TAGADA JONES+ BHASS PROJECT + ALIF SOUND SYSTEM + CONDKOÏ + BURNING HEADS + AKOP
Carmaux le 10/09/04
(La Maison de la Musique)


C’est par un beau jour de septembre que nous nous décidâmes de partir voir un concert qui allait s’annoncer haut en Watts surpuissantes et en volts électriques. Après une bonne heure de route à travers la cambrousse du sud ouest, nous voila rendu à la maison de la musique de Carmaux, lieu où les hostilités allaient se dérouler. Pas mal de monde présent (du skateur minot, au crust keupons bien anar’, en passant par les teufeurs et leur camionnettes). Du monde présent car il ne faut pas oublier que ce concert est organisé pour soutenir le groupe CONDKOÏ, qui a eu récemment quelques démêlés avec notre charmante justice française (pour les détails, voyez le site officiel du groupe).

Voila que démarre AKOP, jeune groupe qui venait certainement de la région toulousaine, et qui est ce qu’on peu appeler le groupe de première partie par excellence: Le combo nous délivra un métal un peu mou de veau, manquant franchement d’originalité, et qui virera sur la fin en dub geignard franchement pénible. Je ne m’éterniserai pas sur leur prestation, tant celle-ci était molle et basique, le public ne s’y étant pas tromper et ayant regarder le set bras croisés, mis à part une poignée de gars qui gueulait, mais qui connaissait bien le groupe aussi (et ça, ça aide).

Les BURNING HEADS arrivèrent ensuite avec l’entrain qu’on leur connaît. Simple, modeste, énergique, passionnés (15 ans de carrière quand même), voila les maîtres mots qui les caractérisent. Nos têtes brûlées ont donné un électrochoc à la salle en nous bousculant le cerveau de leur HxC mélodique toujours aussi rapide. Les brûlots punks s’enchaînent avec vigueur, période " Taranto " et " Escape ", ils sautent de partout avec vigueur, le public les aiment et le fait savoir. Petite escapade vers la période reggae par la suite. Le public commence à sortir les pétards, l’ambiance se calme un peu avant de repartir à fond les manettes sur un "Thinking of the Time" où le bassiste des CONDKOI viendra exécuter deux trois tricks de skate old school, et pour finir, sur la fameuse reprise des ADOLESCENTS " No way " (un classique dans le set des BURNING).

Si le set des orléanais fut court, ce fut pour laisser la place aux CONDKOÏ (pas vraiment prévu sur l’affiche). Les toulousains arrivent et montrent qu’ils sont contents d’être là. La formation enverra la purée, avec un HxC old school ultra rapide, deux chanteurs virevoltant de toute part, des chœurs incessants que le public déchaîné reprendra avec grand plaisir. Alif viendra même conclure avec un morceau long et relativement improvisé sur lequel l’alternement Ragga/HxC n’aura pas vraiment d’effet. Un très bon set qui aura eu le mérite de réveiller le public qui s’attaquera tout transpirant au bar…

Exit les Hardcoreux, place maintenant au teufeurs avec le sound system virulent que nous propose Alif et ses comparses. La ville de Castres est dans la place. L’écran géant est installé (projetant des images bien propagandes histoire de faire réagir le public). Et c’est partis pour 45 min de Big beats, Boucles, samples sur lequel notre ami Alif éructe son flow Hip hop / Ragga. Il faut aimer le sound system pour aimer le combo…mais force de constater que le set est bien intense, et qu’il rivalise sans peine avec le coté cru du punk.
D’ailleurs, Alif ne mettra pas longtemps à se faire rejoindre par les BURNING HEADS afin d’exécuter quelques morceaux de leur projet commun (BHASS). Du loop, du beat electro, une batterie organique (mais réelle), et des riffs de guitares punk: la formule est innovante, mais ô combien alléchante. On se laisse complètement entraîner par cet entrain que tous les protagonistes dégagent. La réunion de deux univers (électronique et électrique) à son apogée : c’est tout simplement brillant.

Pour terminer, voilà les bretons de TAGADA qui arrive: pas de chichi, pas de wah wah (chihuahua, ok, c’est nul), on envoie la sauce direct, dieu reconnaîtra les siens. Du riffs punk HxC à la pelle, des paroles incendiaires scandées par la foule, des zikos déchaînés. Pas de soucis, c’est la guerre que TAGADA à déclarer au sud ouest. D’ailleurs, les photos furent tout simplement impossible, le pit fut intense en pogos furax et en slams, digne des envols des meilleurs pélicans du monde (pour vous résumer l’envol du pélican, ça se jette, et ça s’éclate la tronche par terre…). " Manipulé " (le titre de gloire de TAGADA), " Ecowar ", " Gauche-Droite " sont quelque-uns des compos joué ce soir la, interprété avec une verve qui n’a pas bougé depuis leur début de carrière. Et encore un énorme set à leur actif, ponctué par un rappel que le public a eu du mal à suivre (faut dire qu’il s’était bien donné et qu’il faisait bien chaud…). Au final, un très bon plateau Punk (mais ouvert cf Alif) dont on espère revoir plus souvent une telle composition et surtout, une telle ambiance…


(Review réalisée par Le Punk Sportif de la Pepper-Zone)

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