STAIRCASE PARADOX + CRAVING
Châteaudun le 07/04/12
(Le Coffre à Bières)




Si vous lisez de temps à autres mes articles, vous savez que l'éclectisme c'est carrément mon mug de thé vert matcha. Alors une affiche alignant un groupe de pop rock shoegaze, enfin on va dire indie rock (sic), que je venais à peine de chroniquer, STAIRCASE PARADOX, et une formation de metal hardcore que j'avais chroniqué un an auparavant, CRAVING, ça ne peut s'avérer être qu'immanquable !

Bien arrivés dans la SPDXmobile, les STAIRCASE PARADOX lance, super loin, le show. Les ambiances qu'ils savent provoquer sur leurs CD sont là, on se laisse porter par celles-ci et on s'imagine déjà dans le ciel azur flottant sur des nuag... barouf, enfin ça c'était avant qu'ils ne nous balancent des riffs plus puissants, mais toujours aussi aiguisés, que sur leurs skeuds. L'alchimie entre cette capacité mélodique aux atmosphères bien senties portées par le synthé rouge (super important) de Janilis, provoquant des sensations jusqu'alors refoulées en nous et cette énergie décuplée, et plus encore mais je suis comme Sébastien Loeb après octuple je galère pour savoir comment on dit, en live par la rage des cordes de Pauline, Alexis et Billy et la puissance des futs de Benoît, devient peut-être encore meilleure que celles de leurs disques, qui est pourtant déjà sacrément ragoutante. Ajoutez à cela les choeurs féminins transmettant des émotions de haut niveau et vous obtenez un cocktail détonnant entre finesse et force, un peu comme de la moutarde quoi.
La musique c'est bien, mais le sport aussi, Billy souhaita donc conserver les retransmissions sportives diffusées derrière eux. Qu'à cela ne tienne, le fougueux éphèbe du band en profita pour régulièrement jeter un oeil sur le déroulement des rencontres, des scores et parfois même du changement de ballon, moi-même j'ai été surpris que l'on joue au football avec un ballon ovale, je pensais qu'il était octogonale. Leur musique se trouva si prenante que personne ne remarqua le score du club de rugby de Grenoble, qui pourtant tenait à coeur à Billy, j'ai bien cru recevoir à ce moment-ci d'ignorance de ma part un verre de Beauce Cola en plein dans mon petit minois, heureusement j'ai échappé au châtiment corporel pour une fois.
Leur indie rock (double sic, prononcez à l'armoricaine S.V.P.) percute et surprend même certaines personnes qui avaient écouté leur musique (si, si, je vous assure ça existe) auparavant. Pour preuve, à la fin de ce spectacle rires et chansons on m'a dit " C'est vachement plus rock que sur leur Myspace ". Et oui moi aussi j'ai été choqué, des gens emploient encore l'expression " vachement " et pire encore, utilisent toujours Myspace de nos jours... j'ai immédiatement sorti mon Bi-Bop pour le raconter à tout le monde. Le final ne pouvait se réaliser sans feu d'artifice, ce dernier portant le nom de " Sunday is... (a fake last song) ".
Morceau de SPDX dont je suis le plus féru, mais à la fois je le déteste car il hante mes nuits et paradoxalement mes jours aussi, en particulier les " Hinhinhinhinhinhinhin " du refrain. Billy me lança d'ailleurs un regard qui en dit long durant ces multiples chorus, je peux vous certifier que j'ai une méga touche. La belle brune (Billy) jeta également sa gratte à la fin du concert, aaah je connais ça, c'est du BB Brunes style, isn't it ? Si bien que pour le rappel (quoi ?), régler de nouveau tout son bazar et pédales d'effets s'avéra plus long que le set de nombreux groupes ricains.

Set-List Staircase Paradox :
Lillies
Twins by a Photograph
Soundtrack vs Paddington
Miss Miss Miss Me
Desperately
Anything
Red Rose
Blood Stains
Sunday is... (a fake last song)
Reduce / Unrecycle vs D.A.W.N.



Après tant d'efforts, reposons-nous un peu avec CRAVING, cinq garçons dans le vent qui prêchent la bonne parole HxC dans un univers metal brut et à la fois groovy. C'est impossible à expliquer, mais ils ne font pas qu'envoyer la sauce, ça swingue et ils le font terriblement bien ressentir. Ne vous méprenez pas, il ne s'agit pas d'un metal fusion, on a bel et bien en face de nous du pur metal hardcore, empli de testostérone, ultra costaud, mais pas uniquement. On y ressent vraiment ce truc en plus qui va au-delà de la grosse baffe possible chez tout un tas de groupes, contrairement à ce mojo qui lui n'est pas accessible à tous et encore moins dans les musiques dites extrêmes.
Entre David martelant les futs, d'ailleurs je le cite : " On m'a demandé de cogner alors je cogne ", Giu à la basse, Maignan et Boj aux guitares, le flow et la force de la formation entraine et percute. Si chaque morceau est assurément une réussite, mention tout de même à " Kalashnimosh " qui ressort du lot pour moi, peut-être car il s'agit de la première chanson que j'ai entendu de CRAVING il y a maintenant plus d'un an et demi, le temps passe si vite... Je ressens quelque chose d'encore carrément plus fort lors de son interprétation, ça ne peut pas vraiment s'expliquer.
D'ailleurs à l'interprétation vocale chez CRAVING on retrouve Raph, véritable maitre en la matière. Un charisme à en faire pâlir tous ceux ne recherchant que la starification et une voix tout bonnement énOrme, il s'impose et en impose. On notera que le groupe joua également des retransmissions sur l'écran dans leur dos, à commencer par de la moto qui tout à coup devint de l'équitation, imaginez leur surprise, si je me laissais aller à la facilité je dirais que c'était le rendez-vous des bourrins ! Mais également les résumés des matchs de L1 de football, qui virent d'ailleurs deux gaillards dont je préfère taire l'identité, appréciant pourtant le show et étant jusqu'ici dans l'ambiance, lever le poing de joie après un but de Montpellier.
Le groupe était bien entendu persuadé qu'ils exécutaient ce geste pour la même raison que le reste du public : pour la musique et l'atmosphère créée par ce live. Triste la vérité de cette affaire est. On arrive à la fin de leur set explosif et on se dit qu'on reconnait bien là le style des bad boys de Briconville.


(Review réalisée par Blytch)

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