MASS HYSTERIA + WHILE SHE SLEEPS Paris le 31/01/25 (Le Zénith) ![]() Ce report n'a failli jamais voir le jour... mais c'est une autre histoire... Jusqu'au matin même, je n'étais pas censé être présent au Zénith mais cela était sans compter une bonne fée qui a pu m'obtenir le Graal (un peu de suspens, l'info est plus bas). C'est donc avec une certaine décontraction que je laisse le matos photo à la maison et pars au Zénith. Contrairement à celui de 2019 pour lequel j'avais à l'époque été accrédité, cette fois-ci pas de grève avec un périph bien fluide. J'arrive donc avec beaucoup d'avance pour retrouver les connaissances de l'Armée des ombres qui, au fil des rencontrent, deviennent des potes. Autre façon de faire un concert : en touriste ; pas de pression, assis et sans le matériel qui, outre le fait de coûter une blinde pour un passionné sans défraiement, est lourd. L'excitation est palpable dans l'air du Zénith alors que l'annonce de la première partie de WHILE SHE SLEEPS avait été teasée quelques semaines plutôt dans une vidéo prise à l'Élysée Montmartre. Les fans de metalcore et de musique alternative savent que la scène va bientôt trembler sous l'assaut sonore de ce groupe anglais à l'énergie inépuisable. À l'heure prévue, les lumières s'éteignent, et l'obscurité s'empare de la salle, tandis que les premiers accords de " Rainbows " éclatent. Le riff d'introduction fait vibrer la salle, immédiatement suivi par la voix de Lawrence Taylor, tranchante et pleine de conviction. Les fans qui étaient là dès les premières notes ne perdent pas une seconde pour se jeter dans l'arène du pogo, et c'est là que l'on comprend que WHILE SHE SLEEPS a bien l'intention de secouer les murs du Zénith. " Leave me Alone " enchaîne, et la tension dans la salle ne fait qu'augmenter. Le groupe est d'une fluidité parfaite, avec des transitions rapides et une maestria instrumentale qui témoigne de la solidité de leur carrière. La batterie de Adam Savage martèle la scène avec une intensité saisissante, accompagnée des guitares percutantes de Sean Long et Mat Welsh. Le chant de Lawrence Taylor, à la fois agressif et mélodique, se marie parfaitement avec l'énergie brute de la musique, et c'est un véritable tourbillon qui s'empare du public. Les refrains de " Anti-Social " sont scandés par des centaines de voix, créant une communion immédiate entre le groupe et la foule. Chaque mot semble résonner encore plus fort dans l'atmosphère chargée d'adrénaline, et les premiers rangs bougent sans relâche. L'assemblée ne se laisse pas abattre, enchaînant les pogos et les sauts, l'énergie ne faiblissant à aucun moment. Pour beaucoup, c'est une découverte et une belle découverte, même si les gens sont venus pour MASS HYSTERIA. Le groupe, avec une aisance impressionnante, poursuit sans temps morts avec " You are all you need ", un morceau qui trouve un écho profond dans les cœurs des spectateurs. Les guitares s'élèvent dans des harmonies aériennes et sombres, avant de revenir à une rythmique plus brutale qui réveille les âmes fatiguées de cette course effrénée. À ce moment-là, le Zénith vibre littéralement sous l'effet de la puissance sonore, et le public ne semble jamais vouloir lâcher prise. Puis, " The Guilty Party " et " You Are We " prennent place dans une séquence où les sentiments prennent le dessus. Les visages se détendent, les mains se lèvent au ciel, et le public laisse les paroles les guider dans une introspection collective. Ces morceaux, parmi les plus marquants de leur discographie, laissent une sensation d'urgence et de révolte contre un système qui pousse à l'individualisme. La performance de WHILE SHE SLEEPS ne laisse aucune place à la faiblesse. " Self Hell " et " Systematic " arrivent ensuite, mettant en avant une énergie presque frénétique. Les paroles de " Systematic " – dénonçant la mécanique du monde moderne – résonnent profondément dans cette salle en pleine effervescence. Le public semble avoir absorbé toute la rage contenue dans ces chansons, réagissant avec des gestes puissants et des cris. Le rythme ne ralentit pas, et c'est au tour de " Four Walls ", un titre plus introspectif, où le groupe arrive à lier émotion brute et mélodie sombre. Ce morceau, aux tonalités plus lentes, est une bouffée d'air avant la tempête suivante. Puis, les premières notes de " Hurricane " lancent un nouveau cataclysme. La foule est prise dans le tourbillon de la musique et les vocaux de Taylor, qui donnent l'impression de vouloir briser les murs de la salle. L'énergie est constante, sans répit. Au fur et à mesure, le groupe maîtrise la scène, faisant vivre chaque moment avec passion. Sur " Enlightenment ", une atmosphère presque mystique se crée avec un jeu de lumières psychédéliques qui accompagne parfaitement la composition dense et intense du morceau. C'est une véritable immersion sensorielle qui permet au public de se plonger dans l'univers du groupe. Vient ensuite " Silence Speaks ", où le groupe envoie un message fort sur le silence, l'écoute et la compréhension. Le rythme ralentit, mais le son ne faiblit pas, et l'énergie est toujours aussi présente. À ce moment-là, tout le Zénith semble suspendu aux paroles, reprenant en chœur le refrain comme une catharsis collective.Le chanteur s'offre même un bain de foule et un slam. La fin du set approche, et WHILE SHE SLEEPS nous offre une dernière décharge avec " To The flowers ", un des titres les plus récents de leur répertoire. La foule est en transe, les pogos sont déchaînés, et les corps se bousculent pour vivre chaque instant avec ferveur. Les guitares hurlent, la batterie fait trembler les murs, et le chant de Lawrence Taylor est plus puissant que jamais. Le groupe clôture son set sur une note haute, faisant lever la foule dans un dernier cri collectif de solidarité. Au final, WHILE SHE SLEEPS a non seulement répondu aux attentes mais a largement dépassé la simple fonction de première partie. Leur prestation a été un véritable show, une immersion dans un univers où la musique est à la fois cathartique et révoltée, offrant une expérience inoubliable à tous ceux présents dans la salle. Set-list : 1. Rainbows 2. Leave Me Alone 3. Anti-Social 4. You Are All You Need 5. The Guilty Party 6. You Are We 7. Self Hell 8. Systematic 9. Four Walls 10. Hurricane 11. Enlightenment 12. Silence Speaks 13. To The Flowers 14. Sleeps Society Le temps d'aller saluer le collègue photographe Corentin Charbonnier, Christophe Bourry et d'autres têtes connues tout en passant par la case Bar, je remonte vers la tribune VIP pour profiter du spectacle que va nous offrir MASS HYSTERIA. Trente ans de furia, trente ans de résistance sonore, trente ans d'une machine de guerre scénique inébranlable. Avant de plonger dans ce live-report, je tiens à remercier L'Armée des Ombres, ce noyau dur de fans qui maintient la flamme de MASS HYSTERIA aussi vive qu'au premier jour. Un clin d'œil à Nico Lunettes Bleues et Albin, son fils, piliers de cette communauté. Et surtout, un immense merci à Mouss, sans qui je n'aurais pas eu d'invitation. J'étais aussi déçu qu'en classe de première, quand Mathieu, mon pote de bahut, avait acheté avant moi le CD de " Contraddiction " et l'avait écouté pour me narguer ! Le 15 juin 1997, je découvrais MASS HYSTERIA en live sur la scène Tam-Tam du festival Rock à Paris (aux côtés de HANDSOME, L7, FFF, HELMET ou encore RAGE AGAINST THE MACHINE). Ce soir, 28 ans plus tard, je suis au Zénith pour célébrer leurs trente ans de carrière. La boucle est bouclée, mais la machine ne ralentit pas. Bien au contraire. Une set-list équilibrée, une montée en puissance explosive. Le rideau tombe au sens propre comme au figuré. Le public hurle, les bras levés. Raphaël déjà installé derrière son kit, baguettes levées, déclenche la tempête. Fred et Yann s'échangent un regard, tout en balançant le premier riff assassin de " Positif à bloc ". L'impact est immédiat : le Zénith explose dans une vague de jumps et de pogos. Mouss surgit, tel un lion en cage, galvanisant la fosse, déchainant une furie brute dès les premiers mots. Sans répit, " World on Fire " embrase la scène. Le premier invité de la soirée, Niko de TAGADA JONES, surgit, décuplant la puissance du morceau. Les deux voix se répondent, la fosse s'ouvre en un circle-pit infernal. Le son est massif, d'une précision chirurgicale malgré la salle qui n'est pas réputée pour être la meilleure acoustique de Paris, et l'énergie est à son paroxysme. Le set s'accélère avec " Chiens de la casse ", où les lights déchirent la salle dans une lueur rougeâtre infernale. La foule hurle chaque ligne en écho, transcendée par l'impact du morceau. " Vae Soli " suit, et cette fois, c'est une véritable marée humaine qui se soulève. Les premiers slammeurs se jettent sans retenue, portés par une fosse survoltée. Sur " Notre complot ", les guitares vrombissent, et le Zénith entre en résonance totale avec la machine MASS HYSTERIA. Puis, l'instant suspendu : Olivier Coursier, ex-guitariste du groupe ayant rejoint AARON, fait son apparition pour un " Intérieur à revoir " issu de l'album noir que personne n'attendait. L'émotion est tangible. Le public, médusé, redécouvre ce titre rare dans un frisson collectif. Mouss nous apprend qu'Olivier est toujours resté aux côtés du groupe pour faire des boucles et des samples même sur les derniers albums. Le show continue son ascension. " Contraddiction " frappe comme une déflagration. La section rythmique de Jamie (basse) et Raphaël (batterie) assène un groove ravageur, ponctué de breaks millimétrés. Les hurlements de Mouss se fondent dans un déluge sonore d'une intensité folle. " L'enfer des dieux " plonge la salle dans une ambiance est lourde, presque oppressante dans un premier temps quand la chanson est dédiée aux victimes des attentats. Mouss arpente la scène tel un prêcheur du chaos positif, fixant la foule avec une intensité hypnotique. Chaque break est accueilli par un frisson collectif, et lorsque le dernier accord claque, la salle semble retenir son souffle. La scéno sur ce titre est la même qu'en 2019 pour leur Hellfest avec les militaires qui défilent. La communion est intense " Je suis l'homme au milieu du monde, La famille dans une main, les amis dans la seconde ! " comme le dit Mouss, " vous êtes nos 4000 bougies ". Symbiose parfaite entre le public et le groupe... " Tout est poison " vient conclure le premier volet de la soirée. Puis, c'est le rappel. La tension est à son comble. Vithia de RISE OF THE NORTHSTAR et Lawrence " Loz " Taylor de WHILE SHE SLEEPS surgissent pour une version titanesque de " Roots Bloody Roots " de SEPULTURA. Le Zénith devient un champ de bataille sonore. Loz cafouille un couplet en partant trop tôt dans l'euphorie du moment, mais Vithia compense par une rage pure qui retourne littéralement la fosse. C'est du grand spectacle. Sur " Furia ", le moment est solennel. Jamie, ayant rejoint l'aventure MH beaucoup plus tard, nous indique qu'il a découvert le groupe sur ce titre. Des enfants montent sur scène, symbole d'une transmission générationnelle. La scène baigne dans une lumière blanche intense, tandis que Mouss leur tend le micro pour hurler le refrain. L'image est forte, inoubliable. Et je pense que Mouss a bien foutu la merde pour le droit à l'image de la captation de France TV... " On n'a pas le droit mais on le fait quand même, montez les enfants ! ". Passé " Plus que du metal ", il ne reste plus qu'un morceau, " Le grand réveil ". L'intro vrombit dans les enceintes, et c'est un dernier pogo massif qui secoue le Zénith. L'énergie est brute, viscérale. La fosse devient un tourbillon de corps en transe, emportés par cette ultime déferlante de décibels. Puis, alors que les dernières notes résonnent, un silence suspend l'instant... avant qu'une explosion de cotillons ne s'abatte sur la salle. Des milliers de confettis jaillissent, enveloppant le public dans une pluie lumineuse, colorée et féérique. Un final majestueux, une conclusion parfaite à cette nuit historique. La foule reprend un " Joyeux anniversaire " en chœur. Jamie, submergé par l'émotion, laisse couler quelques larmes. Le groupe s'incline, visiblement bouleversé. Le Zénith ne veut pas partir, mais il faut bien que la fête se termine. L'after-show fut à l'image du concert : dantesque. Pas de pass photo ce soir, et finalement, c'était mieux ainsi. J'étais avec les vrais, ceux qui vibrent depuis trente ans parmi L'Armée des Ombres, Corentin Charbonnier, Christophe Bourry, Laurent Karila, KYO, PLEYMO, des ex-NO ONE (big up mon Poppy), RISE OF THE NORTH STAR ou encore des ex-SHAKA PONK. MASS HYSTERIA a réaffirmé son statut de mastodonte du métal français. 2025 vient à peine de commencer, et déjà, on tient l'un des concerts de l'année. Set-list : 1. Positif à bloc 2. World on Fire feat. Niko Jones 3. Chiens de la casse 4. Vae Soli 5. Notre complot 6. L'inversion des pôles 7. Failles 8. Mass Veritas 9. Nerf de bœuf 10. Se brûler sûrement 11. L'émotif impérieux 12. Donnez-vous la peine 13. Attracteurs étranges 14. P4 (Mouss in the pit) 15. Intérieur à revoir 16. Contraddiction 17. Reprendre mes esprits 18. L'antre ciel ether 19. Arômes complexes 20. L'enfer des dieux 21. Tout est poison Rappel : 22. Tenace 23. Roots Bloody Roots 24. Furia 25. Plus que du métal Un grand merci à l'Armée (Céline, Nico, Mikl,Bou et les autres) et à Mouss, je conserverai longtemps ton vocal " pas possible que tu ne viennes pas JC, viens, tu iras au Mondial du tatouage samedi "... et c'est ce que j'ai fait. MASS HYSTERIA sans pit, en touriste mais avec une grosse claque visuelle que je n'aurais certainement pas eu devant la scène. Un mal pour un bien ? Au vu des retours sur les premières photos, je peux répondre par l'affirmative... Merci Mouss et MH. La bise, encore 30 ans comme cela ? (Review et photos réalisées par Djaycee) <<< Retour >>> |