Interview réalisée par mail par Djaycee au mois de Mai 2025.
Comment KRANG s'est-il formé en 2015, et qu'est-ce qui a inspiré le nom du groupe ?
Dan : Nous nous connaissons tous grâce à nos anciens groupes et aux concerts punk rock de notre région. Quand le groupe de Stanley (le bassiste), appelé Punkhart, a cessé d'être actif, il a eu l'idée de créer un nouveau groupe de punk rock mélodique/skate punk, et nous voilà. En ce qui concerne le nom, je ne suis pas sûr. Je me souviens de deux choses. L'une est que nous nous moquions de quelqu'un qui ressemblait à Krang de TMNT, et puis nous avons dit : Krang ? Ça sonne comme un bon nom pour notre groupe. La deuxième pensée est que la nièce de Gabo (le guitariste) a proposé ce nom, mais honnêtement, je ne me souviens pas. ??
Pouvez-vous décrire l'évolution de votre son depuis votre premier album " Baddest Brain " jusqu'à votre dernière sortie " Listens To Krang Once " ?
Dan : Oui, je pense qu'au fil des années, le son évolue un peu avec chaque disque. Le premier album, " Baddest Brain ", et aussi " Singalong " sont définitivement plus bruts que les albums suivants. Je ne pense pas que ce soit intentionnel. Nous avions simplement une idée pour une chanson, nous n'avons fait aucune démo, n'y avons pas beaucoup réfléchi, puis nous l'avons simplement enregistrée en studio. Avec l'album " Make Arcade Great Again ", nous avons commencé à collaborer avec Yotam Ben Horin de USELESS ID en tant que producteur, ainsi qu'avec Damian Kucera en tant que producteur/ingénieur du son. La même équipe a travaillé sur " Listens to Krang Once ", et en comparaison avec les enregistrements précédents, nous avons beaucoup plus travaillé sur la préparation des chansons, des mélodies, des arrangements et aussi des paroles. Le son de ces deux derniers albums est définitivement plus professionnel. D'un autre côté, les deux premiers albums sont plus bruts, ce que beaucoup de fans aiment aussi.
TMNT semble avoir une énorme influence sur le groupe, même sur la couverture de votre dernier EP, qui l'a fait et quelle était la mission ?
Stanley : Un artiste graphique appelé Wartco l'a fait. J'avais une idée en tête et j'ai cherché pendant quelques semaines sur Fiverr (une page avec des artistes graphiques indépendants) le type exact de graphisme. Ensuite, je l'ai contacté et nous avons eu quelques jours de conversation par e-mail sur l'apparence qu'il devait avoir, puis le processus a commencé, cela a pris environ un mois pour terminer la couverture. Je pense qu'il a fait un très bon travail. Il y a tellement d'artistes talentueux, c'est fou. La mission était de transférer le mème LISTENS TO XXX ONCE… comme les jeunes enfants écoutent KRANG et deviennent fous sur les Tortues Ninja, le punk rock et quelques thèmes de la culture pop dansant autour du feu en faisant un culte.
Comment avez-vous choisi de faire 4 LP selon la couleur des bandanas des tortues ?
Stanley : Nous voulions faire quelque chose de plus spécial et aussi attractif pour les gens, l'idée que les gens puissent choisir la couleur du vinyle selon leur tortue préférée était géniale ! Au début, nous pensions simplement faire 4 couleurs de vinyle, puis j'ai voulu un peu plus de TMNT et j'ai demandé à un ami dans l'usine de vinyle si nous pouvions faire une bande sur le vinyle pour qu'il ressemble à un bandana sur la tête des tortues et bang !
Vous avez le NES dans votre chanson ou Arcade (" Make Arcade great again " – le MAGA que nous aimons), étiez-vous aussi fan de Super Nintendo ? Vous semblez trop jeune pour le NES ?
Stanley : Eh bien, nous avons 10 ans d'écart dans le groupe, je suis le plus âgé et Dan est le plus jeune, donc il y avait presque un écart d'une génération entre nous. Quand j'ai commencé avec mon PC 386 et mon NES à l'âge de 7 ans, Dan avait déjà une PS2 et des PC Pentium à 7 ans. J'ai toujours été plus un joueur PC que NES… MAIS j'ai une vraie machine d'arcade à la maison avec tous les jeux NES portés et les roms là-bas et c'est le vrai deal !
Comment équilibrez-vous le style punk rock rapide et mélodique avec les références à la culture pop des années 80 et 90 dans votre musique ?
Dan : Quand nous avons écrit nos premières chansons, il s'agissait simplement de références à la culture pop. Notre premier EP, qui faisait plus tard partie de " Baddest Brain ", parlait de Steven Seagal, du Bloodsport de Van Damme, de Top Gun et de Simon Phoenix de Demolition Man. Les références à la culture pop dans les chansons font partie de KRANG. Même sur " Baddest Brain ", nous avons apporté des trucs plus sérieux avec ces chansons "drôles". Par exemple, " Lions of Kurdistan " sur la situation en Syrie. Nous essayons toujours d'apporter des références que nous aimons. C'est une partie de l'identité du groupe, mais notre objectif est de l'équilibrer intelligemment avec des questions sociales ou politiques actuelles ou d'autres choses que nous traversons dans la vie.
Pourquoi les Gilmore Girls ? C'est définitivement les années 2000 et non les années 1990.
Stanley : Comme nous en avons parlé plus tôt, il y a un écart d'âge entre les membres et quand nous faisons des chansons, il peut y avoir des différences de génération. Rory Gilmore a été écrit par notre batteur Henny et c'était l'une de ses séries préférées à l'époque.
Quelles sont certaines des questions sociales et politiques que vous abordez dans vos chansons ?
Stanley : Tout ce que nous pensons être mauvais dans notre monde et malheureusement, c'est beaucoup de choses. Des choses environnementales comme dans la chanson " Time is Ticking " ou " Fuck Fast Fashion " aux choses socio-politiques comme la guerre en Syrie dans " Lions of Kurdistan ", notre occupation de la République tchèque par les forces russes dans la chanson " 1968 ". Des thèmes comme le racisme, l'égalité, la nature autodestructrice de l'homme sont une source presque infinie de paroles – MALHEUREUSEMENT !
Comment décidez-vous quelles références à la culture pop inclure dans vos paroles ?
Stanley : En conduisant le van et en passant du temps ensemble, nous parlons de nos films, chaussures ou jeux préférés, donc nous savons ce que nous aimons. Ensuite, nous écrivons des paroles sur différentes choses et certaines d'entre elles deviennent des chansons. Toutes les paroles que nous écrivons ne deviennent pas des chansons.
Vous semblez avoir beaucoup en commun avec les RABIES, l'un de vous a porté l'un de leurs T-SHIRTS. Y a-t-il une scène punk en République tchèque ?
Les RABIES sont le meilleur groupe de punk rock tchèque et de super amis ! Ils méritent beaucoup plus d'amour en dehors de la République tchèque !! La scène du punk rock mélodique / skate punk est terrible en République tchèque. Je peux compter les groupes actifs sur une main… ce style est en train de mourir ici. Il y a encore des gens qui viennent aux concerts ici et là, mais le punk classique de 77, le hardcore de tout genre sont bien plus vivants ici.
Quel a été le tour ou le festival le plus mémorable que vous ayez joué jusqu'à présent ?
Dan : Au fil de ces années, il y a eu beaucoup de grands concerts et de tournées et ce n'est pas comparable. Par exemple, le Mexique était fou et sauvage et le Japon aussi, mais complètement différent. C'est vraiment difficile à dire. Le Brésil et les États-Unis étaient également des tournées géniales et de grands souvenirs. En Europe, pour moi, la meilleure tournée a été avec USELESS ID, lorsque nous avons également soutenu DESCENDENTS lors de quelques concerts en Allemagne. Et les festivals que j'ai adoré jouer étaient Punkrock Holiday, Brakrock, SBAM fest ou Mighty Sounds et Rock for People en République tchèque.
Comment les tournées à l'étranger se comparent-elles aux performances en République tchèque ?
Stanley : En République tchèque, comme c'est un petit pays, vous faites généralement ces mêmes 10 à 15 villes tout le temps et vous rencontrez les mêmes personnes. Vous savez généralement qui va se montrer ou comment cela va se passer. Vous savez où le son est bon, où le parking autour du club est pourri, etc. À l'étranger, c'est toujours une grande surprise car vous entrez dans l'inconnu – les deux ont des bons et des mauvais côtés. Mais je trouve que jouer à l'étranger est un peu mieux car les gens viennent vous voir en tant que groupe qu'ils veulent voir et non comme oh, mes amis jouent donc j'irai au concert.
À quoi ressemblait le fait de soutenir des groupes majeurs comme THE OFFSPRING et DESCENDENTS ?
Stanley : Cela a aussi des bons et des mauvais côtés. Vous vous montrez généralement à un public beaucoup plus large et vous faites connaître votre musique aux gens qui ne vous connaissent peut-être pas. Les choses sont très professionnelles et strictes, donc vous savez quand, quoi et comment très bien. Vous avez une chance de rencontrer des légendes sur lesquelles vous avez grandi – cela peut être super sympa comme avec DESCENDENTS ou bien pas si sympa comme THE OFFSPRING qui arrivent 5 minutes avant le concert en van en coulisses et 2 minutes après le concert, ils retournent à l'hôtel. Je ne les blâme pas, mais c'était un peu stérile… Le mauvais côté, parfois, c'est que si le tête d'affiche est super grand, les gens ou les promoteurs ne se soucient pas beaucoup du groupe d'ouverture. Par exemple, un concert avec DESCENDENTS, ils n'ont pas mis notre nom sur l'affiche, l'événement et nous avons commencé à jouer en même temps que l'ouverture des portes, 25 minutes. Donc, quand certaines personnes sont finalement arrivées, nous avions déjà joué la dernière chanson et les gens nous ont dit qu'ils ne savaient même pas que nous allions jouer là-bas.
Vous faites une blague sur la tasse de café ou est-ce moi ? Vous préférez le thé ?
Stanley : Je ne bois pas de café – EARL GRAY TOUTE LA JOURNÉE !!! Mais les paroles ont été faites par Dan, donc il devrait expliquer plus.
Dan : Haha, oui, la " tasse de café " (" Coffee mug ") est liée à DESCENDENTS, mais il n'y a pas de sens plus profond. Et si je dois choisir entre le café ou le thé, je choisirai le thé. Je bois et j'aime aussi le café, mais il est peut-être un peu surévalué. Donc, c'est juste un commentaire pour tous les experts auto-proclamés du café partout :D
Comment vous préparez-vous pour une performance en festival par rapport à un concert régulier ?
Stanley : Les festivals ont des règles beaucoup plus strictes – vous êtes trop lent pour faire le soundcheck ? Vous allez jouer plus court. D'un autre côté, il y a généralement des assistants de scène qui vous aident avec le matériel, plus d'équipes sonores professionnelles qui lisent réellement votre fiche technique, donc ils savent quoi préparer. Personnellement, je préfère les concerts en club – une atmosphère plus familiale.
À quoi les fans peuvent-ils s'attendre de votre set au Gros Tonneau ?
Stanley : puisque nous écrivons cela rétrospectivement, c'est difficile :D Je m'attendais à un festival familial et intimiste à la campagne et c'est ce que nous avons obtenu ! Totalement amoureux ! De super groupes, une super équipe, des professionnels et des gens passionnés !
Dan : Je n'avais aucune attente. J'avais juste hâte du festival et comme le dit Stanley, tout était si professionnel et les gens autour du festival étaient les plus gentils. J'adorerais revenir.
Comment vous assurez-vous que vos performances live reflètent l'énergie et les thèmes de vos albums ?
Stanley : vous ne pouvez pas vous en assurer. C'est toujours un mélange de toutes sortes de choses comme le son sur scène, l'humeur que vous avez avant le spectacle et même le dîner que vous avez avant le spectacle. Les fans font aussi beaucoup, si le public communique avec vous et répond à mes blagues super duper, alors l'énergie monte.
Quelles sont certaines de vos chansons préférées à jouer en live et pourquoi ?
Stanley : " Melt all the guns ", " Tin tin " et " Food song ". Amusant à jouer et beaucoup de chœurs.
Dan : " Food song " est super amusant, parfois j'aimerais pouvoir le rendre plus long. J'aime jouer " Lions of Kurdistan " et parmi les nouvelles chansons, j'aime jouer " Cocktail of Freedom" .
Comment restez-vous en contact avec vos fans, surtout dans les pays où vous ne faites pas souvent de tournée ?
Stanley : Internet et les réseaux sociaux sont les seuls moyens. La musique doit trouver son chemin par elle-même et si la base de fans est assez grande et bruyante, alors nous trouvons un moyen d'y aller en tournée ! Les gens sont responsables de ce que les promoteurs feront, si 50 personnes continuent de demander KRANG en France, vous obtenez KRANG en France !
Quel conseil donneriez-vous aux groupes de punk rock aspirants qui cherchent à se faire un nom ?
Stanley : haha, vous nous demandez comme si nous étions un grand groupe, eh bien, difficile à dire… il est important d'être soi-même, de ne pas le faire pour une quelconque célébrité ou argent, vous serez déçu très rapidement. Soyez humble, regardez autour de vous et reflétez les problèmes et criez à ce sujet ! Vous êtes un groupe PUNK !
Parlez et écoutez les fans, n'aspirer pas à la perfection et surtout AMUSEZ-VOUS !
Quels sont vos projets pour l'avenir après votre performance au Gros Tonneau ?
Stanley : À part 18 heures de route pour rentrer à la maison ? Nous faisons quelques concerts avec nos potes RABIES en République tchèque puisqu'ils sortent un nouvel album et nous allons célébrer 10 ans là-bas. Juste après, nous partons en tournée aux États-Unis. Et à la fin de l'été, nous commençons à préparer des chansons pour un nouvel album. Et nous continuons à jouer des concerts.
Quelle est la question que je n'ai pas posée et que vous auriez vraiment voulu répondre ?
Et quelle est la réponse ? (question stupide autorisée).
Stanley : Question – Quel est votre acteur français préféré ?
Louis de Funès !!! :D