Interview réalisée par Virgile le 26 février 2020 au téléphone avec Claude (guitare).
Peux-tu me présenter le groupe, son line-up, son historique… ? Claude : Moi, c'est Claude, guitariste/choriste de DUSK OF DELUSION, groupe basé dans le Grand Est, composé de Benoît, au chant, de Mathieu à la guitare lead, Julien à la basse et Nathan à la batterie. Le groupe a été créé en 2016 ? Claude : 2016/2017 a été une période charnière. Comment s'est passée votre campagne Ulule pour le dernier album ? Claude : Elle s'est très bien passée, on est très satisfait, on a réussi à atteindre et a dépassé l'objectif qu'on s’était fixé et, du coup, on remercie toutes ces personnes qui ont bien accepté de nous soutenir, merci à elles… Vous allez sortir votre deuxième album " Watch Your Six " très prochaine, comment s'est passée sa création de l'album et peux-tu me parler de son concept ? Claude : " Watch Your Six " a comme fil conducteur le thème de la Première Guerre mondiale, mais, on ne voulait pas tomber dans les clichés et faire un cours d'histoire sur un disque. On a pris, comme pour le premier album " (F)unfair ", le parti de raconter plutôt des tranches de vie et comment des petites gens et des anonymes ont vécu, au travers de leur histoire et de leurs regards, le conflit. Et entre le processus de conception de l’album, sa composition, la fin de l’enregistrement et sa sortie, ça nous a pris à peu près 18 mois. Vous l’avez composé de quelle manière ? Claude : Ça c'est fait de manière relativement collégiale après une grosse partie de composition assurér par Julien, le bassiste, et Mathieu, le guitariste. C'est eux qui ont fait une grosse partie du travail de composition, mais après, pour tout ce qui a été validation des morceaux et arrangements, ça c’est vraiment fait à 5. Ensuite, une fois la musique validée, Benoît, notre chanteur, s’est chargée de la totalité des textes. Donc ça était d'abord la musique puis les textes ? Claude : De manière générale, la musique est venue en premier. Après il y a certains titres où ça a été le processus inverse, par exemple, pour le morceau un peu prog de l'album « Verdun », les textes avaient été écrit en premier. Comment s'est passé le travail de recherche au sujet de la Première Guerre mondiale, vous étiez en lien avec des associations de Poilus ? Claude : On a travaillé avec une association de Poilus dans le cadre du clip " Letter to C " qui est sorti le 6 Mars. Après on a la chance d’avoir Benoit qui est un grand passionné d’histoire, il est même professeur d'histoire/géographie, ce qui fait qu'il a pu être notre guide et notre soutien pour le travail de recherche car il a vraiment une grosse connaissance historique de cette période. Après vous êtes de la région lorraine c'est bien ça ? Claude : Exactement, on est installé en Lorraine donc pour nous, Verdun est à 1h30, le clip a été tourné dans la Marne et de par notre situation géographique, on est baigné par ces histoires. Qu'est-ce qui a fait que vous êtes passer des fêtes foraines du premier album à la Première Guerre Mondiale sur ce second opus ? Claude : Alors les fondateurs du groupe qui sont de grands fans de prog, ne conçoivent pas de faire un album n’ayant pas de concept général d’où l’idée du concept-album une fois de plus. Après pour ce qui est du choix de Premier Guerre mondiale, c'est sous l’impulsion de Benoît. On avait travaillé, comme tu l'as dit, sur la fête foraine pour le premier et on s'est demandé vers quel univers se tourner pour le suivant. On voulait garder un thème fort et comme Benoît est passionné de cette période l’histoire, il nous dit que ce serait un terreau fertile pour en faire un concept-album, on a tous trouvé ça bien comme idée. Peux-tu me parler des textes de " Verdun " et de sa durée qui avoisine les 10 minutes ? Claude : Les deux fondateurs du groupe Julien et Mathieu viennent du progressif, ça fait parti de leurs inspirations et de leurs envies, ils voulaient faire au moins un titre progressif et même si ça n’est pas le style qu’on aborde habituellement, on s’est lancé dans la composition d’un morceau long avec une vraie évolution, sans aucune partie qui ne se répète. Le texte parle des soldats et des différents états dans lesquels ils étaient durant la guerre. Lors des parties violentes, on y parle de désespoir, de la fatigue morale et physique qu’ils éprouvaient à être au front, de leurs peurs, leurs angoisses, la peur de mourir… et sur les passages plus légers aux ambiances plus lumineuses, on y parle de repos… Je trouve que ce morceau ne fait pas du tout tâche sur l’album... Claude : Je ne fais pas partie de ceux qui viennent du prog à la base, c'est vrai que ce morceau a été source de débat en interne, déjà, pour savoir s’il fallait qu’on le fasse et une fois qu’on s’était lancé dessus, savoir où le placer dans l’album, à la fin, en piste cachée… il a fini par trouver sa place et on trouve qu’il est bien placé, mais c’est vrai qu’au départ, ça a été dur à choisir... Du coup, vous avez du faire pas mal de test pour trouver le track-list actuel ? Claude : Oui, il a fallu faire pas mal de compromis, trouver les bons enchainements entre les différents morceaux et leurs ambiances et que tout soit cohérent avec les textes également. C’est pour ça qu’on démarre avec " Serbian's Gate " et même si ça n'est pas forcément le plus violent, c'est le morceau qui aborde l'assassinat de l'archiduc François Ferdinand et de sa femme à Sarajevo et qui a mené au déclenchement de la Première Guerre. On voulait, pour la symbolique historique, qu'il soit en début d’album comme c'est le déclencheur de la guerre... Peux-tu me parler du titre " Guardians " ? Claude : " Guardians " c'est le morceau inspiré du film " Les Gardiennes " qui parle des personnes qui n’étaient au front et principalement des femmes qui ont fait tourner le pays pendant que les hommes étaient au front. C’est un hommage à ces femmes courageuses. Peux-tu me parler de la cover de l'album ? Claude : La cover de " Watch Your 6 " a été faite le Chromatorium et Mathieu, notre guitariste, travaille avec lui depuis très longtemps, ils ont fait de nombreuses collaborations ensemble donc il était normal de faire appel à lui surtout qu’on avait déjà bossé avec lui pour le premier album. Pour le premier album, on voulait un truc chargé, coloré vu qu’il parlait de fêtes foraines, alors pour ce nouvel album, il fallait quelque chose de plus austère, d’où le noir et blanc. On est très content ce qui nous a été proposé. D'où vous est venue l'idée de traiter le conflit via différents pays ? Claude : C'était plus une volonté de ne pas être trop chauvin, on est un groupe français mais on ne voulait pas tomber dans la facilité et de parler du conflit uniquement du point de vue des troupes françaises. On l’a fait d’un œil complètement extérieur, on ne voulait pas prendre de parti, on voulait raconter des histoires d’anonymes, c'est pour ça qu'on a un morceau qui parle d'un anglais, un autre d'un russe qui vie la chute du tsarisme et la montée du communisme dans son pays... Vous ne vouliez pas que ce soit trop manichéen ? Claude : C'est exactement ça. Comment définirais-tu le style du groupe ? Claude : A l'époque du premier album, on t'aurais répondu néo métal car c'est ce qui nous correspondait le plus et ce que les gens disaient de l’album. Aujourd'hui, c'est plus dur pour nous, l'étiquette néo-métal ne nous convient plus, on ne se reconnaît plus là dedans. Après en avoir discuté ensemble, on a décidé de dire que l’on faisait du Métal moderne au sens large terme. Comment ont été perçu les nouveaux titres en live ? Claude : Mis à part " Verdun " qui nous demande encore beaucoup de travail, on a déjà pu tester en live quasiment tous les morceaux de l’album. Ils ont été accueilli pour la plupart très bien, on a eu la chance de faire la première partie de MASS HYSTERIA en Novembre dernier, on a jouer 3/4 morceaux. Après on sait qu’on a certains titres qui se prêtent plus facilement au live que d’autres. Vous avez prévu quelque chose de spécial pour votre release party ? Claude : On va voir s'il est possible de diffuser le clip de " Letter To C ", on a des membres de l'association des poilus de la Marne qui vont venir en tenue complète et après on va essayer de faire le set le plus énergétique possible pour que les gens qui nous soutiennent en ai pour leurs oreilles et passent un bon moment avec nous. Vous êtes beaucoup impliqué avec les associations de Poilus ? Claude : Pour cet album là oui et tout spécialement pour le tournage du clip du premier single. On a mis les petits plats dans les grands, on a fait appel à eux car ils sont très professionnels, ils sont venus en tenue complète, ils ont fourni tous les accessoires, les armements d'époque, c'est eux qui nous on trouvé les lieux de tournage, ils se sont vraiment investi au-delà de ce qu'on a pu leur demander. Ca nous a fait chaud au coeur de voir l’aide qu’ils nous ont apporté et de les voir prendre plaisir à s'investir autant dans le projet. Grâce à eux, on pense et on espère que le clip plaira autant au gens qu’on a pris nous à le faire. C'est quoi vos projets pour l'album en matière de tournées et d'exposition ? Claude : Pour l'instant, on a la release party prévu le 21, ensuite, on sera à Thionville le 27 Mars, à Dijon le 4 Avril, on sera à Limoges fin Mai, à là fête de la Musique le 21 juin à Thionville. On est en plein démarchage pour trouver des dates pour défendre du mieux qu'on pourra cet album sur les routes. Vous aimeriez vous exporter davantage ? Claude : Oui mais on garde les pieds sur terre, ça demande beaucoup d'investissement, on espère vraiment pouvoir s’exporter au maximum… Quelle est la question que je n'ai pas posé et que tu aurais aimé que je pose avec la réponse ? Claude : Pourquoi on a décidé de se focaliser uniquement sur la Première Guerre mondiale et pas avoir aborder les autres conflits telles que la Seconde Guerre ? La réponse : il y avait surement matière à traiter les autres grands conflits mais on ne voulait pas tomber dans la facilité et parler d’une guerre que tout le monde connaît, on a préféré se concentrer uniquement sur la Première Guerre en racontant plusieurs histoires et ainsi éviter une vision manichéenne du truc... Je te laisse le mot de la fin... Claude : On espère vous apprécierez l'album autant qu’on a apprécié à travailler dessus, ça a été long mais extrêmement enrichissant, on a pris beaucoup de plaisir à le faire et à se plonger dans l'histoire de notre pays et celles des autres, ça a été très enrichissant... |