Paris le 30/10/18
(Le Petit Bain)
Que dire si ce n’est que cette soirée était très attendue même si à deux jours de cette date, elle n’était pas encore figée sur mon agenda. Il a suffi d’un échange avec Jeff sur les réseaux sociaux pour que je puisse avoir un combo " Pass photo / interview " inespéré tant ce groupe est un des piliers du métal américain made in Sacramento et pour beaucoup a été aussi influent que DEFTONES ou KORN.
Le petit bain accueille donc cette soirée et nous aurons l’occasion d’écouter WILL HAVEN au-dessous du niveau de la Seine. C’est avec la fébrilité d’un adolescent que je me rends à la salle, rejoins le groupe au restaurant et me rends avant le concert avec Jeff sans les loges pour une interview. Le temps de sortir les albums et EP que j’avais glanés pendant des années pour une dédicace à la fin de l’interview, les premières notes de CONJURER résonnent alors que je ne descends pas de mon nuage.
Nous mettons fin à l’interview avec Mitch qui nous a rejoint pour que je puisse prendre les photos pour saisir ce métal extrême venu d’Angleterre.
Le groupe entame son set avec " Choke " premier titre de son premier album et le groupe plaque des riffs lourds revêtus de chants gutturaux. Il est palpable que le groupe n’aura pas un set très long mais est prêt à en découdre. Le style est assez frontal mais pas totalement dénué de finesse et " Scorn " extrait de leur premier EP " I " est enchainé rapidement. S’en suit un " A chasm forged in Dray and disarray " qui n’est pas là pour servir le thé dans des tasses en porcelaine. Le groupe ne fera pas toute la tournée contrairement à PALM READER et on sent que cette mini-tournée est vécue comme un showcase pour faire découvrir ses titres. Le double chant de CONJURER ne laisse pas de répit et se déchaine sur " Retch ". Sur " Hadal »", le bassiste descend dans la fosse pour haranguer le public et la chanson se termine dans une sorte Jam venue directement de l’enfer. Le titre de 8 minutes sur album est issu étendu en vue de transformer le Petit bain en chaos.
Set-list :
1. Choke
2. Scorn
3. A chasm forged in Dray and disarray
4. Retch
5. Hadal
PALM READER entre sur scène (sous Seine ?) et le style se rapproche beaucoup plus de WILL HAVEN que de CONJURER. PALM READER a auparavant fait quelques dates avec GLASSJAW ce qui permet de positionner le groupe anglais entre ces deux phénomènes US au niveau du style.
Le groupe a 6 titres pour nous convaincre et le pari est réussi, le groupe ne laisse pas de répits à une salle qui commence à se remplir. Le groupe entame les hostilités par un de ses meilleurs titres pour ne pas laisser tomber la pression que CONJURER a mis dans la salle. Le style s’apparente plus à ce que j’aime, plus mélodique moins trash que CONJURER et il n’est vraiment pas étonnant que ce groupe ait ouvert pour GLASSJAW. Le groupe alterne nouveaux et anciens morceaux les morceaux mélodiques nous renvoient aux années où FINCH et GLASSJAW se bataillaient la place d’oustider des DEFTONES.
Set-list :
1. Internal Winter
2. Always Darkest
3. Like a Wave
4. Inertia
5. Swarm
6. I Watch the Fire Chase My Tongue
Ce petit son qui vient de la fin nineties est une parfaite introduction aux rois de la soirée. Car on ne va pas se le cacher, la salle aurait été pleine même sans première partie. Lors de l’interview, Jeff ne semblait pas se rendre compte de l’importance que son groupe avait en Europe. Et on ne peut que se féliciter que la tournée leur ai permis de revenir par sur leur décision d’arrêter la musique après " Muerte ".
Vous dire que le combo " Fresno " / " Carpe diem " est un des départs de concerts les plus tonitruants que l’humanité ait connu est un doux euphémisme. Mais ce n’est qu’un début et ce qui devait être la tournée d’adieux (même si le groupe n’avait rien annoncé) devient finalement un immense tremplin pour que le groupe continue à nous distiller une musique frontale mais pas monolithique. En effet, le titre de l’album " Muerte " ainsi que la dédicace dans le livret du chanteur à ses acolytes"« thank you for this journey " comme si le voyage se terminait, étant des signes avant-coureurs de la fin d’un des meilleurs groupes du monde. Toujours est-il que cette tournée a montré à WILL HAVEN que l’Europe était prête à lui ouvrir les portes de plus grandes salles et notamment en juin prochain du HELLFEST.
Le groupe nous livre ici tous ses meilleurs titres, reprenant en intro sa récente reprise de PINK FLOYD qui a été dévoilé à l’issu de la tournée européenne. WILL HAVEN semble ne jamais avoir quitté le cœur des Parisiens. Jeff et Adrien se fendront d’un stage dive quasi épileptique tant la salle ne les a pas venir mais les accueille comme il se doit. Le groupe a en réalité pris sur ses vacances et payé le tour bus de leur poche pour faire cette tournée et on sent parfois un léger flottement entre les morceaux car ils n’ont pas à l’instar de leurs homologues des DEFTONES, 20 guitares qui les attendent dans les coulisses, cela sera le seul bémol à cette soirée.
Les meilleurs titres des albums sont ici brassés dans un tourbillon de riffs et sur le dernier morceau, Sean initialement au clavier prend une deuxième guitare pour alourdir le son de Jeff. Le groupe jouera plus d’une heure ce soir, dans la sueur mais avec toujours une classe et retenue. Les américains sont tellement à l’opposé de leur musique en dehors de la scène que c’est un plaisir d’échanger avec eux autour du merch alors que la salle se fait lentement aiguiller vers la sortie.
Set-list :
1. Fresno
2. Carpe Diem
3. Hewed with the Brand
4. Urban Agoge
5. Saga
6. FNM
7. The Son
8. Stick Up Kid
9. I've Seen My Fate
10. PF/ Choke (with Shine On You Crazy Diamond intro by Pink Floyd)
11. Winds of Change
Encore :
12. Dolph Lundgren
13. Miguel Encontro La Fe Otra Vez
14. Moving to Montana (with Sean Bivins on guitar)
Thank you Grady, Jeff, Adrien, Mithc and Sean for making a dream come true. It's a fucking good news you don't quit.
(Review et Photos réalisées par Djaycee)
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