NESSERIA
Scandinavia Tour le 26/10 au 09/11/07
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26/10, Olivet, Metaloween.
Les gars de Nancy (Julien, Ben) auront du retard. La douane les a arrêtés avec pas mal de shit. Détruit sur place, les condés etc. Le metaloween est un petit fest local, et c’est sa dernière édition. C’est la seule date française de la tournée, à côté d’Orléans-Surveillance. On revoit des potes avant de se tailler de ce trou. En fin de soirée, un groupe de reprises de METALLICA nous inflige ses " Master ! Master ! " ponctués par le light show… Un gosse prend sa première grosse cuite, les pompiers le ramassent. Master…

27/10, Wermeslkirchen, Heatcoretage fest.
C’est un excellent AZ (centre de jeunesse autogéré), géré par des gens qui y tiennent, ça se voit. Carsten nous accueille avec des kilos de bouffe terrible, l’ambiance est détendue. L’affiche est aussi excitante (MY DEFENSE, EA80, PERTH EXPRESS, TEFRA, ANTITAINMENT), la scène est très bonne, et on y prend un maximum de plaisir. Bonne soirée, beaucoup de monde. Après ça, on diffuse dans le bar un diaporama " worst album covers " bien terrible. En prime, la présence de nos amis d’Aachen, Arthur et Nicole. C’est la 11ème édition du Hartcoretage, on dirait que ça va durer encore un bon paquet d’années.

28, Fürstenwalde, Club Im Park.
On se dirige vers l’Allemagne de l’est, et c’est tout de suite autre chose. Kristian, l’organisateur du concert, nous raconte qu’ici c’est 25% de chômage chez les jeunes. La salle ressemble à un club du désert ricain, à la différence qu’il est perdu en forêt. C’est Blair Witch. On joue avec un groupe de mitôl, un groupe de metalcore, des jeunes. On casse des cordes à la chaîne, on finit le set à une guitare, mais le public qui ne s’est pas barré bien dedans. Kristian nous refile un cachet qui nous semble «énorme », mais pour lui c’est ok. On a une vague impression de hold-up, alors que c’est tout simplement un type cool qui gère son truc du mieux qu’il peut. On est logés dans une guesthouse bloquée dans les années 60. Réveil sur le Pascal Sevran bavarois, ça yodle, les femmes ont des tresses et les mecs des bretelles.

29/10 Göttingen, Juzi.
C’est un très gros club, du genre squat sous contrat. Antifa jusqu’à la mort. Les balances sont difficiles, mais on finit par venir à bout d’un gros buzz qui tue le son. On joue avec un groupe de punk DB qui envoie, LIGHTS OUT. Ce soir ma voix est morte. Je gueule comme un con. Après ça, on nous refile de la binouze par citernes entières. Bon lundi. On nous loge dans une résidence étudiante autogérée, squat officialisé également. Il y a des oisifs joyeux partout.

30 octobre. Copenhague, Lades kaelder.
On prend le ferry pour une petite demi-heure. Juste le temps de faire du change, et d’attraper des clopes et de la vodka au duty-free. C’est dommage, mais pas le temps de se traîner à Copenhague. On bouffe chez Mickael, chez ses parents. Accueil familial et chaleureux. On joue avec SLICK SLICK SLICK SLICK SLICK (ok... 5 fois), un duo qui fait du LOCUST… Jusqu’aux masques. Notre chanteur est malade, pas un son ne sort de sa gorge. Je fais toutes les voix, mode impro. Je re-geule comme un con. A côté, il y a un sex shop où on vend le " challenge ", un butt-plug aux dimensions totalement déraisonnables. Une connerie pareille, on en fait forcément une vanne de merde qui revient trop souvent.

31 octobre. Off on the road.
On roule jusqu’en Suède, avec un peu de ferry en prime. Sur la route, il ya une fumerie de poisson dans les bois, couleur locale à mort. Les non-végétariens bouffent du saumon dans le camion. Direction Gävle, on trouve le moyen de tomber en rade sur l’autoroute, au milieu de nulle part. On répare ça avec un cable de vélo qui se trouvait dans le camion. En fait il était prévu pour ça. On fait Mac Guyver, on repart. On arrive enfin chez les GRIZZLY TWISTERS. On se retrouve chez David avec Fred, Klara et Yohan, à boire du vin chaud, et à écouter du black metal. On se marre bien, ils essayent visiblement de nous coller une cuite. On est des invités sympas, alors on s’en fout plein la gueule.

1er novembre. Umeå, Verket.
C’est très au Nord, ça commence à se sentir. On joue dans des locaux de répétition, ceux que fréquentent habituellement CULT OF LUNA. On joue avec SUPPRESSION et un groupe de grind dont j’ai oublié le nom. Le public est nickel, super réceptif, ça se passe bien même si la basse décide de ne plus fonctionner. Je joue sur une basse playschool, j’ai l’impression que je vais la fracasser à chaque note. On nous emmène ensuite à La Ferme, sur une Ile sur le fleuve. La campagne à la ville. Je ne sais pas combien de personnes vivent là-dedans, c’est immense. Le lendemain, je suis réveillé par un rat, et on se fait un petit déj’ dans la cuisine où un concert se prépare.

2 novembre, Lulea, Lilian.
Le lendemain on fait réparer la basse chez des types qui fabriquent des guitares pliables. Le seul martiniquais de Suède se la joue en nous racontant ses exploits sexuels, et cherche à nous faire flipper à propos d’une éventuelle tempête de neige, qui nous serait fatale, à coup sûr.
Y’a pas mal de route à travers la forêt suédoise. C’est beau mais c’est long. On se fait un arrêt pour se faire de la bouffe dans un hameau de trois ou quatre habitants, Sivik. On continue, le vent est énorme, surtout sur une sorte de viaduc au dessus d’un lac. On se pointe au Lilian, c’est une salle théâtre magnifique. On joue de nouveau avec SUPPRESSION, et aussi avec ANGEL WITH NO ARMS, qui nous fout une bonne baffe. Pas beaucoup de monde, mais ça se passe au mieux. Quand on sort de là, c’est la sortie des boîtes, les gonzesses du coin viennent nous voir, ça fait " fucking les fançais ", elles sont saoules. Leurs mecs crachent sur le van, on se marre bien. On va chez Klaus ce soir. Il faut aller chercher un pied de charley oublié la veille, et qui arrive par un bus. Une fois récupéré, on va boire chez lui, sa gonzesse et ses amies. Elles nous gavent avec une chanson de leur cru, sur leur rue. Mais Klaus a une collection des bouteilles de Lordi Cola, alors…

03 novembre, Oulu, Ikkan Pubi.
On arrive en Finlande, dans un bar country ultra-glauque. On est accueillis par des vieux pochetrons qui nous parlent en Finlandais. L’un d’entre eux nous file 50 euros parce qu’on a fait nos balances, et qu’il cherche à briller devant une vieille putain. Il fait un froid horrible dehors. On joue avec BRUTOPIA, un groupe de grind local. Bonne soirée, et c’était pas gagné d’avance vu le lieu. Greg a fait de la batterie derrière une palissade en bois, en dessous d’une tenture avec un gros aigle moche. On va chez un type aussi cool que bordélique. Il a un sauna, on tente le coup. C’est idéal pour achever la soirée. On se dit qu’on le refera.

04 novembre, Jyväskylä,
Le trajet est long, mais sans encombre, à travers la Finlande. Arrêt typique dans une aire de repos où on fait sonner d’énormes cloches. C’est aussi aberrant que marrant. On retrouve Chris, à l’origine du booking en Finlande. C’est une salle énorme, pro. On profite des loges de rockstars, où il y a à boire pour deux ans. J’ai oublié le nom des groupes qui jouaient avec nous ce soir-là. Ca m’en en touché une sans remuer l’autre, j’aime pas les grosses salles comme ça. La salle n’est pas exactement pleine, et c’est étrange de jouer sur une scène si haute, et si loin du public. Bref, la soirée s’achève sur un sauna géant, on dort dans des loges qui sentent encore le NAPALM DEATH.

5 novembre, Lappeenranta, Husaari
A notre arrivée, on a le temps pour se poser dans un bar rock tranquille, et se faire des pizzas pas cher. Le bar où on joue ce soir est perdu dans une ville perdue dans un froid polaire. Au bar l’accueil ne l’est pas moins. Peu de gens, peu de motivation. L’orga est aux abonnés absents. On joue avec un groupe Lituanien qui trouve bien plus pratique de tourner sans aucun backline. La soirée se termine vite, et on se retrouve hébergés chez une gamine de 16 piges, mise au courant au dernier moment. Personne ne la viole, ni ne met à sac son appartement. Ses potes sont des chiens.

6 novembre, Tuku, TVO
Le TVO est le repaire d’une résidence étudiante géante. Un coin rempli de geeks myxomatosés nous permet d’accéder à internet et de prendre des nouvelles de la France, et des nouvelles aventures de Sarko. Pas envie de revenir. Le concert est terrible, totalement arraché. On re-casse des cordes à la chaîne, mais ça reste bien chaud ici. On partage la soirée avec WHILE I’M ALIVE (des potes de Chris) et PANOPTIKON. On est justement hébergés chez le pote de Chris.

7 novembre, Helsinki, Semifinal.
Je cherche une cabine de téléphone dans cette ville où il n’y en a plus depuis longtemps. Je me perds, j’aime bien faire ça en fait. Helsinki, c’est ultramoderne, massif et froid. Le métro est minuscule, avec ses deux ou trois lignes. Bienvenue à Gattacca. On nous sert carrément la bouffe du restau du dessus, open carte. C’est le plateau de la veille qui joue. On apprend dans la soirée qu’un jeune à pété un câble à une quinzaine de bornes d’ici, et à flingué 15 personnes. La Finlande est un pays très armé, on nous raconte. Néanmoins, ça se passe bien, ça blaste même ici… Ok. On va finir la soirée chez Chris et sa femme, Heidi. Ils ont plein de chats, sont vraiment des gens bien. Bonne fin de soirée à bouffer du fromage en discutant.

8 novembre, Tampere, Vastavirta.
Chris, c’est une vraie maman. On est réveillés au son du live de CANNIBAL CORPSE sur sa platine. Il nous emmène faire une visite d’Helsinki. Le port, la cathédrale bizarre… Une boutique de souvenirs bidon vend un calendrier sexy de Vladimir Poutine en marcel.
C’est le moment de quitter Chris. On suit le van d’ANAL NOSOGROTH et BRAINWASH. On se pointe au bar punk où on joue avec EXTREME NOISE TERROR. Le type qui fait le son est un gros connard qu’on a mis là à tout hasard. Le public n’est pas très habitué à notre son, mais ça semble passer. Fin de soirée, un vieux punk ivre mort noye la tête d’ampli de Ben sous la bière. Elle est HS. Accident, mais on s’arrache quand même avec les boules.
4h30h du matin, on arrive au port de Turku. Il faudra encore attendre dans un froid de taré. Les nuits sont très longues, on n’est pas près de voir la lumière… Le ferry finit par arriver. Viking lines. On se fait un matin calme sur la baltique, avec une excellente vodka locale à 60°. On louvoie entre des centaines d’îlots. Et on finit par dormir un peu en cabine, bien raides. On est débarqués à Stockholm. On se tape 7h de route en plus jusqu’à Malmö. On prend une chambre de F1 pour y faire une sieste de 3h...

9 novembre, Halle, Reil 78.
On se tape encore de la route, avec un peu de neige, jusqu’à Puttgarden. Encore un peu de ferry entre temps. Arrivés à Halle, on joue dans un AZ fréquenté par des jeunes en chaleur. On joue avec les types cools d’IT IS IMPERATIVE, et FAILED SUICIDE PLAN. On fait un concert fatigué, mais motivé par l’idée que c’est la dernière de la tournée. Le batteur de IT IS… nous refile une pilule de caféine concentrée, puisqu’on a beaucoup de route à se taper après ça.
Ca fait son effet. On a quinze heures de route-suicide à se taper. Arrivés en France, la frontière à peine passée la douane nous arrête de nouveau. On se rendra compte plus tard qu’une bouteille de vodka à disparu pendant la fouille. Bâtards de condés.
Retour à la maison, début de la merde.


(Review réalisée par Ben Nesseria)

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