des grecs. Ils n'auraient jamais dû battre les tchèques. C'est Pavel Nedved qui devait soulever la coupe cette année… (On est loin d'AGORA, là !)
-Arghhh (le collectif):
Des gens humainement adorables et fiables. Et qui en plus, impressionnent sur scène, comme le groupe DHAM.
-NAÏVE:
Le projet de Jouch qui n'a pas encore accouché. La gestation est longue. On attend donc un gros bébé !
-Les trois petits cochons:
Chez nous, à Toulouse, c'était un bar rock très réputé. Très sympa, très chaud.
-VILLAGE PEOPLE:
Je crois que je n'ai vraiment aucun avis sur les VILLAGE PEOPLE. Je ne préférais ni l'indien ni le cowboy. Ils me faisaient rire, petits, mais ils ont vite arrêté de me faire rire.

Vous êtes plus tongue, sandale ou sabot ?
Milka: Nous avons chez AGORA un guitariste anti-nu-pieds, donc, à défaut... je dirais sabot.

Voilà l´interview est terminée, il y a peut être une question à laquelle vous auriez aimé répondre et que je n´ai pas posé...
Milka: Qui sont les " nouveaux pèlerins " dans " De la route à faire ? "... ;-)

Je vous laisse le mot de la fin...
Milka: Merci du soutien de NAWAKPOSSE, et des petits webzines, qui font vivre la scène alternative (oui, je sais c'est un peu démago, mais je le pense!) ;-)

Merci à Akira et à Milka d’avoir pris le temps de répondre à ces quelques « petites » questions !!!