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Interview réalisée par mail par Djaycee au mois d'octobre 2024.


3 ans se sont écoulés depuis votre album “ Rise from The Ashes ". A présent, vous allez sortir votre huitième album. Les deux nouveaux membres ont déjà pas mal bourlingué avec vous, il n’est plus question d’intégration. Comment s’est passé la composition avec ce désormais nouveau line-up stable ?
“ SWAY “ est le huitième album d'HEADCHARGER mais aussi le second avec ce line-up. Ca fait maintenant 5 ans qu'on joue ensemble, donc, effectivement, on commence à bien se connaitre musicalement et humainement. Et l'enthousiasme qui nous avait accompagné pendant la composition de “ Rise From the Ashes ” est toujours présent.
Mais, et c'est aussi une des raisons du titre de l'album (“ SWAY ", vaciller), il n'a pas toujours été facile de travailler tous ensemble compte tenu de nos vies respectives et l'album a un peu avancé par vagues. Naturellement, dans ce style musical, David Rocha, David Vallée et Romain Neveu (guitaristes et bassiste du groupe), ont proposé beaucoup d'idées mais les arrangements sont très souvent écrits collectivement. Sebasien Pierre (voix lead) et David Vallée (choeurs) ont pas mal planché ensemble sur les voix. Enfin, Guillaume Doussaud, l'ingénieur du son chez qui on a enregistré (Swan Sound Studio), est également intervenu lors de certaines phases de l'album.
Tout le monde se sent libre de proposer des idées et, par petits groupes ou tous ensemble, on a essayé et expérimenté pas mal de choses à la maison, sur nos ordis en essayant d'être créatif tout en gardant ce qui fait le son d'HEADCHARGER depuis maintenant 20 ans.

Est-ce que l’on peut dire que David et Antoine ont contribué plus sur ce nouvel album que sur le précédent ? Les différentes tournées ont dû vous rapprocher et créer du lien ?
Antoine : David Vallée, arrivé avant “ Rise From the Ashes ” à la guitare, a proposé plusieurs idées de morceaux sur “ SWAY " qu'on a retravaillées ensemble et dont certaines figurent sur l'album. Son son et celui de David Rocha, autre guitariste et compositeur de très longue date dans HEADCHARGER, bien que différents, se mèlent très bien et ces nouvelles idées permettent d'élargir la palette sonore du groupe. Il y a notamment plus de rythmres en 6/8 ou 3/4 et parfois des structures un peu plus sinueuses...
Le fait de jouer ensemble, de partager la scène est évidemment l'occasion de tisser des liens et de développer un son nouveau qui participe à préciser l'ésthétique de ce nouvel HEADCHARGER. Je pense que les nouvelles compositions ressemblent propablement plus à ce nouveau line-up même si “ Rise From the Ashes ” avait déjà amorcé un premier tournant.
David Rocha : En plus de leurs contributions musicales, je dirais que leur présence et leur implication à permis aux “ anciens ” du groupe de se décomplexer. On avait un peu fini par avoir une idée préconçue de ce que l’on pensait être le son d’HEADCHARGER, on s’interdisait parfois de sortir des sentiers battus. On a réussi à trouver un équilibre humain qui a permis à Antoine et Dav’ d’affirmer et imprimer leur personnalité dans tous les aspects de la vie du groupe et pas seulement la musique.

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Huitième album, le deuxième chez At(h)ome, on ne change pas une équipe qui gagne ? Vous disiez pourtant les avoir rejoints sur le précédent pour casser vos habitudes, vous n’aviez pas eu le temps d’en prendre des mauvaises sur un premier album avec eux ?
C'est exactement ça ! On ne change pas une équipe qui gagne et At(h)ome, comme leur nom l'indique, nous font vraiment nous sentir sereins, comme à la maison. Ils sont très disponibles et précieux par leur travail et leur investissement ! Avec eux, pas de risque de prender de mauvaises habitudes !

Où êtes-vous allés chercher l’inspiration pour cet album ? La bio vous dit inclassables dans ces termes “ trop métal pour les rockeurs, trop rock pour les métalleux ” en fait vous ne voulez plaire à personne ou au contraire rassembler ? En réalité, je trouve que vous avez la juste balance entre les chœurs criés et le reste de la chanson chanté. David a peut-être joué un rôle sur le coté backing un peu plus prononcé ?
Antoine : L'inspiration est venue de différentes façons. Par exemple, pendant la tournée de “ Rise From the Ashes ”, on avait petit à petit légèrement fait évoluer notre setlist afin de réintégrer des morceaux plus anciens du groupe pour remettre des titres plus agressifs. Et cela a été un axe de travail pour “ SWAY " : tout comme la volonté de Seb de renouer avec le scream, on souhaitait proposer un côté plus dur, peut-être un peu plus percutant dans le son. Ca s'est fait assez naturellement, au fur-et-à-meusre des concerts, on a affiné notre son et observé aussi ce qui marchait bien avec le public.
Il y a effectivement plus de parties où Seb et Dave chantent ensemble ou se répondent. Ce n'est pas nouveau dans HEADCHARGER mais, tout comme les deux David à la guitare se sont bien trouvés, les voix de ces deux-là fonctionnent à merveille ensemble, tant sur des passages mélodiques que sur les parties criées. Ca donne envie de continuer à creuser dans cette direction.
Pour le côté étiquette, c'est toujours difficile pour un groupe d'en parler car même si il y a une réflexion concernant la direction artistique, on est jamais complètement maître de ce qu'on compose à plusieurs, chacun apportant une touche qui façonne l'ensemble. C'est une richesse même si cela ralentit parfois un peu l'écriture et brouille un peu les pistes. Notre musique est rock par essence, mais puise aussi dans le stoner, le hardcore et toute la scène des années 90... Mais comme on essaye par ailleurs de s'affranchir de certains codes du métal, il est parfois difficile de se positionner... Venez aux concerts ou écoutez le disque, faites-vous votre avis !
David Rocha : Oui, en ce qui concerne cette question d’étiquette, disons que nous même avons une vision subjective de ce que l’on pense être notre son. Chacun de nous a des influences bien distinctes, on essaie donc de trouver un consensus, de se retrouver à la croisée de tout ça d’où le coté un peu inclassable. En tous cas, la voix de Dav’ (David Vallée) est plus qu’un simple backing. Ils forment souvent avec Seb (notre chanteur), un duo avec des lignes harmonisées un peu à la manière d’ALICE IN CHAINS par exemple.

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Sur le précédent album, vous aviez enregistré 30 titres et pour n’en garder que 10 pour conserver une unité avec le Rock et l’ambiance des années nineties, vous avez été aussi prolixe pour cet album ? Le choix a été compliqué ou il y a eu des évidences ? On peut compter sur des B-sides ?
Antoine : Comme pour “ Rise From the Ashes ”, on a composé plus que les 10 titres présents sur “ SWAY ”. Combien exactement, je ne saurais dire. Certaines idées n'étaient pas très avancées, d'autres des titres quasiment terminés mais la priorité était de faire un album homogène. C'est la cohésion du disque, le fait de suivre une certaine ligne directrice qui est resté le moyen de privilégier un morceau plutôt qu'un autre. Certains titres arrivent vite à maturité, sonnent comme une évidence et permettent parfois de préciser la direction artistique de l'album. D'autres demandent du temps, un cheminement mais ne sont pas nécessairement moins bien réussis.
Mais je ne pense pas qu'il y aura une sortie de B-sides. Une fois le choix des 10 titres fait, les autres sont partis à la poubelle !
David Rocha : Le tri se fait parfois au prix de discussions animées. Il peut arriver que l’un d’entre nous voit dans une idée le potentiel que les autres ne voient pas. Et là, il a intérêt à avoir des arguments et faire preuve de conviction !

Depuis combien de temps préparez-vous “ SWAY ” ? Vous avez décidé de changer un peu de cap depuis le dernier album, de durcir un peu le ton ou est-ce plus une évolution naturelle ?
Antoine : La tournée de “ Rise From the Ashes ” s'est terminée et, assez vite, nous sommes retourné travailler sur de nouvelles idées. Parfois ensemble, parfois séparément. Mais, nos différents projets, nos vies personnelles ont parfois interféré sur la régularité de ces moments. Et, comme il n'y avait plus de concerts programmés, on a pris notre temps, peut-être un peu trop. Mais, les derniers mois, on a vraiment resseré les rangs, fait le tri dans les idées et cherché une unité dans le son. Comme je te disais plus haut, lors de nos précédents lives, on avait senti qu'on avait envie d'un son un peu plus nerveux notamment en observant la connexion trouvée avec le public grâce à cette énérgie donc on a progréssé dans cette direction assez naturellemnt.
David Rocha : Oui, et on suit un peu l’inspiration du moment. On avait en tête l’idée d’élargir notre palette en terme de dynamique. Le retour du chant scream, par exemple, nous permet de pousser un peu le curseur sur certains passages que l’on voulait plus intenses.

Difficile de ne pas revenir sur des dates importantes de l’entre deux albums : le Hellfest, le Furios fest ou encore le Mena rock en Tunisie. Ce sont des dates importantes ?
David Rocha : Nous nous efforçons de ne négliger aucun concert, mais c’est sûr que certaines dates sont des marqueurs importants durant une tournée. Jouer au Hellfest, pour un groupe français, cela reste le signe d’une certaine reconnaissance.
Mais il est aussi important de jouer dans des festivals qui bien que plus modestes restent essentiels dans nos tournées. Nous aurions tort, les groupes comme le publique, de nous en tenir qu’au Hellfest.
Les dates du Furios ou du Mena que tu as cité ont aussi été deux super dates et l’occasion d’aller à la rencontre d’un publique qui n’a parfois pas l’opportunité d’aller au Hellfest.

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Vous avez sorti plusieurs clips, “ The sand and the sky ”, qui est un live dans le désert en mode sépia et “ Wake up and run ” qui tourne autour de la pochette de l’album. La pochette et le clip ont été réalisés par Brewster Studio ? il y a un côté science-fiction qui vous est cher ?
Sébastien Pierre : Les visuels de la cover ont été réalisé par Jo RIOU. On aime beaucoup son travail et trouvions cela normal de laissé un peu parler notre côté “ stoner ”. Il est parti du titre de l'abum et de nos explications pour nous proposer plusieurs visuels. C'est celui-ci qui a retenu notre attention et nous avons ensuite approfondi l'idée. A cela, on a voulu créer, en collaboration avec At(h)ome, une déclinaison de ce visuel et c'est assez naturellement que nous avons fait appel à Brewster pour mettre en image notre musique. Pour le côté science-fiction, forcément nous sommes des enfants des années 80/90 et cela a bercé notre enfance.

Que prévoyez-vous pour défendre “ Sway ” ? La première date de la tournée est en Suisse, nul n’est prophète en son pays, vous voulez les tester avant de tester les Français ?
Sébastien Pierre : On ira partout où on puisse présenter cet album dans de bonnes conditions pour nous et donc pour le public. Le fait d'avoir commencé en Suisse est un pur hasard mais on ne va sûrement pas se priver de défendre cet album à l'étranger. Je pense qu'aujourd'hui que le rock et le métal français ont largement des arguments pour s'exporter.

Vous êtes sur Rage Tour pour le booking, c’est le moment de parler de la tournée et de nous donner vos dates ! Une date parisienne est prévue avec NASHVILLE PUSSY, y-aura-t-il une date en headline de prévue ?
Nous avons une quinzaine de date entre septembre et décembre. Nous invitons tout le monde à consulter nos réseaux pour se tenir informer. La date avec NASHVILLE va être bossée comme du co-headline. Nous reviendrons sûrement plus tard sur Paris et dans d'autres conditions.

La question que je ne vous ai pas posée, et la réponse à celle-ci ?
Ce 8ème album est-il celui de trop ?
Non parce que nous avons encore plein de choses à dire et je pense que ca s'entend.

Le mot de la fin. Merci à toi et Nawak qui a toujours répondu présent !!!
KEEP da FAITH !!!