Interview réalisée par Virgile par mail au mois de Mai 2022.
Bonjour et merci pour l'interview.
Pouvez-vous vous présenter ainsi que le groupe ?
Laurent : Salut, je suis Laurent, basse et chant dans CLEGANE. On est un groupe de Doom Grunge qui a vu le jour en 2015 à Paris. On est un trio, des potos, une famille. Le nom CLEGANE fait référence au personnage de Game of Thrones.
Oliv : Hello ! Batteur arrivé en 2020, très heureux de faire parti de ce trio où il y a déjà une grande amitié et beaucoup de sincérité.
KooTôh : Guitare/choeurs. Ils ont tout dit ;)
Comment vous est venu ce mélange Doom/grunge ?
Laurent : le groupe était parti à la base pour faire un projet Doom classique. Quand j’ai rejoint Rudix et kootoh pour le chant puis finalement la basse, on s’est retrouvé sur les mêmes influences Grunge des 90’s. On s’est donc naturellement orienté vers ce mélange des 2 styles.
KooTôh : ça s’est fait sans qu’on y pense. La voix de Laurent s’y prête naturellement et nos compos ont pris cette teinte. Ce qui nous a beaucoup plu étant des fans n°1 d’ALICE IN CHAINS !
Votre album " White Of The Eye " est sorti le 20 mai, qu’est-ce qui se cache derrière le titre ?
Laurent : " White of the eye " fait référence à un épisode de Twin Peaks. Il y est question des origines du mal, de démence, de transe et possession de l’âme humaine.
KooTôh : Et la représentation des yeux révulsés. État de transe, de rêve ou de mort…
Quelle est la thématique de l'album ?
Laurent : Il y a plusieurs thématiques abordées qui sont tous des sentiments pris sur le vif que je décortique et régurgite avec mélodies et douceur, ou pas. Je parle notamment de désespoir, d’abandon, de frustration et de lente transition de la vie terrestre à l’errance éternelle de l’âme.
Comment s'est passée la composition ?
Laurent : Les compositions se font au fur et à mesure, morceau par morceau. Généralement, Kootoh ramène des riffs qu’on fait tourner, puis on jam puis j’ajoute (ou pas) du chant et on part de là pour arriver à un son qui nous parle à tous. On a aussi eu un changement de line-up avec l’arrivée d’Olivier à la batterie en 2020 qui a remplacé Rudix. La plupart des morceaux étaient déjà bien avancés mais ils ont encore évolué avec la frappe d’Olivier.
Quel était votre état d'esprit durant la création de l'album ?
Laurent : On avait le temps de faire ce qui nous plaisait et de tester pas mal de choses. Comme beaucoup de groupes durant le Covid et l’absence de concert, ça a été un moment pour se concentrer sur nos nouveaux sons. Donc on était serein et impatient de refaire des concerts.
Qu'avez-vous voulu essayer de nouveau par rapport au précédent album ?
Laurent : Peut-être de se détacher des étiquettes de style et de faire ce qui nous parlait vraiment. Et que les morceaux aient chacun leur identité marquée.
KooTôh : Oui, je pense qu’on a affirmé une identité. C’est une sorte de pierre angulaire. Précédemment on était aux premiers stades, là on comprend où on veut aller.
De quelle manière avez-vous enregistré ?
Laurent : On a enregistré au Hybreed Studio avec Andrew aux manettes. On avait déjà eu l’occasion de bosser avec lui sur notre split avec FATHER MERRIN. On kiffe travailler avec lui et il a vraiment identifié et défini notre son.
Pour le chant, j’ai aussi été accompagné par Sam et Olivier de POINT MORT qui m’ont bien aidé et soutenu.
KooTôh : On a bien pris notre temps en plusieurs sessions entre avril et septembre, parce qu’avec Olivier à Londres et nos emplois du temps ce n’était pas facile de caler tout ça ! Heureusement Andrew a été patient et compréhensif.
Quelles étaient vos attentes au niveau du mix et mastering ?
Laurent : On voulait que la symbiose entre lourdeur terrestre et envolée aérienne se fasse naturellement. Que le résultat final soit cohérent tout en gardant une identité propre à chaque morceau. Je sais je suis relou mais Andrew nous a bluffé et on est très fier du résultat.
Parlez-moi du titre " White Of The Eye "». J'aime bien l'ambiance du morceau et comment est arrivé Sam de POINT MORT sur le titre ?
KooTôh : Déjà on est sur le même label et puis c’est aussi ma compagne ^^ On a toujours aimé avoir des invités dans CLEGANE. Sam venait de temps en temps faire des feat en live. On a concrétisé ça sur le disque et c’est aussi elle qui a fait les nappes de synthé. Le résultat est exactement ce que j’espérais !
C’est un beau mélange de deux univers. CLEGANE c’est aussi ça !
Que vouliez-vous raconter avec le clip de " Fractured " que j'ai trouvé quelque peu dérangeant ?
Oliv : C’est fait pour ! Chacun y voit ce qu’il veut. On a opté pour un plan séquence sans coupures, avec un traité pellicule pour le côté snuff. KooTôh : Oui le but était de bousculer un peu le spectateur et de l’inviter à la réflexion. Chacun peut y voir la projection de certaines déviances condamnables sur le thème de la maltraitance.
Quelles sont vos inspirations niveau musique et cinéma ?
Laurent : Deux films qui m’ont marqué : " Kids " de Larry Clark et " Sweet sixteen " de Ken Loach. Et évidemment " Clerks "» de Kevin Smith.
Niveau musique, je te citerais NEUROSIS, EARTH, ELECTRIC WIZARD, NIRVANA, TYPE O NEGATIVE, TOOL et plein d’autres trucs…
Oliv : côté musique, pas mal de métal mais pas que. TOOL, DEFTONES, RAGE AGAINST THE MACHINE, MACHINE HEAD, ISIS. De la folk, pop, rap, electro...
Côté cinéma, travaillant dans les vfx et motion design, pas mal fan de blockbusters et cinéma d’animation.
KooTôh : ALICE IN CHAINS ! Lol ! En vrai j’ai tellement de références et d’influences que c’est difficile de tout lister. J’ai été marqué par le cinéma débridé des années 80.
Pour la musique tout peut m’inspirer de Carl Orff à ELECTRIC CALLBOY !
Que vouliez-vous raconter avec ce flocon sur la pochette ?
Oliv : Comme sur " Funeral at sea " avec le silex, on continue d’avoir un élément central et imposant graphiquement. Cet élément naturel peut passer d’un état solide à liquide, il peut flotter légèrement ou aussi se figer en bloc.
Avez-vous des dates de prévues ?
Laurent : Au moment où on te répond, on est en tournée en France. On jouera cet été début août au Macumba festival.
KooTôh : on a aussi quelques dates en automne et on va certainement postuler à des festivals correspondant à notre esthétique. Ainsi qu’une tournée avec POINT MORT l’an prochain justement !
La question que vous auriez aimé que je vous pose ?
Laurent : celle-là ! Haha. Peut-être quels groupes de la scène locale on recommande d’écouter.
KooTôh : “ Voulez-vous que je presse des vinyles pour vous ? ”.
Et la réponse ?
KooTôh : Ouiiiiiiiii !!!!
Laurent : CERBÈRE, NEGATIVE CONCEPT, POINT MORT, RANCE, FÁTIMA et dernière découverte du concert d’hier soir : CARIVARI.
Oliv : C’est tellement cool humainement de rencontrer des groupes, je rajouterai MIND IMPERIUM avec qui on a joué à Marseille.
Merci pour l'interview je vous laisse le mot de la fin…
Oliv : Merci à toi ! Soutenez les groupes locaux en allant aux concerts.
Laurent : Mettez des capotes.
KooTôh : Merci à tous les passionnés qui se bougent en concert, qui écrivent et suivent les groupes et à ceux qui communiquent et font vivre les musiques non mainstream.