HELLFEST 2024 : jour 4
Clisson le 30/06/24




Ca y est, c’est déjà le dernier jour du fest !
Après un passage au Leclerc pour me ravitailler, c’est parti pour la dernière ligne droite. Première surprise en arrivant sur le fest, le sol est quasiment sec comme si la pluie de la veille n’avait été qu’un rêve, les bénévoles ont dû bosser dur pour rendre le sol praticable à coup de pailles et autres, franchement chapeau à l’orga et surtout aux bénévoles !

SANG FROID (Temple) :
C’est en avance que je me pointe à la Temple pour être sûr d’être aux premières loges pour assister au set de SANG FROID, que j’avais pu voir à Nantes au Ferrailleur à l’occasion de de la release party de leur premier album " All Nighter ". Deux des membres, Tc et JJS, sont habitués du Hellfest puisqu’ils font également parti de REGARDE LES HOMMES TOMBER. Mais avec SANG FROID, point de black métal, SANG FROID nous balance une petite capsule temporelle dans les dents avec de la cold wave qui sent bon les années 80. Le groupe nous envoie direct des piques à glace avec “ Proudly ruining yourself ” et mon coeur ralenti son rythme à l’écoute de ce que fait Ben Notox aux claviers. Quand TC chante, ça me rappelle Peter Steele ou Jim Morrison avec ce petit quelque chose de planant et d'inquiétant. Le groupe nous mène à la baguette avec ses rythmiques qui font se mouvoir automatiquement durant un set trop court à mon goût.
Quoiqu’il en soit, heureux pour eux de les avoir vu dans une Temple aussi remplie !


Photos réalisées par Matthieu Lelievre @ Acta Infernalis


DESTINITY (Altar) :
Enfin je vois DESTINITY en live, et ben mes aïeux ils envoient un melodeath à balle, encore une preuve que le style n’est pas mort ! Leur musique est entraînante, les riffs sont hyper fédérateurs, l’orchestration est épique et Mick au chant, qui occupe parfaitement l’espace, a un putain de niveau avec ses growls. " Black sun rising " fait des ravages en live avec son solo de guitare imparable, j’aurais bien aimer avoir plus de titres de leur dernier album en date (" In Continuum "), mais vu la durée du set, ils ont décidé d’y aller pied au plancher et de jouer essentiellement des morceaux de leur classique " Resolve in Crimson " (sorti en 2012).
Hâte que le prochain album (actuellement en cours de production) sorte !


Photos réalisées par Matthieu Lelievre @ Acta Infernalis


PENSEES NOCTURES (Temple) :
Place au bal crash musette black de PENSEES NOCTURNES avec accordéon, trombone et une section rythmique qui envoie des rythmes dansants dignes des meilleures fête de village des années 1900, à ceci près que le tout sens l'apocalypse et la poudre, soit pour résumer, le genre de musique (ou la parfaite bande son) qu’on aura en cas de fin du monde tant l’ensemble est chaotique, déstructuré.
J’espère en tout cas avoir l’occasion de revoir le groupe en config salle la prochaine fois car de jour ça n’a sûrement fait pas le même effet.


HIGH ON FIRE (Mainstage 1) :


Photos réalisées par Djaycee


DOOL (Valley) :


Photos réalisées par Djaycee


BRAND OF SACRIFICE (Altar) :
Direction la Altar.
En guise d’intro, mettre le générique US de Pokémon, ça m’a fait quelque chose d’autant que ça tranche direct avec la suite, à savoir du brutal death avec des breaks bien sales ! Le chanteur de BRAND OF SACRIFICE à quelque de Conan le Barbare tant son chant est imposant, le batteur va à une de ses vitesses surtout à la double. Un peu de chant clair parsème les chansons, je vous rassure, ce n’est pas dérangeant. Le titre le plus rapide du combo, " Ruin " est joué histoire que le public fasse son cardio de la journée avec circle-pit et autres joyeuseries qui vont bien. Sur la dernière, le frontman veut voir un max de slams et une dizaine de slammeurs s'exécutent avec un bon gros circle-pit des familles dans la fosse. Les challengers sont bien sollicités sur ce titre.
Très bonne découverte pour ma part.


Photos réalisées par Matthieu Lelievre @ Acta Infernalis


SCOWL (Warzone) :


Photos réalisées par Djaycee


NOVA TWINS (Mainstage 1) :
Les NOVA TWINS sont de retour au Hellfest, 5 ans après leur premier passage. Depuis, il s’en est passé des choses, le duo ayant gravi les échelons à une vitesse folle, faisant les premières parties des PROPHETS OF RAGE, FOO FIGHTERS et j’en passe.
Personnellement, c’est la troisième fois pour moi et les demoiselles sont toujours aussi charismatiques. Cleopatra groove toujours autant, les lignes de basses de Georgia sont redoutables, Gloria est à l’aise dans tous les registres avec son flow rap/r’n’b envoûtant et ses montées dévastatrices. Leurs façons de jouer avec les différentes pédales n’est pas sans rappeler le travail de Tom Morello dans RAGE AGAINST THE MACHINE. Les voir sur scène donne toujours autant la pêche tant les deux rayonnent.
Je ne verrais malheureusement pas la fin de leur set car je file voir KARRAS à la Altar.


Photos réalisées par Djaycee


KARRAS (Altar) :
KARRAS répare, KARRAS remplace !
En effet, j’étais quelque peu déçu suite à l’annulation de CALIBAN mais quand j’ai appris que KARRAS allait les remplacer, j’ai sauté au plafond. Quel plaisir en tout cas de les revoir pour la troisième fois tant leur grind/death fait son petit effet.
Diego, avec sa basse boueuse et son chant frondeur est plus motivé que jamais pour emmener avec lui le public qui a quelque peu de mal à suivre je trouve pourtant ce qu’envoie le groupe sur scène est dévastateur et destructeur mais on dirait que le public fatigue. Je reconnais quelques c(f)urieux pour voir Yann (également dans MASS HYSTERIA pour les quelques incultes du fond). " Pazuzu chord " fait son effet en live avec son gros bpm des familles, ce n’est pas pour rien que les albums de KARRAS me servent en grande partie pendant mes séances de cardio à la salle de sport, la chanson la plus courte du groupe " Demons Got Rhythm " (en hommage à " Scum " de NAPALM DEATH) suit. En tous les cas, se défouler sur KARRAS fait un bien fou. Malheureusement je suis obligé d’écourter ma présence car je dois repartir au VIP pour faire quelques interviews.


Photos réalisées par Djaycee


THERAPY ? (Valley) :


Photos réalisées par Djaycee


SHOW ME THE BODY (Warzone) :


Photos réalisées par Djaycee


SIERRA (Valley) :


Photos réalisées par Djaycee


BATUSHKA (Temple) :


Photos réalisées par Djaycee


††† (CROSSES) (Valley) :


Photos réalisées par Djaycee


THE BLACK DAHLIA MURDER (Altar) :
Après avoir fait les interviews de CHARCOAL, DESTINITY, SANG FROID et GRIST, direction la Altar pour le set de THE BLACK DAHLIA MURDER, groupe que je ne voulais louper pour rien au monde, n’ayant pas vu le groupe depuis une de leur date en 2013 à l’Empreinte de Savigny Le Temple . Entre temps, leur chanteur emblématique Trevor Strnad est décédé (en 2022). C’est donc Brian Eschbach, seul membre fondateur original, qui a repris le flambeau au chant, lâchant son instrument qu’il occupait jusqu’à maintenant.
La Altar est pleine à craquer, la section rythmique envoie du lourd, " Everything Went Black " fait mal en live, y’a pas à dire. Le groupe pioche un peu partout dans sa discographie et ça fait plaisir de voir que le groupe veut encore en découdre, Brian ne démérite au micro. Un nouvel album, " Servitude ", sortira le 27 septembre 2024 et un des single ("Aftermath ") a été joué aujourd’hui et présage du très bon quant au nouvel album.


Photos réalisées par Matthieu Lelievre @ Acta Infernalis


Direction le food court situé proche de la Warzone pour me restaurer avec une Spatziflette. Il faut au moins ça pour bien terminer le fest et garder des forces jusqu’à ce soir.


SUFFOCATION (Altar) :
Retour sous la Altar pour voir SUFFOCATION.
Ricky Myers a un growl d'homme des cavernes bien lourd et puissant, un peu dans le même registre que ce cher Corpsegrinder de CANNIBAL CORPSE. La section rythmique se la joue explosive façon dynamite. " Perpetual Deception " démarre lentement, montant crescendo avant un déferlement de violence !!!
Je plussoie de prendre ma dose de death, j'espère vite reprendre ma dose de SUFFOC’ en salle la prochaine fois…


Photos réalisées par Matthieu Lelievre @ Acta Infernalis


THE OFFSPRINGS (Mainstage 2) :
Je vois enfin un des groupes de mon enfance !
Instant nostalgie donc, j’ai l’impression d’avoir 7-8 ans à nouveau, moment où mon grand frère (qui a 5 ans de plus que moi) me fait tomber dans la marmite du Métal.
Dexter et Noodles sont en forme et ça fait plaisir à voir. Le set démarre avec " Come out and play ", extrait de " Smash ", un de mes album préférés du groupe. " All I Want " de " Ixnay on the Hombre " me met une sacrée claque. Une pluie de confettis déferle sur la mainstage à ce moment, certains slameurs partent jusqu’à la régie, c'est dire s’ils vont loin, un jeune qui doit avoir 10 ans à tout casser, pogote avec son père…, " Staring at the Sun " a également un gros impact sur moi comme les générations qui ont découvert le groupe dans les années 90, on aura également droit à un mash-up de différents artistes, BLACK SABBATH, THE CLASH avec son " Hey ho let's go "… Des ballons multicolores sont lancés dans le public, en fait, on assiste en ce moment même à un live dantesque d'anthologie, THE OFFSPRINGS est vraiment un groupe qui donne le sourire, ils sont venus en toute simplicité et installe une vraie complicité avec le public.
Vraiment génial d'avoir eu l'impression d'être monté dans une machine à remonter le temps d’un set.
Place maintenant aux FOO FIGHTERS juste à côté sur la Mainstage 1 !



FOO FIGHTERS (Mainstage 1) :
En clôture de la Mainstage 1, les FOO FIGHTERS viennent nous proposer 2h de show rien que ça ! On rentre dans le dur direct avec leur tube de légende " All My life " et son intro si reconnaissable. Autre instant nostalgie, j'ai l'impression de me retrouver en 2006 en train d’arpenter les rues de Londres, époque où je ponçais le plus l’album " One by one " avec mon cher lecteur CD/MP3. Josh Freese, qui a remplacé Taylor Hawkins décédé en 2022, fait du très bon boulot derrière ses fûts. " The pretender ", single de 2007, joué en 3ème est également un grand moment en live avec cette montée et son énergie qui arrive crescendo. Étant donné qu'ils ont joué les deux titres que j'attendais le plus au début du set, la suite n'aura pas été du même acabit selon moi, je décide donc de me rendre à la Temple pour finir cette édition 2024 en compagnie de DIMMU BORGIR.



DIMMU BORGIR (Temple) :
Je partais avec un apriori négatif sur DIMMU BORGIR. Ca a beau être un des premiers groupes de Black Métal que j'ai découvert, il y a 20 ans, je me rappelle encore, de ce son pourri en 2018 qui m’avait fait fuir en courant direction la Warzone pour y voir HATEBREED à la place. Mais très bonne surprise, le son est très bon ce soir.
L'intro pour l'entrée des artistes est solennelle, " Raabjørn speiler draugheimens skodde " est parfaite pour ensorceler le public et le mettre direct dans l’ambiance avec sa fin totalement épique. Daray est infernal derrière ses fûts. Sur l'intro de " Spellbound (by the Devil) ", les riffs transportent et Gerlioz sur son clavier ajoute de belles touches de symphoniques pendant que Shagrath enfonce le clou avec son chant d'outre-tombe. Décidément, le groupe ne faiblit pas avec " Stormblåst " qui me subjugue. Le pioche avec brio dans discographie avec à chaque fois des titres dévastateurs et surtout fédérateurs, le tout étant brillamment exécuté et joué. Je n’avais encore jamais vu autant de slams pour un set sous la Temple et plus encore sur un groupe de black métal, bizarre quand même.
La prochaine fois, je veux voir DIMMU BORGIR avec un orchestre sur la Mainstage, ça rendrait bien j’en suis sûr et plus globalement je pense que c’est ce qu’il manque sur les Mainstage, des groupes plus métal extrême à la SEPTICFLESH ou DIMMU BORGIR jouant un métal extrême avec des orchestrations ! Mais pas sûr que ça arrive de sitôt…


Photos réalisées par Matthieu Lelievre @ Acta Infernalis


Après ce dernier concert, je végète encore un peu sur le site, espérant y voir une quelconque annonce sur les écrans géants concernant l’édition 2025 ou bien le traditionnel feu d’artifice de clôture, mais rien, aucun des deux, pas plus mal en fin de compte, ça évite les probables déceptions comme celle de MASS HYSTERIA en 2018 qui avait survendu je trouve leur set de 2019 ou encore celle d’un certain groupe qui annula l’année d’après.
Au final, je file au VIP histoire de souffler un peu avant de me rentrer au camping.

En ce Lundi 1er juillet, il est temps pour moi de plier bagages, de dire au revoir aux amis et de rentrer. Mauvaise surprise, la circulation au camping est mal gérée, les festivaliers qui veulent prendre des navettes pour se rendre au parking ouest doivent prendre la même sortie que moi qui va au parking est, ce qui crée d’immenses bouchons alors que ces mêmes personnes auraient dû aller dans l’autre direction, vers le parking Leclerc. Bref, à revoir…

Pour finir, voici des mes tops.
Groupes internationaux : EMPEROR, ANAAL NATHTRAKH, SODOM, DIMMU BORGIR, KANONENFIEBER, SATYRICON, MISTER BUNGLE, ANVIL, WORMROT et THE OFFPRINGS.
Groupes français : le raz-de-marée HOULE, SANG FROID, BLOCKHEADS, KARRAS, KRONOS, DESTINITY, PENSEES NOCTURNES, LANDMVRKS, LOFOFORA et SOLITARIS.

En conclusion, le Hellfest a su garder son âme tout en s'ouvrant pour se pérenniser tout en gardant une jauge festivaliers suffisante. On est encore très loin et c’est tant mieux je trouve des festivals impersonnels comme le PowerTrip festival aux Etats-Unis. Certains s'offusquent de cette ouverture au niveau fréquentation voir musicale mais je trouve finalement que cette réussite est logique. J'y ai trouvé mon compte cette année avec la venue de groupes de légende comme SODOM, EMPEROR, IMMOLATION et puis n’oublions pas une chose, la plupart des " gros " groupes internationaux ne jouent qu'une date en France (le plus souvent à Paris) au contraire de nos voisins allemands qui ont souvent le droit à plus de dates et donc le Hellfest reste souvent une occasion de les voir ailleurs qu’à Paris.
’est d’autant plus gratifiant pour le Hellfest de voir ce festival grossir d’année en année surtout lorsque l’on connait un peu le parcours de Ben Barbaud, le boss du festoche, qui je vous le rappelle avait démarrer en 2002 avec le Fury Fest. Et puis je vois le Hellfest comme une locomotive pour les autres festivals en France. A ce propos, l’offre des fests de métal en France s’étoffe avec les années et c’est tant mieux, c’est pourquoi il faut continuer en dehors du Hellfest, de soutenir sa scène locale.
Pour finir, je voulais remercier tous mes amis et collègues de médias croisés, les groupes que j’ai pu interviewer, toute l'équipe de l'espace presse, les bénévoles du festival qui font et ont fait un travail de l’ombre.
J'espère pouvoir couvrir la prochaine édition 2025 !
A bientôt pour de prochaines aventures…


(Live-report réalisé par Virgile)

<<< Retour >>>