KAOLIN + STUCK IN THE SOUND + NADJ + KATEL
Paris le 21/06/07
(Denfert)


Après avoir passé l’après-midi à l’hôpital Necker pour le fun sur le plateau M6 avec tous les artistes estampillés " la petite chaine qui monte " (donc pas que du bon), nous nous rendons la tête plein de tubes pour ados au plateau du Fair à Denfert-Rochereau où les chansons plus rock nous attendent.

Cette année, les lauréats du Fair sont KATEL, NADJ et STUCK IN THE SOUND auxquels viennent s’ajouter les KAOLIN, dispensables lauréats d’une année précédente et déjà rencontrés sur ce même plateau. Les deux premiers groupes nous sont totalement inconnus mais connaissant le FAIR, nous savons que nous n’allons pas être déçus.

Fort d’un EP 8-titres et d’un album à venir, KATEL monte sur scène. Et nous ne sommes pas déçus. Rock français se rapprochant sur certains titres de la variété, KATEL lâche au bout de 2 titres sa guitare acoustique pour une guitare électrique et on se retrouve assez rapidement dans un environnement proche de celui du groupe bordelais POC lorsque la bassiste est au chant. Nous découvrons les titres de son EP " Raides à la ville ".
Au milieu de son set, KATEL nous annonce une reprise de BJÖRK et plus précisément de " Human Behaviour ". Ca sent la roulette russe car la chanteuse joue à quitte ou double de marcher sur les traces de l’islandaise. Et bien ce soir ça passe et sa version, beaucoup plus rock que l’original souffre largement la comparaison ; ce titre vient parfaitement se fondre parmi les autres titres de " One Day ", en passant par « Raides à la ville " et " Le Voyage impossible ". Renouveau du rock français ? J’espère que son succès au Fair et que ce papier serviront à la faire découvrir au plus grand nombre et la placer là où elle devrait se trouver, entre un DOMINIQUE A, un MIOSSEC ou un NOIR DESIR pour les côtés plus rock.

Encore une nouvelle tête ce soir… et oui, je devrais passer plus de temps sur Myspace. Celle qui revendique sur sa page des influences de Mark Lanegan, des QUEENS OF THE STONE AGE ou comble de l’influence suprême MAD SEASON (pour rappel un seul album avec des membres de PEARL JAM, ALICE IN CHAINS et toujours le Mark Lanegan des SCREAMING TREES, SOULSAVERS…) On y voit aussi THE JOHN SPENCER BLUES EXPLOSION… tout un programme. Elle défend ce soir son album " Là ", sorti sur On Music un label de Warner.
Et de quelle manière l’a-t-elle défendu. On passe une étape supérieure dans le niveau des décibels et d’énergie par rapport à KATEL. Le power trio nous a balancé un certain nombre de titres et la jeune chanteuse assez couillue il faut l’avouer en est la principale responsable.
Les titres défilent à 100 à l’heure et il s’agit bien de rock pur et dur. On pourrait penser aux DISTILLERS où la voix limite braillarde passe comme une lettre à la poste car la braillerie est parfaitement maitrisée. Sur " Aime (parole de loup) " on la voit même remonter sa robe et aller jusqu’à se toucher les parties qu’elle ne possède pas.
" Sur le tu joues quoi ", on l’imagine parfaitement faire un duo avec JON SPENCER tout en électricité. NADJ finit à terre et nous aux anges car malgré la puissance dégagée, le son est parfait et les paroles ne sont pas masquées par une orgie de larsen. La chanteuse se sera plainte du " putain de check " après un larsen au plein milieu d’une chanson mais elle s’en est vite remis pour terminer la chanson tout en furie.

Les STUCK IN THE SOUND arrivent donc alors que la place se remplit et que l’ambiance a été chauffée à blanc par NADJ.
La nuit tombe, nous sommes prêts pour le groupe que nous sommes venu voir.
Forts de leur album " Nevermind the living Dead ", les SITS arrivent presque en terrain conquis. Mais leur prestation leur permettra de chauffer encore plus le public qui se met à pogoter malgré le service d’ordre qui est assez réticent à cette explosion d’énergie juvénile.
Les meilleurs titres de l’album seront joués ce soir. Le chanteur se cache derrière une capuche qu’il retirera au milieu du set. On imagine une filiation avec les UNCOMMONMENFROMMARS par l’attitude du chanteur et ses lunettes en écaille. Le bassiste d’un côté et le second guitariste et sa casquette John Deer insuffle un rythme supplémentaire au set de ce soir. Vient le mythique " TOYBOY " et son intro de guitare et son " Check, check, check, shake ! Do you want me now ? " repris par tout le public.
Nous aurons eu également le droit au pixien “ Don’t break the bar please Dumbo, Cramp push and take it easy, don’t go Henry, I shot my friend… ".
Bref de toute façon même en écoute chez soit leur galette est une tuerie rock, ils n’ont fait que confirmer ce soir qu’ils sont un groupe qui monte et qui fera bientôt partie du fer de lance de nos groupes français. On pourra faire la fine bouche et regretter que la chanteuse de HOPPER ne soit pas venue en featuring comme sur l’album. Le set fut malheureusement trop court.
A la fin de ce concert nous sommes nous-mêmes " bloqués dans le son " de ce groupe qui a vraiment mérité sa place ce soir.

Viennent finalement les KAOLIN. C’est la troisième fois que je les vois en live ce soir. Leur prestation lavera-t-elle le goût de " manque quelque chose pour que ça marche ? "… La réponse n’attendra pas plus de 5 chansons. Les 3 premières, rivé sur l’objectif de mon appareil, je shoote autant que possible avant de me faire virer par les videurs… La quatrième me laisse une certaine incertitude sur la continuité du concert… Je me dis que leur nouvel album a réussi à faire sortir un single plutôt accrocheur et qu’il serait dommage de garder les rancœurs du passé. Néanmoins, le fameux sigle arrive après une mise en scène que je ne commenterai pas mais qui a néanmoins été ruinée par un larsen. Et le chanteur de dire " c’est notre seule bonne chanson et on l’a merdé… " Lucide. Nous écoutons quand même ce titre, bien loin de la version rayonnante de l’album…

Départ
Nous sortons donc du carré VIP, avec en souvenir de cette journée les trois premiers groupes de ce soir en tête et il faut l’avouer un peu honteusement, le " Moi, Lolita " de Julien de la nouvelle star. Jamais une émission n’aura aussi mal porté son nom car le Julien en question n’a rien d’une star de télé et est beaucoup plus rock dans l’attitude que KAOLIN qui a joué ce soir sur le plateau le plus rock de Paris. Chercher l’erreur.


(Review et Photos réalisées par JC)

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