![]() Interview réalisée par mail par Fab en février 2010.
Pouvez nous nous présenter SOULMAKER ? Ses membres, ses influences majeures… Nico : Né en 1999 et après moult péripéties durant les premières années, c’est en 2007 avec l’arrivée de Marina au chant (clair et saturé) que SOULMAKER se stabilise et peut commencer à travailler efficacement. La section guitares est constituée de Salva (membre fondateur) et Seb. La section rythmique, quant à elle, est assurée par Sam (membre fondateur) à la basse et moi-même (Nico) à la batterie. Les influences du groupe sont multiples et relativement variées en matière de styles, puisqu’on peut retrouver parmi elles des groupes comme MACHINE HEAD, CHILDREN OF BODOM, PANTERA, ETHS, NIGHTWISH, SYSTEM OF A DOWN voire même RAGE AGAINST THE MACHINE pour ne citer que les plus proches de ce que l’on fait. Vous avez sorti votre premier album " Discordances " le 30 janvier 2010 : que doit-on savoir sur son contenu ? Sa production ?...Renferme-t-il un concept ? Nico : Musicalement, nous sommes 3 à composer, Seb, Salva et moi-même et on ressent bien, au fil de l’album, la diversité des influences qui existe entre nous. Toutefois pour chacune des 12 chansons, chaque compositeur a apporté une structure de base avec pas mal d’arrangements déjà bien définis, structure que l’ensemble du groupe a fait évoluer de concert, afin que nous soyons tous en phase et que chaque chanson donne satisfaction à tous. Pour composer nos chansons, nous avons privilégié la mélodie, la simplicité et l’efficacité, même si ceux qui nous connaissent bien ont été tentés de dire que les parties guitares ne sont pas forcément si simples qu’elles peuvent paraître lorsqu’on écoute l’album. Les textes ont été entièrement écrits par Marina (normal, il faut bien qu’elle travaille un peu quand même !!! Rires). Donc concernant ce point je ne veux pas faire d’impair et je lui laisse donc la parole. Marina : J’écris mes textes en fonction de la musique. Je reçois les compos, je ferme les yeux, et j’écoute…de là naissent en général des images, ou un ressenti global, et c’est ce qui m’inspire un thème ou un scénario. " Les Mouches ", par exemple, si on ferme les yeux, dès le premier riff, on peut imaginer quelqu’un qui court… puis en plein milieu il y a ce ralentissement lourd, qui ferait penser que la personne se fait rattraper… puis l’ultime fuite, vaine, d’où l’histoire de cette fille poursuivie par ses remords (les mouches). Il y a également le choix de l’anglais ou du français (6 titres de chaque). Je trouve que certaines chansons ne " sonnent " qu’en anglais, l’anglais permet un groove, une fluidité que je ne retrouve pas avec la langue de Molière. Cette dernière est par contre beaucoup plus riche en émotion, et j’essaie de privilégier des textes poétiques et littéraires pour que ça ne tombe pas vite dans le cliché cul-cul. Les chansons de l’album ont pour point commun qu’elles ont souvent deux strates : la première, accessible à tous, et la seconde, qui demande qu’on creuse, qu’on lise entre les lignes. " Maux d’Adieu " par exemple, outre le titre, seul le premier vers, " il pose calmement papier et stylo ", nous indique qu’il s’agit d’un suicide. J’ajouterai que les thèmes explorés sont liés à des problèmes actuels, que ce soit d’un point-de-vue social (la passivité meurtrière dans " Tu ne fais rien "), ou plus individuel (" Les Mouches ")… Ils sont souvent liés à la notion de contraste, d’où le titre de l’album, " Discordances ". Enfin, deux chansons de l’album sont très personnelles, la première et la dernière. Nico : Concernant la production, nous avons enregistré l’album en juillet 2009 à Nancy à " Mon Studio " avec Yann Klimezyk (MY POLLUX) aux commandes. D’ailleurs nous remercions Yann, très pointilleux et professionnel, qui s’est avéré un atout important pour optimiser le rendu de nos chansons. Le mastering a été réalisé par nos soins et plus particulièrement par Seb qui nous a fait profiter de ses connaissances en la matière. Le choix de faire le mastering nous-mêmes ne s’est pas fait naturellement et tout de suite. En effet, nous avons effectué quelques tests chez des professionnels reconnus (Finnvox Studio par exemple), mais les résultats, bien qu’évidemment de qualité, n’étaient pas conformes à l’idée qu’on avait en tête pour notre son. ![]() Vous avez organisé une tournée avec INTERRIA et THE OUTBURST : comment se passe-t-elle ? Marina : cette idée de tournée a germé lors du festival H’Elles On Stage II de Lyon en septembre 2009 ou j’étais présidente de l’organisation. J’ai beaucoup aimé le show de Sarah et Jenni respectivement les chanteuses de THE OUTBURST et INTERRIA. Nous avons sympathisé, et l’ambiance étant à la détente et aux bons délires, nous avons fait des photos backstage ensemble…ce qui ressortait de ces photos c’est que nous étions trois vraies brunes… En papotant, l’idée d’une tournée avec nos trois groupes a été lancée, « à la rigolade », avec pour nom le " BLONDES PLATINES TOUR ". Aussitôt dit, aussitôt fait, 1 mois plus tard, la réunion de lancement de la tournée était effective. Concernant le fonctionnement, tout se passe pour le mieux dans le sens où chaque groupe met la main à la pâte pour que la bonne humeur soit de mise et que l’organisation soit au top et pour l’instant tout laisse augurer des concerts sympas dans des conditions optimales. Toutefois le Blondes Platines Tour cherche à compléter son agenda jusqu’à fin 2010 donc si des structures sont intéressées par notre plateau, n’hésitez pas à nous contacter. Que vous apporte le live ? Nico : Pour nous le live est une récompense vis-à-vis de tout le travail qui est réalisé dans l’ombre et c’est aussi et évidemment la meilleure manière pour nous d’aller à la rencontre des gens qui nous soutiennent et qui apprécient notre musique. Le live nous apporte aussi une sorte de montée d’adrénaline qui fait que le groupe ne triche pas sur scène et se livre en totalité pour que le public reparte avec le " smile " et le sentiment d’avoir passé une bonne soirée. Marina : Pour moi, SOULMAKER est avant tout un groupe live, il y a une véritable énergie sur scène, car comme nous sommes tous éloignés (Hollande, Marseille, Allemagne, Belfort), nous n’avons pas souvent l’occasion de nous retrouver pour répéter tous ensemble régulièrement ou juste pour se faire une bouffe. Donc quand on arrive sur le lieu d’un concert, on a ce plaisir d’être ensemble, cette envie de pouvoir délivrer notre musique de front et pour le public, qui nous démange ! Le live est ce que je préfère, même si parfois je traverse toute la France pour un show de 25min dans des conditions difficiles…le live j’adore ça, car je peux enfin rencontrer mon public, extérioriser des tas de choses que je garde en moi, partager de super moments backstages avec l’orga et les autres groupes, boire des coups avec les gens qui nous soutiennent, et surtout vivre ma passion à fond. Parce que c’est ça la musique, c’est du partage, de la découverte, du feeling, de l’humain. Comment s'est passé le concert avec BLACK BOMB A ? Nico : Tout simplement ééééééééééénorme !!! Un souvenir inoubliable. Peut être la meilleure date qu’on ait faite. Public transformant la salle comble en cocotte minute. Une vraie fournaise ; les mûrs suintaient de condensation tellement c’était devenu intenable à l’intérieur au fur et à mesure de la soirée. Je n’avais jamais vécu un truc pareil après pourtant plusieurs centaines de concerts depuis 20 ans que je joue dans des groupes ! BLACK BOMB A super sympas au passage d’ailleurs. A refaire sans aucun doute… Marina : Alalalaaaa j’en ai encore des frissons. C’est la première fois qu’il y a un pogo général dès la 2e chanson, que je me prends les retours sur les pieds tellement les gens sont déchaînés. Cette sensation si forte d’être portée, d’être en symbiose avec tout, la salle, les gens, la musique. C’était magique. Ca nous a même déstabilisé pendant quelques minutes, moi j’ai eu un coup de pression, mais qu’est-ce que c’était bon ! Et je dois dire comme Nico que BBA sont non seulement bluffant sur scène (une véritable baffe !) mais en plus d’une humilité et d’une gentillesse rares ! Ils ont pris le temps de nous encourager avant le show et de nous féliciter après…ils n’étaient pas obligés et ça nous a beaucoup touchés ! Big up à eux ! Et le premier concert de la tournée " Blondes platines " fin janvier à Paris ? Nico : Ce fut une bonne entrée en matière avec une organisation solide et pas mal de monde venu soutenir le projet et le concept (pas mal de perruques blondes dans la salle !). Une bonne soirée au cours de laquelle nous avons pu présenter en exclu notre premier album qui a été très demandé. Beaucoup de travail au stand merchandising d’ailleurs. Marina : Oui, bien que nous n’ayons pas pu faire un show à la hauteur de nos exigences (pas mal de soucis techniques), on garde un excellent souvenir de ce premier concert, de l’accueil du public, de la complicité naissante entre les groupes, et de l’atmosphère de fêtes qui régnait…grâce notamment à la Street Team INTERRIA qui avait fait un sacré boulot de promo et qui a été pour beaucoup dans cette super ambiance…et grâce à nos amis parisiens venus nous soutenir pour cette première date à la capitale ! ![]() Vous avez aussi comme particularité d'avoir une chanteuse aux registres vocaux variés au sein du groupe : que vous apporte cet élément ? Nico : Disons… quelques grammes de finesse dans un monde de brutes ??? Je plaisante car même si le chant est essentiellement clair et mélodique, Marina sait, quand il le faut, s’adjuger un chant bien " burné " histoire de rappeler qu’on est bien un groupe métal avant tout. Le fait d’intégrer une chanteuse n’a pas été un choix délibéré puisqu’au départ c’est Marina qui s’est proposé pour devenir notre front-woman suite au départ de notre ancien chanteur. En fait nous avons la chance d’avoir une chanteuse qui maîtrise plusieurs registres vocaux ce qui nous donne des perspectives de création plus étendues et intéressantes. Aujourd’hui et plus que par le passé nous composons souvent en prenant en compte les capacités vocales de notre chanteuse. Quelle question aurais-je du vous poser...? Nico : Un jour une personne nous a dit, " vous faites du métal de transsexuel "… Donc tu peux nous poser la question… Etes-vous des transsexuels ? (mort de rires !) Non plus sérieusement, tu aurais peut être pu nous demander quels sont vœux dans un avenir proche ? Pour ma part je dirais, que l’album marche bien et éventuellement pouvoir signer sur un label dans l’optique de travailler sur un deuxième album à partir de début 2011, sans oublier faire un max de concerts et pouvoir côtoyer des groupes de renommée internationale ! Marina : Si tu avais voulu être original tu m’aurais sûrement demandé " ton chant s’influence plutôt de ETHS ou de ARCH ENEMY ? " ou " ça fait quoi d’être une nana dans le métal ? " …haha évidemment je suis ironique, car c’est le genre de questions qu’on me pose à chaque fois… je ne pense pas qu’il y aie de «" questions à poser absolument ", à moins que tu veuilles vraiment tout savoir de mes déviances sexuelles, de ce que je mange à midi et de ma couleur préférée…mais dans ce cas il n’y a plus de mystère, et le mystère il faut l’entretenir… Un dernier mot peut-être ? Nico : Un grand merci à tous les gens qui nous soutiennent et à ceux qui nous soutiendront à l’avenir. Un merci particulier à Nawak Posse de nous avoir suivi pour la sortie de notre 1er album. A tous les gens qui aiment le métal, n’oubliez pas que ce courant musical n’est pas suffisamment soutenu dans notre pays, et donc ne soyez pas frileux et déplacez vous dans les concerts métal pour montrer aux septiques et aux réticents qu’il n’y a pas que la musique dite commerciale qui a un avenir et qui peut fédérer. Et enfin n’oubliez pas… Headbang Ruuuuuuulzzz !!!!! Marina : Nico a tout dit, merci à vous, merci à tous les acteurs de la scène, longue vie à eux ! Et j’ai une confiance totale dans le public " métal " et UG, c’est un public qui a des tripes et qui sait se bouger quand il le faut…alors see you on the road !!! |