Interview réalisée par Virgile avec Régicide (chant/guitare) et Blasphème (chant/basse)
le 11 mai 2024 à Nantes aux Fleurs du Malt. Bonjour, pouvez-vous nous présenter le groupe pour commencer ? Régicide : On est un groupe de Black Metal mélodique Orléanais, formé en 2022. On reprend un univers médiéval en s’inspirant d’une mythologie inventée et on conte des histoires à travers nos musiques. L’histoire se passe dans les années 1400 ? Blasphème : Ce n’est pas une vraie histoire qui va être restituée dans le temps, c'est plus des événements historiques de l’Histoire Française développées à travers des fictions, une sorte de réalité alternative. Une façon, en fait, de se ré-approprier quelques événements historiques. J’ai eu l’occasion de vous voir lors de votre deuxième concert, en première partie de FAUXX l’année dernière à Orléans au Dropkick, une salle qui met en avant les groupes locaux. Depuis vous avez fait pas mal de belles premières parties… Blasphème : Oui, on a fait pas mal de premières parties de groupes de black de la scène française comme HOULE, HELLGATE, JOUR PALES, LUNAR TOMBFIELDS, RUYYN, PENITENCE ONIRIQUE, EXILE ou encore MURMURE avec qui on a joué en tête d’affiche à Paris. Grâce au Dropkick Bar, on a pu faire pas mal de dates aux côtés de groupes de Black plus établis que nous. Ca vous a permis de vous développer en même temps… Régicide : De prendre de la confiance, d’avoir plus d’aisance, d'apprivoiser la scène, de développer notre scénographie et de mieux jouer nos morceaux. Aujourd’hui, vous avez fait votre première date en aval de la Loire, comment ça s’est passé ? Blasphème : Très sportif d'enchaîner pour la première fois 2 dates d’affilée. Hier, on faisait un énième Dropkick à Orléans en première partie de VESPERINE et DEMANDE A LA POUSSIERE et ensuite on a enchaîné avec un enregistrement radio pour Prune, une radio sur Nantes pour l’émission " Iron Malt " et dans la foulée l’organisation du concert aux Fleurs Du Malt, tout s’est enchaîné très vite mais on a eu la chance d’être bien entouré et d’être aidé d’une équipe solide avec nous. Vous avez sorti votre album éponyme en février dernier. C'est quoi la thématique ? Régicide : Il n’y pas de thématique particulière sur l’album, pour nous, c’est plus un pavé dans la marre, une façon de présenter notre univers, celui de 4 bâtards qui viennent de tuer le Roi et qui se retrouvent confronter à leurs contradictions, c’est le début d’une histoire qui devrait se poursuivre sur le deuxième album… D'où vient le nom du groupe ? Régicide : Le nom qui sonne bien je trouve, je l’ai trouvé au lycée. Quand on pense médiéval, on pense souvent à la peste noire, aux maladies, à la cruauté de l’époque, à tout ce qui tourne de près ou de loin aux tortures… D'où vient cette idée concernant vos costumes et notamment ses cagoules en toile de jute ? Blasphème : Ca a été beaucoup de travail, on a beaucoup cherché avant de trouver. On ne voulait pas être un énième groupe de black métal à capuche comme GAEREA ou MGLA, on s’est vite orienté vers le choix des masques. Et ensuite de la matière, on trouvait que l’aspect toile de jute était assez inédit. Très vite, on a eu beaucoup de bons retours. On a ensuite cherché pour les costumes et pour ne pas crever de chaud sur scène, on a opté pour les tabards. Régicide est tombé dessus en faisant des recherches et on les a trouvés au Repaire du Dragon à Paris dans le 19eme juste au-dessus des buttes de Chaumont. Je tiens les remercier au passage, ils ont été très sympas avec nous… D'où vient votre style ? Régicide : LES BÂTARDS DU ROI c’est avant tout un petit one-man band de lycéen. J’ai ensuite eu l’opportunité de rencontrer les 3 autres Bâtards. L’une de mes plus grosses influences c’est WINDIR, un groupe que j’ai découvert quand j’avais 10 ans et depuis il ne m’a jamais quitté, les mélodies sont entraînantes et elles peuvent être mélancoliques également. Je me suis beaucoup inspiré de leurs sons au début depuis ça a évolué, avec les 3 autres, on essaie désormais de créer notre propre style. Comment s’est passée la composition ? Blasphème : Même si le projet à la base vient de Régicide, il n’y a pas vraiment de méthode, ça peut venir d’un truc composé seul ou à plusieurs qu’on retravaille ensuite à plusieurs ou inversement… Quelle est votre approche concernant le chant ? Blasphème : On est 3 à chanter. Régicide, au chant principal guttural, Lancelot, au chant clair et moi-même, au chant guttural additionnel. Pour ma part, mon chant est surtout là pour appuyer et mettre en valeur les refrains et/ou les périodes marquantes d’un morceau. Régicide : La place du chant est plus esthétique on va dire, on travaille beaucoup sur les sonorités avec des paroles bien articulées, des rimes qui collent bien aux mélodies. Et cela peu importe que ce soit pour les chants clairs ou gutturaux. On cherche notre propre style, que ce soit quelque chose qui nous corresponde à chaque fois et qui reflète ce qu’on a écrit. Vous pouvez me parler du morceau " Pestilence " sur lequel vous parlez des “ religions perfides “ ? Blasphème : Il fait partie de ces morceaux où on aborde des sujets très marqués “ religions perfides dogme aux pleutres hérétiques ”, avec des paroles très virulentes, partisanes presque. On ne cherche pas forcément à faire passer de message, on écrit avant tout des textes qui sonnent bien. Il n’y a pas vraiment de vraies prises de position ou une quelconque animosité. On a tous des positions différentes dans le groupe notamment sur les religions et pour le coup, on a juste cherché à écrire un texte qui sonnait bien avec la musique. Régicide : On voulait quelque chose de percutant à l’image du nom du morceau… Etant d’Orléans, vous avez fait " Jeanne ", en hommage à Jeanne D’arc. J’aime beaucoup son passage en clean… Blasphème : Pendant longtemps il n’y avait pas de samples sur le pont. Ça a été décidé très tardeivement dans la production de l’album, une semaine ou deux semaines avant le mastering je crois. Ce morceau est un hommage à notre ville, notre patrimoine, on est l’un des seuls groupes de black métal encore actifs d’Orléans il me semble. Comment s’est faite votre signature chez L’ordalie Noire ? Blasphème : Après quelques tentatives, on nous a très vite conseiller ce label. C’est un label de Black Métal underground nantais, un moyen pour nous de mettre un pied dans cette ville, que beaucoup considèrent comme l’épicentre du black métal français avec tous les labels natifs de cette ville (Frozen Records, Les Acteurs De L’Ombre…). Tout s’est très vite très bien passé avec eux… Régicide : On ne peut que les remercier d’avoir cru en nous, nous qui sommes encore un tout jeune groupe, c’est presque intimidant pour nous d’être sur ce label… C’est grâce au label que vous jouez aujourd’hui à Nantes car vous ne vous êtes pas encore trop exporté d’Orléans à part quelques fois sur Paris ou Eragny… Blasphème : On a fait Paris, Eragny, St-Dié-Des-Vosges et c’est ce soir c’est notre quatrième date en dehors d’Orléans grâce au label. Jusqu’à présent, on a beaucoup joué sur Orléans, grâce au Dropkick comme on le disait plus haut mais on compte faire une pause à ce niveau-là pour essayer de jouer davantage en dehors, en France, en Belgique ou au Luxembourg. Vous avez d’autres dates de prévues justement ? On a des pistes avec des dates sont en cours de booking, il devrait y avoir une tournée qui se dessinerait dans le Nord de la France d’ici l’automne. Vous pouvez me parler de la cover de l’album ? Régicide : Ça a été un grand débat entre nous car on avait tous des idées diffarentes et au départ, on voulait le faire nous-même et puis on a rencontré le tatoueur Dr Jek'ink Tattoo durant un de nos concerts qui a gentiment proposé ses services. Ça a été beaucoup d’échanges avec lui pour qu’il comprenne notre histoire, notre mythologie. On lui a envoyé nos sons, nos textes et très vite il a cerné où on voulait aller. Daemonicus a aussi participé à la charte graphique en dessinant la rondelle qui se trouve derrière notre CD en reprenant un vitrail de la cathédrale d’Orléans, le vitrail Nord pour être précis, avec la rosace, en la détruisant et faisant resurgir les Bâtards de ce vitrail… Vous avez aussi fait les photos là-bas ? Régicide : Malheureusement non, on a fait des photos à Yèvre-le-Châtel dans une ancienne église abandonnée quasiment en ruine pour le premier shooting. Pour le second, on a été dans une petite église à Saint-Denis-en-Val, à côté d’Orléans, qu’on aime beaucoup car Jeanne d’Arc y est passée. Et puis aller faire un shooting à Orléans c’est compliqué, il y a toujours beaucoup de monde… Blasphème : On l’aura un jour notre shooting dans cette cathédrale. Je vous laisse le mot de la fin… Blasphème : Merci pour l’interview, merci d’être venu au concert, on a passé un super moment. On commence enfin à faire des concerts sans problème technique, on commence à s’affirmer j’ai l’impression, on est content de progresser, on espère revenir très rapidement sur Nantes pour faire découvrir notre musique… Régicide : Merci à toi Virgile pour ce petit moment, merci aux lecteurs qui prendront le temps de lire ces lignes. On est content de cette date, de voir tout ce soutien, on est content de voir que la musique que l’on fait entre nous plaise à d’autres personnes qui prennent aussi du plaisir à nous écouter et nous voir sur scène. |