MOTOCULTOR 2025
Carhaix le 17/08/25
(XVIe édition)




Il est de coutume de dire que certaines choses se bonifient avec le temps. Le Motocultor en est un exemple parfait.
2022, premier contact à St Nolff avec le " petit frère du Hellfest ", une programmation alléchante (l’occasion pour moi de voir le NAHEULBAND et TARJA dans un cadre un peu plus intimiste) mais l’organisation est complétement à la rue, avec un manque de bénévoles évident. Mitigé au sortir de cette édition mais je ne baisse pas les bras et je lui laisse une nouvelle chance, sur les terres des Vieilles Charrues en 2023 cette fois-ci avec une programmation encore aux petits oignons avec entre autres BULLET FOR MY VALENTINE, BRUTUS, BIRDS IN ROW, MESSA, RISE OF THE NORTHSTAR et j’en passe. Encore une fois l’organisation coule, et le manque de PQ dès la moitié de l’évènement me sidère ! Et puis la 8.6 en tête de gondole dans les bars, c’est un putain de tue l’amour ! (Je fais ma sucrée, mais j’essaie de me respecter un minimum). Certes, on y retourne encore en 2024 et là, la claque ! En dehors d’une programmation où je me retrouve sans problème (STONED JESUS, MONKEY3, UNEARTH etc…), une organisation fluide, des bénévoles adorables et une ambiance proche de ce qu’était son grand frère Clissonnais aux alentours de 2013.

Dimanche 17 aout 2025, plutôt que de manger un poulet/frites devant Walker Texas Rangers où de m’endormir comme un sac devant le grand prix de Moto GP. Je pars avec ma délicieuse (à qui j’ai vendu le festival comme notre Hellfest d’antan), et après 3 heures et des brouettes de voiture au départ de notre Anjou de cœur, nous voici foulant les terrains poussiéreux façon Mad Max Fury Road de cette nouvelle édition à Carhaix.
Le précieux sésame dans la poche ainsi que le pass photo (je suis trop famous, non pas d’autographes aujourd’hui), sur les coups de midi (aucun rapport avec Jean-Luc Reichmann) nous pénétrons sur le site et pour une fois en Bretagne, il fait chaud (limite canicule !). Le temps pour moi de découvrir la zone presse ainsi que les modalités pour les interviews à réaliser (WYATT E. et FEAR FACTORY, dans nos colonnes de Nawak Posse !).

WYATT E. :
Il est temps de traverser les déserts mésopotamiens au son de WYATT E..
Groupe mystique que j’ai hâte de retrouver après les avoir vu lors des derniers concerts de la Scène Michelet à Nantes, il y a quelques années. J’étais septique quant au créneau donné à la formation belge, en début d’après-midi en plein soleil, et bien que nenni, le public rentre directement dans l’univers de WYATT E. et sait se faire entendre après chaque morceau.
La set-list laisse une place importante au dernier album en date " Zamaru Ultu Qereb Ziqquratu Part 1 ", mon seul regret étant l’absence de Tomer Damsky sur " Im Lelya ". Mais ne jouons pas les fines bouches, la prestation était sublime et la sensation d’avoir voyager dans des temps anciens palpable.



L’appel du ventre se fait entendre et c’est parti pour le meilleur stand resto tout festival confondu " Al Boustane ", mon libanais d’amour, aucun débat ! Et de loin déjà, le son du concert vosin m’interpelle.

DOODSESKADER :
Le temps de passer une tête au concert de DOODSESKADER sous la Massey Ferguscène, et première tarte de la journée. Des intonations vocales proche d’un Jonathan Davis bien énervé, une puissance scénique incontestable, les deux bougres savent transmettre leur énergie au public qui est très réceptif. Les Gantois m’ont donné envie de les revoir en salle, et la présence de l’ancien AMENRA, Tim De Gieter n’y est pas pour rien (un regret de n’avoir pas vu tout le set).

Il est temps pour moi d’abandonner femme et amis pour faire mon Laurent Boyer dans la zone backstage où m’attendent les WYATT E., puis un membre de FEAR FACTORY (ce sera Milo Silvestro, Dino étant déjà occupé). L’interview de MONOLORD ne se fera pas suite à un imprévu à l’aéroport de Nantes (les problèmes aériens, le fil rouge de notre festival, vous verrez !).

Je fais l’impasse, comme un crève-cœur sur la prestation de MARGARITA WITCH CULT, mais ma femme qui sera ma stagiaire pour ce set (merci Nata !), me rapporte un live costaud où ça fuzzouille comme jamais. Et s’offrant le luxe, en bons gamins de Birmingham qu’ils sont, de rendre hommage à notre vieil Ozzy (qui nous à quitter en juillet de cette année) avec un medley du SABBATH.

ENSIFERUM :

Après mon moment Fréquenstar, je redescends pour assister au concert des vikings finlandais d’ENSIFERUM. Groupe de lycée cher à mon cœur mais qui ne m’a jamais vraiment faire vibrer en live malgré plusieurs tentatives… jusqu’à aujourd’hui !
L’organisation débarque sur scène pour faire une annonce… tout le matériel du groupe a disparu dans la nature à la suite d’une erreur de la compagnie aérienne (Cocorico, c’est Air France !). Le public n’en tiendra pas rigueur et le groupe débarquera le couteau entre les dents. Ça balance du classique avec " Token of Time " ou encore " Little Dreamer " pour les fans de la première heure. Une cover de JUDAS PRIEST qui permet de faire bouger les popotins sur " Breaking The Law ". Le géant barbu Sami Hinkka s’éclate en haranguant la foule pendant toute la durée du set. Petri Lindroos, t-shirt SLAYER sur le dos, impressionne par sa justesse vocale. Une belle claque dans ce contexte si particulier, une ambiance festive où le groupe fait même l’effort de parler français, mon meilleur concert des Finlandais et de très loin !



Je fais l’impasse sur le prochain créneau pour profiter un peu du market et des churros pour le gouter. Un peu de sucré avant de se faire aplatir par l’usine de peur !

FEAR FACTORY :
Dernière date de la tournée pour FEAR FACTORY (et bon anniversaire les petits indiens !), on souffle les bougies de l’album " Demanufacture " qui fête ses 30 ans. Les terres du Finistère vont trembler avec les tauliers du métal Industriel.
Le thème de " Terminator " résonne, et ça dégoupille direct avec le titre éponyme. On est parti pour se faire rouler dessus à coup de classiques du répertoire des californiens : " Zero Signal ", " Replica ", " New breed " entre autres pour ce qui est de " Demanuifacture ", sans oublier des morceaux issus de " Obsolete ", " Digimortal " et " Archetype ". Se faire terminer par le combo " Shock / Edgecrusher / Linchpin ", j’ai connu pire comme fin de concert. Dino Cazares affiche un sourire satisfait et la complicité avec son comparse Ricky Bonazza me ferait presque oublier l’absence de Tony Campos parti sur les routes avec STATIC-X. Au micro, Milo Silvestro a gagné en assurance, la voix est moins hésitante qu’au Hellfest 2024, les changements entre voix claire et scream se font aisément.
FEAR FACTORY au Motoc ‘, c’est validé ! Prends-ça dans les dents, Skynet !



BETWEEN THE BURIED AND ME :
Je ne m’étais jamais penché plus que ça sur BTBAM, pourtant déjà 25 ans que les petits gars de Caroline du Nord et leur leader Thomas Giles Rogers Jr sillonnent les routes et cassent des cervicales avec leur metalcore sauce prog’.
Je me demande ce que j’ai foutu pendant toutes ces années parce qu’après avoir galéré pour trouver le pit photo de la Massey, je me prends une leçon de charisme par un barbu aux cheveux soyeux derrière un clavier ! Paul Waggoner et une guitare, c’est une des plus belles choses que j’ai vu de mes yeux vus ! Il te relèguerait Steve Vai en deuxième division ! Qu’est-ce que c’est que cet Alien ? C’est carré comme un plumard à l’armée, " Alaska " en amuse-bouche avant de se délecter de " The Coma Machine " suivi de " Things We Tell Ourselves in The Dark ". Ecouté le matin même sur les routes bretonnes, c’est tout aussi propre et précis en live !
La poussière et la fatigue commence à peser, il est temps de se poser un peu et de s’éclater un petit corndog avant la lourdeur made in Suède de MONOLORD.



MONOLORD :
Il est temps de casser le mur du son (BOUNCE !) sans poser de questions avec le trio scandinave, passé pionnier dans la catégorie stoner/doom venue du grand froid.
Jouer en face du raz de marée marseillais de LANDMVRKS, certes il y’a plus facile comme créneau. Mais la Bruce Dickinscene n’est pas pour autant désertée, et les fanas de fuzzs lourds s’agglutinent à la barrière pour prendre des coups de bruit marron. Avec deux nouveaux morceaux dans la besace qui se greffent parfaitement aux tubesques " Rust ", " Empress Rising " et bien entendu " The Last Leaf ". Peu bavards, la communication est polie, mais le langage du corps parle de lui-même, la formation s’éclate sur scène.
On se quitte sur " Uptown Girl " de Billy Joel, honteusement coupé tôt par la régie ! (On ne coupe pas Billy Joel bon sang !)



Je suivrai de loin le concert de HARAKIRI FOR THE SKY, les jeux de lumières sont exploités de manière chirurgicale et donne l’impression que le ciel nous tombe sur la tête, tant la musique des autrichiens est cathartique. Leur dernier album, " Scorched Earth " est un bijou de post-black, et la transposition en live est impeccable.
Il est quasiment 22h et il est déjà impossible de trouver du soft sur tout le festival ! Je grogne un peu, mais j’arrive à en trouver en VIP (hé hé hé, trop famous j’vous dis !). C’est le moment de se diriger tranquillement vers la Dave Mustage.

BLIND GUARDIAN :
Tout ce que nous devons décider, c’est que faire du temps qui nous est imparti. Un vieux barbu habillé comme un clochard m’a dit ça un jour, où je l’ai vu dans un film je ne sais plus ! Mais en tout cas, je décide de terminer ce périple breton par un concert d’un groupe ayant une place chère dans mon cœur et ma discothèque.
BLIND GUARDIAN parcourt les terres du Rohan depuis quatre décennies en contant des exploits d’aventuriers, des récits de guerres elfiques et autres affrontements pugnaces avec des dragons. Hansi Kurch, notre barde de la soirée, resplendit de son charisme et de sa verve lorsqu’il faut s’adresser à une foule qui lui mange dans la main. Piochant du côté de l’album " Nightfall in the middle-earth ", les refrains sont repris à gorge déployés, mention spéciale à " Nightfall ", toujours majestueux en live. L’incontournable " The Bard Song – In The Forest " transformant la fosse en karaoké à ciel ouvert, est un moment toujours apprécié des prestations du Gardien. " The God Machine ", dernière galette en date n’est pas oublié avec les fédérateurs " Blood of the elves " et " Violent Shadows ". Les Allemands clôturent comme le veut la tradition par une dernière passe d’arme au Valhalla.
3ème fois avec BLIND GUARDIAN pour ma part, et c’est à nouveau un délice de power/speed métal qui fait bouger les petits culs des nains des mines de la Moria.



Il est temps de se diriger tranquillement vers le parking puisque 3 heures de voiture dans le sens inverse nous attendent jusqu’au terre du Layon. Nous apercevons sur la route le jeu de scène impressionnant de KANNONENFIEBER, une reproduction de tranchée au cœur de Verdun très réaliste. La puissance de THE BLOODY BEETROOTS rugit derrière nous et c’est avec un petit pincement au cœur que je ne verrai pas MACHINE HEAD (la voix de la raison !), mais au vue des images et des échos, ça avait l’air de bien déboiter !
Merci et bravo au Motocultor festival pour cette édition 2025. Il y a toujours des axes perfectibles (rupture de boissons sans alcool en fin de festival par exemple) mais il faut reconnaitre que les mauvais retours passés ont bien été entendus, et surtout écoutés ! Concernant la prévention, tout est fait pour que le festival soit le plus safe et accessible possible pour les festivaliers.
Les festivaliers, des crèmes lors des échanges que j’ai eu la chance d’avoir avec eux. (Ca fait du bien aussi, de ne pas avoir affaire à des personnes sans intérêt particulier pour la musique, juste là pour " l’ambiance " et les selfies à montrer à la machine à kawa le lundi matin !).

Une journée c’est bien trop court pour profiter pleinement de tout ce qui est proposé ! (L’an prochain je prends des cours de breton pour pouvoir parler comme Akim, le fils du forgeron). Des remerciements aux bénévoles et membres de l’organisation pour leur gentillesse et leur bonne humeur.

Ah oui ! Un point très important, le Motoc’ a déjà annoncé des noms pour l’édition prochaine. J’appuie bien dessus, parce que certains festivals où les billets s’arrachant à des prix élevés ne prennent plus la peine de distiller quelques noms avant de faire chauffer nos cartes bleues. Du coup, je pense que je me suis fait avoir avec l’annonce de KITTIE et GODSMACK (ma jeunesse !), et ça tape fort avec SLAUGHTER TO PREVAIL, AIRBOURNE, MUNICIPAL WASTE entre autres...

Kenavo & see you in 2026


(Photos et review par DamDam)

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