Interview réalisée par Mika la dernière semaine d'Avril 2003

Se démarquant de tout les formations française actuelles, le groupe originaire de Marseille ne va pas passer inaperçu avec la sortie de son 7-Titres " The Sweat Melody of a Deadly Day ", qui renferme un HxC intense et torturé, qualifié de Rock’N Core.
Bruno (batterie) nous renseigne sur le groupe et sur leur nouvel opus.
Tout d’abord, pouvez vous vous présenter?
On s’appelle INMATE, on vient de Marseille, le groupe existe depuis 1999, on fait une musique à la croisée du hard-core, du death (pour les voix), du grind etc...tout ça, avec une vision très rock n’roll.
On a pas mal tourné dans la région, on a enregistré une 1ère démo en 2001 et aujourd’hui, on attaque la promo de notre nouveau maxi enregistré en mars 2003 au studio All prod de Christian Carvin.

Comment s'est déroulé l’enregistrement de " The Sweet Melody of a Deadly Day " ?
Bien merci, en fait on a pris que 6 jours de studio, question de budget, et le tout s’est déroulé dans une très bonne ambiance. Les prises batterie ont été enregistrées en 1 jour (réglage son le matin / prise l’après midi) et pareil pour la basse. Fred et Rémi ont eu un peu plus de temps pour les parties de guitare et de chants. Christian Carvin est un type adorable, patient, et très profressionnel, il a géré le timing comme un chef...
Avec le recul, on aurait été plus sereins avec 2 jours supplémentaires mais au final, on est quand même assez contents du résultat.

" The Sweet Melody..." est beaucoup plus abouti que " Who do you Think you are ? ". Peux-tu nous parler de l’évolution du groupe, de l’objectif du groupe lors de la réalisation de ces 7 titres ?
Le fait est que, comme tout musicien pas trop con, on a voulu faire mieux qu’avant (lol).
C’est vrai que l’on a réussi à être plus agressifs et torturés, tout en incorporant des éléments mélodiques à notre musique (à la guitare seulement, le chant étant toujours hurlé, comme il faut...). Les morceaux sont mieux construits, on a mis l’accent sur les riffs, alors qu’on se basait davantage sur la batterie à l’époque de " Who do you think...". De plus, Rémi et Fred ont fourni un gros travail au niveau du chant, ça s’entend clairement.
On tient à se démarquer des productions locales, en essayant d’être toujours plus nous mêmes, on se fout des tendances et des styles formatés, de toute façon on a pas le choix, on fait la musique comme on la sent, si les gens accrochent tant mieux.
Notre objectif aujourd’hui, est d’être signé sur un label pour pouvoir faire un maximum de concerts (de partout) et de faire connaitre notre musique.

Un morceau se démarque des autres " Room 183 ". Es-tu conscient qu’il marque une étape importante dans le futur du groupe ?
Non. Il ne faut pas l’appréhender comme un tournant, mais plutôt comme une des facettes de ce que le groupe peut produire. Tu remarqueras qu’aucun des morceaux d’INMATE ne se ressemblent , c’est parce que l’on ne compose pas les morceaux en pensant à un tout homogène sur un enregistrement, mais à des pièces indépendantes, ce qui nous permet d’aborder librement chaque compo, et nous amène parfois à prendre des directions inattendues. Donc, même s’il est vrai que " Room 183 " dégage une atmosphère singulière et que ce morceau signifie quelque chose de très fort pour chacun d’entre nous, il n’y en aura pas 2 comme ça.
Les compos sur lesquelles on bosse actuellement, sont plus violentes que celles de " The Sweet Melody...", plutôt dans la veine de " Vanish " en terme d’intensité.


Le visuel est toujours aussi soigné, c’est vraiment important pour vous d’allier l’image et la musique ?
Oui. Notre démarche est cohérente, ça passe par la musique puis par les visuels (cd, t-shirts et bientôt le site). On essaie toujours de proposer quelque chose d’original. C’est Seb qui s’occupe de la partie design, il a aussi fait le visuel de DISTURB pour " The Last Resort " et bosse actuellement sur un projet avec le groupe américain LICK GOLDEN SKY (ex-TURMOIL) pour des t-shirts et des stickers.

Quelles sont vos influences ?
Parmi les groupes qu’on aime on peut citer pêle mêle : Converge, Botch, Brutal Truth, Turmoil, Neurosis, the Dillinger Escape plan, Mastodon, Meshuggah Knut, Cannibal corpse, Biohazard, Breach, Fantomas, Acid Bath, Pixies, U2, Alice in Chains, Interpol, Cypress hill, Marley etc...

Quelle est votre signification du nom " INMate " ?
A la base, ça veut dire prisonnier interné dans un asile, mais à vrai dire, on s’en fout un peu, ça sonne, c’est pour ça qu’on l’a choisi.

Votre musique véhicule-t-elle un message particulier ?
Nos textes parlent surtout des rapports humains, les bons et les mauvais, des relations homme/femme, d’amour, on veut convaincre personne de quoi que ce soit. Ils sont souvent introspectifs, personnels, à part " Ground Zero " qui traite directement des attentats du 11 septembre, sans considération politique, juste d’un point de vue humain.
En général chacun écrit des textes, Rémi décide sur quels morceaux il va les chanter. Pas de message particuliers donc.

Pourquoi chanter en Anglais ?
Parce qu’on pense tous les 4 que c’est mieux pour ce genre de musique, ça nous est jamais venu à l’idée de le faire en français, et on le fera jamais en français.

Un mot à propos de la scène Marseillaise ?
Il y a quelques groupes qui se bougent bien sur Marseille et la région et avec qui on est bien potes pour certains (Disturb, Sailence, Eon, Indust, Ownslaught, Mindlag, Strike Back, etc...) et c’est tant mieux pour la scène. Depuis quelques années, il y a vraiment une volonté des groupes de faire sortir les musiques underground de l’ombre, je trouve ça très intéressant, ça offre au public une alternative aux grosses prod traditionnelles.
En ce qui concerne la vague néo, fusion rap-machin et consorts, qui est très vivace dans le sud, on n’est pas fans, du tout, donc je ne m’étalerai pas. Pour conclure, je dirai que l’essentiel reste que les groupes s’éclatent dans ce qu’ils font, peu importe le style.

Quels sont vos projets pour les mois à venir ?
Fred attend un heureux événement, il sera bientôt la maman d’un petit Pierre Damien, Rémi va ouvrir une gérance Aflelou (il est fou) pour soutenir le peuple ivoirien, Seb va poursuivre sa collection de pigeons siamois de novembre, quand à moi d’août je simple steak.

Une blague, un mot pour la fin ?
La blague c’est fait (cf. question9), bon allez une dernière pour la route: vive le néo...!


Merci à Bruno pour l'Interview et big up à tout le groupe !