Description d'un disque titre par titre, pouvant aussi bien traiter des morceaux en eux-mêmes, que de leur phase de composition, d'enregistrement et/ou de différentes anecdotes à leur propos...

LAST PREY - Another Way


Last Prey Date de sortie : 12 Octobre 2012
Label/Distributeur : Autoproduction
Site Web :
www.facebook.com/pages/Last-prey/159231141952
>>> Chronique du disque

Titre :
" Another Way "
Jerem : Après avoir enregistré le morceau éponyme, il était devenu clair que ça DEVAIT être le titre de l’album. Non seulement parce que c’est sûrement le morceau le plus marquant et dont, personnellement je suis le plus fier, mais aussi parce qu’il est un exact résumé de tout ce que représentent les sujets que j’aborde dans tout l’EP. Qu’il s’agisse de l’aspect personnel ou sociétal, tout en revient au même point : pour ne pas stagner, pour se construire, il est vital d’explorer de nouveaux chemins, de sortir des sentiers battus, même si cela nécessite des sacrifices. C’est aussi un appel du pied fait à ceux qui nous écoutent ou nous écouterons en leur montrant qu’ils ne sont pas seuls dans leur volonté de sortir des sentiers battus et de donner un autre sens à leur vie que celui qu’on veut nous imposer. On m’a d’ailleurs fait remarquer que presque tous mes textes comportaient le mot " change ", alors que ce n’était aucunement volontaire !
En-dehors de cela, ça fait également écho à mon expérience au sein de LAST PREY.
Pour faire court, je suis arrivé dans un groupe de potes qui jouaient ensemble depuis un bail. Il m’a donc fallu me faire une place, tout en faisant des concessions et en prenant d’autres directions : " Jerem, arrête de gueuler, concentre-toi sur la voix claire " fut un leitmotiv. Et ils avaient raison ! J’ai vraiment changé ma façon d’appréhender le chant, qu’il vienne de moi ou des groupes que j’écoute.
Tony : Ce titre représente énormément de choses pour nous. D'abord, c'est un nouveau départ pour nous avec Jérèm notre nouveau chanteur. De plus, notre musique a conséquemment évolué, notre façon de jouer aussi (changement de matos, d'accordage...). C'est également un clin d'oeil à la pochette puisque le seul moyen de se sortir de cet Ouroboros c'est justement de trouver " une autre voie ". Enfin, c'est aussi notre chanson préférée. Bref avec Jérèm, on a trouvé notre voie, on reste dans notre style souvent blacklisté mais que beaucoup de gens sont contents d'entendre en concert !

Tracklist :
1. Ghost rehab :
Jerem : L’un des derniers morceaux que nous avons pondu. J’ai tout de suite accroché sur la variété qu’il offrait et le côté psychédélique du break. Le thème est venu assez vite. Il retrace le parcours d’un gamin qui passe inaperçu et ne sait pas comment faire pour exister auprès de ses pairs. Il cherche à tout prix à s’intégrer dans un premier temps, à être comme les autres. Puis, il comprend, au fur et à mesure, qu’il ne veut pas de cette norme et qu’il préfère se construire différemment. Au point qu’en définitive, c’est la norme qui disparaît et le rapport de force qui s’inverse.
Tony : Un titre un peu old school, très minimaliste dans la construction mais avec plein de petits détails et un solo digne de DROWNING POOL !
Sam : Une de mes préférées ! Avec son côté nu métal simple et efficace. Le petit clin d'oeil avec la whammy aux années 90's...

2. Another way :
Jerem : Aaaaaaah, ce morceau, ce fameux morceau ! Il a eu plusieurs noms, plusieurs lignes de chant, plusieurs thèmes. Il m’en aura donné du fil à retordre. Si je devais choisir une bête noire, ce serait lui sans hésiter : des mois à lui donner sa forme finale. Finalement (et il était temps), Dame Inspiration a daigné pointer le bout de son nez… pendant la semaine d’enregistrement ! Le thème, les paroles, le titre et les lignes de chant me sont apparues d’un coup. J’en serais presque devenu croyant (tout est dans le " presque ") ! Juste avant l’enregistrement, je suis arrivé en me disant " ils veulent du chant clair, ils vont en avoir ! ". On a donc commencé les prises et j’ai alors vu les yeux de Tony changer d’expression. Il m’a même dit avoir eu une sensation dont nous tairons la nature. Toujours est-il que ce morceau est de loin le plus abouti de mon point de vue et qu’il ouvre la voie à un prochain défi : inclure du back vocals par l’intermédiaire de Tony (qui a d’ailleurs vivement manifesté son intérêt pour la chose lors des prises chant). Ce morceau ne peut exister avec une seule voix et c’est un plaisir de pouvoir partager ses lignes de chant. D’une certaine manière, ce morceau pourrait bien être précurseur de l’après " Another Way ".
Tony : Une bonne rythmique, un refrain accrocheur et encore un solo dont Sam a le secret !
Sam : Sûrement la plus moderne de l'EP. elle sonne très actuelle. quand on l'a composée, elle est sortie d'elle-même ça se ressent sur le cd, émotionnellement la plus forte.

3. Evilution :
Jerem : Je pense que c’est l’un des premiers morceaux que nous avons bossé ensemble. Une bonne dose de puissance sans pour autant oublier l’émotion (ça résume assez bien notre façon de faire de la musique, soit dit au passage !). Le titre est d’emblée très évocateur : quand on regarde le monde et ce vers quoi il tend, on ne peut pas dire que les choses s’améliorent… Le néologisme / jeu de mots résume cela à la perfection. On rejoint parfaitement le concept de l’ouroboros (et de LAST PREY) : cette espèce humaine qui s’emploie à s’enfermer dans une tautologie en s’autodétruisant par tous les moyens possibles et imaginables (" You dig our graves "). L’humanité est d’ailleurs bien plus à même de dépenser de l’énergie, de l’ingéniosité et de l’argent dans un but néfaste qu’à des fins plus louables.
Tony : La plus bourrin sans aucun doute même si le refrain adoucit un peu les angles, ça reste du pur headbanging.
Sam : Le côté obscur de LAST PREY ! La plus bourrinne du CD, c'est un régal de la jouer en live !

4. Evening girl :
Jerem : Peu le décèleront mais je peux vous l’affirmer : non, ce texte ne parle en aucun cas d’une mauvaise expérience sentimentale, en aucune manière. L’aspect sado-masochiste qu’il revêt est d’ailleurs une piste à suivre pour en comprendre le sujet réel. Le fait que ça se passe pendant la soirée est également un indice. Toujours est-il que cela évoque à la fois le regret mais aussi le caractère nécessaire de certains choix, de certaines erreurs et ses conséquences. L’histoire ne dit pas si le dénouement s’avérera heureux ou non. La raison est simple : personne ne le sait !
Tony : Le break me fait planer sur celle là, j'adore la montée finale qui se finit sur la fin du refrain. Qui trouvera de quoi traite cette chanson ?
Sam : Différentes ambiances de montées et descentes, et rentre dedans quand il faut.

5. Drowning :
Jerem : Ici, on retrouve ouvertement le thème du regret par rapport à une situation qui se dégrade progressivement, sans issue possible ou du moins pas encore connue. C’est l’un des morceaux qui me tient le plus à cœur, émotionnellement parlant, car j’y ai condensé tout un pan de ma vie et qu’il n’en est pas encore arrivé à son terme. J’ai réussi à retrouver l’état d’esprit, les sentiments que j’avais éprouvé lorsque j’avais écrit ce texte, pour les retranscrire tels quels lors de l’enregistrement. J’en suis ressorti au bout du rouleau psychologiquement (véridique) mais heureux du résultat. Un peu comme un acteur qui se met à fond dans le rôle de son personnage quitte à y laisser une partie de lui-même. Comme ce morceau est le plus long que nous ayons fait à ce jour, il permet de développer une multitude d’ambiances et de styles (le passage en acoustique m’émoustille encore !), tout en laissant le temps de se noyer doucement dans cette confession d’un écorché vif. C’est ce qu’on appelle remuer le couteau dans la plaie ! Je pense que ce titre a marqué un certain tournant dans notre manière d’appréhender les nouvelles compositions.
Tony : J'aime bien le break qui monte en puissance et qui apporte de la mélodie à une rythmique assez bourrine aussi. Y'a plein de changement de rythme, de mélodie et on se refile les riffs entre basse et guitare.
Sam : Une de mes préférées encore en live. Pour la première fois, j'utilise une électro-acoustique sur un passage, on explore des sons pas métal à la base pour les intégrer dans notre CD.

6. Tasteless :
Jerem : Et notre cher ouroboros est encore une fois de retour, mais cette fois, il est vu à travers le prisme de l’esprit. Cette sensation d’enfermement et d’inexorabilité, c’est un véritable huis-clos psychologique ! C’est assez paradoxal au vu du titre de l’album et du second morceau, mais après tout n’est-ce pas le propre de l’Homme ? On s’efforce de trouver des solutions, des améliorations, mais certaines choses semblent si profondément ancrées qu’elles paraissent immuables et on ne peut que constater son impuissance. La souffrance qui en découle finit par nourrir la haine et la violence, mais aussi l’épuisement et le renoncement. Si l’on ne peut pas apporter une réponse à toutes ses passions, il convient de les accepter et d’en faire quelque chose : la musique est justement là pour ça…
Tony : Le pré-refrain date de très longtemps, la première fois on avait abandonné l'idée d'en faire quelque chose. Au final, on a bien fait d’insister ! On touche la limite du métal là, pour le refrain on le fera dos à dos avec la clope au bec, et on mettra un chapeau haut de forme à Sam ! C'est le genre de morceau qu'on a composé en quelques heures alors que d'autres on va passer 3 répètes dessus.
Sam : Entre métal moderne, rock grunge des 90's encore une qui étonnera les auditeurs de cet EP !