![]() Interview réalisée par Hicks par mail au mois d'octobre 2023.
Bonjour, pouvez-vous vous présenter ainsi que le groupe ? Bonjour, je suis Antoine, le bassiste de PRAÏM FAYA et je suis là pour vous parler de mon groupe et de son nouvel album : " Abyss of a Light Planet ". PRAÏM FAYA, c'est un groupe de Metalcore originaire de Rouen, en Normandie, et on est 5 musiciens : Paul au chant, Artur et Alexandre aux guitares, Valentin à la batterie, et enfin moi à la basse. D'où vient le nom du groupe ? PRAÏM FAYA tout d'abord ça sonne un peu comme " Primal fire ", ce qui veut dire le feu primaire en anglais, et c'est un concept qu'on aime bien. Mais le nom vient surtout de la série " The 100 " que regardait Alexandre il y a quelques années, et dans cette série, Praimfaya est le nom donné au nuage annonciateur de la fin des temps et de l'apocalypse nucléaire. Votre groupe s'est formé juste avant le COVID fin 2019 et premier concert en février 2020 en compagnie de NATURE MORTE et WARKULT. Comment avez-vous vécu cette période ? La vraie formation du groupe remonte même à fin 2018, mais à cette époque là on se contentait juste d'écrire des morceaux pour nous, et on jouait devant quelques potes. On a eu l'impression de se faire stopper plus ou moins net dans notre début de course, on commençait à jouer en live, on avait déjà écrit notre premier EP " Native ", donc ça a forcément été un coup dur. Justement, vous aviez notamment sorti un EP " Native " qui est plus straight in the face, brut, fin 2020. Comment ont été les retours et pourquoi ce choix de l'avoir sorti à cette période ? L'EP était plus brut c'est vrai, mais notre musique a évolué avec nous et a aussi gagné en maturité dans un certain sens. Les retours de l'EP étaient vraiment très encourageants, surtout pour un petit groupe comme nous qui sortait de nulle part à ce moment-là. On espère transformer l'essai avec ce nouvel album ! Pour ce qui est d'avoir sorti notre EP pendant cette année maudite qu'est 2020, c'est surtout parce que le projet était déjà écrit, et qu'il était inconcevable pour nous de tout mettre sur pause. On a profité de l'été entre les deux confinements pour aller enregistrer au Studio de la Vimondière dans l'Eure, et le tout a ensuite été mixé et masterisé au Slab Sound Studio par Gwen Kerjan. Votre premier album " Abyss Of A Light Planet " est sorti le 27 octobre, comment vous sentez-vous depuis sa sortie ? On est impatient de savoir ce que les gens vont en penser, et on aimerait amener plus de gens encore dans notre univers, c'est une part de nous-mêmes que l'on met dans notre musique ! Les premiers retours sur nos singles " Titan " et " The Forge " sont vraiment cools ! Quelle est la thématique et l'histoire de l'album ? L'histoire de l'album est une suite directe à celle de l'EP qui se terminait par un sentiment de fin de la civilisation moderne, mis en relation avec la perte d'espoir des individus. " Aube " est une suite presque directe à " Crépuscule ", l'outro de " Native ". L'album possède plusieurs degrés de lecture, si l'album est pris littéralement, il raconte l'histoire d'un personnage qui doit tout reconstruire après avoir tout perdu et qui décide de voyager dans notre galaxie pour trouver un nouvel espoir. Si on s'attarde sur les textes, on peut y voir un regard sur notre société, mais également sur la psyché d'un humain poussé à bout. ![]() " Aube " est-il une allusion à la période COVID, qui est le narrateur ? Pas particulièrement. " Aube " est une sorte de passerelle entre l'EP et l'album, mais sert avant tout à avertir l'auditeur sur ce qui va suivre tout au long de l'album. Le monologue est prononcé par le protagoniste de l'album qui énonce une prophétie qui lui est venue lors de sa quête de renouveau. Parlez moi du processus de création de l’album. Lorsque l'on écrit de la musique, on aime mettre un point d'honneur à écrire ensemble lors de répétitions hebdomadaires. La quasi-totalité de ce qui peut provenir de PRAÏM FAYA est produit par les 5 membres. Pour de nouvelles compositions, l'un va apporter une idée de rythmique ou de mélodie, un autre va proposer certains changements, et c'est comme ça qu'on recherche et que l'on construit les morceaux. Parfois certains morceaux semblent évidents et prennent seulement quelques heures à voir le jour, parfois il nous faut des mois avant de tomber sur un résultat qui est validé par tous. Pour ce qui est des paroles, ce sont surtout Paul (le chanteur) et Valentin (le batteur) qui aiment se plonger dans l'écriture, mais on peut tous contribuer en donnant des idées, des thématiques ou des pistes à suivre. Une fois qu'un morceau a sa forme définitive, on passe à la pré-production, où on enregistre une démo que je mixe afin d'avoir des pistes témoins et donner une image précise du morceau à notre ingé son en studio. Quelle était votre approche au niveau du chant et du storytelling ? Sur cet album, c'est principalement Paul qui a écrit les textes, on lui a laissé plus ou moins carte blanche. Il a écrit selon son ressenti, ses expériences personnelles. Le parti pris au niveau de l'exécution du chant dans PRAÏM FAYA est de proposer un chant saturé avec plusieurs nuances, sans tomber dans le chant clair. Une guitare spéciale vous a servi à priori ? Effectivement, nous avons pu utiliser un prototype de Jackson Rhoads Custom USA de Christian Andreu, guitariste du groupe GOJIRA. Il s'agit de la guitare mise aux enchères lors de la levée de fonds pour l'Amazonie, et que l'un des amis du groupe a bien voulu nous prêter. Cette guitare a servi à enregistrer des leads et overdubs sur l'album. Les rythmiques de l'album ayant été enregistrées sur une Jackson Rhoads japonaise, le son des deux guitares était plutôt cohérent. Comment s'est passée la collaboration avec Gwen du Slab Sound Studio et que vous a-t-il apporté ? Nos collaborations avec Gwen Kerjan sont toujours un plaisir. Nous avions déjà travaillé avec lui sur notre EP car c'est lui qui l'a mixé et masterisé, mais cette fois-ci nous avons décidé d'aller encore plus loin en enregistrant directement avec lui en Bretagne au Slab Sound Studio. En plus d'être un humain formidable, Gwen est un professionnel qui sait faire ressortir le meilleur des musiciens et des morceaux. Il nous a aussi aidé à avoir un œil et un avis extérieur sur certains aspects de notre musique pendant nos deux semaines en studio. Vous vous affranchissez des frontières des genres, par exemple le titre " The Forge " va du metalcore au black en passant par des breaks hardcore, quel est votre background niveau influences ? La réponse que je vais donner peut sembler bateau, mais dans le groupe on écoute de tout, pas seulement du métal, et donc cela se ressent forcément sur nos réalisations. Pour rester dans l'univers du métal, nous écoutons du hardcore pour certains d'entre-nous, du black métal, du deathcore, du metalcore, de l'indus et bien d'autres choses. Les références et influences communes de tous les membres de PF pourraient être des groupes comme GOJIRA, SEPULTURA, LAMB OF GOD, DER WEG EINER FREIHEIT, THY ART IS MURDER… ![]() Parlez moi du titre " The Forge ". " The Forge " est à notre sens le morceau le plus abouti, et le plus à l'image de ce que nous savons faire et proposer aujourd'hui. Ce serait un peu comme notre carte de visite ou une démonstration de force. Comme tu l'as dit avant, ce morceau est un peu le melting-pot de toutes nos influences, avec des couplets et refrains qui empruntent au death et au black métal, un break très hardcore, et un mélange refrain + solo final qui sonne très metalcore. Ce genre de mélange se retrouve tout au long de l'album, mais c'est peut-être sur " The Forge " qu'il est le plus prononcé. Le morceau raconte le formatage des idées et des personnalités qui pourrait arriver, comme s'il existait des usines ou plutôt des "forges" afin que les gens qui pensent différemment rejoignent la masse de gré ou de force, comme si le principe de la propagande passait dans une atmosphère un peu plus "grimdark". Parlez moi de l'interlude " Alba ". " Alba " n'était pas censé apparaître sur la track-list en tant que morceau à part entière au début du projet, car c'est avant tout l'intro du morceau suivant, " Abyss ". D'un point de vue artistique, nous trouvions ça dommage de le laisser attaché à un autre morceau, car certaines personnes préfèreront peut-être écouter " Abyss " sans son interlude, et certaines aimeront probablement écouter ce court morceau acoustique seul lorsqu'ils réécouteront l'album. " Abyss " étant un morceau fort de l'album, lui ayant même donné son nom, " Alba " est un peu comme le calme avant la tempête. Le dernier titre de l'album " Renewal " et le premier " Aube " forment-ils une sorte de boucle ? Complètement, " Renewal " voulant évidemment dire " renouveau " pour les non anglophones, il est à la fois la fin de l'histoire, mais également le début de quelque chose d'autre. Tout l'album formant un cycle fondé sur une aventure et un cheminement fait d'espoirs et de déconvenues, le tout peut être vu comme une boucle sans fin, où l'aube apparaît sans cesse après la nuit. Que vouliez-vous raconter avec la cover de l'album ? La cover de l'album représente 3 astres. C'est une représentation artistique d'une planète avec son satellite tenant un gigantesque trou noir. Ce dernier représente l'abysse, la noirceur et l'inconnu, et le trait blanc se dégageant de la planète centrale représente pour sa part la lumière, l'espoir, risquant d'être englouti par le danger que représente l'abysse. La cover ainsi que tous les artworks ont été peints par notre guitariste, Alexandre Maquère. Comment se sont passées vos dernières dates et la réception du public au niveau des nouveaux titres ? Cela fait quelques temps que nous jouons certains titres du prochain album en live, comme des inédits pour le public venu nous soutenir, et je dois dire qu'à chaque fois cela a semblé faire mouche. Nous avons très hâte d'en dévoiler encore plus très rapidement ! En ce qui concerne nos deux singles sortis avant l'album, la réception auprès de notre public a été très bonne ce qui est d'autant plus encourageant. Quelles sont vos prochaines dates ? Vous avez l'Apocalypse Metal Fest au Havre en décembre, vous aviez gagné le tremplin… Le jour où je réponds à cette interview nous venons de jouer avec CARBONIC FIELDS, HEADLESS HUNTER et ANTAGONISM (les autres vainqueurs du tremplin) chez nous à Rouen ! La prochaine date pour nous sera le 8 décembre à la Gare aux Musiques de Louviers (27) en compagnie de TRAGOS et WILLFUL COLLAPSE, puis nous enchaînerons le 16 décembre en ouverture de l'Apocalypse Metal Fest au Tetris du Havre (76) en compagnie d'ANTAGONISM, NO RETURN, STRONGHOLD, BURNT OFFERING, BENIGHTED et RISE OF THE NORTHSTAR. On est en train d'organiser la suite, mais si vous lisez cette interview et que vous souhaitez nous booker, n'hésitez pas à nous contacter ou à contacter notre booker Sound Of Silence ! Si le groupe était une boisson, ce serait laquelle ? C'est sûrement la question la plus difficile de cette interview... Je dirais un bon whisky écossais pour faire honneur aux origines de plusieurs des gars ; un peu brut de décoffrage mais avec une certaine complexité. Quelque chose d'assez simple mais avec pas mal de caractère. Merci pour l'interview, je vous laisse le mot de la fin pour les lecteurs... Merci à vous d'avoir lu cette interview, et merci à Nawak Posse. N'hésitez pas à jeter une oreille à notre album " Abyss of a Light Planet ", disponible sur toutes les plateformes de streaming, sur Youtube, ainsi qu'à l'achat en physique sur notre Bandcamp ! On espère vous dire à très vite près de chez vous ! |