PSYKUP + JAMBINAÏ
Mérignac le 24/11/17
(Le Krakatoa)


A la base, la venue des sud-coréens de JAMBINAÏ au Krakatoa était programmée pour Avril 2017. Mais pour une raison que, personnellement, j'ignore, celle-ci avait été reportée au 24 Novembre. La déception à l'annonce de l'annulation avait été forte car, suite à l'invitation de l'équipe du Krakatoa à venir couvrir cette date, j'avais découvert un groupe qui m'était jusqu'alors inconnu mais qui fait désormais partie des perles de ma discographie. J'étais impatient de découvrir les coréens sur scène. La déception fut cependant d'assez courte durée puisqu'en plus de l'annonce d'un report pour le mois de Novembre, vint rapidement celle de la venue de PSYKUP pour se joindre à la fête... putain de Dieu ! L'affiche se présente pour le moins éclectique, mais tout autant fichtrement bandante !

C'est donc quelque peu impatient que je piaffe jusqu'à ce 24 Novembre et prends ma caisse ce soir pour rallier Mérignac. Arrivé sur les lieux légèrement en avance, je peux prendre la température tranquillement. Le Krakat' ne fera pas salle comble ce soir mais le public a tout de même répondu présent à l'invitation et il y a déjà une petite foule bigarrée qui patiente sagement devant la salle. Une fois dans la salle, le concert ne tarde pas à démarrer...et c'est JAMBINAÏ qui s'y colle pour ouvrir la soirée. Ce fut une surprise pour certains de voir le groupe annoncé " tête d'affiche " débuter mais ça se tient : " L'audience des sud-coréens reste encore assez confidentielle et on monte progressivement en température, on se chauffe tranquillou, histoire de ne pas risquer le claquage bête lors de la furia PSYKUP ". Ce serait con de se blesser en début de partie, d'une vilaine pointe aux ischios ou au mollet... et les toulousains qui comptent de très nombreux fans dans le coin fêtent quand même leur grand retour en gironde où ils jouent presque à domicile... donc ça se tient.

JAMBINAÏ investit donc la scène du Krakatoa et accrochent immédiatement l'assistance. JAMBINAÏ, c'est un post-rock original, tellement personnel et inimitable, l'alliance des instruments modernes (guitares électriques, basse, batterie) et des instruments traditionnels (geomungo, haegeum, piri, taepyeongso) pour le meilleur, une musique envoûtante, entêtante, qui transporte, loin, très loin. Un mix à la fois délicat et abrasif, parfois mélodieux, parfois dissonant, évoluant toujours sur le fil du rasoir, en tension. La musique du combo est difficilement descriptible. JAMBINAÏ ça s'écoute, ça se déguste, ça se découvre, et le Krakatoa, comble, une fois de plus, à peine un mois après avoir fait débarquer GODSPEED YOU ! BLACK EMPEROR, le public curieux ou connaisseur. Le groupe est souvent " comparé " à GYBE justement, à MOGWAÏ ou encore EXPLOSION IN THE SKY, mais la comparaison reste extrêmement partielle et casse-gueule pour tenter de définir au plus juste ce qu'est la musique de JAMBINAÏ. En effet, celui-ci brise de façon magistrale les stéréotypes et marie à merveille les sonorités typiques des instruments traditionnels au son rock des guitares saturées.
Et la prestation scénique est encore bien au-dessus de leurs productions discographiques. JAMBINAÏ fait clairement partie de ces groupes qui prennent une toute autre dimension sur scène et offre à son public une expérience inédite incroyable. Le moment est tellement jouissif. Je peux le dire, ce set est l'un des plus intenses auquel il m'ait été donné d'assister. Un régal de sensibilité, de sincérité et d'intensité.
L'ensemble est captivant, et il semble que le public est entièrement conquis.

Viennent ensuite les quasi-locaux de PSYKUP. Leur venue était attendue, les adorateurs de l'autruche n'ont pas fait vibrer les planches bordelaises depuis un bail. Ils avaient bien foutu le feu lors d'un passage récent au festival Invasion de Lucanes à Libourne, mais leur dernier assaut dans la capitale girondine commence à dater un peu. C'est désormais chose réparée puisqu'ils viennent compléter l'affiche de la soirée, histoire de bien montrer que le groupe est ressuscité, et qu'en live c'est toujours " branlée ". Forts d'un nouvel album paru ces derniers mois (" Ctrl + Alt + Fuck "), ils viennent groover le Krakat' !
Petite intro surf-music dans la tonalité de l'ambiance accompagnant le dernier opus et " Bim ! " c'est parti ! L'intro fut courte, juste le temps d'une petite caresse sur la miche avant d'appliquer la fessée. Je sais, pour les avoir vus à de nombreuses reprises entre " Sors la tête " et " Le temps de la réflexion ", les gars passionnés, sincères jusqu'au bout des orteils et donnant tout sur scène, mais j'avoue avoir un peu décroché après leur deuxième opus et suis curieux de revoir les toulousaings sur scène après toutes ces années. Et bien, pour un retour, c'est un sacré retour, ça envoie toujours autant, ça joue toujours autant, ça groove toujours autant, ça gère toujours autant sur scène, le show est toujours aussi efficace (communication avec le public, la blague qui va bien, l'imitation de Hetfield pour faire marrer l'assemblée, le wall of death...), c'est bonard quoi. Tous les " classiques " y passent, revue d'effectif de tous les albums du groupe. Le set d'une heure passe comme une lettre à la poste, pas de temps mort, toujours à bloc. Et si j'avoue avoir été un poil de cul moins dedans sur le milieu du set, le combo s'est chargé de me rechopper sur la fin avec, notamment, un long rappel fortement plébiscité par le public, qui s'est bien étoffé au fil de la soirée et se retrouve chauffé à blanc.
PSYKUP lâche les derniers watts avec des saillies bien senties extraites de leur premier EP " Sors la tête " qui me ramènent quelques années dans le passé et ravivent les avalanches de slams. Là, c'est la cerise sur la tarte à la crème, ça défonce, tout le monde est aux anges, fans de la première heure comme néo-conquis. PSYKUP sait toujours autant convaincre, et c'est sur scène qu'il le fait le mieux.

C'est ainsi que se conclue cette fort belle soirée proposée par l'équipe du Krakatoa.


(Review réalisée par Ciryl)

<<< Retour >>>