Mirizon


Interview réalisée par Djyacee par mail au mois d'Avril 2021.


Salut, j’espère que vous allez bien dans le contexte actuel, comment s’est passé votre confinement/déconfinement/reconfinement ?

Le premier confinement nous a empêché de répéter pendant près de 4 mois. Mais les maquettes de l’album étaient quasiment terminées à ce moment-là, et ont été finalisées pendant l’été. Le second confinement en revanche est intervenu alors que l’on était en studio pour enregistrer l’album. On a dû s’organiser avec HK Krauss qui a enregistré, mixé et masterisé cet album afin de finir le plus de choses possibles avant le début du confinement. Une partie des guitares et tout le chant a été enregistré par et chez Martin. Cela a été un challenge supplémentaire, qui au final s’est révélé payant. On a pu prendre le temps dont on avait besoin pour les voix, et ça a été bénéfique à la qualité finale de l’album. Ce troisième confinement va surement être encore une fois différent. Mais on fait tout notre possible pour rester actif, et continuer à promouvoir notre premier album avec des clips, des live sessions, et en étant très présent sur les réseaux.

Pouvez-vous nous présenter le groupe qui ne vous connaissent pas encore (line-up, discographie, influences, etc.) ?
On a fondé MIRIZON en 2019, avec Martin à la guitare et au chant, Matthieu au scream, Louis à la basse, Antoine à la batterie et Jules au violon. Notre premier album « Shrinking Violet » est sorti le 26 février dernier, sous le label M&O Music. On est influencé principalement par le metalcore moderne, et notamment des groupes comme ARCHITECTS ou BRING ME THE HORIZON, mais on s’inspire de nombreux styles, provenant de nos sensibilités respectives. Deathcore, Post-Hardcore, mais aussi Metal et Rock Progressif, post-punk, funk, jazz, musique classique, et même rap, qui nous permettent de créer une musique un peu différente, pleine d’émotion et de créativité.

D’où vient le nom de l’album ?
Le nom " Shrinking Violet " est tiré d’un morceau qui était prévu pour être sur l’album au départ, et que l’on a finalement écarté. Et on s’est dit que ce serait un bon clin d’œil, l’expression " Shrinking violet " correspondant assez bien finalement aux thèmes abordés dans l’album, et à l’image de la pochette.

Mirizon

Vous avez fait le choix de choisir un album en plein Covid, cela n’est pas un peu risqué ?
Ce n’est pas un choix que l’on avait fait à vrai dire. L’album était prévu avant tous les problèmes liés au Covid que l’on connait. Et on ne se voyait pas tout mettre en pause et attendre que la situation revienne à la normale. On travaille sur l’album depuis près de 3 ans, le temps commençait à faire long. Cela fait plus d’un an maintenant que tout est à l’arrêt et on n’a toujours pas de vision sur un futur plus dégagé, donc ça n’aurait servit à rien d’attendre. On voulait faire et sortir cet album, on avait la détermination de le faire, et on l’a toujours de le promouvoir. Ce qui nous manque le plus actuellement est l’absence de concerts, où on pourrait défendre notre album, rencontrer le public, et faire découvrir notre groupe au plus de monde possible. Et aussi parce qu’on fait de la musique en premier lieu pour la partager avec les gens.

Parlez-nous un peu de l’artwork de l’album, qui a réalisé la pochette ?
On a travaillé avec une jeune graphiste étudiante, Juliette Ménant, a qui on a demandé de réaliser ce dessin des fleurs sur un tas de cendres. Elle a bien compris ce qu’on avait en tête et a fait un super travail. Elle a également réalisé le dessin de la déesse, qui se trouve à l’arrière de la pochette. Puis Martin a intégré ces fleurs dans un design et a créé la pochette. La question sous-jacente de ce dessin est de se demander si les fleurs sont nées du tas de cendre, où si ce sont elles qui le forment en se désagrégeant. Cette idée exprime assez bien les thèmes abordés dans l’album, et ces interrogations qui nous animent, sur notre avenir, les choix que l’on fait et les expériences que l’on vit.

Avez-vous une visibilité pour une éventuelle tournée ? Les groupes nous parlent du premier semestre 2022, c’est le cas pour vous ?
Pour le moment pas vraiment, d’ailleurs si des tourneurs lisent ces lignes, nous sommes fortement intéressés, n’hésitez pas à prendre contact ! On est en train de travailler sur des idées que nous avons, une fois que les concerts seront ré-autorisés, afin de défendre cet album sur scène dans toute la France. Et pour les dates de reprise, nous attendons comme tout le monde plus de visibilités vis-à-vis des mesures sanitaires en vigueur de la part du gouvernement.

Mirizon

Un message à passer à Roselyne Bachelot ?
Le message que nous aurions ne serait pas forcément en direction de Roselyne Bachelot elle-même qui a été mise là un peu au dernier moment et qui ne doit pas avoir beaucoup de latitude pour agir, mais plus au gouvernement dans son entièreté. Ils ont clairement oublié la culture dans cette crise, l’ont mise de côté, comme si elle n’était pas essentielle à la population. Or elle l’est bien, essentielle. Le milieu connaît des dommages qui seront irréversibles pour bon nombre d’acteurs, des plus petits au plus gros. Et aucun effort ne semble vouloir être fait pour aider ces salles, ces artistes, ces techniciens. Pourtant des compromis pourraient être trouvés pour les théâtres, les salles de concerts, qui permettraient aux créateurs, aux artistes et aux techniciens de continuer à travailler, de continuer à vivre, et au public de continuer à faire vivre la culture, qui est pour nous un aspect indispensable de la France. Les lieux de culte sont ouverts, les transports en communs fonctionnent à plein régime, mais les salles de spectacle, elles, restent fermées. Ce type de non-sens est incompréhensible.
Pour nous qui sommes " petit ", c’est d’autant plus dur car nous travaillons sans aucune vision sur l’avenir, à crédit, en investissant beaucoup, en espérant des résultats que l’on ne voit pas venir. Les métiers de la culture sont des métiers de passion, indispensable à la vie d’un pays comme la France, mais actuellement ces métiers ne permettent pas à ses acteurs de vivre de leur activité. Et si ces acteurs ne peuvent pas vivre de leur métier, ils ne peuvent plus créer, et alimenter cette culture française tellement précieuse et unique, qui est aujourd’hui mise en péril par des décisions déconnectées de la réalité. Le gouvernement pense que le monde de la culture se relèvera de cette épreuve, mais ils ne se rendent pas compte des dégâts causés, pour beaucoup irréversibles, qui mettent d’ores et déjà en péril l’avenir de ces métiers. Nous ne disons pas qu’un autre gouvernement aurait mieux gérer la situation, mais il est temps que les pouvoirs en place ouvrent les yeux sur un monde qu’ils ne connaissent que trop peu et qu’ils sont en train d’anéantir.

La question que je ne vous ai pas posée et la réponse à celle-ci ?
A quand un OnlyFans ?
On étudie le projet.

Le mot de la fin pour nos lecteurs ?
Phacochère.
Plus sérieusement, merci à NawakPosse pour cette interview et pour la chronique de notre premier album " Shrinking Violet ". Allez l’écouter si ce n’est pas déjà fait !Et on vous remercie d’être de plus en plus nombreux à nous suivre. On vous prépare de petites surprises pour les mois à venir. En espérant vous rencontrer sur scène et autour d’un verre lorsque les concerts reprendront.