The Eternal Youth


Interview réalisée par Djaycee par mail au mois de Juin 2020 avec Fra (guitare/chant).


Salut Fra, merci pour cette interview et surtout pour mon premier concert après le confinement. Un petit débrief sur ce concert, c’était particulier, cela fait écho aux premières paroles du premier titre : " standing on the stage waiting for the gig to begin "… vous avez eu des retours sur le live ?
Salut JC et bienvenue dans le monde d’après, le monde dans lequel il n’y a pas de public dans les salles de concerts mais des caméras et des journalistes. Autant dire que ça met à l’aise et que ça ne fout pas du tout la pression… En effet, le moins que l’on puisse dire c’est que cette situation est particulière. Mais elle est à l’image de l’époque dans laquelle nous vivons.
Sinon oui nous étions tellement impatients de rejouer avec du bon et gros son, de sortir de notre local de répète, que nous avons profité de cette opportunité que nous a offert le Big Band Café pour prendre d’assaut la scène et peaufiner notre set. Après nous ne voudrions pas donner, par cette initiative, quelques arguments et autres satisfactions à notre sous-ministre en place à la politique culturelle du néant. Nous nous sommes inscrits dans ce projet seulement parce que nous avons un partenariat de cœur avec les gens de cette salle, qui ont toujours été à nos côtés depuis plus de 20 ans. Le montage vidéo du live a était mis en ligne le 20/06 et en 4 jours nous avons fait plus de 500 vues avec de bons retours sur l’énergie via les réseaux sociaux. En attendant de partager tout ça avec notre public les yeux dans les yeux, sans distance aucune, avec l’esprit de la fête.

Vous n’êtes pas les premiers venus mais vous volez encore sous les radars, peux-tu nous présenter le groupe ?
THE ETERNAL YOUTH est né des cendres d’un groupe de garage qui se nommé THE REPEATERS, dans lequel j’étais bassiste chanteur choriste. Nous qui n’avions pas quitté le navire voulions continuer à faire du bruit en s’ouvrant à tous les styles. Nous avons alors recruté un bassiste, Alan, parce que mon idée était de reprendre la guitare et le chant lead. Ensuite, l’un des membres historique à dû, pour des raisons professionnelles, se faire remplacer, ce qui a amené Doc à rejoindre le groupe en 2017. Son premier concert c’était le 22 septembre 2017 au 106 de Rouen où nous avions été invités par les BURNING HEADS pour leur support sur la tournée des 30 ans. Pression 12000 pour lui mais belle mise en condition. Nous avons bossé les compos, enregistré et sorti le 1er album " Me and You Against The World " en Novembre 2018. Nous avons enchaîné les dates et nous nous sommes mis sur le second album rapidement. Enregistré en octobre 2019, mixé en janvier 2020 au Swan Sound Studio avec l’excellent Guillaume Doussaud, nous l’avons masterisé à Londres Chez Daniel Hussain (même équipe que le premier), " Nothing Is Ever Over " est sorti le 26 juin dernier chez Kicking records/TFT Label/Opposite prod/Omnivox Rds/PIAS.

D’où vient le nom du groupe ?
D’abord c’est une joke sur le fait qu’on est plus vraiment jeune. Ensuite, ce nom nous a semblé assez bien résumer notre envie de mélanger tous les styles de musiques nous ayant influencé depuis que nous écoutons de la musique. C’était également l’occasion d’affirmer le fait que nous sommes des éternels adolescents qui refusons de se prendre au sérieux. Enfin ce nom sonne tellement bien qu’a peine je l’avais prononcé, les 3 autres l’avait déjà adopté.

The Eternal Youth

Au niveau des influences on sent bien l’influence anglaise " There is a light that never goes out " tiré du précédent album semblait indiquer une influence SMITHienne ?
Nous sommes de Normandie, donc de l’autre côté de l’eau il y a les fous d’en face. L’Angleterre, l’Ecosse et l’Irlande. 3 contrées qui ont beaucoup compté dans notre construction. BUZZCOCKS, UNDERTONES, THE SOUND, THE CHAMELEONS, XTC, THE JAM, SCARS et THE SMITHS. Et dans le premier album comme dans le second, je fais pas mal de clin d’œil à tous ces groupes. Pour l’influence SMITHienne, elle est assez évidente tant le jeu de guitare de Johnny Marr m’a énormément influencé ainsi que les mélodies voix de Morrissey.

Peux-tu nous parler de l’artwork des deux derniers disques. Sur l’avant-dernier c’est l’un de vos enfants ? Et la feuille morte ?
Pour le premier, c’est une photo de mon dernier gars prise par ma chérie. Son attitude m’a directement interpellé. Nous savions que l’album allait s’intituler " Me and You Against The World " et ce visuel me semblait coller à la perfection. Lorsque les autres l’ont vu, il fit l’unanimité. J’ai donc pris une photo dans les mêmes conditions de mon grand pour le verso de la pochette. Me permettant ainsi de mieux gérer les susceptibilités à la maison ;-)
Pour le second, nous connaissions son nom et nous avions différents visuels, lorsque je suis tombé sur cette photo prise par un ami, Patrick Kollender. Elle me semblait tellement résumer à elle seule l’ambiance recherchée. Cette feuille posée sur le goudron noir et pollué. Feuille morte qui n’est en faite que l’annonce d’un renouveau et non d’une fin. Ensuite, non seulement il accepta de nous offrir sa photo mais il travailla également sur toutes celles qui forment le livret. Je trouve que sa série " leaves " donne encore plus de force à notre musique.
Voilà, pour la faire courte, un premier album plutôt blanc, le second très noir, qu’en sera-t-il du troisième ? Mystère.

Le clip sing along a été enregistré pendant le confinement, tu fais du name dropping de noms de groupes, ce sont vos influences ? Le " punk rock save my life " est romancé ou la musique t’a vraiment sauvée la vie.
Oui pour le clip nous avons fait la captation nous-même chacun dans nos appartements ou maisons et jardins, avec les enfants pour ceux qui en ont. Dans le choix de " Sing Along ", l’objectif était d’apporter de l ‘énergie positive dans les foyers qui en avaient bien besoin en ces temps moroses de confinement. Tout en essayant de teaser et de promouvoir la sortie de l’album qui devait être reportée. Nous avons fait appel à Jeremy Amaral de PTPFG Prod pour le montage. Good job non ? Sinon, ce morceaux parle effectivement de ma découverte de la musique punk en 1979. Je cite des noms d’album ou des titres des RUTS, des BUZZCOCKS, de WIRE, des DAMNED et de THE ADVERTS. Un album nous faisait le mois voir deux. Et chaque jour, nous découvrions le morceau d’après celui qu’on avait écouté en boucle la veille. A cette époque, j’étais interne dans une école assez stricte, la vie pour un petit comme moi, j’avais 10 ans, se résumer à se faire racketter et à éviter les coups des plus grands. Alors dans ma petite tête, je rêvais ma vie différemment avec une bande son bien à moi. C’est pour ça que je considère que le punk rock a non seulement sauvé ma vie et m’accompagne depuis toujours sans jamais m’avoir trahi.

The Eternal Youth

Tu as également pris le micro pour les BURNING HEADS, cela ne va pas empiéter sur la vie de THE EY ?
Non, je ne pense pas du fait qu’avec THE ETERNAL YOUTH nous sommes dans l’actu sortie d’album alors qu’avec BURNING HEADS nous composons le prochain. Les deux projets ne sont donc pas dans le même timing. Pour l’avenir tout sera une histoire de planification afin de ne pas s’entrechoquer. Et puis et surtout, les membres des deux groupes se connaissent bien, on va donc gérer ça en bonne entente.

Tu me parlais d’une première partie effectuée par LANE sur la release party du premier album. Comment cela s’est organisé ? Vous partagez le fait d’avoir des membres de la même famille au sein du groupe, cela crée plus de symbiose ?
Nous avions effectivement invité LANE à partager le plateau pour notre release party. C’était le 17 novembre 2018, ils venaient de Montpellier. Ils avaient été obligés de traverser l’hexagone dans la nuit par peur d’être bloqué dans un rond point. En effet, c’était le premier jour des " gilets jaunes ". J’avais rencontré Etienne de Daria en 2016 lors d’une date de RAVI à l’étincelle, qui m’avait dit à demi mot que le projet LANE était en création. Quand j’ai su que 3C cherchait à les faire tourner j’ai sauté sur l’occasion et nous avons booké la date dès avril 2018. C’est donc dans cette ambiance de lutte que nous avons passé la journée à se trouver des points communs.
La famille d’abord puisqu’Alan, le bassiste, est mon neveu alors que dans LANE il y a deux fois deux frères et un fils de… Les deux groupes ont un background imposant, un amour inconsidéré pour les groupes à guitares et l’envie dans découdre malgré les années.

The Eternal Youth

Vous travaillé avec Catherine en attaché de presse, mais vous ne vous êtes jamais rencontrés avec le confinement, c’est quelque chose de particulier je suppose ?
Oui si tu poses la question à KK je pense qu’elle te dirait que cette expérience est inédite pour elle. C’est la première fois qu’elle s’occupe d’un groupe sans jamais l’avoir vu en concert. En ce qui nous concerne, ça ne nous a absolument pas gêné parce qu’elle nous avait fait un retour tellement positif après l’écoute des bandes que nous étions certains qu’elle allait nous défendre bec et ongle. Nous aimons l’approche humaine qu’elle a avec ce taf et l’implication qu’elle y met. Ayant fait ce boulot pour le premier album je peux vous dire que c’est ultra chronophage et compliqué en terme de suivi. Super partenariat, belle rencontre. Bravo madame !

Je te laisse le mot de la fin et bravo pour ce superbe album.
Merci JC… Bonne écoute à tous de " Nothing Is Ever Over ", n’hésitez pas à le commander chez votre disquaire préféré et à très vite dans une salle de concert pour un vrai partage d’énergie, de sueur et d’amitié !
Merci.