MEMORIES OF A DEAD MAN + INYTTRIUM
Châteaudun le 05/05/12
(Le Coffre à Bières)


La pluie et les quelques grondements du ciel n'y feront rien, INYTTRIUM et MEMORIES OF A DEAD MAN sont venus pour chauffer la France, peut-être pour un ultime hommage à la culture, avant de repartir pour cinq ans de ténèbres, mais ça, il faudra attendre une vingtaine d'heures, suite au concert, pour le savoir.



INYTTRIUM ouvre la soirée pour ce qui se trouve tout simplement être leur premier concert. Une formation assez originale sur scène avec la mise en avant, en pointe, des gratteux Thomas et Stéphane et du bassiste Benoît, au chant Franck placé en retrait des cordes, sur un côté et de profil par rapport au public et enfin à la batterie David, qui n'a pas besoin de se chauffer pour nous montrer ses attributs, du moins ceux au niveau pectoral. Le groupe pose une nappe atmosphérique assez captivante, l'ambiance métal progressif faisant la part belle aux mélodies travaillées. Clairement le public rentre dans le jeu et là, les gros riffs arrivent! Des passages plus costauds et d'autres dynamiques font secouer les têtes et offrent un bon panaché avec les moments planants.
Les voix ne sont pas en reste, entre chant clair, hurlé et surtout la différence du groupe : ses divers vocaux à effets. Pas véritablement de limite autant musicalement, que vocalement et cela donne un cocktail rafraîchissant, aux mélodies pulpeuses. Mais les bonnes surprises ne s'arrêtent pas là, mon goût pour l'acoustique n'est pas un secret et que le quintette nous propose justement une chanson acoustique, sans que l'on s'y attende, m'a limite fait bondir de joie, enfin je sais me tenir heureusement.
Un tout premier live qui fut une véritable réussite pour INYTTRIUM, même les moins réactifs au métal ont apprécié grâce à cette qualité mélodique du progressif malheureusement trop méconnu par la majorité et je ne parle même pas là du grand public.

Photos de Inyttrium :

L’ambiance n’est pas prête de retomber, l’introduction instrumentale du set de MEMORIES OF A DEAD MAN créant un liant avec leurs prédécesseurs, puis le chant débarque et là, l’énergie rock du groupe se dégage immédiatement! La magie opère et le lien entre la formation et le public monte en intensité à une vitesse vertigineuse. Pour ma part, celle-ci atteint un véritable paroxysme lors de " Good Mourning Child ", le morceau que j’affectionne le plus sur leur dernier album " V.I.T.R.I.O.L ", à noter les chœurs puissamment prenants d’Audrey (basse).
L’ambiance monte et leur guitariste Tony également, sur la structure scénique ou bien encore sur les chaises. Ce dernier et Pierre, impressionnant au chant pouvant passer d’un extrême à l’autre, chauffent le public de fort belle manière, si bien qu’une partie de celui-ci ira même jusqu’à pogoter, du jamais vu ici, et attention je ne parle pas là de pogo où l’on se fiche de la musique et préfère donc jumper à tout va, non, ici la musique était au cœur des réactions de l’auditoire et le pogo fut clairement effectué dans une idée de pouvoir continuer à voir et écouter MOADM tout en leur faisant passer un message clair : vous nous donnez du plaisir avec votre prestation, on vous rend la pareille en laissant nos émotions exploser pour vous.
Mais M oad M ne fait pas sauter que le public, l'électricité aussi ! Noir intégral et plus de musique donc, hormis les cris de joie du public, non pas car il était heureux que le groupe n'émette plus un son, mais tout simplement par le symbole d'apogée, une formation tellement intense que même les plombs n'y résistent pas. Et celle-ci en profite d'ailleurs pour assurer avec toute sa maîtrise lors d'un tel évènement, tout d'abord Jef qui démontre que les batteurs sont essentiels car ils sont capables de tenir une salle chauffée à blanc sans besoin d'électricité. Puis Tony, à la limite de faire tourner les serviettes, s'associe à lui mais à la voix en ce qui le concerne. Une première accroche à laquelle le public répond en choeurs, avant qu'un roulement de tambour suivi de l'éternel " pinpinpin pinpinpin pin linlin ", parfois kitsch, est devenu ici chaud et rock avec une réponse unanime de toute l'assemblée : " olé! " et la lumière fut, à croire qu'il s'agissait d'un évènement prévu à l'avance alors que je peux vous assurer que ce n'était pas le cas. Le retour de jus aura provoqué une autre surprise : l'allumage du vidéoprojecteur au-dessus du groupe. Celui-ci revenant sur la chaîne sur laquelle il avait été éteint, soit Canal +, qui à cette heure-ci diffusait le Journal Du Hard. Code parental oblige, seul un écran noir était visible, mais ce fut un beau moment où tout le public se disait que c'était donc à cela que servaient les préservatifs MEMORIES OF A DEAD MAN, là encore on pourrait penser qu'il s'agit d'un bon élément de scène prévu en amont, mais non, le groupe lui-même a eu cette surprise assez drôle.
Le résultat fut impressionnant, public entièrement conquis, avec de vives réactions allant toutes dans le même sens. J’en ressors particulièrement celle d’un homme d’une quarantaine d’années, qui juste après le concert lança un " J’ai retrouvé ma jeunesse ! ", MOADM fait donc également office de cure de jouvence. J’ajouterai que si le terme hardcore vous rebute et que postcore vous laisse perplexe, la meilleure chose à faire reste d’aller voir le groupe en concert, MEMORIES OF A DEAD MAN étant tout simplement un groupe rock, sachant en plus transmettre un fort nombre d’émotions tant par sa prestation, que par ses mélodies où l’on ressent le talent de composition de Ben, guitariste et seul membre d’origine toujours à l’appel.

Photos de Memories of A Dead Man :



(Review réalisée par Blytch, photos réalisées par Bod)

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