HOSHI + NATIS
Paris le 16/01/18
(La Maroquinerie)


Pour tout vous dire, le fait de voir que NATIS faisait les premières parties de Florent Pagny ne laissait pas augurer une première partie du meilleur choix… et bien, je me suis trompé. En effet même si le titre disponible en stream n’est pas le plus convainquant, " dans ma tête " ouvre le bal ce soir comme pour se débarrasser de ce single et tromper son monde. L’artiste a financé son album via le crowdfounding et il serait facile de le décrire comme un mix de Saïans entre BEN L’ONCLE SOUL et TRYO et la fusion est plutôt réussie.
Le single expédié, NATIS enchaine sur " Bonjour Doc " et sur le fait qu’il ne souhaite pas grandir, car la chanson parle du syndrome de Peter Pan. Il joue avec le public pour le chauffer à blanc. NATIS remplit l’espace même s’il est seul sur scène et si, de son propre aveu, il a un " physique d’allumette ",. Effectivement on sent le grand gamin qui ne veut pas grandir se fait des parties de "Play ", de Pog ou autres jeu revival des années 80… Le " débit des mots " poursuit dans la même veine folk reggae, NATIS joue avec le public ; en fait, ses chœurs. Sur " J’aime pas être seul ", NATIS avoue qu’avec le public, il n’est plus seul. " L’alchimiste " réussit à transformer un public chaud en très chaud toujours avec un folk/variet tirant sur le reggae. L’artiste est décontracté n’a pas de set-list mais enchaine les chansons de son set sans temps mort. Sur " Poids plume ", il lance la salle avec ses " yaka yaka yeah ". NATIS dit se défendre plus avec ses mots qu’avec ses poings et il y arrive avec brio. Décontracté, il indique qu’il n’a pas lancé le timer et qu’il ne sait pas combien de temps il reste pour son set. Vient ensuite la " chanson compter les moutons " son prochain single et les " taptap tadala " repris par le public laisse penser à un bel avenir même si cette chanson était jouée pour la première fois sur scène. La dernière chanson " Abracadamour " commence avec un riff assez sympa qui a un effet dansant sur le public. L’analogie avec Harry Potter confirme le fait que ce grand gamin ne souhaite pas grandir.
NATIS a marqué des points avant même la sortie de son album et même si le public était 100% pour HOSHI, NATIS l’a tout simplement conquis.

Set-list Natis :
1. Dans ma tête
2. Bonjour Doc
3. Le débit des mots
4. J’aime pas être seul
5. L’alchimiste
6. Poids Plume
7. Compter les moutons
8. Abracadamour




HOSHI fait partie des artistes pour qui il est facile d’avoir un coup de cœur. Un côté brut, une voix rauque, des mots intelligemment posés sur une mélodie catchy. Son premier single vu plus de 1.7 million de fois sur internet m’avait permis de la voir en showcase dans une cave parisienne avec un public d’une dizaine de personnes en configuration réduite (guitare, cajon, piano) et les nouveaux titres hors EP avaient eu un effet fulgurant comme ceux déjà disponibles en téléchargement. Sélectionnée sur plusieurs tremplins, je l’ai vu une seconde fois aux auditions des inouïs du printemps de Bourges dans la même salle, quelques jours avant cette première date parisienne en tête d’affiche. Cette fois le set sera un set de plus d’une heure et sert de pré release party, son CD ne sortant qu’en mars.
Le set commence avec " il suffit d’y croire " comme pour s’habituer au fait que ses chansons plaisent au public mais nous sommes quasi sûrs qu’il n’a pas seulement suffit d’y croire mais qu’il y a une part de talent et de chance dans le fait qu’elle soit sur scène devant nous. " Après coup " se fait rock au départ puis les claviers se rapprochent des steel drums antillais, le rythme est donc dansant même si le sujet est grave. Suit " en gros tout est gris " aussi anti manichéen que le " Everything is average nowadays " de Kaiser Chiefs. Le sujet est aussi sombre " j’ai peur de la mort ", " l’amour intense mais trop court "… Le sourire se refait mais de manière forcée dans les paroles de la chanson.
" Ma merveille " commence par une basse ronflante, HOSHI délaisse sa guitare pour se consacrer uniquement au chant. Quand HOSHI chante " encore " il semblerait presque qu’elle chante " hardcore " tant le chant est intense. Sur cette chanson elle nous relate son adolescence plus faite de clés de sol que de bonnes notes en classe. Le refrain se fait limite ragga et pourrait rendre Selah Sue envieuse. HOSHI entame ensuite " Poupée Russe " qu’elle dédie à sa grand-mère présente dans la salle. Cette chanson relate la jeunesse de sa grand-mère, " donne moi ton ancien temps, celui qui fait ce que tu es maintenant ". La chanteuse est émue par cette histoire « ce soir ma poupée russe, cette chanson est pour toi ». Le texte russe alterne avec le français, la vie difficile de son aïeule est ici décrite de façon réalistico poétique et permis au public relativement jeune de relativiser par rapport à leurs conditions actuelles de vie. La dédicace est entière avec les dernières paroles " Babouchka sans toi, je ne serai pas là ". " Parler pour rien " permet de regagner en légèreté avec cette chanson pop et la rencontre nonchalante. La patte du leader de LOUISE ATTAQUE est un peu mise à jour sur certaines attaques de phrases au niveau du refrain. " Manège à trois " revient sur une histoire mon légère de mari trompé et de divorce. Les chansons présentes sur le premier EP sont reprises en chœur par le public. L’arrangement live donne encore plus de force aux textes d’HOSHI. La chanson suivante aurait du être chantée en duo avec Gaëtan Roussel, mais celui-ci malade, ne peut être présent. HOSHI entame néanmoins la chanson et chantera les deux parties vocales. " Je vous trouve un charme fou ", ce titre à lui seul résume ce que le public présent ce soir pense de la chanteuse. La partie vocale du leader de LOUISE ATTAQUE est reconnaissable et son absence pour les plus âgés dans la fosse est une petite déception. Néanmoins, la chanson est superbement écrite avec des couplets et un refrain parfaitement réalisés. L’absence de Gaëtan ne peut que nous donner envie de nous rendre à la prochaine date parisienne d’HOSHI.
Le concert se tient deux jours après le décès de Dolores O’Riordan. HOSHI lui rend hommage par une reprise de " Zombie " à la guitare, Max l’ami de toujours a sorti le cajon pour l’accompagner. La chanteuse se met en configuration " de rue " comme à ses débuts. La reprise ne devait a priori pas être chantée en entier mais le public étant chaud, l’artiste la reprend en entier avant d’enchainer avec " Creep " de RADIOHEAD. Il est étonnant de voir que cette artiste de 21 ans à peine née à la sortie de ces singles les reprenne d’une manière si naturelle. La troisième reprise est celle de " Smells like teen spirit " de NIRVANA, mais version Patti Smith, titillant vers celle de Tori Amos avec le retour de Dom au piano. Tout ceci nous permet de rappeler qu’avant de faire du pop rock, la jeune femme officiait dans un groupe de métal. Ses titres ne sont finalement pas qu’un petit plaisir égoïste car le public y prend goût et permettent de connaitre les sources d’inspiration de l’artiste.
" Je pense à toi " revient dans la configuration live initiale. L’auteur des paroles Marc est présent dans la salle et est applaudi tant les paroles sont bien écrites, pour mettre " des mots sur des maux ". Cette chanson relate une vision nostalgique d’une relation terminée. " Elle rêve encore ", la fille des années Mitterrand relate d’une façon proche des thèmes de Renaud le combat révolutionnaire d’une jeune femme. Encore une fois, Mathilde du haut de ces 21 ans ne doit pas avoir énormément de souvenirs de cette période mais elle relate en sépia, les rêves de révolution déçus d’une proche à qui elle s’identifie ; " et moi je rêve avec elle… ". Sur " Femme à la mer ", elle invite le public à chanter et à danser. " Plus je bois, plus je crois " et le sol tangue et cette chanson porte bien son nom. Le public n’en peut plus et danse avec la chanteuse. La pop se fait encore steel drum. Vient le temps du rappel, HOSHI quitte son Kimono pour une marinière et le groupe tout entier a le dress code " Saint James ". Le placement de produit est un peu osé mais j’en viendrai presque à lui pardonner ce qu’on peut reprocher aux autres, tant HOSHI le fait de manière naturelle. Le deuxième single " Ta marinière " est chanté d’une seule voix par le public qui connait les paroles par cœur. HOSHI place ses jeux de mots " même si c’est la cata c’est marrant ", HOSHI se laisse aller et il est évident que l’artiste est aussi heureuse que le public. Lors du showcase Hoshimillion, elle était déjà émue que les 10 privilégiés présents connaissent les paroles de ce titre avant sa sortie, après sa sortie, il y a fort à croire que toute la France connaitre HOSHI avant la fin de l’année. Même mon médecin m’a dit l’autre jour " Hoshi, ce n’est pas celle qui traverse Paris sur son lit ? " Hé oui mais sur son premier clip qui va clôturer la soirée… " Parking sonne " est repris également en chœur par le public. Le public est très jeune, les parents cachés au fond de la salle viennent néanmoins équilibrer la moyenne d’âge. Sur cette chanson, HOSHI prend son téléphone et filme le public pour se souvenir du moment et invective le public pour qu’il allume les lumières des portables. L’artiste coupe sa chanson par un " c’est trop beau, en fait c’est vous qui êtes en concert ce soir ", il n’en fallait pas plus pour rendre le public encore plus addict. " Comment je vais faire " son premier single est attendu par tous.
Une fois terminé elle voit un des candidats, Yadam, finaliste de la dernière saison de la nouvelle star qui lui avait envoyé sa reprise de cette même chanson et elle lui demande alors de venir faire un featuring avec elle en rejouant son premier single au grand plaisir du public. Heureusement Clara déjà rencontrée au Showcase m’avait remis à l’heure de la culture télé crochet et je ne suis pas surpris de ce featuring. Je vous avoue que l’absence de Gaëtan Roussel ne pourra jamais être compensée par un candidat de télé crochet… Ce qui est évident c’est qu’HOSHI kiffe ce moment, la rendant encore plus énigmatique, jeune mais mûre, enregistrant avec Gaëtan Roussel mais émue avec le featuring de Yadam. C’est tout cela qui la rend unique et qui fait qu’elle sera une des grandes de la pop française.
Une liste longue comme le bras de remerciements et chargée d’émotion égrainée et quelques minutes plus tard après que les vigiles aient vidé la salle, l’artiste retrouve le public sous la pluie pour une séance de dédicaces de selfies. Peu le font, elle est en début de carrière et on espère qu’elle continuera à le faire.

Set-list Hoshi :
1. Il suffit d’y croire
2. Après coup
3. En gros tout est gris
4. Ma merveille
5. Poupée russe
6. Te parler pour rien
7. Manège à trois
8. Je vous trouve un charme fou
9. Zombie
10. Creep
11. Smells like teen spirit
12. Je pense à toi
13. Elle rêve encore
14. Femme à la mer
RAPPEL :
15. Ta marinière
16. Parking sonne
17. Comment je vais faire
18. Comment je vais faire feat Yadam




Un grand merci à Eléonore de Caramba sans qui il n’y aurait pas eu de photos à ce live report. Un Grand merci à Jo & Co pour le showcase Hoshimillion.
Un énorme merci à Gia, Max et Natis pour leur disponibilité et nos échanges.
Un immense merci à Hoshi pour sa disponibilité, nos échanges IRL et sur les réseaux sociaux et surtout pour cette pop qui arrive à toucher tout le monde.


(Review et Photos réalisées par Djaycee)

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