Interview réalisée par Remy et Rom'1 du fanzine STS le 15 Juin à Périgueux


Rencontre avec les 5 modestes membres de ce groupe toulousain qui monte qui monte ne semblant pas trouver d’obstacles sur son chemin menant au succès qu’ils, à nos yeux, méritent largement.

Où en êtes-vous maintenant, sachant que le CD " Sors la tête " est sorti il y a maintenant 2 ans et qu’il y a un réel phénomène PSYKUP.
Comment percevez-vous l’ampleur qu’a prise le groupe ?

Julien : On s’en rend compte sans s’en rendre compte, disons qu’on veut pas du tout choper la grosse tête, on n’en est vraiment pas là, même très loin. On est très content que le public vienne plus nombreux, qu’il connaît mieux les morceaux, que les gens soient plus à fond qu’avant et de voir qu’il y a un bon buzz autour de nous.
Après il y a beaucoup de chemin à faire, on est à peine en train de se structurer, on débute, on passe des caps et on est vraiment content d’être là.
Matthieu : Niveau skeud, " Sors la tête " a un petit peu d’âge, là on est en pré-production de notre album qu’on enregistre cet été au studio du Phare, à Bordeaux, avec Fred Foulquier. Enfin un vrai album de plus de 4 titres en octobre.
J : Le 4 titres sera enregistré avec de nouveaux morceaux et d’anciens morceaux avec toutes les améliorations qu’on a pu apporter et des invités.

Ces changements sur les morceaux de la démo, vous les jouez déjà ou vous préférez les jouer tels qu’ils sont sur CD pour que le public retrouve ce qu’il connaît ?
J: Non, en fait, il y a plus de gens qui connaissent " Teacher ", qui était un peu le single entre guillemets puisqu’il était sur la compil’ Frenchcore et tout ça et qui connaissent pas forcément le 4 titres. On a fait des versions courtes aussi où il n’y avait pas " L’autruche ", la dernière (qui fait tout de même 15 min, ndlr).
Donc tout le monde ne connaît pas le 4 titres. En ce qui concerne l’album, on va toucher un plus large public puisque ça va être beaucoup mieux promotionné. Par contre, pour la scène, c’est vrai que nous, enfin moi du moins, quand je vais voir des concerts j’aime bien quand les groupes font des améliorations, changent des trucs, font vivre le concert.
M : C’est à dire que philosophiquement, nous, on veut avoir une musique qui se veut et qui se peut évolutive. On ne veut pas sacraliser la création, si dans le groupe les changements nous conviennent mieux, on les fait.

Etes-vous en voie de professionnalisation ?
M: On galère toujours et on va galérer un petit moment parce que la professionnalisation ce serait juste entrevoir de pouvoir vivre de ça. Se lever le matin et se dire : « Tiens, je vais faire de la musique aujourd’hui et je vais pas faire un job de merde à côté ». Mais cette intermittence là, on l’envisage que dans un an et demi, 2 ans si tout se passe bien, vraiment très bien.
Donc d’ici là, des temps plus ou moins durs, plus ou moins de double vie en fait, parce que c’est vrai que c’est pas évident de dégager du temps pour faire un groupe qui va tous les week-end à droite à gauche. En ce qui concerne la professionnalisation, on a démarché pour un tourneur (Ter à Terre) il y a 6/7 mois, pour travailler avec un manager aussi et là on marche déjà avec un distributeur et on va bosser avec une maison de disques.
C’est vrai qu’on a franchi le cap d’Antistatic parce que tu as envie de te développer et que tu vois que t’y arrives pas tout seul et que c’est bien d’avoir ton artistique à toi. Ca commence par le fait que la distrib de tes skeuds tu sens que tu peux pas faire ça tous les matins et que ça te porte vraiment préjudice.
Donc tu trouves des gens compétents pour le faire et en qui tu as confiance. Ca arrive, ça se fait en confiance et réglo.

Vous tournez beaucoup dans le sud et le succés est là, mais quand vous montez dans le nord, comment est l’accueil ?
J: Disons, qu'on est content parce que dans le sud on a bien quadrillé mais à force de monter, de voir de bonnes réactions des gens qui connaissent, qui sont à fond, c’est vrai qu’on a pas été déçu des endroits où on est allé. Au niveau du public, les gens visiblement te connaissent, on est agréablement surpris, y’a de la demande, des attentes, les gens se déplacent de loin des fois, c’est gratifiant.

En plus, le collectif Antistatic doit bien suivre derrière...
J: En effet, chaque fois qu’un groupe du collectif va quelque part, il fait la promo de tous les autres groupes et donc de l’entité, donc forcément chaque groupe tire les autres vers le haut. Entre internet, les fanzines, les radios, les contacts, les concerts, c’est vrai que les noms circulent...c’est un réseau un peu underground donc le bouche-à-oreille fonctionne bien.

Pouvez-vous nous faire un petit résumé du collectif.
M: Le principe. Ca a 2 ans, 2 ans et demi, on était 3 groupes à la base avec SIDILARSEN et DELICATESSEN, on est maintenant 5 avec LEIDEN et LE BRUIT DU BLE. On s’est tout simplement uni à la base pour avoir plus d’envergure au niveau du démarchage des dates, de promotion, presse etc...
C’est toujours ce qu’on fait mais on s’axe plus vers tout un côté programmation et échanges de concerts. On fait jouer des groupes à Toulouse ou dans la région Midi-Pyrénées et ces groupes nous font jouer après ou font jouer le collectif. Tous les gens du collectif ont besoin de se faire connaître ailleurs, d’avoir cette possibilité-là, c’est très positif, on est assez développé sur internet, sur tout ce qui est street-team, y’a pas mal de street-teamer qui nous aident énormément.

Y a aussi le fanzine : La réaction positive...
M: Oui, il y a ce côté-là qui est plus altruiste mais c’est aussi des choses qu’on défend, c’est un fanzine mais c’est aussi un webzine sur internet et une émission radio sur Toulouse.
Derrière tout ça, Antistatic a vraiment une éthique, il y a une solidarité très grande derrière cette aventure qui est très humaine à la base qu’on a envie de défendre par delà notre professionnalisation, par delà nos âges différents, nos musiques différentes vu qu’on prône le métissage musical. On est à la fois des groupes très différents et à la fois on se retrouve énormément dans la musique de chacun. C’est vraiment une action militante, concrète, sur le terrain et pas juste un logo sur un T-shirt.

En parlant d’autre chose, vos paroles sont assez floues, de quelle façon voulez-vous faire passer un message, s’il y a message ?
J: C’est volontairement métaphorique si tu veux, on essaye de faire en sorte que les gens puissent se l’approprier, c’est-à-dire pouvoir faire sa propre interprétation de ce qu’on a voulut faire passer...après il y a des messages qui sont plus appuyés que d’autres. C’est vrai qu’on a une écriture assez elliptique et pas très message à la MASS HYSTERIA où là c’est plus clair, mais c’est pas péjoratif ce que je dis.
M: Ouais, plus introverti en fait, moins social parce qu’on sait pas trop faire et moins direct.
J: Y’a des gens qui font ça mieux que nous, nous on est plus dans l’introspection.
M: C’est vraiment des paroles le plus ouvertes possible en en maîtrisant quand même tous les sens et les interprétations pour que ce soit pas non plus à contresens, pour que chacun se l’approprie à sa sauce dans son histoire personnelle et y voir quelque chose de positif.