PRIX CONSTANTIN 2004
Paris le 09/11/04
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Difficile de cerner cette soirée du mardi 9 novembre. Nous entrons parmi les VIP de la soirée.
D’un côté de la scène surgit, un Nagui puis un Julien Clerc qui nous chante " Utile ", puis le tant attendu CALI (mon favori pour cette édition 2004) qui malgré un album pop/variet’ est extrêmement rock en live, malgré un violon qui accompagne la plupart de ses chansons. " Elle m’a Dit ", titre single aux paroles qui n’ont rien à envier à celles de MIOSSEC, pourtant un expert dans ce style. Le pauvre CALI passe en premier dans une salle remplie d’un parterre de journalistes, de DA et de personnels de labels venus soutenir leurs poulains. Preuve de ce don de partage avec le public, CALI, pour lancer des invectives au public, est venu au milieu des sièges de la fosse à grand coups de " Je marche sur les Dossiers des Fauteuils ". Et là miracle, le public se réveille, chose qui ne se reproduira qu’à 2 ou trois reprises dans la soirée. A partir de ce moment, on peut dire que les dés étaient jetés malgré les grosses pointures parmi les sélectionnés de ce soir.
Disco: Labels


Vient ensuite TETE et un extrait de son album " A la Faveur de l’Automne ", " Ton Absence " titre à la fois doux et profond, rock flirtant avec un BEN HARPER mais il serait dommage de réduire TETE à cette seule influence. TETE a su séduire tout en douceur à la fois timide derrière ses lunettes et décidé dans son jeu de scène (malgré un micro beaucoup trop haut pour lui, l’obligeant à chanter et jouer sur la pointe des pieds). TETE avec son dernier album et un premier single éponyme à celui-ci nous charme par la douceur de sa musique et de sa voix. TETE a bel et bien sa place parmi la sélection de ce soir.
Disco: Epic


Une invitée " surprise " ZAZIE vient pousser sa chansonnette, single d’un album à venir en 2005, nous avons eu la primeur (malheur ?) de connaître ce titre en avant première…


L’ancien " les Innocents " vient reprendre la scène en offrant un son meilleur au Trianon car les samples de ZAZIE n’avaient pas convaincu grand monde. " Mon ami d’en haut ", chanson tiré de son album " Plus de Sucre " sorti sous son nom propre, JP NATAF vient un peu jeter un froid car on sent que la chanson est dédicacée à quelqu’un qui manque. On retrouve avec délectation la voix qui avait bercé nos années lycée pour les plus jeunes d’entre nous mais cette fois-ci avec « plus de sucre » car entièrement acoustique.
Disco: Tôt ou Tard


Pour tout vous avouer avant d’assister à cette soirée j’avais fait " un top 3 " pour ne pas avoir l’air trop con si CALI ne remportait pas le prix, en deuxième position ex æquo arrivait une superbe voix flirtant entre DIDO et NORAH JONES, FEIST avec son endiablée " Mushaboom ".
Un savoureux mélange de Pop et de Jazz. Un album parfait qui remplace aisément les demoiselles trop commerciales citées plus haut. En plus la demoiselle est charmante… Que demander de plus.
Disco: Polydor


Arrive un autre invité « surprise » sous les traits de GERALD DE PALMAS -on a beau dénigrer certains artistes, le simple fait de les voir soutenir ces " révélations " du prix Constantin inspire le respect. On vous rappelle que la musique, la Vraie, se trouve sur scène et non dans un prime de TV. Nous avons le droit au single du nouvel album qui vient de sortir et qui à vrai dire est beaucoup plus digeste que celui de ZAZIE. " Elle danse " serait presque entraînant si le public n’attendait désespérément la suite des sélectionnés.
Disco: Polydor


Et justement suit un artiste qui arrive aussi dans mon " top 3 ", RIDAN. Ancien rappeur désormais se plaçant sous la protection artistique de BREL, BRASSENS ou RENAUD, voici un cursus un peu particulier. " La Partie de Golf ", titre venant clôturer le magistral album " Le Rêve ou la Vie ". Des textes et des mélodies à fleurs de peau. Le flow de RIDAN est enraciné dans celui du rap mais on le sent contenu comme si le RIDAN version variet’ se contenait. Un Vrai live de RIDAN doit être assez impressionnant.
Le choix était difficile mais n’oublions pas qu’au départ 186 albums étaient en sélection. Ce soir c’était donc la " crème de la crème ".
Disco: Epic.


La suite de la soirée est entre les mains d’un chanteur à chemise de bûcheron un brin efféminé, FLORENT MARCHET. Le titre qu’il joue est inévitablement " Tous Pareils " petite pépite dans un album fait maison. Un brin de voix empruntant à la fois à MIOSSEC et à SOUCHON, les textes cyniques par rapport à notre soif de modernité qui fait de nous des clones.
Disco: Barclay.


Les Lauréats de l’année dernière, MICKEY 3D sont venus en duos pour chanter « Mimoun » et on espère que CALI et les autres de la sélection auront autant de chance que leurs prédécesseurs, avec 3 victoires de la musique.
Disco: Virgin.


Une invitée venue du Mali trouve sa place parmi ces artistes. ROKIA TRAORE a beaucoup de choses pour elle dont une voix magique et des musiciens qui utilisent des instruments traditionnels. On peut penser à la fois à COCTEAU TWINS et EKOVA avec un background traditionnel africain. L’ensemble des textes dans un dialecte malien nous transporte loin du boulevard Rochechouart. On lui souhaite un bel avenir car sa franchise et la qualité de ses compos méritent de dépasser les frontières.
Disco: Label Bleu


Un compositeur de renom qui a travaillé avec des grands noms comme MIOSSEC (omniprésent ce soir...) prend les rênes de la soirée avec " Vu d’ici ". PIERRE BONDU a les dons de compositeurs d’un BIOLAY le caractère BOBO en moins. Les orchestrations sur cet album sont beaucoup plus léchées que sur son premier qui était énormément pop. PIERRE BONDU peut aussi bien jouer en duo acoustique qu’avec une formation rock qui dépote en décibels. Un album qui se réécoute plusieurs fois pour en trouver toutes les subtilités. La formation de ce soir est résolument rock et finalement on se dit que tous les artistes présents avaient leur chance.
Disco: PIAS

Tous les artistes ? Heu peut être pas… Ah on me dit que VERONIQUE SANSON n’est pas dans la sélection. La chanson " La Douceur du Danger " raconte le danger de l’alcoolisme et la version qu’elle nous a faite ensuite de la pourtant superbe chanson de BERGER " Ces quelques mots d’amour " nous prouve que « la douceur du danger » a des effets sur le cortex. Sanson ce soir c’était une pub avec marqué :« A CONSOMMER AVEC MODERATION, L ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTE ». Douste-Blazy tu sais où trouver des gens pour la prévention. VERONIQUE SANSON nous a pourtant livré une version tout en puissance de son single mais bon passons… Dommage c’est néanmoins " Rock and Roll " dans l’attitude.

Le chanteur qui suit a lui aussi nourri une vie d’excès qui a failli lui coûter beaucoup. Des OD, des énormes soucis de santé mais il en faut plus pour abattre DANIEL DARC. L’écoute de son album est à la fois difficile car on sent énormément de tension malgré les ballades ; une voix sur le fil du rasoir ne peut se cacher derrière les claviers. Le titre " Psaume 23 " adapté d’un texte de la Bible associé à des samples et claviers nous montre que même si l’enveloppe humaine a souffert d’excès et de tatouages comme des marques indélébiles de sa vie passée. DANIEL DARC renaît sur cet album à la fois austère par les textes et brillant par la musique qui cachent à la fois si mal ses blessures tout en les accompagnant pour les rendre comme indolores. La prestation de DANIEL DARC ce soir n’était pas à vrai dire transcendante, l’homme étant je pense plus habitué aux salles de concerts et aux studios qu’à des soirées mondaines comme ce soir. " Je me souviens, je me rappelle " est l’exemple parfait de ce regard nostalgique tourné vers le passé accompagné de musique rock mêlée à des claviers. C’était un « écorché vif, il en a des sévices »… mais pour le meilleur musicalement.
Disco: Mercury


The last but not least: JEANNE CHERHAL avec des cheveux courts mettant à mal les belles pages que Télérama lui consacre car les photos ne sont plus vraiment d’actualité… Enfin la belle Jeanne seule avec son grand piano et son air d’intellectuelle timide se transforme lorsqu’elle commence à chanter " un couple normal ". JEANNE CHERHAL se fait une place entre un VINCENT DELERME, un BENABAR ou UNE LYNDA LEMAY pour le côté " je critique le quotidien de tous au second degré ". Le titre de son album " Douze fois par an " est plutôt éloquent puisqu’il parle des problèmes féminins associés au cycle lunaire… " Le Petit voisin " emprunte musicalement à du BRASSENS ou du BREL et singe le quotidien des habitants d’appartements et de la vie estudiantine. Un disque drôle et simple aussi délectable que sa prestation de ce soir.
Disco: Tôt ou Tard


Une soirée qui se termine par une rediffusion de la chanson de CALI " Elle m’a dit ", montée pour l’occasion comme elle le sera lors de la diffusion.

A noter que les artistes devaient faire une reprise pendant la balance :
- CALI: " One " de U2
- TETE: " Redemption Song " de BOB MARLEY
- JP NATAF: " Andy " des RITA
- FEIST: " Do you want to know a secret » des BEATTLES
- RIDAN: " Le Pornographe " de BRASSENS
- FLORENT MARCHET: JANE BIRKIN
- MICKEY 3D: " Killing an Arab " de CURE
- ROKIA TRAORE: CLAPTON
- PIERRE BONDU
- DANIEL DARC: " Dansez sur moi " de NOUGARO
- J.CHERHAL: " Bidonville " de NOUGARO


(Review et Photos réalisée par JC )

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