| FURIOFEST 2025 Saint-Flour le 23 et 24/0825 (Stade de l'Ander) ![]() Cinquième édition du FuriosFest, et déjà la quatrième pour moi… mais cette année avait un parfum particulier : pour la première fois, j’intégrais l’équipe des bénévoles. Excitation maximale, bien sûr, mais aussi un léger pincement à l’idée de perdre un peu de ma liberté : en plus de mes contributions habituelles pour Nawak et W-Fenec, je devais aussi couvrir le festival pour deux médias papiers. Résultat : un week-end dense, partagé entre photographies, prises de notes et immersion dans les coulisses. La veille, la rencontre avec l’équipe des bénévoles a suffi à lever toutes les appréhensions : complicité instantanée, rire, entraide et un vrai esprit collectif. Le FuriosFest n’est pas seulement un rendez-vous musical, c’est une aventure humaine qui soude toutes celles et ceux qui y participent. Et côté musique, cette 5e édition a encore prouvé que le Cantal a désormais son rendez-vous incontournable pour la scène rock et metal. Place au récit de deux journées intenses, entre sueur, décibels et communion. Samedi 23 août : ASK YOUR MOM : Je les attendais pour foutre le feu, et ASK YOUR MOM n’a pas trahi sa réputation. Fidèles à leur esprit incisif, entre humour grinçant et énergie punk/rap survitaminée, les Lozériens ont livré un set aussi frontal que jubilatoire, qui a transformé la scène en véritable défouloir collectif. Dès l’ouverture avec " Mettre un terme ", l’ambiance est posée : textes acérés, débit mitraillette et riffs qui cognent. La public explose déjà et " Système Covid " vient réveiller les souvenirs d’une époque chaotique, avec la touche ironique qui fait mouche. " Fils de " poursuit dans la provocation, enchaînant les punchlines comme des uppercuts. La fosse est chauffée à blanc quand arrive " Oprimés " (avec son intro implacable), puis " Ukraine ", morceau engagé qui rappelle qu’ASK YOUR MOM ne s’interdit jamais d’aborder le politique de front. Le public scande les refrains, poings levés, dans une atmosphère de contestation joyeuse. Le concert prend ensuite une tournure plus festive avec " Cargo " reprise de TAGADA JONES, taillé pour faire bouger tout le monde, et " Anéanti ", où le groupe montre sa capacité à mélanger lourdeur et groove. Mention spéciale à " À la peur ", moment plus sombre, et " Carceral " qui clôt le set comme une bombe, dans une énergie quasi hardcore. Entre chaque titre, les musiciens alternent des sujets graves entre les titres comme Nordhal Lelandais ou le covid, multiplient les appels au public et cultivent ce ton à la fois caustique et bon enfant qui fait leur marque de fabrique. Résultat : une communion totale avec le public du FuriosFest, partagé entre pogos, rires et refrains scandés à pleins poumons. ASK YOUR MOM a rappelé à Saint-Flour que la rage peut rimer avec engagement, et que derrière les punchlines se cache une véritable conscience sociale. Un set intense, percutant et terriblement humain — exactement ce dont le festival avait besoin. SWEET NEEDLES : Le rock a parfois besoin de spontanéité, de folie et d’un peu de désordre pour briller. SWEET NEEDLES l’a prouvé au FuriosFest avec un concert à l’image de leur setlist griffonnée sur un bout de papier froissé et scotché à la hâte : brut, sincère et terriblement efficace. Dès " Torments ", le ton est donné : riffs acérés, énergie punk-rock et un chant qui crache la rage. " Shake It " et " Be Bop " embrayent dans la foulée, entre groove dansant et fureur électrique, poussant le public à se lâcher totalement. Le groupe joue sans filtre, avec un sens du fun assumé. " Not the Only One " et " Like Jesus " enchaînent dans un grand écart entre ironie et ferveur, faisant à la fois sourire et headbanguer. L’énergie est brute, mais la sincérité balaie tout sur son passage. Le milieu de set voit un basculement plus sombre avec " Failed ", morceau plus lourd et introspectif, avant un retour à l’explosivité avec " Better Late ". " Remember " déclenche une vague d’applaudissements et de cris, preuve que SWEET NEEDLES sait aussi créer une vraie connexion avec le public. Le final est une montée en intensité : " 13 " martèle sans pitié, avant que " Rage " ne vienne tout emporter dans une conclusion cathartique, digne de son titre. Pas de chichis, pas d’artifices : SWEET NEEDLES a livré un set sans concessions, entre garage punk et rock’n’roll viscéral. Le FuriosFest en sort lessivé mais ravi, convaincu que parfois, les shows les plus marquants sont ceux qui transpirent la sincérité et le chaos maîtrisé. DÄTCHA MANDALA : On savait le trio bordelais généreux et énergique, mais leur passage au FuriosFest a rappelé à tous pourquoi DÄTCHA MANDALA s’est taillé une telle réputation après plus de 700 concerts aux quatre coins du globe. Dès leur entrée en scène, l’alchimie opère : un power trio au son massif, à la fois vintage et moderne, qui capte instantanément l’attention du public. Leur troisième album " Koda »" sorti en 2024, est au cœur de la setlist. Les morceaux y gagnent une puissance supplémentaire en live : riffs lourds, rythmiques hypnotiques et un chant habité qui transcende les enregistrements studio. On sent l’empreinte des grands noms du rock anglo-saxon dans leur musique, mais digérée et réinventée avec une modernité bien à eux. La générosité scénique du groupe fait le reste : interactions constantes avec le public, breaks prolongés qui invitent à la transe collective, et une intensité jamais relâchée. Même les moments plus sombres, inspirés par l’époque et ses incertitudes, gardent une touche d’espoir qui s’imprime dans les esprits. En quelques minutes seulement, DÄTCHA MANDALA transforme la scène en une expérience sensorielle complète : on passe du fuzz écrasant aux envolées presque psychédéliques, d’une rage contenue à une communion joyeuse. À Saint-Flour, leur prestation a confirmé une chose : DÄTCHA MANDALA n’est plus simplement un espoir de la scène indépendante, mais un groupe arrivé à maturité, solide, incontournable, capable de fédérer un public de passionnés et de curieux. Un moment marquant de cette édition 2025 du FuriosFest. MERCYLESS : Quand MERCYLESS monte sur scène, il ne s’agit pas d’un simple concert, mais d’une plongée dans l’histoire du death métal français. Les vétérans de Mulhouse, actifs depuis les années 90, continuent de défendre un extrême sombre et sans concession. Leur passage au FuriosFest a confirmé leur statut : gardiens d’une tradition brutale, toujours habités par une rage intacte. Dès l’ouverture avec " Rival of the Nazarene ", la fosse est happée par un mur de son impitoyable. Les growls profonds, la guitare tranchante et la rythmique implacable posent un décor infernal. " I Am Hell " et " Christianist " poursuivent l’assaut, où chaque riff martèle comme une sentence. Le groupe plonge alors dans des atmosphères encore plus sombres avec " Substance of Purity " et " Extreme Unction " qui mêlent lourdeur et vitesse avec une précision chirurgicale. Le public headbangue en cadence, certains levés de poings ponctuent chaque break. Au milieu du set, MERCYLESS frappe fort avec " Without Christ " et " God is Dreaming " : des morceaux où se révèle toute la maîtrise du combo, entre brutalité old school et intensité contemporaine. L’alternance entre chaos et passages plus lourds tient le public en tension permanente. Puis viênt l’enchaînement fatal : " Crown of Blasphemy " " Abject Offerings " et " Evil Shall Come… Upon You " véritables classiques du groupe, déchaînent la fosse dans une furie collective. L’énergie est totale, la noirceur palpable. En conclusion, " Pathetic Divinity " surgit comme une ultime incantation blasphématoire, clouant le public au sol par sa puissance écrasante. La foule, lessivée mais conquise, acclame ce final d’une intensité rare. Avec cette setlist implacable, MERCYLESS a rappelé qu’il reste une référence du death métal hexagonal : brutal, obscur, sans concession, mais surtout intemporel. Une prestation incandescente, digne des plus grandes heures du genre, et un moment marquant de cette édition 2025 du FuriosFest. TARLD : Si le FuriosFest aime brasser les styles, c’est aussi grâce à des groupes comme THE AMSTERDAM RED LIGHT DISTRICT, qui transforment chaque concert en une tempête punk/hardcore survoltée. Avec une setlist taillée pour l’énergie brute, les Lyonnais ont une fois de plus prouvé que leur réputation scénique n’était pas usurpée. D’entrée de jeu, " Good Intentions " met tout le monde d’accord : riffs secs, batterie fracassante, et un chant écorché qui galvanise la fosse. Sans pause, " Trapped " et " Nobody Moves Like You " enchaînent, déclenchant les premiers pogos et un déluge de circle pits. Le groupe sait varier les intensités sans jamais perdre en impact. " Happy Ending " et " Social Sickness " jouent sur un équilibre entre mélodie et rage, tandis que " Need " et " Insomnia " plongent le public dans une tension électrique, portée par des refrains qui restent en tête. Le chanteur est un fou furieux qui alterne entre saut, chant assis par terre, slam, chant dans le public… La dernière partie du set est une montée en puissance implacable : " Black Smoke " embrase le FuriosFest comme une décharge de napalm sonore, " Threatened Generation " résonne comme un cri contestataire repris par toute le public, et " The Best Is Yet to Come " se transforme en un hymne fédérateur, scandé par le public en chœur. En guise de conclusion, TARLD lâche " No Place Like Home ", morceau cathartique qui achève le set dans une ambiance d’unité totale. Entre sueur, cris et énergie déchaînée, le groupe quitte la scène laissant Saint-Flour rincé mais avec l’impression d’avoir partagé un moment unique. Avec ce passage, THE AMSTERDAM RED LIGHT DISTRICT a rappelé qu’ils sont avant tout un groupe de live, forgé pour les scènes et les foules. Leur prestation au FuriosFest a confirmé leur statut : celui d’un des porte-étendards les plus explosifs du hardcore/punk français actuel. Présent lors de la seule édition que j’avais manqué du FuriosFest, j’ai pu enfin découvrir TARLD sur scène et j’ai hâte de les revoir. Une des révélations du fest. SMASH HIT COMBO : Quand SMASH HIT COMBO débarque, c’est toujours un mélange explosif de rap, de metal et de gaming culture balancé en mode uppercut. Au FuriosFest, les Alsaciens ont livré un set dense et ravageur, qui a transformé la fosse en salle d’arcade géante où chaque riff sonnait comme un combo breaker, j’avais surtout envie de les revoir pour un set entier après les avoir vus à la Warzone pour une poignée de titres. Dès " Peine Perdu ", le ton est donné : flow incisif, riffs massifs, la machine est lancée. Avec " In Game ", le public est happé dans un univers où les références vidéoludiques se mêlent à une puissance sonore brute — mosh pits et sauts en cadence au rendez-vous. Le trip continue avec " HxG " et " RPG ", morceaux phares qui rappellent combien SMASH HIT COMBO sait créer des hymnes hybrides entre hip-hop et metalcore. La fosse pogote comme si elle était branchée sur 220 volts. Puis vient la partie la plus lourde du set : " Doom " et " MCP " déclenchent des blasts furieux et une intensité maximale. La foule scande, les guitares martèlent, et le chant oscille entre rage hardcore et refrains fédérateurs. Le concert prend une dimension encore plus sombre avec " Kaneda " et " État Second ", où l’on sent l’influence cinématographique et cyberpunk du groupe. La puissance visuelle des samples et des lumières renforce encore l’impact d’autant que les SMC ont eu la bonne idée de ramener leurs machines à flammes pour encore plus d’impact. Les dernières salves sont implacables : " Contre Courant " et " Mirage " étendent la palette, avant que le duo " Animal Nocturne " et " Terreur Nocturne " n’entraîne le FuriosFest dans une ambiance aussi brutale qu’hypnotique. Enfin, " Baka " clôt le set comme une explosion finale, un morceau qui rassemble toutes les facettes du groupe : flow rap, riffs destructeurs et groove digital. SMASH HIT COMBO a prouvé une fois de plus qu’ils sont les champions français de ce crossover unique entre geek culture et metal moderne. U n set aussi violent que festif, où le public est ressorti avec un grand sourire, tout comme moi. BLACK RAINBOWS : Si le FuriosFest aime varier les intensités, le passage de BLACK RAINBOWS a ouvert une parenthèse cosmique et incandescente. Les Romains, fidèles à leur stoner psychédélique mâtiné de hard rock vintage, ont fait planer le public au-dessus de Saint-Flour avec un set qui sentait la poussière, le fuzz et l’espace intersidéral. Dès l’ouverture avec " Evil Snake " et " The Prophet ", le ton est donné : riffs mastodontes, groove hypnotique et une voix qui résonne comme une incantation. La fosse se balance, happée par ce mur de son dense. Le voyage se poursuit avec " Till the Outerspace " et " Supernova + Fire ", où le groupe mélange puissance tellurique et envolées cosmiques. On ferme les yeux et on a presque l’impression de rouler sur une autoroute désertique, avec les amplis Orange en guise de moteur. Le cœur du set plonge dans une ambiance brûlante : " Desert Sun " et " Apocalypse " captent toute la moelle du desert rock, entre riffs répétitifs et atmosphère écrasante. Mais BLACK RAINBOWS sait aussi varier : " Superhero Dopeproof " et " TxGrindstone " ramènent une énergie plus directe, presque punk, avec un côté sale et urgent qui secoue le public. Le groupe ne relâche pas la pression et enchaîne " Isolation " et " Children of the Fireland ", deux morceaux où se mêlent transe psychédélique et lourdeur métallique. Les musiciens, totalement habités, prolongent les riffs comme pour hypnotiser le public. En fin de set, " Sacrifices " et " The Hunter " portent la charge finale : une avalanche sonore, conclue par un final apocalyptique qui laisse le public groggy, comme revenu d’un trip cosmique. BLACK RAINBOWS a livré au FuriosFest un concert à la hauteur de sa réputation : massif, planant, viscéral. Une chevauchée stoner où chaque morceau est une étape d’un voyage hallucinatoire. La preuve que le heavy psych italien reste l’un des plus captivants du continent. DARK TRANQUILLITY : Il y a des soirées où l’on sent immédiatement que la scène devient un espace suspendu, un moment hors du temps. Lorsque DARK TRANQUILLITY a foulé les planches du FuriosFest, la tension électrique s’est transformée en vague d’émotions, portée par un public déjà conquis. D’entrée de jeu, le groupe impose une atmosphère intense avec " The Last Imagination ", sombre et majestueuse, suivie de " Nothing to No One " qui rappelle les grandes heures du melodic death métal suédois. Le contraste entre la brutalité des riffs et les mélodies aériennes fait mouche immédiatement. Le voyage se poursuit avec " Hours Passed in Exile " et " Unforgivable ", où les fans de la première heure se laissent porter par la nostalgie, avant qu’un souffle plus récent ne vienne avec " Forward Momentum ", extrait de " Atoma ", dont les refrains lumineux résonnent comme des hymnes. La section centrale du concert est une véritable traversée des époques : " Terminus " et " Atoma " enchaînés, puis un moment suspendu avec " Shivers and Voids ", plus introspectif. C’est ensuite la déferlante avec " Cathode Ray Sunshine " et " Not Nothing ", qui réveillent instantanément la fosse et déclenchent les pogos les plus sauvages de la soirée. Mais DARK TRANQUILLITY sait aussi alterner entre rage et finesse : " Phantom Days " et " Final Resistance " en témoignent, tandis que " Therein " rappelle combien le groupe maîtrise l’art de composer des titres fédérateurs, capables de réunir toutes les générations de fans. En guise de conclusion, le public chavire avec deux incontournables : l’indétrônable " Lost to Apathy ", repris en chœur par un public en transe, et l’apocalyptique " Misery’s Crown ", final sombre et triomphant qui laisse Saint-Flour groggy mais heureux. Ce soir-là, DARK TRANQUILLITY n’a pas seulement joué une setlist impeccable : ils ont rappelé pourquoi, depuis plus de trente ans, ils restent des maîtres incontestés du genre. Entre intensité, mélodie et communion avec le public, le FuriosFest a vécu un moment d’exception. Et oui, M. Bourry tu as bien fait jouer ce groupe à Saint-Flour, le boss du fest a du mal à y croire et c’est avec beaucoup d’émotion qu’on le voit sur le bord de scène comme dans un rêve éveillé. Dimanche 24 août : BLOOMING DISCORD : Jour 2, BLOOMING DISCORD a frappé fort au FuriosFest. Le groupe, qui mélange l’énergie brute du metal moderne et une sensibilité plus mélodique, a réussi à faire chavirer la Sirène avec un set carré et incandescent. Dès l’ouverture avec " Latch ", la machine est lancée : riffs lourds, batterie percutante, et un chant qui alterne entre rage et fragilité. Pas le temps de souffler, " You Won’t Be Alone " déboule comme une claque émotionnelle, avec un refrain fédérateur repris par les premiers rangs. Le groupe enchaîne avec " Satelized " et " Trapped Again ", morceaux tendus qui oscillent entre puissance et atmosphère planante. Le public, déjà happé, se laisse embarquer dans cette spirale où chaque riff semble taillé pour la scène. Mention spéciale à " Saddest of Playgrounds ", moment suspendu, presque intime, où les émotions se lisent autant sur les visages des musiciens que dans les yeux des spectateurs. La fin du set marque une montée en intensité. " Idolies " secoue la fosse à grands coups de breakdowns, tandis que " Burn It " achève le concert dans un chaos contrôlé, bras levés, pogos déchaînés et cris libérateurs. Une conclusion à l’image du groupe : brute, sincère et totalement habitée. Avec ce passage au FuriosFest, BLOOMING DISCORD n’a pas seulement confirmé son potentiel : ils ont planté un drapeau solide dans le paysage metal hexagonal. Un set habité, signé de sourires complices et de dédicaces après le show — preuve que la connexion avec le public est bien réelle. CHARCOAL : Il y a des concerts qui ressemblent à des retrouvailles entre copains de bar… sauf que là, le bar s’appelle le FuriosFest, et CHARCOAL y a servi un shot de rock festif, de reprises vitaminées et d’énergie bon enfant. Je connais les gars de CHARCOAL tout d’abord par ce que Stéphane est responsable du public l’Empreinte en région parisienne et parce qu’ils sont présent à un certain nombre de concerts et qu’en plus de bien jouer du Hard Rock, ils sont éminemment sympathiques. Après un Intro enveloppé de fumée, le groupe attaque direct avec " Rocky Road to London ", qui met tout le monde en jambes. " Hey Doc " suit, porté par une section rythmique qui claque et un switch de guitare bien senti pour Damien, histoire de montrer que la scène est aussi un terrain de jeu. Le public n’a pas le temps de souffler que " Same Old Dance " relance la machine, vite rejoint par " Thin Lady Lizzy ", hommage assumé à la grande tradition du hard rock. Les premiers rangs chantent déjà à pleins poumons, galvanisés par l’appel du groupe. Moment de communion : la reprise de " Fat Bottom Girl " (annoncée par Stef) déclenche une vague de sourires et de refrains repris en chœur. Ambiance garantie ! Et quand CHARCOAL balance son " Merry Fuckin Xmas " en plein mois d’août, c’est toute la Sirène qui se met à scander le refrain, preuve que l’esprit festif n’a pas de saison. La fin du set monte encore en intensité avec " Summer Shine " et " One Night of RnR " : intros soignées, chœurs fédérateurs et même lâcher de ballons pour couronner le tout. Une vraie fête collective, orchestrée par des musiciens qui savent parfaitement comment faire vibrer le public d’un festival. Stéphane joue du public, des ballons volent dans le ciel et des canons à confettis explosent partout. En guise de sortie, l’Outro rend hommage à Ozzy, clin d’œil touchant pour conclure un concert placé sous le signe du rock’n’roll, de la bonne humeur et du partage. CHARCOAL a prouvé que le rock est avant tout une affaire de convivialité et d’énergie brute. Pas de chichis, mais un vrai sens de la fête — et au FuriosFest, ça a fait mouche. BLOODORN : Formé en 2020, le groupe réunit des musiciens venus de différents horizons, mais dont l’alchimie fonctionne à merveille. Avec un style que l’on pourrait qualifier de power métal extrême, rapide et mélodieux, ils ont conquis la foule du FuriosFest en un set carré et intense. Derrière ce projet, on retrouve des pointures : Nils Courbaron (SIRENIA, T.A.N.K., DROPDEAD CHAOS) à la guitare, Mike Livas (SILENT WINTER, PRYDAIN) au chant, Francesco Saverio Ferraro (avec une sacrée présence scénique) à la basse et Michael Brush (SIRENIA, MAGIC KINGDOM) à la batterie. Une équipe internationale qui a montré dès les premières notes qu’elle avait trouvé sa vitesse de croisière. Dès l’Intro, le public est happé dans leur univers, et " Fear the Coming Wave " déferle comme une tempête, riffs fulgurants et chant puissant en première ligne. " Rise Up Again " confirme cette dynamique héroïque, avec un refrain taillé pour être repris en chœur. " Under the Secret Sign " et " Let the Fury Rise " marquent le cœur du set : vitesse, mélodies ciselées et une section rythmique impeccable. Le public, partagé entre pogos et headbangs, se laisse complètement embarquer. Le climax arrive avec " Forging the Future ", morceau épique qui démontre toute la virtuosité de Courbaron à la guitare et la puissance vocale de Livas. Enfin, le set se termine logiquement sur " Bloodorn ", hymne fédérateur et carte de visite parfaite pour ce projet encore jeune, mais déjà très solide. Au FuriosFest, BLOODORN a surpris et marqué les esprits : une claque musicale, où technique et énergie live se conjuguent pour un résultat percutant. Pas de doute, le nom est désormais à retenir. KILLUS : Avec KILLUS, pas de compromis : c’est un déferlement d’indus métal aux accents gothiques et cybernétiques, servi avec un sens du show qui transforme la scène en laboratoire électrique. Leur passage au FuriosFest a été une expérience immersive, aussi visuelle que sonore, un concentré d’énergie sombre et addictive. Dès l’Intro, le décor est planté : costumes inquiétants et atmosphère mécanique. Puis le groupe balance " Skeletons of Society ", véritable coup de semonce qui installe immédiatement une tension glaciale. " Man-made Tragedy " et " H.E.L.L. " enfoncent le clou : riffs saturés, samples entêtants et un chant écorché qui martèle sans répit. Le set prend une tournure encore plus agressive avec " Ascending Antichrist " et " Grøtesk ", deux bombes scéniques qui déclenchent un déchaînement de pogos. Le public répond avec la même frénésie que le groupe délivre, créant une boucle d’énergie infernale. Mais KILLUS sait aussi jouer avec les ambiances : " White Lies " et " Paralyzed " explorent des terrains plus atmosphériques, tout en gardant cette lourdeur industrielle qui leur colle à la peau. Puis c’est le retour à la brutalité frontale avec " Hypocrisy " et l’irrésistible " UltraZombies ", qui transforme la fosse en danse macabre, poings levés et cris à l’unisson. Le final est une montée en puissance dévastatrice : " Feel the Monster " fait trembler le FuriosFest, avant que la reprise explosive " Gimme! Gimme! Gimme! " (ABBA, mais version passée au broyeur indus métal) n’achève la soirée dans une ambiance aussi chaotique que jubilatoire. En sortant de scène, KILLUS laisse Saint-Flour groggy mais heureux : un concert où la violence sonore a flirté avec le spectacle visuel, confirmant que les Espagnols sont bien plus qu’un simple groupe indus, une véritable expérience sensorielle et une des excellentes découvertes du festival. DESTINITY : Il fallait bien une tornade mélodique pour couronner une soirée déjà explosive : DESTINITY a assumé ce rôle avec la puissance et la précision qui caractérisent les Lyonnais depuis plus de vingt ans. Leur passage au FuriosFest fut une démonstration de maîtrise : un death metal mélodique puissant, sombre, mais toujours épique, qui a enveloppé le public dans une atmosphère à la fois violente et grandiose. Dès l’ouverture avec " Aiming a Fist in Enmity ", la fosse est happée par une avalanche de riffs acérés et de growls gutturaux. La machine est lancée, implacable. "Reflections " et " A Scent of Scorn " confirment la direction : intensité maximale, refrains écrasants et une précision chirurgicale dans l’exécution. Le public se laisse ensuite porter par " Only Way " et " Silver Shades ", morceaux où la part mélodique du groupe brille avec force, créant un équilibre subtil entre brutalité et envolées atmosphériques. La dynamique monte encore avec " Final Fiction ", taillé pour la scène et repris en chœur par les fans des premiers rangs. L’apogée se dessine avec la triplette infernale : "In Sorrow ", d’une intensité dramatique, suivi de " Black Sun Rising " qui déploie toute la dimension épique du groupe, et enfin "The Hatred ", véritable coup de massue final, qui laisse Saint-Flour groggy, le souffle court mais le sourire aux lèvres. Au-delà de la puissance sonore, c’est la cohésion de DESTINITY qui impressionne : chaque musicien semble à sa place dans ce rouleau compresseur millimétré, tout en gardant une présence scénique charismatique. Le FuriosFest a vibré avec eux, emporté dans un torrent de mélodies sombres et de rythmiques fracassantes. SLOMOSA : Le stoner a trouvé son ambassadeur norvégien au FuriosFest avec SLOMOSA. Le groupe, porté par ses riffs désertiques et son groove implacable, a réussi à transporter Saint-Flour bien loin des volcans auvergnats, direction un road trip poussiéreux digne des plaines de Palm Desert. Tout comme SHC, il me tardait de voir un set entier de la formation. Dès l’Intro, l’ambiance se dessine, lourde et hypnotique, avant que " Cabin " ne lance véritablement le voyage. Guitares saturées, basse grondante, batterie métronomique : le stoner made in Bergen a ce petit supplément d’âme qui fait vibrer le public. Avec " Rice " et " In My Minds ", le groupe enfonce le clou, mélangeant riffs plombés et mélodies plus subtiles. Le FuriosFest, habituellement habitué à des assauts plus violents, se laisse happer par ce mur de son chaleureux. Après une respiration avec le " GM - Tape ", le set repart avec " Battling " et " Red T. ", où les musiciens déroulent des grooves irrésistibles. La fosse se balance, hypnotisée, preuve que le stoner peut aussi fédérer sans chercher la brutalité pure. La deuxième partie du concert se veut plus en apesanteur : " Mono " et " Sun " apportent cette touche planante, presque psychédélique, qui élargit le spectre sonore du groupe. Mais le final reprend des allures de tempête : " Kevin " monte en intensité, avant que " Horses " ne lâche la dernière salve. Un morceau qui galope comme son nom l’indique, martelé par une rythmique infernale, laissant le public sur les rotules et heureux. Avec SLOMOSA, le FuriosFest a prouvé que le stoner scandinave pouvait avoir sa place aux côtés du metal le plus extrême. Le groupe a offert un set sincère, puissant et hypnotique, transformant Saint-Flour en désert électrique le temps d’un concert. NO ONE IS INNOCENT : Quand NO ONE IS INNOCENT débarque sur scène, c’est toujours plus qu’un simple concert : c’est une déflagration rock, un manifeste électrique, une claque sociopolitique servie avec riffs acérés et slogans scandés. Au FuriosFest, le groupe n’a pas dérogé à la règle et a transformé la soirée en véritable meeting sauvage, où la rage se mêle à la fête. Après une intro tendue, le groupe ouvre avec " L’arrière-boutique du mal " qui pose immédiatement le ton : paroles corrosives, guitares tranchantes et public happé. " Ali king of the Ring " et " À la gloire du marché " suivent, dénonciations hurlées d’un monde à la dérive. Chaque titre résonne comme un coup de poing. Les classiques s’enchaînent : " Kids Are on the Run ", puis " Silencio " et " La peau " où la voix rageuse de Kemar emporte tout sur son passage. Le public devient alors une arène, pogos et poings levés se mêlant dans une ambiance électrique. Point d’orgue du set : " Nomenklatura " issu d’un des albums préférés de NO ONE. " Forces du désordre " et " Jihad Propaganda " poursuivent l’assaut, martelant un message sans concession. Le final est une apothéose : " Charlie " fait vibrer tout le public d’émotion et de colère mêlées, avant que " What the Fuck " et " Chile " n’achèvent le show dans une furie incandescente. L’outro résonne comme une respiration après la tempête, laissant Saint-Flour conquis. NO ONE IS INNOCENT a rappelé, si besoin était, que leur rock est une arme. Entre énergie brute et lucidité politique, le groupe a enflammé le FuriosFest comme peu savent le faire, transformant un simple set en expérience collective et contestataire. RISE OF THE NORTHSTAR : Difficile d’imaginer une clôture plus brutale et galvanisante que celle offerte par RISE OF THE NORTHSTAR. Le collectif franco-nippon du hardcore crossover a déferlé sur le FuriosFest avec la puissance d’un bulldozer lancé à pleine vitesse, et le public a répondu en transformant la fosse en un champ de bataille de bonne humeur. Après une intro soignée, le chaos démarre avec " Nekketsu ", véritable déclaration de guerre sonore. Le ton est donné : riffs massifs, flow rageur et une énergie scénique hors normes. Sans répit, le groupe balance " Welcome " et " Crank It Up ",qui déchaînent des pogos frénétiques dans la foule. " Boom " vient achever ce premier round d’une intensité déjà maximale. La section centrale du concert joue davantage sur l’ambiance : " One Love ", " Showdown " et " Neo Paris " viennent rappeler l’identité unique du groupe, entre culture urbaine, manga et hardcore new-yorkais. Les refrains fédérateurs résonnent comme des slogans et cimentent la communion entre scène et public. Puis arrive " Bosozoku ", ode aux bikers japonais, jouée avec une rage mécanique, suivie de l’incontournable "The Legacy of Shi ", morceau phare qui entraîne toute la fosse dans un vortex de cris et de sauts. Le FuriosFest bascule définitivement dans une transe collective. La dernière salve est implacable : " DMSS " déclenche un déluge de circle pits, " Rise [???] " prend des allures d’hymne générationnel, scandé à pleins poumons, et enfin " Again and Again " clôt le set dans une explosion cathartique, bras levés et têtes secouées jusqu’au bout. Entre les morceaux, le groupe martèle son credo, mélange d’attitude old school et d’imagerie manga. Un cocktail unique qui, une fois de plus, fait mouche. Avec ce passage au FuriosFest, RISE OF THE NORTHSTAR a confirmé son statut : celui d’un groupe capable de transformer n’importe quelle scène en dojo surchauffé. Une démonstration de force, mais surtout une célébration de l’unité par la musique et l’énergie brute. Cette 5e édition du FuriosFest a prouvé une nouvelle fois que le Cantal est désormais une terre de rock et de metal. Entre découvertes, confirmations et prestations de légendes, chaque groupe a marqué le festival de son empreinte. Pour moi, cette année restera particulière : première expérience en tant que bénévole, rencontres humaines fortes, et un esprit d’équipe qui fait toute la différence. Entre exigence professionnelle et plaisir personnel, le FuriosFest 2025 restera comme un grand moment d’intensité et de partage. Rendez-vous l’année prochaine pour 3 jours cette fois-ci. Merci à Christophe, Nathalie et Rno pour leur confiance. Merci à mon binôme Lionel pour sa présence. (Photos et review par Djaycee) <<< Retour >>> |