Interview réalisée par Djaycee en Avril 2018 avec David.


Merci à toi de nous accorder cette interview, d’autant plus qu’elle me ramène à ma toute première chronique sur Nawakposse en 2003 au trabendo avec AQME, et FEVERISH.
Il y a un paquet de groupes qui étaient présents à ce concert : LETO, le K1K1 crew, Nowhere etc. qu’est-ce qui fait que vous êtes encore là et pas eux ?

C'est un plaisir partagé. Cela ne nous rajeunit pas, même si nous avons encore beaucoup d'énergie.
Je dirais peut-être une part de chance, une grosse part de persévérance, une bonne communication interne dans le groupe, des amitiés profondes, peut-être aussi avons-nous un style de musique un peu plus intemporel.

Vous fêtez vos 20 ans, ça veut dire que dans un an SIDI peut picoler aux States. Ça te fait quoi ?
Bientôt la maturité, en fait on est encore jeune du coup haha ! Bon ça fait quand même longtemps qu'on aime le bon vin et les bonnes bières. Le contraire serait un comble au vu de notre emblème ! Ceci n'est pas une incitation à la débauche alcoolique ;-). 20 ans c'est beaucoup et c'est peu en même temps, vivement la suite !


Pour vos 20 ans, vous sortez un bel objet live CD + DVD. Vous avez souhaité faire le concert à Toulouse. Ce n’était pas plus tentant de publier le live du Hellfest, il fallait être à la maison avec les potes ?
Symboliquement ça nous tenait à cœur de tourner notre DVD au Bikini. Salle de concert qui a beaucoup compté dans notre parcours. " Amendonné " il y a la fierté des racines du sud-ouest :-D
Les autres raisons tiennent à des aspects purement techniques et des autorisations. Au Hellfest, nous avons joué 30 minutes, au Bikini 1h45, ce n'est pas tout à fait pareil pour donner le max à nos fans. " Ce Sidi ", chacun pourra retrouver des images du Hellfest dans la partie documentaire du DVD.

En 20 ans, vous avez des fans qui vous suivent ou le public se rajeunit ? si je prends mon exemple, j’avais la 20aine quand je vous ai connu, il y a un moment où tu te poses, tu écoutes de la musique plus calme, ne serait-ce que pour ta moitié ou tes mômes… vous ressentez cela au niveau du public ?
Notre public n'a jamais été aussi large en termes de génération, de 6 à 66 ans, à chaque génération son album préféré. Ce qui nous touche, c'est que notre public est fidèle depuis le début et nous voyons les rangs grossir avec les nouvelles générations. Nous voyons de plus en plus de familles assister à nos concerts, c'est émouvant.

Vous fêtez vos 20 ans mais aussi le départ de votre bassiste. Joie et tristesse s’entremêlent-elles ?
2017 et 2018 resterons des années charnières dans notre carrière, avec des émotions fortes et contrastées, mais quelque part, c'est très humain de faire le point au bout de 20 ans et de connaître des changements. Le plus important c'est que le groupe avance, la musique dépasse tout et les amitiés restent.

Le remplaçant va faire dans un premier temps " les dates à venir " suivant le communiqué. Vous vous laissez le temps de changer de line up ?
Oui nous voulions une période d'essai d'un commun accord avec Sylvain, notre nouveau bassiste. Aujourd'hui, l'entente musicale et humaine est parfaite, mais il reste une période de transition à traverser, sachant que Sylvain a des engagements prévus de longue date à tenir et ne pourra pas assurer tous les concerts de 2018. Nous communiquerons prochainement à ce sujet mais nous savons d'ores et déjà que Sylvain fait partie de SIDILARSEN. Il s'épanouit dans SIDI, nous amène beaucoup de fraîcheur et des énergies positives.


Revenons au coffret live que vous sortez. En plus du concert il y a un reportage sur votre carrière. Ça fait pas un peu bizarre de regarder dans le rétroviseur ? il y a des choses que vous auriez aimé faire et qui n’ont pas pu être possible ?
C'est particulier de regarder en arrière mais c'est parfois très intéressant de faire une sorte de bilan. Ce fut un plaisir de se replonger dans les archives et de redécouvrir des " perles ". Je tiens à saluer le travail de Joakim Coutouly qui nous a suivi sur le " Dancefloor Bastards Tour ", interviewé individuellement et a bouclé un travail immense de "dérushage-montage", assisté de Sam (batterie).
Quand on fait le point, nous n'avons aucun regret, on se dit juste parfois que le destin aurait pu nous donner un coup de pouce plus tôt, mais quelque part, c'est peut-être ce parcours difficile qui nous a rendu forts et qui fait qu'aujourd'hui nous sommes là, et que le public n'a jamais été aussi présent.

Dans ce reportage on voit également de très beaux témoignages sur vous par des " rescapés " et pas des moindres de la scène rock métal français, les MASS HYSTERIA, les BLACK BOMB A, etc. ça vous fait quoi ? vous avez traversé les mêmes galères ?
Oui et non. On a traversé des galères différentes à des échelles différentes, je pense que MASS HYSTERIA a eu d'emblée un gros coup de pouce du destin, ce qui n'est pas une critique mais au contraire une remarque qui salue leur talent. Chaque parcours est unique, mais il y a de réels points communs, nous sommes des résistants, des persévérants, et on s'apprécie.

Revenons sur les BLACK BOMB A, je n’aurai pas parié un centime dans les années 2000 sur une date commune entre vous. Vous étiez beaucoup " dancefloor métal " à l’époque et eux à la limite du hardcore, comment se sont faits la rencontre et le rapprochement, c’est vous qui avez durci le ton ? la rencontre s’est faite à l’époque de Sriracha ?
On avait déjà croisé les BLACK BOMB sur quelques dates durant notre carrière et ce qui a toujours primé chez nous, c'est la rencontre humaine, bien au-delà des pseudos barrières musicales contre lesquelles nous luttons. Il se trouve que les BBA ont exactement la même approche, ils se basent sur l'humain, ça a connecté entre nous, ce fut un immense plaisir et une fierté de les inviter pour nos 20 ans. Nous allons d'ailleurs remettre ça sur Paris à l'automne prochain avec une date surprise ensemble.

Une des questions que je me pose c’est pourquoi tous les groupes que j’aime et de mon adolescence qui ont tenu le coup sont chez Verycords (MASS, NO ONE, BBA, etc.). Il n’y a plus de place ailleurs ou c’est " the best place to be " ?
Verycords est un des très rare label disposant d'une force de frappe, de moyens importants et qui continue à défendre "les grosses guitares", les groupes vénères, les textes engagés, le rock n’roll pur et dur, dans un marché musical de plus en plus lissé et anesthésié. Tout est dit.


Le concert sur DVD fait la part belle à tous vos albums, comment avez-vous sélectionné les titres ?
Ça s'est fait naturellement avec nos expériences de tournées précédentes, nos envies, et une priorité donnée au plaisir.
Mis à part les BBA, il y a d’autres featurings sur le DVD, tu peux nous en dire plus ?
Nous avons invité des gens que nous aimons, outre Poun et Arno, nous avons convié Bera (chanteuse de FANEL) que nous avions déjà invitée sur la version album du titre " On en veut encore ". Sabash, notre ancien guitariste durant les 10 premières années est revenu mettre le feu sur " Teknotrône ", Alexander du groupe russe SEVERNY FLOT (devenus des amis proches) a collaboré avec Sam pour un duo basse/batterie. Ce sont des histoires d'amitiés et de feeling.

Avec vos 20 ans, vous fêtez aussi indirectement les 20 ans d’Antitstatic ? Reuno m’a dit un jour " si c’est juste pour avoir des prix sur les flyers cela ne sert à rien un collectif ", quelle est l’articulation au bout de 20 ans entre le collectif et SIDILARSEN ?
Antistatic a beaucoup changé mais a toujours compté dans l'histoire de SIDI.
Au départ, cela servait à la fois de tourneur, maison de disque, management, attaché de presse... aujourd'hui, cette structure nous permet d'accompagner des jeunes groupes, de leur proposer des concerts dans de bonnes conditions mais aussi de garder une connexion avec le terrain. C'est important pour nous. En outre, nous avons également développé une branche de street marketing sur Toulouse, ainsi qu'un studio d'enregistrement et de répétition. Là encore c'est une histoire de rencontres humaines. La structure est passée d'un fonctionnement de collectif de groupes, à un collectif d'êtres humains passionnés.


Il y a des prochains concerts, le Download notamment. Cela fait quoi de jouer en festival par rapport aux tournées. Les sets sont plus courts mais cela est plus intense ?
Oui c'est différent. C'est toujours une expérience intéressante, un moment de communion fort, avec un show différent car souvent en plein jour. Ce fut le cas au Hellfest, c'était rapide (30 minutes) mais très puissant. Cela n'enlève rien aux concerts dans les clubs que nous kiffons, c'est juste une autre expérience à partager avec le public. Nous sommes excités à l'idée de nous produire au Download, sachant que cette fois, nous nous produirons 50 minutes. On pourra emmener le public plus loin. Hâte !

Quels sont vos futurs projets ?
Je vais te donner la réponse la plus banale : nous préparons un album pour 2019 ! ;-)

Le mot de la fin ?
Je le redis, ça fait plaisir de voir que toi JC et Nawak Posse êtes toujours là vous aussi, 20 ans après. La passion, la passion !