7 WEEKS


Interview réalisée par Virgile par mail avec Julien (bassiste/chanteur)
au mois de janvier 2024.


J'ai pu assister à votre nouveau set à Nantes au Ferrailleur le 24 novembre, niveau ambiance c'était intimiste. Cela vous fait quoi de partir en tournée et de défendre sur scène l'album " Fade Into Blurred Lines " directement après sa sortie ? Je me rappelle que pour " Sisyphus ", j'avais dû attendre novembre 2021 à Limoges pour assister à un set sur celui-ci.
Pour " Sisyphus ", le confinement étant tombé quelques jours après le début de la tournée, nous avions du attendre la reprise des concerts à la mi-2021 pour le défendre sur scène et nous avions effectivement pas mal tourné sur l’automne.
Pour " Fade Into Blurred Lines ", les choses se sont passées normalement;) et on a attaqué les concerts en même temps que la sortie en octobre. Concernant le concert de Nantes quand la date avait été calée on n’avait pas connaissance du festival Bar Bars (qui propose des spectacles gratuits dans toute la ville) qui tombait ce soir-là et donc le public était plus clairsemé que d’habitude, d’ailleurs, on n’avait jamais vu le quai des Antilles à ce point vide alors que c’est toujours bondé ! Par contre les gens qui étaient là, étaient les fans du groupe et la soirée avait une saveur particulière, très intimiste comme tu dis, ce qui va très bien avec l’ambiance de cet album.

Vous produisez vous-même album et tournée via F2M planet. Comment cela s'est passé au niveau du financement après ses années COVID ?
C’est la force de l’autoproduction, on est très réactif et combatif, on a réussi à limiter la casse en faisant beaucoup de ventes en ligne (on a sorti un EP et une édition deluxe vinyle pendant la période covid) et à la reprise des concerts, on était dans les premiers à être sur la route à jouer et donc là encore vendre du merch. C’est la clé, le streaming c’est bien, ça fait des stats à poster sur les réseaux mais économiquement ce n’est pas viable. La vente de disques et de produits dérivés fait tenir les groupes comme nous qui ont leur propre label sans intermédiaire.

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" Fade Into Blurred Lines " est sorti le 13 octobre, quelle est sa thématique ?
On voulait un album cru et authentique, sans artifice. On a cherché à aller assez loin dans la sincérité du propos qui, pour cet album, est passé par une expression très directe dans la musique et les textes en parlant de sujets ou de gens que l’on connaît et que l’on a vécu ou côtoyé. Des tranches de vie.

Comment s'est passée la composition ?
On avait pas mal d’ébauches de morceaux mais le gros du travail s’est fait de septembre à octobre 2022, où l’on s’est retrouvé en trio et où on a capté ce feeling très direct dont je parlais au-dessus. C’est un album de trio et on a décidé de le défendre tel quel sur scène.

Quelle était l'approche du chant sur cet album ?
Le plus gros du travail s’est fait sur les textes, c’est la clé. Si ton texte est bien écrit, il est plus facile à chanter et à interpréter. Le reste, les mélodies, les arrangements etc. vient naturellement. J’ai bossé avec une amie anglaise (Katy du groupe LIZZARD) et on a été poussé assez loin le travail sur le son des mots et la placement qui, même si les français s’en foutent généralement, est très important.

L'enregistrement avait été fait live pour l’EP " Sisyphus ". Vous avez réitéré l'enregistrement live pour cet album. J'imagine donc que l'expérience vous a plu. Comment cela s'est passé ?
Assez simplement, on s’est installé et on a joué;) Je plaisante à moitié, finalement, c’est ce qui devrait se faire normalement. Il est vrai qu’avec les facilités du numérique on s’est habitué à penser les choses " à l’envers ", en pensant d’abord aux possibilités que ça offre et en comptant dessus. Finalement, on peut tout faire en studio, et si on peut tout faire, tout le monde peut le faire. On voulait sortir de ça et on ne jette la pierre à personne on l’a nous-même fait sur pleins d’albums, simplement, on voulait enregistrer d’une manière authentique pour servir le propos du disque.

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L'enregistrement live donne un aspect plus posé, le chant a l'air assez mélancolique, les instruments ont été enregistrés sans artifice. Tout sonne organique. On sent le feeling et on a le droit à des moments de magie pure sur l'album. J'ai l'impression de découvrir le groupe sous un nouveau jour. Cela vous fait quoi de vous mettre autant à nu ?
Les premières fois c’était assez déstabilisant pour moi par exemple car je sais de quoi et de qui je parle et je prenais la charge émotionnelle au premier degré, maintenant, il y a prescription mais je trouve les morceaux assez prenants et les retours des gens vont, comme le tien, dans ce sens.

Vous avez travaillé encore une fois avec Pascal Mondaz pour la production, on sent vraiment une certaine chaleur qui se dégage tout au long de l'album, " Travellers " en est un bon exemple. Comment s'est passée cette collaboration ?
Ca se passe toujours très bien avec Pascal, on se comprend et on se respecte beaucoup donc on est en confiance, surtout que les prises chant et le mix se font dans une sorte d’intimité où on est que tous les 2, ça a beaucoup aidé pour ce disque.
Concernant " Travellers ", l’exemple est amusant car on ne l’a pas enregistré avec Pascal mais avec Bertrand Lavergne notre ingé-son live, mais le morceau est intimement lié à Pascal. En fait, on avait enregistré 9 titres avec Pascal mais " Travellers " n’y figurait pas, et pendant le mix, je grattais une guitare qui trainait et ce motif m’est venu, Pascal y a directement réagit en le trouvant super puis on a continué les mixs sans plus y penser. Au moment de faire le tracklisting, quelque chose cloche, et on se dit qu’il manque un morceau pour clôturer l’album, et c’est ce motif de guitare qui revient. On est donc parti l’enregistrer en 2 heures avec Bertand dans un studio à Brive, on l’envoie à Pascal qui le mixe et voilà comment il s’est retrouvé à la place du morceau qui clôturait le disque et qui était assez rock’n’roll. Ca a changé toute la perception de l’album, renforçant le côté intimiste, l’imposant même.

Parlez-moi de " Shimmering blue " et de son clip. Pour moi, c'est le titre le plus envolé de l'album et où Julien se livre le plus. Comment est venue l'idée de cette direction artistique dans la vidéo qui colle parfaitement à l'ambiance dégagé par le titre ?
On a pourtant longtemps cherché pour ce clip, on est parti dans différentes directions, ça ne collait pas, puis on s’est décidé à aller dans le côté ‘road movie’ et là ça marchait très bien.

On retrouve les sculptures de Loïc Delage Hom’ort sur la cover de l'album et le clip de Gorgo. Comment s'est faite cette collaboration ?
On cherchait quelque chose qui rappelait la pochette pour nos clips et Tom (notre lighteux) a proposé un ami à lui qui est sculpteur sur métal et qui fait des choses assez incroyables (aller voir son site). On lui a proposé et il a direct relevé le défi et nous a proposé ce personnage qui collait hyper bien. Après avoir pris l’eau et le feu, il est maintenant dans mon jardin (un peu rouillé il faut bien le dire;)

Vous avez une belle date qui arrive le 29 mars 2024 à la maroquinerie à Paris. Avez-vous d'autres plans pour 2024 ? A l'international par exemple ou des dates ciné concert ?
Les dates arrivent (elles sont sur notre site), nous allons bien sur jouer en France et probablement en Belgique. Pas de ciné-concert de prévu car ce n’est pas d’actualité.
Le gros rendez-vous c’est la Maroquinerie effectivement, on vous y attend ;)
On fera des festivals également sur l’été 2024.

Merci pour l'interview, je vous laisse le mot de la fin pour les lecteurs.
Merci à toi et aux lecteurs, à très vite sur scène !

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