HEADCHARGER en studio
Près de Caen le 30 Avril au 15 mai
(Studio de la Souleuvre)


LUNDI 30 AVRIL 2007:
C'est par une très belle journée ensoleillée que le rendez vous est donnée à la gare de Caen à 16h30 pour accueillir celui qui s'occupera de produire le nouvel album d'HEADCHARGER : Serge Morattel. Serge a déjà réalisé l'album précédant, et comme le résultat très satisfaisant, avait conquit le groupe, le choix de retravailler ensemble s'est fait de lui même. Serge arrive tout droit de Genève capitale suisse des banques, du chocolat, mais aussi du bon gros son lourd qui tâche. Cet homme a déjà fait ses preuves avec des groupes tels que HOUSTON SWING ENGINE, KNUT, OVERMARS, SHORA, TANTRUM, etc...
Du coup, pas de studio aujourd'hui mais plutôt une promenade en ville, et un verre dans un bar, histoire de prendre du bon temps avant d'attaquer les choses sérieuses. Et du coup, une bonne nuit de repos s'impose afin de prévenir de toutes celles qui arrivent où le sommeil ne sera pas forcément au rendez vous.



MARDI 1er MAI
:
Voici que se sont finalement écoulés 2 années après l'enregistrement du premier album éponyme d'HEADCHARGER, et qu'aujourd'hui, c'est le jour J, pour le début des sessions de ce nouvel album. Ce nouvel album qui a d'ailleurs déjà un titre puisque le choix s'est porté sur " Watch The Sun ". Serge Morattel est fin prêt à remettre le couvert, et à faire ce bon gros son qui ronfle. Cette journée servira de mise au point entre le groupe et le producteur, mais aussi à se refamiliariser avec le studio. Réunion de travail au sommet, puis branchement des instruments, réglages de batterie, peaufinage de certains titres, et du coup, petit enregistrement live des cinq musiciens sur 5 titres histoire que tout le monde se mette dedans. Fin de soirée avec petites indications pour le début des prises qui auront lieu le lendemain, le choix se fait sur l'enregistrement de la batterie accompagnée d'une guitare témoin en amont, puis les guitares seront capturées ensuite, et l'alternance entre les prises de basses et de chant clôtureront ces sessions de prises de son.

MERCREDI 2 MAI:
Tout le monde se retrouve au studio dès 10h, prêt à en découdre avec cet album ! Première étape : trouver la bonne acoustique de la pièce, choisir la bonne caisse claire, les bonnes cymbales, les bons réglages de toms... Cela prend énormément de temps mais cela reste primordial car la couleur du son de l'album découle de cette première étape. Finalement le début des prises ne démarrera qu'à 17h. L'idée de la prise batterie + guitare est d'optimiser le groove naturel des 2 frangins du groupe. Le premier morceau est " The Price to Pay ", titre déjà joué en live. Puis ensuite c'est le titre " Get Naked " qui sera mis en boite. Les sensations sont bonnes, le son de batterie est bien travaillé, Gaï et Serge sont super pointilleux sur les parties délicates, mais c'est ce qu'il faut pour ne rien laisser passer. La journée se terminera par "Wake up & Get up", qui laissera à tout le monde le sentiment jouissif d'entendre pour la première fois ces morceaux avec un tel son. Les prémaquettes ayant été enregistrées avec batterie électronique. Et pour le coup, ça change !!! 0h00, l'heure pour tout le monde d'aller retrouver son lit.


JEUDI 3 MAI:
Réveil un peu dur pour tout le monde, il faut prendre le rythme. Le café en grande quantité est le bienvenu !!! Objectif de la journée : réussir à rentrer 3 morceaux et pas des plus faciles. " Up to You ", morceau rock avec refrain très efficace, " Do you Think I need you " morceau le plus lent de l'album et le dernier " What it Meant " morceau en shuffle qui sent bon le gasoil et la gomina. Yeahhhhh !!! Pas de soucis, finalement, plus de peur que de mal, Gaï finit par trouver le pur groove recherché avec l'aide de son frangin et des conseils de Serge. A 23 heures, décision de stopper afin de faire une bonne nuit de sommeil, ou du moins de plus de 6h cette fois.

VENDREDI 4 MAI:
Redémarrage à 10h du mat', ce coup ci, tout le monde est à donf, et c'est avec le titre " You gotta pay the Band " que la journée commence. Un titre avec une veine assez Hard Rock, et qui plus est, semble être le morceau préféré du groupe. Un titre de pur bonheur que le groupe est impatient de jouer en live. Petite pause pour un repas de midi bien mérité, même si l'habitude de se mettre à table se fait plus aux alentours de 14h. Le groupe essaye de manger à des heures fixes, afin d'éviter les grignotages qui forcément dans ce genre de situations sont propices à faire passer le temps et aide à décompresser, mais non, il ne faut pas !!! Un café, une clope, et voici Gaï, David et Serge repartis à leur poste pour en découdre avec le deuxième titre de la journée " On the Prowl ", morceau qui a aussi été joué en live sur les derniers concerts. Un morceau assez déstructuré, mais avec un refrain hard rock, de quoi faire rougir les auteurs du " Same O' Situation ". Ensuite, c'est au morceau " What it Tales " que le groupe décide de s'attaquer. Mais pour une fois, c'est la structure de ce morceau qui pose problème. Serge et son recul permettent de faire prendre conscience au groupe que ce morceau mérite une meilleure structure que celle enregistrée sur les maquettes. Mise en accord sur les différents changements de rythme, les variations de voix ainsi que les plans de guitares. Gaï part se mettre derrière ses fûts et finalement il réussira à le mettre en boite assez rapidement vu les modifications de dernières minutes. Ce coup-ci à 20h, tout le monde demande une pause détente car l'écoute de son à longueur de journée finit par énerver. Du coup, c'est un petit break bouffe aux allures de petit déjeuné qui se crée : café, lait, céréales, tartines, ... ainsi que pas mal de conneries filmées au caméscope histoire de se détendre l'esprit, à base d'effet spéciaux style série Z. Changement du fond d'écran de l'ordinateur : wallpaper du rappeur Booba, pour mettre dans la bonne humeur, WESH !!! La Playstation est allumée et se sont des parties de GTA San Andrea, Pro Evolution Soccer 5, Burn Out 3, Call Of Duty, qui se relaient du coté de l'espace multimédia. 21h, retour aux choses sérieuses avec le morceau "Flood the Air ", un des morceaux speed de l'album, du coup, pas mal de travail sur le son de batterie. En effet, la partie de fin est en total contraste avec le reste du morceau, donc le travail du son demande à être retouché. Il est 23 heures quand les prises se terminent, une dernière revanche sur la Playstation pour bien finir cette journée bien remplie, et d'aller retrouver son lit douillet.

SAMEDI 5 MAI:
Dernier jour de prises pour la batterie, mais c'est tout de même 3 titres qui sont au programme de cette froide journée. Temps gris dehors, et températures très basses, ça tombe bien, on est mieux au chaud à l'intérieur. L'ambiance, ce matin, est tranquille, détendue, dans la bonne humeur, et commence par le morceau " Using People ", morceau qui passe sans aucun problème. Pendant ce temps, les autres musiciens répondent à quelques interviews pour des fanzines dont un japonais, et prennent le temps de retoucher quelques textes des morceaux. Le deuxième titre de la journée "Every tick of the clock" sera alors le premier os de cet enregistrement : problème de groove et de feeling flagrant sur ce morceau, ainsi que des problèmes informatiques. Gaï, David et Serge passent plusieurs heures sur ce morceau, à tenter différents tempo, différents découpage du métronome, mais rien n'y fait. La tension monte, énervement, perte de patience, et exaspérés, le groupe décide de lâcher l'affaire pour l'instant. Le groupe prend la décision que le morceau " Every tick of the clock " ne sera pas sur l'album, l'ambiance est alors morose... Sans pause, c'est au tour de " Bill Murray's Syndrome " (2ème morceau speed de l'album) d'être enregistré. Gaï se met derrière la batterie, et fera finalement un " One Take, Good Take ", bref, en une prise le morceau est nickel. Une deuxième prise sera tout de même réalisée par sécurité. Voila, fallait pas l'énerver le gars Gaï. Pour le coup, on sent dans le studio que la confiance et l'envie sont revenues. Petite pause bouffe pour recharger les batteries, et discussion sur ce titre qui n'a pas été enregistré. " Every tick of the Clock " laisse un goût amer de par la fatalité de ne pas avoir réussit à le mettre en boite comme il l'aurait fallu. Une décision est finalement prise : nouvel assaut sur ce titre mais avec une modification de beat. " Every tick of the Clock " sera sur l'album coûte que coûte, qui à lui faire mordre la poussière. Gaï répète plusieurs fois le morceau remodelé, change quelques breaks, et c'est parti, " Magnéto Serge,...". Tout le monde retient son souffle car personne ne sait ce que ça va donner, mais Gaï a l'air de s'adapter. Finalement, deux prises et c'est dans la boite, on n'en parle plus. Pour conclure la journée, une prise supplémentaire de toms basses dans la cuisine du studio pour obtenir une réverbération naturelle. L'effet recherché est d'obtenir un son bien lourd et claquant genre percussions monstrueuses. Cette prise servira pour un passage aérien du titre " Do you think I need you ". Finis les prises, c'est au tour de l'écoute consciencieuse de l'ensemble des morceaux avec tout le monde présent, qui arrive alors en cette fin de journée. Verdict final : Nickel !!! Une bonne étape de passée.


DIMANCHE 6 MAI 2007:
Alors, comme prévu, c'est maintenant le moment d'enregistrer les guitares de David et Antony. Ce matin, c'est une nouvelle étape, il est 10h00, tout le monde a le sourire puisque tout se déroule comme prévu. C'était sans compter sur ce qui va suivre...
Serge commence par placer les différents micros sur les différents baffles, puis à traiter le son afin d'y trouver des sons de guitares complémentaires, quand tout à coup, une coupure de courant survient. Certainement une mauvaise manip' qui engendrera que 2 têtes d'ampli ne fonctionneront plus. En effet, les lampes et les fusibles ont rendu l'âme. Mauvais coup du sort, car en plus aujourd'hui, nous sommes dimanche au milieu de nulle part, il est 11h30 et bien sur, tout est fermé. Pas moyen de réparer sur place sans obtenir les pièces qui viennent de céder. Du coup, c'est la panique, il faut impérativement trouver une solution, alors tout le monde se met à téléphoner à tout le monde pour trouver des lampes et des fusibles électroniques. Après pas mal d'aller et retour, et de temps écoulé, le groupe finit par reprendre là où il s'était arrêté, mais pour le coup, il est déjà 18h30. Environ 8 heures perdues à réparer cet incident. Les prises commencent alors tant bien que mal, et David enregistre alors ses parties sur " The Price to Pay ", qui est un morceau qui rock pas mal, et qui donne envie de taper dans les mains sur le refrain. David n'aura pas trop de soucis pour mettre ses pistes dans la boite, mais il est finalement déjà 23h30. Tout ce stress a fatigué tout le monde, du coup, il faut se reposer pour partir sur de bonnes bases le lendemain, même avec tout ce retard personne ne part se coucher serein.

LUNDI 7 MAI 2007:
L'habitude de commencer à travailler à partir de 10h du mat' est maintenant prise. Un petit café pour certains, une clope pour d'autres, et c'est parti, David branche le jack de sa PRS et commence à faire ronfler sa guitare sur " On The Prowl ". Ce morceau commence par des guitares dissonantes puis bien métal sur le refrain, avec des passages bloqués qui laissent respirer la batterie. David n'a pas besoin de beaucoup de prises pour enregistrer ce morceau car c'est un morceau que le groupe répète depuis longtemps, et qui a été rodé en live. La rapidité des prises permet de retrouver le moral quant au temps précieux perdu la veille. Ensuite, un titre qui donne envie de remet du genou, c'est le morceau " Up To You " un morceau dédié à qui veut bien l'entendre … Les guitares sur ce morceaux doivent être bien produites car il y a plusieurs relances de guitares et il faut leur trouver le son qui mettra chaque partie en valeur. Ca prend aussi du temps mais le détour en vaut la chandelle puisque le résultat est cool. Après cela, David est partant pour se lancer dans un troisième morceau alors qu'il est 19h00. Toujours en retard, il faut optimiser le temps qu'il reste, donc ça enchaîne. C'est au tour du morceau " Wanna Dance ". Re-travail des différents sons de guitares, car le groupe a à sa disposition un bon éventail d'instruments pour tester des trucs. Différentes guitares allant de PRS, en passant par Fender Stratocaster & Telecaster, Hagström, jusqu'à Gretsch … Toutes ces guitares ont un caractère différent et elles permettent d'apporter une couleur de son différente selon les parties de guitares. Du coup, la superposition des pistes de guitares permet d'obtenir une ambiance vraiment typique de chaque morceau, ce qui les rend encore plus intéressants. Fin des prises, il se fait tard, …
…END OF TRANSMISSION …

MARDI 8 MAI 2007:
Le réveil en ce mardi est douloureux, les petites heures de sommeil accumulées commencent à se faire sentir. Mais ce n'est pas une surprise car tous les groupes qui ont vécu une fois dans leur vie l'enregistrement d'un album savent que c'est la monnaie quotidienne du studio. Le retard n'aide pas, il faut travailler vite et bien tout en dormant au maximum 6 heures par nuit.
Morceau en shuffle pour ce premier morceau de la journée, histoire de se réveiller. Il se nomme " What it Meant ", et le son de guitares est travaillé de façon à obtenir un vieux son qu'on avait l'habitude d'entendre plutôt dans les années 70's avec des groupes comme BLACK SABBATH. Intéressant car de nos jours ce n'est pas trop un son à la mode quand on entend toutes les nouvelles prods américaines en matière de métal ou de hardcore. La fin du morceau est ponctuée d'un break et d'un passage ultra speed, qui ravira les fans du style. Les arrangements quant à eux sentent bons la poussière… Ce qui fait du bien, c'est d'entendre les morceaux qui prennent forment et surtout qui sont mis en valeur par le gros son confectionné par le docteur Morattel. Petite pause avant de se remettre au taf pour le morceau intitulé " Adrift " (qui signifie à la dérive). Sur ce morceaux, les guitares seront doublées, triplées et même quadruplées, histoire que ça chie… Et pour une fois, le repas du soir changera des mauvaises habitudes alimentaires de la semaine, puisque ce sont des amies qui auront fait un festin pour nos rockeurs. Il faut avouer que lorsque l'on est la tête dans le guidon dans l'enregistrement d'un album, le temps consacré pour faire la cuisine devient minime, très minime, au point où de temps à autre les repas sont sautés. Une fois, les derniers arrangements musicaux rentrés dans l'ordi, il est temps pour tout le monde de retrouver son lit.


MERCREDI 9 MAI 2007:
Petit entretien du matin : prise de conscience que le temps perdu avec les incidents techniques représente environ une journée et demie. Il faut prendre une décision : sacrifier un morceau, et du coup, le morceau « Using people as one of the Fine Art » étant celui qui est le moins abouti artistiquement, ne verra donc pas plus loin que les prises de batterie, il ne sera donc pas sur l'album. L'emploi du temps noté sur la porte du studio laisse apparaître que les guitares continuent toute la journée d'aujourd'hui ainsi qu'une partie de la journée de demain. Au boulot ! La petite surprise des morceaux de la journée, c'est que Serge Morattel enregistrera une guitare sur le morceau « Do you think of me », dernier morceau composé par HEADCHARGER. David et Antony enregistrent tour à tour des parties de guitares. La petite astuce pour cet enregistrement c'est d'enregistrer 1 seule guitare en sortie sur 3 baffles en même temps, 1 mesa boogie, un marshall et un orange.
Du coup, les sons de guitares sont travaillés individuellement mais aussi dans leur ensemble afin que les différents grains se complètent. Ca sonne vraiment bien, car le mot d'ordre du suisse reste le même " Faut que ça chie ". Expression qui doit venir de là-bas car les gars de NOSTROMO ou encore de KNUT ont la même. Pour ce qui est de la fatigue, elle a l'air de s'être installé dans le studio et de ne plus vouloir le quitter jusqu'à la fin, tellement tout le monde prend sur soi pour ne pas se laisser abattre.

JEUDI 10 MAI 2007:
Les guitares doivent être finies aujourd'hui, alors du coup, Romain se prépare pour commencer à enregistrer ses basses. Quelques petites mises au point avec le métronome, histoire d'être irréprochable. David quant à lui, enregistre les morceaux qu'il reste : " Do you think of Me ", " Déjà Vu (Bill Murray Syndrome) " et " Watch the Sun ". En plus des arrangements de guitares, David nous gratifie de ses solos de guitares dont il a le secret. C'est aussi très surprenant de le voir utiliser une talk-box (ce fameux appareil muni d'un tube en plastique mis dans la bouche et utilisé par des guitaristes comme Slash de GUNS N ROSES ou encore Joe Perry d'AEROSMITH qui l'ont rendu célèbre) pour donner un nouveau souffle à certains riffs ou soli. Il faut bien avouer que c'est certainement le musicien d'HEADCHARGER qui manie le mieux son instrument. Du coup, on se rend compte du choix judicieux d'avoir choisit les deux frangins pour enregistrer en premier les bases solides des morceaux. Aujourd'hui tout le monde est présent dans la cabine de régie pour se faire l'écoute finale de tous les morceaux. En fait, on se rend compte qu’il est important pour les musiciens d’HEADCHARGER d'être présent lors de cet enregistrement ainsi que l'implication de chacun dans cet album, tout le monde a envie de s'imprégner de l'ambiance générale et c’est ce qui fait l'esprit HEADCHARGER. Cet album n'est pas une accumulation de ce qu'est le groupe mais plutôt un esprit commun que le groupe a su créer depuis sa composition. Ensuite il reste assez de temps dans la journée pour commencer les prises de basses et de chant. Serge prend la judicieuse décision de faire alterner les prises de basses et de chant, ce qui permet à Seb d’avoir du temps pour reposer sa voix, en effet la voix d’un chanteur c’est l’instrument qui a le plus besoin de repos. Rom commence par " The Price to Pay " et " What it meant ", deux morceaux facile à jouer, qu’il a choisi lui même afin de se mettre en confiance. Du coup, sur ces deux morceaux, tout roule, la basse est bien grasse et les morceaux continuent de prendre forme. Seb enchaînera avec les mêmes titres afin d’avoir des morceaux instrumentalement finis. La couleur de chaque morceau commence vraiment à s’affirmer. Coté hygiène de vie, toujours pas de sommeil ni de " vrai " repas. Il faut travailler sans relâche. L’ambiance reste très studieuse. Chacun veut que l’autre sorte le meilleur de lui-même, bref pas de demi mesure. La fin de journée se termine aux alentours de 23h. Le temps de rentrer à la maison, et hop, tout le monde au lit pour attaquer de plus belle demain.


VENDREDI 11 MAI:
Tout le monde se remet au travail dés le matin. La bonne humeur est là. Seb et Rom continuent leurs prises et discutent encore et toujours des arrangements avec Serge. Le producteur a un rôle très important dans ces étapes. C’est lui qui va définir la direction que prendra le morceau au final. Du coup, Serge discute beaucoup avec chacun des musiciens afin de les diriger dans leurs mises en place, le feeling qu’il faut apporter au morceau afin de tirer le meilleur possible. Bref, c’est un peu un chef d’orchestre. Il est le seul à avoir le recul nécessaire sur les compositions afin d’optimiser chacun des passages même s’il reste forcément très à l’écoute des musiciens et de l’entourage. En gros avant chacune des prises il y a un petit briefing pour donner les directions, et au cœur de l’enregistrement il faut faire, refaire, et refaire jusqu’à ce que l’on obtienne une base solide. Pour se détendre le corps et l’esprit, les musiciens qui n’enregistrent pas trouvent diverses occupations. Bien sur au rez-de-chaussée, des concours de Playstation s’organisent, mais certains s’emparent aussi d’appareil photo, de caméscopes pour filmer des conneries en tout genre, des magazines, …

SAMEDI 12 MAI:
Une journée qui commence par la basse. Sachant que le groupe est accordé en " DO ", Serge demandera à Rom d’enregistrer avec une 5 cordes, car il est évident que ce type d’instrument tient forcément mieux la note pour un accordage si grave. L’emploi du temps est toujours très serré mais on commence à voir le bout puisque pour chaque morceaux, ce sont les dernières prises. Du coup, à la réécoute de fin de journée, tout le monde est très attentif et intéressé en découvrant le morceaux dans sa globalité. Les aléas techniques journaliers restent pour lui les changements de jeux de corde, beaucoup de concentration sur l’accordage, les mises en place, le groove… Aujourd’hui, la journée se terminera vers 1 heure du mat’ donc autant vous dire que le fait de passer autant de temps dans un endroit clos les uns sur les autres pendant autant de temps peut vite engendrer des prises de tête, mais la force d’HEADCHARGER c’est d’être un groupe soudé qui se connaît depuis de nombreuses années, et qui prend toujours autant de plaisir à passer du temps ensemble. Ce n’est pas donné à tout le monde de vivre ce genre d’aventure.

DIMANCHE 13 MAI:
La journée commence avec Seb pour " Do you Think of me " mais on s’aperçoit qu’il manque quelque chose puisque les basses ne sont pas encore posées. Le problème c’est que Seb semble avoir besoin de la rythmique de la basse pour caler son chant. Du coup, Rom prend le relais, et une fois finit c’est Seb qui s’attaque de nouveau au titre. C’est un titre bien lourd, lourd, il faut que ça groove et que ça joue au fond du temps. Ce titre s’annonce vraiment puissant. Y’a de la mélodie mais ça sent la poussière. Entre chacune de ses prises, les deux musiciens qui enregistrent rejoindre leurs acolytes au rez-de-chaussée pour relever des défis en alternant les parties de Pro évolution soccer 5, Burn Out 3, Gran Tourismo 4, GTA San Andrea, … Il faut dire qu’à force d’y passer autant de temps, le groupe avance autant dans les prises que dans les jeux. En ce dimanche, les missions de GTA San Andrea arrivent bientôt à terme, ainsi que les missions de Burn Out 3, tout un programme.


LUNDI 14 MAI:
Grosse journée aujourd’hui pour Seb puisque ce sera axé sur le chant principalement. Les problèmes de planning ne peuvent être résolus autrement. Aujourd’hui Guillaume du groupe 64 DOLLAR QUESTIONS, un très bon groupe de Caen entre FOO FIGHTERS et DISTILLERS, qui monte qui monte, viendra chanté avec Seb. Il faut noter que ça sera le seul de l’album, que c’est un pot’, que le morceau s’appelle " Up to you " et qu’il envoie le pâté…..que du bonheur en soit. On aura la visite de quelques potes aujourd’hui, Ouhhha….. Y’a des gens qui sont intéressé d’entendre ce que le groupe mijote dans son coin, et ça n’en est que plus encourageant. On discute un peu pendant que les prises s’enchaînent. Seb et Serge font un gros travail sur le chant. Il passe beaucoup de temps sur l’accent, les intentions, les mises en place, les phrasés, … afin que tout soit impeccable, il n’y a pas le droit à l’erreur. C’est ce qui est différent entre le live et le studio c’est qu’en live tout doit être basé sur le spontané, la dynamique, l’énergie, qui malheureusement laisse place de temps en temps à l’imperfection. Quand un groupe se retrouve en studio, il n’y a pas le droit à la moindre erreur, car si erreur il y a celle-ci est gravée sur le CD jusqu’à la fin des temps, on ne peut plus revenir dessus. Donc l’expérience d’HEADCHARGER et les erreurs du passé permettent au groupe de se concentrer sur la musique afin de ne rien laisser au hasard.
Aujourd’hui, les membres du groupe s’accorderont un peu de répit en stoppant la journée de travail pas trop tard, histoire de pouvoir déguster un bon repas comme ils n’en ont pas eu depuis plusieurs jours. Après la pause, tout le monde remonte à l’étage, histoire de se faire une écoute générale des morceaux enregistrés la journée.

MARDI 15 MAI:

Ca sera le dernier jour pour les prises de basse. Tout le monde semble satisfait du travail qu’ont fourni Rom et Serge. Après cela, il ne restera plus que trois titres pour Seb donc pas le temps de penser à autre chose que d’enchaîner les prises les une après les autres. La petite nouveauté sur cet album est vraiment de s’appliquer sur les mélodies en conservant le côté énergique de la musique. Bref c’est ce mélange qui a toujours été la motivation première du groupe. Juste essayer de décloisonner les styles et former un ensemble cohérent et à l’écoute des titres, ça semble marcher. Il fait vraiment bon vivre dans ce studio de la souleuvre, les murs tantôt en bois tantôt en plâtre blanc permettent aux quelques rayons de soleil normand d’éclairer naturellement le studio. Le cadre aussi est très intéressant car situé en plein milieu de la campagne normande, au milieu des vaches, et des chants d’oiseaux. Ca permet vraiment de faire le vide et de se concentrer sur la musique, car l’ambiance est reposante, et il n’y a tellement d’autre à faire… Pas très loin du studio pourtant il y a un site superbe où on y exerce du saut à l’élastique, de la tyrolienne et de l’accro-branche, mais mis à part les amis de groupe qui sont passés au stud’ personne ne s’est payé le luxe d’aller affronter les lois de la pesanteur. Boulot, boulot, boulot, tel est le mot d’ordre de ces 15 jours. Par contre, il est vrai que Gaï et Rom avance bien au niveau de Burn Out à tel point qu’aujourd’hui ils ont rempli toutes les missions sauf une et que le jeu est bientôt terminé. De même au niveau de GTA San Andrea, c’est K-Wouète, le manageur d’HEADCHARGER qui aura terminé le jeu.




(Studio Report réalisé par Kwouète)

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