Quel bilan tirez-vous de cette tournée ? Mouss: Ben tu vois là t'es à l'avant-dernière date d'un an et demi, le bilan ? wouah !!! Ultra positif. Si tu reviens en arrière, à la sortie de l'album " De Cercles en Cercles ", on avait peur déjà de l'accueil parce qu'on avait prit quelques risques sur certains morceaux, ensuite ya eu la tournée qui s'est enchainée, et là on se disait, si l'album est mal reçu et que les gens nous boudent, on va faire des salles pourries, enfin y'ora moins de monde, et ca va nous faire bizarre. De toute façon, à chaque album, nous on a l'impression qu'on reprend tout à zéro, et au début l'accueil de l'album a été mitigé: super bien voir extrement bien accueilli, voir pas du tout. Mais bon on a quand même eu plus de satisfaits que de décus. Et ça, vous l'attendiez cet accueil quand vous avez enregistré le disque ? M: Ouais, justement quand la tournée a commencé, les gens qui n'avaient pas aimé, sont quand même venus nous voir, et qui ont vus qu'en live les morceaux passaient super bien et s'intégrés bien avec le reste. Et bon, on a recu des centaines de messages sur le site, du courrier...de " sceptiqiues " on va dire, qui nous ont dit: " Putain, c'est grâce au Live que je suis venu à l'album parce qu'au départ, j'avais des à priori... " et donc maintenant, je pense pas qu'il reste des gens qui n'aiment pas l'album. Donc le bilan, et bien la première partie a très bien commencé, toutes les salles étaient complètes, et ça c'est super bien, c'est peut-être une des meilleures tournées qu'on ait faite, les gens nous accueillaient avec le sourire, nous on faisait plutôt des concerts excellents, fin y'avait toute une dynamique positive autour qui nous a libérée. Après cette grosse tournée d'hiver où on a fait 35 dates d'un coup, on a dit à notre tourneur, qu'on voulait pas reprendre le schéma: " 50 dates, un mois de pause, 50 dates..." et vu le succès que la tournée remporte, on lui a demander d'essayer de nous placer dans des gros festivals. Et donc, depuis le début de l'année 2002, on a fait des festivals avec INDOCHINE, DYONISOS, LA RUDA SALSKA, SERGENT GARCIA devant 7000 personnes à chaque fois, tu vois, ça représente pour nous 7 concerts à peu près...donc on a fait ça depuis le début, plus quelques dates en tête d'affiche dans des " petits clubs " de 1000 personnes, fin bon, c'est prétentieux mais je veux dire, que tu vois, ça commence à être un petit peu petit pour nous. Alors pour finir donc, BILAN ULTRA POSITIF. Et en fin de tournée vous êtes comment ? un peu fatigué non ? M: Non, parce que, là on a fait moins de dates rapprochées, mais devant beaucoup plus de monde à chaque fois, et donc là on avait pas le droit de se planter, mais ça nous a permit d'être beaucoup plus précis et plus pro. Titou: Et puis maintenant, on fait plus 5 concerts dans la semaine, car y'en avait malheureusement toujours 1 ou 2 qui était pas terrible. Et puis les gens qui viennent te voir, ils s'en foutent que ce soit ton 5ème concert, donc par rapport à cette relation avec le public et par respect pour eux, ceux qui payent pour venir te voir, on peux plus faire 5 concerts par semaine. M: Fin on l'a fait en nov.dernier mais heureusement ça s'est super bien passé... T: mais on était soutenu par le fait que, les salles étaient pleines...mais dès que tu rentres chez toi et que tu coupes net... M: ben c'est rencard chez l'osthéopathe, le kiné, et t'es obligé de te refaire car tu te casses... Nous en tout cas, on s'en rend pas compte, en tout cas... T: ben heureusement...parce qu'on a pas envie de le montrer à tout le monde, et puis si ça se voit pas, contrat remplit ! car faut surtout pas que ça se voit. Vous composez sur la route ? M: Ouais là tu vois on est en pleines compos T: On échange toujours des idées, des riffs...au début de tournée, ça vient pas trop parce que t'as pas encore bien assimilé les morceaux, t'es encore imprégné par l'album, et tu as envie de le faire sortir, et une fois que tu te l'es bien imprégné, t'as envie de passer à autre chose. M: C'est venu au printemps, après la grosse tournée d'hiver. Celui qui composent beaucoup sur la route c'est Olivier, sur ordi, il fait des samples, des boucles... T: Et puis, on bosse un peu différemment maintenant, on balance pleins d'idée en répét, en studio, on enregistre tout, que ce soit sur un magnéto, sur un répondeur de téléphone...et ensuite, on balance tout sur ordinateur. Et une fois que le morceau est posé, on l'apprend et on le joue. Avant, on se servait pas du tout de l'ordi. Et là tu vois, ya des morceaux sur ordi qu'on a pas encore travaillé... M: On s'est pas penché dessus encore. T: mais ça avance bien... Et le prochain album, il est pour quand alors ? T: euh...oué dans un an quoi M: je pense que ce sera en septembre 2003 ou pendant l'été. Donc vous savez un peu quel visage il aura ou pas ? M: pas du tout encore. T: Ben le truc, c'est qu'on préfère d'abord accumuler pleins d'idées, alors qu'avant, on commencait un truc, on l'aboutissait et après on passait à autre chose, maintenant, on laisse la porte ouverte à encore tellement de choses que la couleur de l'album euh...pas encore non. Pour le moment, on prefère empilait et après on taillera. M: On a quand même 3 ou 4 morceaux qui sont aboutis, et on se pose déjà quelques questions sur le son de guitare que ça doit avoir, aux arrangements qu'on fera, le son qu'il aura: bourrin comme " Contraddiction " ou plus Rock, pas trop chargé, épuré... T: on essaie des guitares, des amplis, on cherche pour le moment M: On essaye d'aller à l'intérieur du morceau. Et moi j'essaie déjà de composer et d'écrire, comme ça pour les autres, c'est plus facile pour composer, parce que y'a déjà les émotions vocales qui influent sur la suite du morceau. Tu vois des fois, on se dit " Ah Putain, là le refrain on va le doubler ! "...ou diminuer le couplet, faire un break après, fin tu vois, rien n'est jamais définitif. T: De toute facon, même si on a changé notre façon de travailler, du moment que c'est pas fixé sur la bande, on reste ouvert à toutes propositions pour améliorer quelque chose... M: mais faut toujours qu'il y est une trame derrière... T: ouais, c'est pour ça, qu'on essaye d'accumuler un maximum de trucs aujourd'hui, pour pouvoir ensuite épurer au maximum. M: je dirais qu'il se dirige vers quelque chose avec toute la noblesse du nom de " Bien Rock ", aussi tendu que " Contradiction " mais pas dans la même veine, parce que " Contradiction " c'était de l'adrénaline... T: Et puis en ce moment, on est plus influencé parce qu'on a écouté que ce qu'on écoute en ce moment. Bon ben la suivante, on va pas revenir sur les incidents de Six-Fours, mais est-ce que vous appréhendiez cette date ? T: Ben quand on a vu que y'avait cette date sur la liste, on s'est dit qu'elle allait être annulée. M: on a été surpris, parce qu'on pensait que ça allait pas se faire, et donc on appréhendez un tout petit peu, pas pas des masses, disons qu'on trouver ça bizarre. T: oué fin toujours est-il que depuis ce truc-là, on a jamais eu autant de dates annulées, ben y'a Nice déjà, tu vois alors je sais pas si c'est le retour de Six-Fours qui fait que... Mais ça c'est le Sud-Est... T: Non non, parce qu'on a pas eu que des dates annulées dans le Sud-Est M: on a eu Auxerre, Metz T: oué oué je sais bien, après nous, on s'est pas si ca vient de là, si c'est lié, mais je constate simplement que depuis Six-Fours, on a jamais eu autant de concerts d'annulés. A cause de Six-Fours ou pas, on en sait rien mais bon... M: C'est chiant pour les gens qui voulaient nous voir, tu vois, on en a eu 5-6 sur une vingtaine qu'on devaient faire. On aimerait savoir, maintenant si un groupe comme vous, arrivait à vivre de sa musique ? M: disons qu'on commence surtout à Paris... T: largement jamais parcontre depuis le début, on fait que ça, et on s'est donné les moyens par notre entourage, notre organisation, de vivre de ça. M: Depuis 2 ans, c'est confortable, c'est bien...fin pas de quoi s'acheter une maison... Si vous deviez refaire tout ça, vous le referriez ? M: oué je le referais... T: oh oué...encore que je ferais pas exactement la même chose, vu que je pourrais me servir de ce que j'ai déjà vécu, mais en tant que novice, on a toujours fait comme on l'a ressenti. M: c'est marrant quand tu dis ca, car ya pas longtemps, notre éditeur est venu nous voir pour le 4ème album, nous dire que si on avait besoin de conseils, on pouvait leur demander, nous on lui a dit " Ouais, ouais pas de problème ! et quand on lui a dit qu'on avait jamais été guidé ou même critiqué sur un choix, un son, le mec il a halluciné grave ! Ca prouve que musicalement, on le doit qu'à nous même et heureusement, parce que si un directeur artistique avait mis son nez dedans, on aurait fait du pop-rock variet peut-etre, tu sais, j'en sais rien. T: Effectivement, on a jamais été entouré, même au niveau des pochettes, la maison de disque n'a jamais mis son nez, par exemple sur " Contradiction ", ils avaient un peu peur, mais bon ils nous ont laissé faire, car on a la chance d'être chez Yelen. C'est comme pour " De Cercle en Cercle ", on est parti en Angleterre, et la maison de disque avait à peine écouté nos maquettes, fin c'était juste 4 morceaux sans les voix. M: tu vois ils nous ont filé un bon paquet de tunes et ils ont misé sur du vent presque, et tu vois la personne est en droit de se demander, ce que ca va faire, mais ils nous ont toujours fait confiance. Comment vous voyez la scène française ? M: On la trouve très variée. T: Chaque groupe possède son propre son maintenant, son public, son show...mais surtout plus ouverte, la preuve on a fait un gros festival où y'avait K2R RIDDIM, ZENZILE, SERGENT GARCIA et d'autres, la salle était blindée et pour tous les groupes, le public a bien bougé. Et quand je vois ça, je suis content. M: Plus ça va, et plus c'est de meilleure qualité, regardes des groupes comme SERGENT GARCIA ou LA RUDA...c'est posé et super carré et nous, c'est pareil, on s'applique à ce que ça soit comme ça aussi, et puis maintenant le public commence à devenir plus " exigent " donc t'es obligé d'avoir un bon niveau. T: Avant la scène française, c'etait sans plus, maintenant tu peux t'apercevoir dans des plateaux internationaux où y'a des groupes français que y'a plus de différence. J'ai vraiment l'impression, que y'a plus de fossé entre les groupes internationaux et français. Ya encore plus que les programmateurs qui la font cette différence, ceux qui nous accueillent dans les salles. M: tu vois les programmateurs sont plus casse-couilles avec nous, qu'avec des groupes étrangers pas très connus, qui ont une petite renommée. T: Disons que y'a encore ce décalage. M: Même si sur scène après, nous on leur met la claque, mais voila les gens qui accueillent les groupes, sont souvent plus attentifs avec eux qu'avec nous. T: Mais nous en fait, on s'en bat un peu les couilles en fait. M: Et puis les gens ils ont pas à savoir ça, de toute façon, la différence elle se fait sur scène. T: T'as des programmateurs, ils sont encore prêt à miser des sommes énormes sur des groupes étrangers... M: On va pas rentrer dans les détails, mais des fois c'est hallucinant, fin heureusement qu'après les programmateurs se rendent compte de leurs erreus. Mais nous, tu vois, ça nous intimide pas, même si on essaie de changer un petit peu ça justement, on essaie de discuter avec les programmateurs, après les concerts, on va les voir: " Alors vous avez trouvé ça comment ? ", et les mecs sont là: " ...ouais bon ca va..." tu sais du style, je cherche des excuses... T: Ouais c'était pas le même mec à la batterie...ou un truc dans le genre... Vous auriez fait quoi si MASS HYSTERIA n'avait pas exister ? M: Merde, à chaque fois qu'on me la pose, je sais pas quoi répondre... T: Moi ce serait Jason dans METALLICA (éclat de rire!!!) M: ben je sais plus trop, disons qu'au départ, ce que j'aurais aimé faire, c'était genre travailler pendant 4-5 mois histoire de me faire un peu de tunes et ensuite voyager...et puis un jour Titou m'appelé... T: En fait je l'ai rencontré euh...non moi j'avais un autre groupe et Mouss était venu nous voir comme ça. Et ensuite, on s'était revu un dimanche après-midi dans la rue, à Rennes et puis, je lui avait demandé s'il avait pas une cigarette à me dépanner et hop, il me donne son paquet, et tu vois ce truc-là, ca m'a marqué. Ensuite, on a cherché un chanteur avec Erwann (l'ancien guitariste) et moi je me suis rappelé du mec qui m'avait filé son paquet de clopes (rires), et puis voilà... M: Ouais, c'est dur de dire ce qu'on aurait fait, si MASS n'avait pas existé, mais ce qui est sûr, c'est qu'au départ, je m'imaginais pas trop devenir chanteur même si depuis le Collège, j'ai toujours été dans un groupe... Les dernières questions avant de finir, qu'est-ce qui tourne sur vos platines ? M: Queen of the Stone Age, DJ Shadow T: moi j'aime le dernier Gonzales, The Hives M: ah merde qu'est-ce qui tourne....ah oui N.E.R.D aussi, surtout la version Rock de leur dernier album... T: Ouais c'est des lascars qui sont scotchés sur leur ordi... A2: Je les ai vus en concert... M: Alors ???? A2: Ben je t'avouerai qu'avant Bowie c'est dur d'assurer M: ben le Best-Of de BOWIE par exemple, du ragga aussi par exemple... Un grand merci à Mouss et Titou pour leur grande disponibilité et leur sympathie, ainsi qu'à Bouba du SRIRACHA et Nico de YELEN qui nous ont permis de les interviewer.
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